Dans un journal tenu sur deux ans, "
533, le Livre des jours", l'écrivain hollandais nous dévoile les objets de ses pensées quotidiennes, de ses réflexions sur la botanique à celles sur la littérature en passant par des propos sur l'actualité, Bruxelles et Orion, la Grèce et le cri aigu d'une buse,
Brecht et le corps d'un enfant mort sur une plage.
Un va-et-vient se met en place, sans systématisme, entre le cactus et la crise grecque, entre les arbres du jardin et le drame des réfugiés, les attentats islamistes et les chenilles processionnaires.
533 jours,
Cees Nooteboom, romancier, essayiste, poète, passe le monde au crible de son écriture, dans la plus totale liberté. Pensées, voyages, souvenirs, (re)découvertes littéraires, musicales, botaniques, actualité internationale tumultueuse et souvent confondante - de l'île de Minorque, où il séjourne chaque année à la belle saison, au sud-est de l'Allemagne, où il s'installe l'hiver, l'auteur arpente le monde avec une curiosité et un engagement sans cesse renouvelés, un recul qui n'est jamais détachement.
On ne sait rien ou pas grand-chose, on sait mal, nous sommes condamnés aux approximations, tout nous échappe que l'écriture tente d'embrasser en son filet de mots maladroitement assemblés.
« Au plus chaud de l'été, la tortue vient parfois sur la terrasse donner de petites poussées contre mon pied. Alors j'arrose les pierres et elle les lèche avec lenteur, mais à fond. Les pierres que j'ai posées l'année dernière autour des plantes pour protéger leurs feuilles inférieures de ses assauts, elle les a poussés sur le côté, millimètre par millimètre, tel un bulldozer vivant. »
Ce Livre des jours arrime paysages intimes et horizons du monde, convoque la beauté de la nature et de la littérature, observe la mue d'un jardin et dit le temps qui passe. Un recueil étincelant d'intelligence et de verve, qui porte l'empreinte des Essais de
Montaigne et inspire le ravissement de l'érudition et du dépaysement.