Sale période pour Leon Barlow, le looshéros de
92 jours de
Larry Brown, traduit par
Pierre Furlan.
Sa femme Marylin s'est barrée avec ses deux enfants en se jurant de lui faire cracher un max de pension alimentaire ; ses p'tits boulots alimentaires de peinture ne durent que quelques jours quand l'appel de la biture et de la bringue se fait trop fort ; et les éditeurs ne cessent de lui refuser ses textes sans même y mettre les formes.
Car Leon Barlow écrit. Des nouvelles. Inspirées de ses rencontres ou de ses rêves, accouchées dans la douleur ou fulgurantes comme un shoot de sky. Mais portées par la foi inébranlable d'être un écrivain. Injustement reconnu, mais assurément un écrivain.
Dans cette novella, l'immense Brown nous livre après ses aînés Fante et
Bukowski, sa version de l'auteur US maudit. Moins fantasque qu'un Bandini et moins obsédé qu'un Chinanski, Barlow est un looser merveilleux qui se vautre dans l'alcool et la débauche, pour oublier le jour présent sans ignorer que le lendemain sera encore plus dur.
Un Brown atypique, qui pue la crasse, le dégueulasse et la désespérance, sauf celle de l'écrit dont viendra, un jour, peut-être, le salut. Savoureux.