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Max Roth (Traducteur)Marcel Duhamel (Traducteur)
EAN : 9782070495573
305 pages
Gallimard (31/05/1995)
3.8/5   30 notes
Résumé :
Adieu la vie, adieu l'amour... C'est l'histoire d'un jeune lettré hanté par une peur inexplicable qui finit par faire de lui un criminel féroce. Enfant perdu qui, défiant les lois et l'ordre, est entraîne irrésistiblement vers le mal. C'est la course au pouvoir d'un être dévoré par un complexe obscur dont l'origine ne nous sera dévoilée qu'à la fin et que l'auteur a menée avec une étrange et terrifiante dextérité.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Le rêve américain, Horace McCoy, il lui rentre dans le lard, il le pulvérise, il le piétine. Il le foule si bien au pied qu'il a moins de succès avec ses personnages de romans noirs qu'un auteur qui mettrait en scène un privé ou un flic dur à cuire navigant en eaux troubles mais en bonne compagnie (féminine).
Prenons pour exemple Adieu la vie, adieu l'amour... (Kiss Tomorrow Goodbye) . Un héros viril, intelligent, qui a étudié à l'université, souffre d'un complexe de supériorité: Il vaut mieux que ses compagnons d'infortune qui purgent leur peine dans une sinistre ferme prison. Cotter se fait la malle, grâce à sa maitresse et à quelques complices, puis prend l'argent où il se trouve, en braquant.
Cotter est violent. Tout ce qu'il convoite, il s'en empare et s'acoquine avec des acolytes aussi dénués de moralité que lui. Il peut le faire, il est malin, ambitieux, et ne se fait pas pincer, c'est vrai, quoi, il vit en Amérique. C'est son droit.
Mais Cotter a des failles, de violentes crises de panique et d'angoisse qui le poussent à tuer. Rien ne semble pouvoir mettre un terme à sa violence, pas même une femme.

Au cinéma c'est James Cagney qui l'incarne dans le Fauve en liberté, Cagney, la teigne la plus méchante de Hollywood, l'acteur qui écrase un demi pamplemousse sur le visage de la pauvre Mae Clarke  dans L'Ennemi public ou qui a l'air bon pour l'asile tant il est excellent en psychopathe dans L'Enfer est à lui.

Horace McCoy, archétype du héros américain, récipiendaire de la Croix de Guerre en août 1918, octroyée par le gouvernement français, ne nous sert pas des figures héroïques. Adieu la vie, adieu l'amour… est le récit d'une chute infernale, narrée avec beaucoup de maitrise et de réalisme. Il introduit une dimension psychiatrique dans la description de son personnage principal, et poursuit son exploration sans concession d'un pays rongé par une soif inextinguible de richesse, malgré les ravages de la Grande Dépression, une nation qui ne laisse ni place, ni espoir aux plus pauvres de ses citoyens.
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Deux criminels endurcis, Cotter et Tokowanda, détenus dans une ferme-prison mettent sur pied une évasion avec la complicité d'un vieux gardien, d'Holiday, la soeur de Toko et maîtresse de Cotter, et de Jinx qui pilote la voiture dans laquelle ils vont se faire la belle. Durant l'évasion, Cotter règle ses comptes et abat froidement un gardien et son compagnon de cellule. Il tue aussi, peut-être d'une balle perdue, Toko. le trio formé de Cotter, Holiday et Jinx prend la fuite et échoue dans une petite ville de l'Amérique profonde. le besoin pressant de fric amène Cotter à réaliser un casse qui se solde par la mort d'un homme. Les flics du coin ne tardent pas à lui tomber dessus mais , corrompus jusqu'à l'os, ils lui proposent de le laisser quitter la ville en échange des quelques milliers de dollars de butin. Cotter, cultivé et intelligent, trouve le moyen de les prendre au piège, avec l'aide d'un avocat marron, pour obtenir la preuve de la corruption des policiers qui sont alors à la merci du criminel. Avec l'aide de leurs nouveaux complices, Cotter, Jinx et l'avocat montent des coups de plus en plus gros, de plus en plus dangereux et sèment la mort sur leur passage sans aucun état d'âme. Dans le même temps, Cotter a fait la connaissance de Margaret Dobson, la fille d'un magnat industriel richissime de la région et s'en est amouraché, bien qu'elle éveille en lui des souvenirs douloureux profondément enfuis et qui lui déclenchent des peurs paniques. Mais Holiday, laissée de côté par Cotter qui ne supporte plus la nymphomanie et la jalousie de la soeur de Toko, n'apprécie ni l'avocat ni Margaret qui, elle aussi, refoule certains secrets et pourrait chercher à se venger de cette mise à l'écart et de cet abandon amoureux.

Il aura fallu attendre une dizaine d'années après la publication de son chef d'oeuvre "On achève bien les chevaux ?" pour que le talent d'Horace Mac Coy soit enfin reconnu et qu'il soit établi comme un très grand auteur de romans noirs. En effet, ce roman publié en 1936 n'a suscité qu'une attention éphémère Outre-Atlantique où son deuxième livre "Un linceul n'a pas de poches" ne trouve même pas d'éditeur. C'est donc grâce à Gallimard dans la collection du Monde Entier et dans la collection Série Noire au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale que la notoriété de celui qui est aussi scénariste à Hollywood va croitre même s'il ne sera jamais prophète en son pays puisque le "linceul" ne paraitra aux Etats-Unis qu'en 1948 et dans une version remaniée moins sulfureuse et que sa mort en 1955 passera quasiment inaperçue. "Adieu la vie, adieu l'amour" est le quatrième roman d'Horace Mac Coy et le deuxième publié dans la Série Noire. L'auteur y raconte l'histoire d'un jeune homme hanté par une peur sourde et profonde qui le pousse toujours plus loin vers le mal, et habité par un féroce mépris de la vie humaine. Entre épisodes sensuels et violence meurtrière, cette course au pouvoir et à l'argent d'un criminel obsédé par un double complexe à la fois de supériorité et d'infériorité, ne peut que mal se terminer. Fidèle à lui-même et à ses convictions, Mac Coy poursuit la critique virulente de la société américaine commencée dans les précédents romans, une société où règnent la violence et l'argent. Entouré de personnages aussi méprisables, veules et cupides les uns que les autres, le principal protagoniste ne trouvera pas dans l'amour que lui offre la seule figure aimable mais fragile de cette sinistre tragédie, la force de faire basculer son destin.
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Ce roman écrit en 1948 est un bel exemple de roman noir américain venu après ceux de la première génération historique des années 30 (les romans ‘hardboiled' de Hammett ou Chandler) Alors que ces derniers ont généralement pour personnage principal un détective, ce livre de McCoy se rattache à la 'gangster fiction' en ayant pour narrateur un criminel dont le lecteur suit les aventures à partir de son évasion sanglante de prison. Le roman frappe par l'absence totale de moralité chez les protagonistes principaux y compris ceux de la police, gangrénée par la corruption. Cette absence de moralité est telle que le film réalisé en 1950 à partir de ce roman (titre français : le fauve en liberté) fut même interdit dans l'état de l'Ohio.

Même si le lecteur dispose de peu d'éléments biographiques sur le personnage principal, on sait néanmoins qu'il a fréquenté l'université. C'est un homme intelligent et arrogant, qui à l'instar d'un héros américain traditionnel, pense que sa réussite potentiellement sans limite ne tient qu'à lui et à sa volonté. Pour cela, il ne va pas se conformer aux lois d'une société qu'il exècre mais va utiliser son intelligence pour maximiser son intérêt personnel. Et la fin justifie les moyens. Caractéristique originale par rapport aux codes du genre, le ‘héros' souffre de failles psychiques, de peurs qui remontent à son enfance. McCoy a introduit ici une notion d'inconscient assez inattendue.

Les personnages féminins sont des femmes fatales, dans les deux sens du terme. Elles sont conformes au cliché du genre pour leur côté séductrice. Mais ce sont elles aussi qui précipitent la chute du personnage principal dans son destin tragique, que cela soit directement, à la toute fin du roman, ou indirectement de manière plus subtile lors d'une scène où la riche héritière promise au héros le débarrasse de son révolver, l'arme qui assurait sa toute-puissance et qui symbolisait son ascension. Il est aussi intéressant de noter que les deux personnages féminins principaux du roman (l'héritière et la complice du personnage principal) semblent mues par des motivations plus nobles, en tous cas moins utilitaristes ou matérielles que les hommes, ceux-ci n'agissant qu'avec la seule intention de maximiser leur profit.
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Scandaleusement méconnu de son vivant aux USA, scandaleusement méconnu en France aujourd'hui, Horace Mac Coy est pourtant l'égal des plus grands.
Il le démontre dans ce roman plus que noir : le "héros" a fait Princeton et se sert de son intelligence pour manipuler flics et truands - et en dézinguer pas mal au passage.
Psychopathe meurtrier (on saura pourquoi à la fin de l'ouvrage), le jeune chien enragé se sert de la corruption et des failles du système pour asseoir son pouvoir.
Doté d'une écriture aussi vertigineusement rapide que James Cain ou James Hadley Chase, écrivain engagé, Mac Coy a publié également d'autres bijoux : le très pessimiste "On achève bien les chevaux", l'anticapitaliste " Un linceul n'a pas de poches" ou le monumental "Scalpel" qui, malgré ses longueurs, est une analyse très fouillée de psychologie sociale et personnelle.
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Ralph Cotter est un jeune homme brillant, diplômé de Princeton et pourtant il se retrouve en prison. Normal, Cotter est un mauvais garçon, un vrai psychopathe sans aucune morale et aucun scrupule. Mais un jour, le héros s'échappe de prison en organisant un massacre. Une fois sorti, il chercher à s'installer comme un parrain local dans la petite ville où il trouve refuge. Ralph Cotter est d'une amoralité impitoyable Il la nourrit auprès de femmes sensuelles et vénéneuses et des policiers et avocats véreux. En effet en quelques jours il parvient à mettre la police dans sa poche...
Mais pourquoi est-il si noir ? le héros cache un secret qui explique sa façon de voir les choses et de s'imposer dans le sang et les larmes.
Ce livre de McCoy est totalement dépourvu d'espoir. C'est un réquisitoire dressé contre l'ordre établi. Adieu la vie, adieu l'amour...est sans doute le moins connu des romans de l'auteur et pourtant c'est un parfait roman noir qui fait la part belle à la psychologie de ses personnages. Ce qui lui confère énormément de profondeur.

Lien : https://collectifpolar.com/
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ça me faisait une belle jambe, mon intellect, en compagnie d'une bande de demeurés, qui ne savaient que ressasser à longueur de journée les exploits de toquards du genre Dillinger, Floyd, Nelson, Al Capone, qui faisaient leur beurre en fauchant des tirelires, des toquards qui n'avaient pas un sou de cervelle, qui n'étaient pas capables de se tailler au bon moment.
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– Asseyez-vous donc. Je m’excuse encore une fois de vous avoir fait attendre, mais j’ai eu un tas d’ennuis depuis trois heures de l’après-midi. Ces salauds ont déclenchés une grève dans mes usines.
– C’est lamentable, dis-je.
– C’est lamentable pour eux. D’ici une semaine, ils feront la queue à la soupe populaire, je ferais le nécessaire pour ça. J’ai ici une police particulièrement bien entraînée pour briser les grèves, et une Garde Nationale spécialisée dans le ramassage des fortes têtes. Sans compter quelques organisations patriotiques qui brandiront la bannière étoilée pendant le nettoyage…
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Je me disais qu’il serait bien agréable d’enfoncer la lampe à souder dans la gorge de Mason et de lui ouvrir dans le crâne un trou assez lourd pour y passer le pied
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