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Gilberte Sollacaro (Traducteur)
EAN : 9782070424580
239 pages
Gallimard (10/09/2002)
4.1/5   144 notes
Résumé :
A Hell of a Woman (1954). Publié en français sous le titre "Des cliques et des cloaques" (1967), réédité sous le titre "Une femme d’enfer" (2013).

Frank Dillon, petit vendeur au porte-à-porte, n'arrive plus à joindre les deux bouts et donne le change en maquillant ses bons de commande. Un jour, il sonne chez une vieille acariâtre qui, en guise de paiement, lui propose sa nièce Mona ! Touché par la jeune fille, Frank lui promet de l'aider. Mais il est ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Cela faisait un moment que je n'avais plus lu Jim Thompson et je m'en faisais un plaisir anticipé.
Il me faut pourtant admettre que je n'ai pas vraiment fait une bonne pioche avec ce titre, on retrouve bien sûr la noirceur thématique chère à l'auteur mais pour ma part le compte n'y était pas.
Je n'ai pas été passionné par les personnages, Frank "Dolly" Dillon en tête, un personnage antipathique et ambigu, trop ambigu justement car à la limite de la schizophrénie et de la paranoïa, voir le monde et l'histoire à travers les bribes de sa perception des gens et des événements m'a proprement épuisé.
Dommage car l'intrigue en soi est plutôt brillante, bien que typique de ce que l'on peut attendre de Jim Thompson, mais l'omniprésence de Dolly m'aura rendu cette lecture difficile dans la mesure où les autres personnages auront été trop survolés à mon goût.
Pour conclure il s'agit de ma première déception avec l'auteur, je ne doute pas de me rattraper bientôt ;)
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Que diriez-vous d'une petite visite vers les bas-fonds de l'espèce humaine ?

Après avoir délaissé un de mes auteurs fétiches depuis des mois, je salive à l'avance au moment de découvrir « Des cliques et des cloaques ».

Il faut dire que la couverture avec une photo de pieds et de mains dénudés est extrêmement aguichante. Lorsque j'ai lu ce roman dans le métro, je remarquais les coups d'oeil interrogatifs et intéressés de mes voisins, ne parlons pas de mes voisines...

Hé bien détrompez, chers lecteurs et chères lectrices ! Point de sexe, il est question, dans ce roman noir… au pire est-il suggéré !

Alors, vais-je rencontrer un humour ravageur à l'image de 1275 âmes, un tueur fou comme dans « L'assassin qui est en moi », un personnage aussi cru et sadique que dans « Rage noire » ou encore des indiens un peu cinglés comme dans Sang-mêlé ?

Non, non... Comme à chaque fois, Thompson réinvente un nouveau style et nous embarque dès la première page vers un autre univers.

Dans cet ouvrage, l'argent et les femmes prennent une place importante et deviennent l'unique moteur de notre protagoniste Frank Dillon.

Notre pauvre Franck est en effet pris en étau entre sa femme Joyce, avec qui la vie est un enfer, et son patron Staples qui le harcèle sans arrêt pour réaliser son chiffre d'affaire de la journée. Pour gagner péniblement sa croûte, Franck est représentant de commerce pour le « Bazar à cent sous » et tente de vendre sa camelote aux pauvres habitants du coin.

Aujourd'hui même, il cherche à refourguer une ménagère huit couverts à trente trois dollars à une dame âgée logeant dans une vieille bicoque à la campagne. Contre toute attente, celle-ci lui propose de coucher avec sa nièce Mona pour payer en nature l'objet tant convoité.

Tombant sous le charme de Mona, Frank a pitié de la jeune fille et donne la ménagère sans coucher ni toucher d'argent de la vieille. En revanche, Franck est bien décidé à sortir Mona de cet enfer dans lequel sa tante l'a plongé depuis près de vingt ans.

A vous de découvrir le plan élaboré par Franck pour libérer sa belle Mona et du même coup empoché un GMEV… Gros Magot En Vue pour ceux qui suivent les romans de Marc Behm.

Sorti sous le titre original en 1954, « A Hell of a Woman “, “Des cliques et des cloaques » démarre tambour battant par la rencontre entre Franck et Mona et la recherche d'un avenir meilleur.

Contrairement à Charles Williams dans "La fille des collines" qui tente de décrire un amour impossible, Thompson focalise essentiellement sur le personnage de Franck et nous dévoile son mode de fonctionnement quasiment paranoïaque.

Alternant le récit classique et la lecture de lettres en italiques écrites par Franck Dillon lui-même, nous découvrons petit à petit le bourbier dans lequel Franck s'est plongé irrémédiablement.

Maniant la noirceur et la folie à son comble, Thompson réussit encore à me faire sourire dans les pires situations alors que je devrais normalement en pleurer. Bon, il est vrai qu'il m'en faut beaucoup pour verser une petite larme mais de là à rire des pires horreurs, il faut tout le talent d'écriture de Jim Thompson pour y parvenir...

Pour conclure, je ne qualifierais pas ce roman de chef d'oeuvre mais de très bon cru car le livre baisse de rythme durant un certain moment avant de repartir de plus belle sur la fin. En outre, même si je comprends la construction de l'ouvrage et le point de vue de Thompson, la perception de la relation avec Mona me semble quelque peu sous exploitée, sans vouloir dévoiler évidemment la fin du roman.

En somme, je vous suggère de vérifier par vous-même si « Des cliques et des cloaques » reflète totalement « les aventures véridiques d'un homme en proie à la poisse et aux mauvaises femmes ». Très bonne lecture à tous !
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"Ma foi, je suis un drôle de numéro.
Plus les gens veulent me faire des ennuis et me mettre des bâtons dans les roues, plus je m'entête." Franck Dillon représentant du Bazar à sans sous fait comme chaque jour
du porte à porte pour écouler sa marchandise
mais la tournée commence mal, il tombe nez à nez avec une vieille rombière qui l'extorque d'une ménagère en échange d'un bon moment avec sa nièce...
Franck qui a le coup de foudre pour la petite promet de revenir plus tard...
Fliqué par son boss Staples tantôt un sacré filou tantôt un chic type,
embobiné par des clients récalcitrants qui ont des oursons dans les poches,
plus très jouasse avec Joyce, sa femme qui est une sacré feignasse,
les ennuis pourraient bien se terminer pour Franck qui a trouvé la poule aux oeufs d'or...
Jim Thompson a le chic pour mettre en scène des personnages déjantés.
Le récit est narré par Franck, un gars qui n'a pas que le Démon dans la peau mais une poisse noire et un sacré grain.
Pas un pour rattraper l'autre, tous les autres acteurs du polar sont fêlés et attirés par le blé.
Série Noire, l'adaptation cinématographique d'Alain Corneau vaut également le coup d'oeil pour l'interprétation borderline et magistrale de Patrick Dewaere.
Des cliques et des cloaques, une grosse claque noire !
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Une femme d'enfer… Des cliques et des cloaques… Ou encore, Véritable histoire du combat d'un homme contre un sort injuste et des femmes indignes… Les titres ne manquent pas pour cette oeuvre majeure de Jim Thompson, ici traduite par Danièle Bondil, où le maître du noir met en scène Dolly Dillon, vendeur en porte-à-porte et recouvreur de dettes pour les magasins « Rêves à crédit ». C'est dire si on est d'emblée plongé dans le monde des paumés et de la loose comme souvent chez Thompson.

Car le gars Dolly, il n'a pas son pareil pour se fourrer dans les emmerdes et même, pour se les créer lui-même : détournement d'encaissements, faux bons de commande, infidélités récurrentes avec ses compagnes… Ses rêves sont grands mais son quotidien reste limité. Et il tourne même au drame quand après avoir croisé la route de la belle Mona, une nouvelle vie pleine d'amour et de dollars semble se profiler. Quitte à passer au meurtre…

En nous invitant à suivre la chute stupide mais inarrêtable de Dillon, Thompson nous plonge dans une forme d'empathie avec son personnage de looser sympathique, doublée d'une dose grandissante d'énervement face à tant de mauvais choix. Ici, femmes ou hommes, toutes les âmes sont sombres, basses, malveillantes et égoïste, prêtes à tout et même au pire pour tenter d'obtenir leur petite quote-part du rêve américain. Mais quand le rêve commence à devenir une obsession, l'obsession n'est plus très loin de devenir folie.

Sans être le meilleur Thompson, Une femme d'enfer apporte une pierre de plus à la prolifique et noire peinture de cette Amérique des 50's, où les seconds de cordée semblaient tellement loin des premiers !
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Frank Dillon est un gagne-petit, harcelé par Joyce, sa "roulure" de femme et Staples son sadique de patron. Représentant de commerce pour "Le bazar à cent sous", il passe le plus clair de son temps à tenter de fourguer sa camelote à de pauvres bougres. Alors qu'il pense pouvoir vendre une ménagère à une vieille dame, celle-ci lui offre de coucher avec sa nièce, Mona, en guise de paiement. Pris d'un élan de bonté, Franck refuse et se retrouve bientôt à piocher dans la caisse, comme souvent pour couvrir les impayés de ses clients. Mais Staples le découvre et menace de le virer s'il ne rembourse pas au plus vite. Autant dire que lorsque Mona lui propose de se débarrasser de sa vieille mégère de tante et de mettre la main sur un formidable magot, il n'hésite pas longtemps.Car Franck Dillon n'est pas le bon petit gars qu'il laisse paraître, et à mesure que le plan prend l'eau, il révèle son véritable visage...
On est bien loin ici de l'ambiance cocasse de 1275 âmes. Point d'humour dans ce roman d'une noirceur totale. Des personnages odieux, vicieux, manipulateurs, lâches, conscients de leur médiocrité et de leur bassesse, une ambiance poisseuse et franchement dérangeante: Des cliques et des cloaques est tout sauf une promenade de santé.
Une nouvelle fois, Jim Thompson prouve qu'il n'a pas son pareil pour décrire les travers de l'âme humaine. Impossible de lâcher ce roman, on est littéralement happé par cet étalage d'horreur. Rien de franchement violent pourtant, la vraie violence réside ailleurs, dans le caractère abject des personnages. Impressionnant.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Alors, elle vous a plu, ma nièce ? Vous la trouvez mignonne ?
- Ma foi, oui, je réponds. Elle m’a paru charmante.
- Et obéissante avec ça. Tout ce que je lui dis de faire, elle le fait sans discuter. […]
- Vous croyez que ma nièce … Vous croyez qu’elle pourrait payer la ménagère ? Vous pourriez peut-être trouver une sorte d’arrangement avec elle ?
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Roman de Jim Thompson en français illustré par plus d'une centaine de dessins de Thomas Ott.

Le livre a été conçu sur le modèle des Pulp américains, soit comme une réunion des différents chapitres prétendument publiés séparément auparavant.

Une excellente biographie originale de Jim Thompson signée par Markus Rottmann est présente sous la forme d'un petit cahier à l'intérieur.

La traduction utilisée est celle parue sous le titre Une femme d'enfer aux Editions Payot/Rivages, soit la traduction intégrale.
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Je m'installe dans un box et la serveuse me flanque un menu sous le nez. Il ne propose rien d'appétissant et, de toute façon, rien qu'en la regardant, j'ai déjà l'estomac chaviré. Je ne sais pas pourquoi ça me fait ça, bon Dieu, mais je peux vous expliquer ce que ça fait. Dans tous les restaurants où je mets les pieds, c'est toujours pareil, bon sang... Il y a toujours une vieille carne parmi les employés. J'imagine qu'ils la gardent enfermée dans le placard à balais jusqu'au moment où ils me voient arriver. Alors ils l'attifent avec le tablier le plus sale qu'ils peuvent trouver, ils étalent une cochonnerie de vernis rouge n'importe comment sur ses ongles, et tout chez cette bonne femme est dégueulasse, dégoûtant et puant. Et c'est toujours celle-là qui vient s'occuper de moi.
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Personne n’a rien perdu sauf les compagnies d’assurances et tu les connais, ces bandits. Ils possèdent déjà la moitié de l’argent du monde. Ils escroquent les agents, ils saisissent des fermes, ils pourrissent la vie des gens. Je ne vois aucune raison de prendre des risques pour une compagnie d’assurance. T’as de voleurs.
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« Les aventures véridiques d’un homme en proie à la poisse et aux mauvaises femmes »

Titre d'un des chapitres rédigés en italique par Franck Dillon (sous forme de lettre, je suppose)
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Videos de Jim Thompson (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jim Thompson
L?action se déroule sur une journée, un samedi de Pâques. Tôt le matin, la foudre s?abat sur Richard Weatherford, pasteur respecté d?une petite communauté de l?Arkansas. Son jeune amant vient lui réclamer le prix de son silence : 30 000 dollars. Marié, cinq enfants, prêcheur intégriste, toujours prompt à invoquer la figure de Satan pour stigmatiser les homosexuels, embarqué dans une croisade pour la prohibition de l?alcool, Richard va tout faire pour préserver la façade de respectabilité qu?il a patiemment construite. A n?importe quel prix. Au nom du bien. Au bout de ce samedi noir, la petite ville sera à feu et à sang, mais Richard Weatherford aura réussi à sauver sa réputation?
Fils d?un prêcheur baptiste, Jake Hinkson continue à régler ses comptes. Après L?Enfer de Church Street et Sans lendemain, Au nom du bien enfonce le clou avec une rage jouissive. Admirateur de Flannery O?Connor et de Jim Thompson, Hinkson livre un texte polyphonique, radicalement noir, portrait au tranchoir d?une petite communauté étouffante, prisonnière de valeurs hypocrites et d?une morale d?un autre âge. En bon auteur du Sud, il pousse le jeu jusqu?à son paroxysme. La fin, qui se déroule un an plus tard et montre le pasteur dans son prêche de Pâques, droit devant l?armée des âmes bien pensantes, est un monument de cynisme ravageur. Entre-temps, Donald Trump est arrivé à la Maison-Blanche. Michel Abescat Dry County, traduit de l?anglais (Etats-Unis) par Sophie Aslanides, éd. Gallmeister, 320 p., 22,60 ?.
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