A contre vent est un roman qui a été publié en France en 2012 et qui n'a visiblement pas connu beaucoup de succès , tout au moins sur Babelio puisqu'il n'y a seulement que 3 critiques. C'est regrettable car ce roman est poignant et relate avec une belle écriture l'histoire de Sao, jeune Africaine abandonnée par sa mère. Ce roman se lit avec émotions.
J'ai mis du temps à le finir car je n'ai pas toujours eu la tête suffisamment libre pour me plonger dans la lecture, (pourtant facile, je le précise) mais j 'ai toujours eu plaisir à retrouver Sao au Cap Vert, à Lisbonne ou Madrid. Cette jeune femme va connaître un destin compliqué, dur mais trouvera toujours la force pour aller de l'avant. C'est en écrivant ce billet que je comprends le sens du titre !!!
Ce livre est très agréable à lire, il provoque des émotions mais ne tire pas les larmes et il se lit avec beaucoup de facilité. Il mérite de se retrouver entre vos mains, ne le laissez pas perdu sur les étagères de la bibliothèque !
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C'est un magnifique récit, fort et poignant.
le destin des Sao, petite Cap-Verdienne abandonnée par sa mère qui décidé, à six ans, de devenir médecin « pour empêcher les petites filles de six ans de mourir »
Mais la vie en décide autrement, et, partie travailler à l'âge de douze ans, « elle enterre la petite file qui était en elle, qui voulait sauver des vies »
Le premier chapitre, destiné à la mère de la narratrice, augure d'un bon roman.
Une mère dépressive et un père tyrannique et psychorigide ont contribué à en faire une personne peu sûre d'elle, inhibée, si peu maître de son destin.
Elle admire Sao, sa vitalité, sa force de caractère, sa foi en la vie malgré tous ses déboires.
de chapitre en chapitre, du Cap Vert au Portugal, l'auteur nous offre une succession de portraits de femmes où se mêlent de réalistes descriptions de la nature, des villes, de l'environnement.
On se retrouve en immersion complète au Cap Vert avec ses coutumes et ses superstitions. La condition de la femme y est traitée sans concession.
Puis les espoirs et les désillusions de l'exil, la découverte de l'amour et sa transformation jusqu'au désamour, la peur, nous tiennent en haleine.
La question du hasard, du destin que l'on prend en main ou que l'on subit est en fil conducteur dans ces histoires de femmes.
L'écriture est belle et fluide, les personnages sont convaincants et bien cernés, la progression est sans reproches.
Une grande sensibilité émane au long des pages et fait de ce livre un beau, grand roman.
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Il s'agit là d'un roman "extrêmement fort et incroyablement (loin)" de notre vision idéal du couple. Sao, jeune cap-verdienne abandonnée, va lutter toute sa vie pour survivre. Obligée de quitter l'école, elle n'aura de cesse d'avoir une vie décente malheureusement la vie ne semble jamais lui laissé de repris.
On suit en parallèle l'histoire d'une madrilène dont la mère a le mal des enfants. Atteint de dépression également, elle va voir sa vie bouleversée dès sa rencontre avec Sao.
Ce roman est inspiré en majeur partie d'une histoire vraie, ce qui rend à mes yeux le récit d'autant plus touchant.
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Chaque jour, quand il arrivait à la maison, à sept heures vingt-cinq exactement, notre monde aimable et ordinaire se paralysait, comme pétrifié par un sortilège. (...) Les choses se taisaient, s'arrêtaient d'elles-mêmes, comme s'il n'existait plus rien que cet homme à la présence omnipotente, s'abattant de tout son poids sur notre monde et nous.
J'ai toujours envié ceux qui croient pouvoir contrôler leur vie. Qui affirment avec satisfaction l'avoir construite, pierre après pierre, alternant réussites et erreurs, bonnes ou mauvaises expériences, recouvrant la douleur du bonheur, comme s'ils s'élevaient, sur une hauteur, une solide et indestructible forteresse. Une vie régie par leur propre décrets et menée avec une volonté de fer, qui coule dans leurs veines comme le sang. Et au fond de leur tripes, du courage.
Elle était pauvre et dans le livre des pauvres, il était écrit que ces derniers n’avaient pas accès à la connaissance, qu’ils devaient travailler depuis l’enfance pour obtenir une miette de ce que les riches possèdent à foison : juste de quoi se nourrir et se vêtir, quatre murs et un toit pour se protéger de la pluie et du soleil torride
Elle avait inconsciemment pénétré dans la grotte sombre de la peur, ce lieu terrible où la victime préfère se sacrifier plutôt que de risquer de provoquer la colère de son bourreau.
Elle voulait que Sao garde espoir, qu'elle conserve le désir de lutter et ne tombe pas définitivement dans le piège de la résignation, aussi dangereux qu'un marécage.