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EAN : 9782878589801
424 pages
Viviane Hamy (21/09/2017)
3.99/5   158 notes
Résumé :
Gina ira en pension. Son père adoré l’a décrété sans donner la moindre explication : « Ne dis au revoir à personne, amie ou connaissance. Tu ne dois pas dire que tu quittes Budapest. Promets-le-moi ! »
Elle doit oublier son ancienne vie et rejoindre, dans la lointaine province, Matula, une institution calviniste très stricte, reconnue pour la qualité de son enseignement.
Enfant gâtée, rétive aux règles, elle est vite mise en quarantaine. Seule soluti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
3,99

sur 158 notes
Abigaël est un personnage énigmatique, le fil rouge de ce roman qui se déroule en Hongrie pendant la Deuxième Guerre mondiale. Et le lecteur tentera de découvrir ai fil des pages qui se cache derrière l'incarnation de la statue qui siège dans la cour du pensionnat. Certes, à force d'insister sur les traits de caractère des différents intervenants, l'auteur dévoile à demi-mots le secret de celui ou celle qui veille sur les élèves.

Lorsque Gina Vitay intègre Matula, ce pensionnat pour jeunes filles dont la discipline et les règles relèvent de la vie carcérale, elle laisse derrière elle une vie frivole, avec une mère de remplacement légère et superficielle. Mais son père ne lui laisse pas le choix : le général la confie aux bons soins de l'institution religieuse sans explication précise.

Commence pour la jeune fille un calvaire : n'ayant pas intégré les codes de survie dans cet univers dépourvu de toute fantaisie, elle se met à dos toute sa classe. Il faudra une tentative avortée de fugue pour que le général lui explique enfin la raison de sa présence au pensionnat pour que Gina entre enfin dans le jeu de ses camarades et se soumette au lois des lieux.

En arrière-plan la guerre, qui peu à peu influe sur la vie quotidienne des jeunes filles. Par les pertes, par ce qui se raconte de l'existence de résistants, par les bouleversements qu'entrainent des faits apparement anodins.


On observe une montée en puissance de la teneur du roman, qui débute sur un ton de romance, pour peu à peu se transformer en drame individuel et collectif. On accompagne la jeune fille dans son évolution, de l'espiègle gamine à l'enfant désespérée, que les événements feront entrer dans la maturité.

C'est une écriture est simple, que j'apprécie beaucoup, et l'auteur sait faire passer l' émotion avec beaucoup d'adresse.

Recommandé pour tous ceux qui ont apprécié La Porte.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Un inédit de cette grande dame des lettres hongroises, dévoré en 48
heures !
Comme dans mes souvenirs anciens de lectures de cette auteure, j'ai éprouvé une même sensation de densité, de sensibilité extrême pour analyser les situations, individuelles comme collectives…

Dans ce roman, un écheveau entrecroisé entre l'individu et l'histoire, accompagnant la description et l'analyse d'un amour absolu, fusionnel entre un père militaire [ en vérité, insoumis, et résistant] et sa fille unique, adolescente, qui du jour au lendemain se retrouve dans une pension calviniste , d'une sévérité sans pareille [ d'où son qualificatif de
« forteresse »], séparée de son père adoré, sans que ce dernier ne lui apporte aucune explication…
A tel point, que « notre » adolescente, Gina, imaginera que son père se prépare à se remarier, et que la nouvelle femme ne veut pas d'elle ! Nous découvrirons plus tard, qu'il n'en est rien.

Il faudra que Gina menace , après une évasion manquée, de recommencer pour que son père se décide à lui révéler la vérité, qu'il trouvait trop
lourde pour son enfant… Je n'en dirai pas plus !!

C'est là, que la Grande Histoire et l'histoire de la Hongrie [pendant le second conflit Mondial] entrent en scène ; Se dessine la figure d'un père rebelle, allant à l'encontre de l'opinion du plus grand nombre et de la propagande de l'état communiste… terrifiante !!

Heureuse de retrouver l'univers de cette écrivaine hongroise, découverte dans les années 2000, lorsque l'éditrice , Viviane Hamy nous l'a fait découvrir en France…
J'ai lu « La Balade d'Iza », « Rue Kabalin », mais le texte qui m'a durablement marquée, comme tant de lecteurs, se trouve être « La Porte » !

Ce roman, inédit, récit initiatique, d'apprentissage est publié pour le 100e anniversaire de la naissance de Magda Zsabo…

Nous y trouvons parallèlement à la trame historique, une analyse très subtile des états d'âme d'une adolescente, perdue dans un pensionnat inhumain, où par exaspération contre trop d'interdits, de règles absurdes, et par balourdise, Gina se met à dos toutes ses camarades, aux débuts de son entrée dans cette institution . Un lieu d'enfermement et de dressage, avec une cohorte de règles et de contraintes, même si le lieu reste réputé pour son enseignement !!!

A l'extérieur, un pays divisé, où les résistants refusant une guerre , leur paraissant inutile, sont pourchassés et tués…

"Ce fut une des expériences qui ne prirent sens que plus tard dans la mémoire de Gina. Tous ces soldats soudain muets, les yeux fixés sur elles- elle comprit plus tard qu'en voyant les Matuliennes, ces garçons qui partaient au-delà de la frontière avaient pensé à leurs enfants ou à leur famille, ils avaient pensé à leur lopin de terre, à leur jardin, au grand ordre de la nature qui fait mûrir les récoltes en automne, et à laquelle les hommes obéissent depuis la nuit des temps; et c'est ce que ces soldats auraient fait eux aussi, si le train ne les avait pas emmenés pour tuer ou être tués. (p. 205)"

Je profite de cette chronique pour remercier abondamment le travail d'excellence de son éditrice française, Viviane Hamy, qui nous a permis depuis de nombreuses années de lire cette femme de plume, elle-même personnage exceptionnel, résistante de la première heure au régime communiste, à l'univers romanesque si particulier ...

Un don de la narration, de la psychologie des personnages , un sens du suspens et des dialogues... Un tout, d'une très belle allure, envoûtant !!...

Comme je l'ai déjà formulé précédemment, j'ai dévoré ce roman d'un trait, prise, captivée par l'amour fou de ce père pour son unique enfant, ses engagements contre le régime, ce qui lui vaudra d'y perdre la vie …les descriptions minutieuses de ce monde clos d'une pension de jeunes filles, de toutes les origines sociales !
Un microcosme des plus complexes , pouvant se révéler « cruel » mais aussi riche d'apprentissages, et de solidarité authentique entre les élèves, contre
cet autre système -miniature , obsédé d'obéissance et de soumission de ses « ouailles » !!

Sans omettre ce que j'ai appris, à travers ce roman, de l'histoire de la Hongrie !


Une lecture- choc… passionnante et bouleversante …qui me donne envie de relire ses autres écrits, avec un oeil différent, plus attentif…au contexte historique, et politique du pays…que je ne connais pas encore suffisamment !

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Abigaël me laisse un peu sur ma faim. C'est que j'ai lu quelques romans déjà de l'auteure hongroise Magda Szabo et j'en suis toujours sorti enchanté. Mais celui-ci… bof ! Je ne l'ai pas détesté mais la magie n'a pas opéré non plus. Il y avait bien quelques longueurs (selon mes goûts discutables) et, par moment, je m'ennuyais.

On y raconte l'histoire de Georgina «Gina» Vitay, une adolescente capricieuse que son père, un militaire qui semble insensible, envoie loin de la capitale pendant la Seconde guerre mondiale. À Matula, un internat hautement réputé, elle suit un curriculum impressionant mais elle est surtout marquée par un encadrement strict et des difficultés à socialiser avec les autres pensionnaires. En ce sens, on peut qualifier Abigaël de roman d'apprentissage.

Malheureusement, la guerre trouvera le moyen de venir la retrouver, mais pas de la façon dont on pense. Mon intérêt s'est ravivé un peu à ce moment mais ce fut trop peu trop tard.

Pour ceux qui se demandent, la fameuse Abigaël du titre, c'est une statue dans la cour de l'école qui a le pouvoir de réaliser les souhaits des jeunes filles. Ça a ajouté une petite touche fantastique ou de mystère apprécié pendant un certain temps mais le lecteur se doute assez vite que quelqu'un de bien réel se cache derrière elle.

Ce roman a paru à l'occasion du centenaire de la naissance de Magda Szabo. Malgré cela, je suspecte qu'Abigaël est une peuvre de jeunesse qui a longtemps trainé dans un tiroir. Je n'y ai pas retrouvé la plume fine et précise que j'ai eu l'occasion de remarquer et d'aimer dans d'autres romans de l'auteure. Les intrigues quasi-amoureuses entre les membres du personnel, les soirées chez l'ancienne élève Mici Horn, peu pour moi.
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Voici un beau récit initiatique, marqué par la réalité historique de la Hongrie pendant la deuxième guerre mondiale , habité par les fièvres , les zones d'ombre et la magie de l'adolescence à l'image de sa fière héroïne Gina , orpheline de mère.
Celle - ci fille d'un général engagé contre le régime , pour lequel elle éprouve un amour filial fusionnel est obligée de se confronter aux autres lors de son entrée dans un pensionnat calviniste aux régles strictes et désuètes , à la discipline de fer. L'enfermement , les mesquineries , l'hypocrisie les coups bas, les humiliations implacables de ses camarades vont très vite la mettre en quarantaine !
En effet,pour protéger sa fille , ce père prévoyant et aimant l'a envoyée par obligation loin du danger de la guerre dans cette institution privée , aux sombres lois, sans la moindre explication !
Gina a laissé ses amis , son amoureux , sa nourrice qui palliait aux absences de son père .
Gâtée, rebelle et indiciplinée, déterminée parfois capricieuse elle va être immédiatement confrontée aux brimades incessantes dans la solitude ! Pour survivre elle s'évade , et subit un échec piteux ........
Désespérée , elle confie ses secrets à Abigaël .
Qui est - elle ?
Une statue , qui selon la légende et les rumeurs, cette compagne silencieuse des confessions , des chagrins et des secrets des pensionnaires , accomplirait des miracles !
De rebondissements en rebondissements , lors d'aventures rocambolesques , elle deviendra la protectrice de Gina !
C'est une lecture enrichissante et passionnante, bien écrite , rythmée , au style élégant .L'écriture de l'auteur est remarquable , ce qui en fait une très belle narration qui nous embarque dans le monde clos coupé du monde des écoles religieuses de ce temps - là , très sévéres , leurs petits secrets et leurs drames , à l'aide de descriptions minutieuses .......
L'auteur analyse à la perfection la fragilité de l'adolescence,. L'amour fusionnel entre un père résistant et insoumis et une fille volontaire , au caractère affirmé .
Ce bel ouvrage lumineux et grave , généreux ne m'étonne pas.
J'avais découvert et beaucoup aimé "La porte " en 2003, "Le Faon en 2008, "La ballade d'Iza", puis "Rue Katalin" , quelques oeuvres de madame Magda Szabo , grande dame des lettres hongroises, tous édités chez Viviane Hamy , une maison aux premières de couvertures élégantes , qui s'attache à faire lire ou relire les ouvrages de cette femme , résistante de la première heure au régime communiste , décédée en 2007.
Ce n'est pas mon habitude mais je conseille vivement la lecture de ces lives traduits du hongrois par Chantal Philippe .
Ce n'est que mon avis bien sûr !
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Voilà un beau roman comme je les aime ! du romanesque, un souffle puissant, du suspense dans ce récit initiatique ancré dans la réalité historique de la Hongrie pendant la seconde guerre mondiale.
Qu'arrivera-t-il à Gina, adolescente choyée lorsque son père militaire avec lequel elle a grandi dans un environnement privilégié et bourgeois, lui ordonne d'être pensionnaire dans la très rigoriste institution Matula à Arkod ville protestante du nord de la Hongrie ?
Pourquoi cette décision de la part de son père chéri, quand a-t-elle démérité ? Rétive à l'autorité, Virgina Vitay va se heurter aux règles de l'établissement, aux enseignants et être rapidement ostracisée par ses camarades de classe.
Dans sa grande solitude et ses questionnements, une lueur d'espoir surgit un beau jour, avec un message bienveillant signé Abigaël, nom de la statue qui trône dans le jardin du pensionnat.
Mais quel est le mystère d'Abigaël ?

L'écriture de Magda Szabo est superbe, on est immédiatement embarqué dans cette histoire tant par le style impeccable que par la profondeur des personnages.
J'ai suivi avec un énorme plaisir les aventures de cette fillette volontaire, pourvue d'un sacré caractère. J'ai eu souvent envie de la protéger, de lui dire Attention ! En la voyant foncer droit dans le mur, sûre de son bon droit.

Magda Szabo signe un roman initiatique, simple et beau à l'image d'une petite fille prête à aller au bout de ses rêves.


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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
En le voyant inspecter les lieux, le patron, monsieur Hajda fut vexé, s'imaginant sans doute que le père de la petite Matulienne n'était pas satisfait de sa place et cherchait un box plus beau ou plus propre....
Cette inspection avait quelque chose de vraiment blessant. Pour ne plus voir cela, il se retira dans son laboratoire et lorsqu'il ouvrit la porte, une odeur sucrée se répandit dans la salle. L'heureux et doux parfum du paradis de l'enfance, de gâteaux et de crème, s'associa pour toujours dans la mémoire de Gina au moment où le général se rassit à côté d'elle et lui dit doucement : "Ma petite fille, tu ne peux pas partir d'ici, ni maintenant, ni jamais, tant que la guerre durera."
Il parlait à voix basse et avec une tristesse distanciée, le ton sur lequel il évoquait la mère de Gina. Cette fois elle prit vraiment peur. Personne ne l'aimait plus que son père, et s'il ne la ramenait pas à la maison même en sachant qu'elle était malheureuse, rejetée, qu'elle s'était enfuie et même qu'elle voulait recommencer, c'est qu'il y avait quelque chose qu'elle ignorait, quelque chose qu'il allait à présent lui révéler, et qui serait comparable à une condamnation à perpétuité s'abattant sur un innocent. Sans qu'il eût besoin de le dire, elle sut que sa décision était définitive et que même un flot de larmes n'y changerait rien.
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Sa valise fut vidée, et ce qu'elle apportait, pantoufles, linge de toilette, robe de chambre, peignoir de bain, tout fut examiné en détail ; rien de ses affaires personnelles ne fut accepté, elle en reçut de nouvelles à la place, ainsi qu'une douzaine de mouchoirs blancs. Elle suivit des yeux les objets qu'elle avait mis dans sa valise avec si grand soin : le rose et le bleu ciel pelucheux des serviettes de toilette, le nuage parfumé de ses chemises de nuit ravivèrent le souvenir de la maison qu'elle avait quittée, de son père, de tante Mimo', même de Marcelle, qui avait fait faire pour elle l'amusante robe de chambre moelleuse, et le peignoir de bain avec la fantastique roselière où de petits hippocampes et des crocodiles à la gueule béante étaient aux aguets. La soeur économe lui dit de ne pas prendre un air si désespéré, elle ne voulait tout de même pas lui faire croire que de telles babioles comptaient à ce point pour une jeune chrétienne. Zsuzsanna et la soeur économe se demandèrent seulement si, eu égard eux mesures d'économie qu'imposait la guerre, on lui permettrait d'utiliser sa propre brosse à dents et son savon, mais elles finirent par décider que non. Gina avait eu la brosse à dents comme la savonnette grâce à la source d'approvisionnement secrète de tante Mimo'. La savonnette verte dégageait un fort parfum de camélia, quant à la brosse à dents au manche rouge cerise, la soeur économe déclara que même en faisant abstraction de la couleur, avec ses poils plantés en oblique, elle était choquante et non réglementaire. On lui donna à la place une brosse blanche sur laquelle l'économe inscrivit aussitôt son matricule de pensionnaire à l'encre de marquage, et un gros morceau de savon ménager.
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A présent, Gina comprenait à quel point ce qui est bon devient plus intense encore quand il faut se battre pour l'obtenir; quelle force on acquiert à vivre comme une corde invisible qui les reliait toutes, à éprouver ensemble bonheur et chagrin, à s'enthousiasmer ensemble, à espérer, attendre, s'inquiéter ensemble, à aider ensemble celui qui en a besoin (...) (p. 192)
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En attendant qu'on lui dise d'entrer, elle considéra la porte avec un attachement qu'elle n'avait pas ressenti jusque là. Les impeccables chiffres quatre de Kerekes, l'exigence de Hadjù de bien suivre la mesure des cantiques, l'ordre qu'il fallait respecter, les interdits qu'il ne fallait pas transgresser, la vie quotidienne de la forteresse, tout cela lui semblait à présent bienfaisant et sécurisant. Ce monde en noir et blanc était un monde propre, rigoureux, qui n'avait rien à voir avec l'indignité et la traîtrise, l'infamie, la mort ou le danger. (p. 360)
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Pourquoi n'ai-je pas compris que dans cette sombre jungle de lois, de règles et d'interdits, quelqu'un, non une figure de pierre, mais un être véritable se dissimule derrière ta statue Empire et vient en aide à qui en a vraiment besoin ? Abigaël, la classe ne pardonne rien, et ici l'affection- si tant est que mes éducateurs en aient pour moi- est lointaine, impersonnelle,matulienne, elle procure la sécurité, mais pas de chaleur. Je me suis échappée d'ici, j'avais tellement besoin d'un contact humain. (p. 176-177)
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