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EAN : 9782707192349
208 pages
La Découverte (03/11/2016)
4.5/5   12 notes
Résumé :

Il est temps de rouvrir le futur. Et d'engager résolument la réflexion sur ce que peut être un monde libéré de la tyrannie capitaliste. C'est ce que propose ce livre, en prenant notamment appui sur les expérimentations sociales et politiques accumulées par l'insurrection et les communautés zapatistes, une "utopie réelle" de grande envergure.

- Pratiquer une démocratie radicale d'auto-gouvernement et concevoir un mode de construction du commun... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
C'est un véritable manifeste politique qui nous est ici proposé par un historien. Jérôme Baschet avait déjà écrit une somme importante (L'étincelle Zapatiste, Denoël, 2002) sur la rébellion zapatiste au Mexique. Il donne ici sa conception du monde, de ce qu'il est et de ce qu'il pourrait devenir, de ce qu'une société post-capitaliste pourrait être.
Jérôme Baschet appelle à une rupture complète avec la capitalisme qui, si ce n'est pas déjà le cas, pousse la société humaine au désastre. Il dénonce l'idéologie dominante qui prétend que le capitalisme est la seule option possible, ou la moins pire de toute... Cet horrible leitmotiv qui s'est inséminé dans tout le corps social, à tous niveaux. Humainement, le capitalisme n'est plus tenable : « ego toujours plus hypertrophiés, pris entre des promesses de toute-puissance socialement entretenues et des contraintes induisant des frustrations d'autant plus insupportables ; solitudes stressées et dépressives ; sensation d'être dépossédé du sens de sa propre activité, voire de sa vie tout entière ; généralisation des représentations déshumanisées de soi et froideur des rapports objectivés à autrui. L'absurdité d'un système qui soumet l'humanité aux exigences d'un travail à la fois omniprésent et fragilisé ne saurait que s'accentuer, tout comme les effets de la désintégration sociale qu'une telle situation engendre. »
Il dénonce ainsi le capitalisme qui tend toujours à s'étendre sur de nouvelles terres, expropriant dans les sociétés non capitalistes afin d'en exploiter les ressources et leurs membres. Qui s'étend aussi sur de nouvelles populations, en détruisant des économies traditionnelles autosuffisantes pour imposer les produits locaux (pesticides, OGM, et même téléphones portables...). Comme pour Majid Rahnema, l'arrivée du capitalisme au sein d'une société plus archaïque contribue inéluctablement à faire basculer les gens d'une pauvreté traditionnelle à une misère moderne.

Utilisant un langage (souvent complexe) proche du courant altermondialiste, l'auteur affirme que la Pensée Unique est battue en brèche depuis les années 90. Il cite le soulèvement zapatiste en 1994, les grèves de 1995 et bien sûr Seattle 1999, haut fait de l'altermondialisme... Ces événements surviennent suite à la « rupture historique du néo-libéralisme » et la constitution d'un marché mondial qui n'avait jamais existé auparavant avec autant d'ampleur. L'auteur affirme ainsi que l'on est passé d'un capitalisme disciplinaire des Etats-nations à un capitalisme mondialisé régi par l'économie.
Ici, Baschet semble rejoindre le courant en vogue, qui veut voir une profonde mutation dans le capitalisme actuel, criant à la nouveauté, alors que si changement il y a, pour ma part, ce n'est en rien une rupture, mais plus un approfondissement...

On pouvait donc craindre une énième utopie lyrique altermondialiste. Il n'en est rien. Appuyé par un véritable travail d'historien l'ouvrage se positionne par rapport aux autres conceptions « anticapitalistes » et montre qu'il se positionne en connaissance de cause.

En tout état de cause Jérôme Baschet se distinguera rapidement de l'altermondialisme : il s'attaque par exemple à la théorie du « capitalisme cognitif » de Yann MOULIER BOUTANG. Celui-ci prétend à une mutation radicale du capitalisme dans le sens d'une transformation du travail en nouvelles sphères d'activité (informatique, communication, design...). le travail industriel, ouvrier serait en passe d'être remplacé par le « travail cognitif ». Baschet en montre l'idéalisation flagrante aussi bien chez Moulier Boutang que chez Toni Negri : « Il s'agirait là d'un travail créatif, coopératif et étroitement mêlé à a vie elle-même, à travers lequel s'exprimerait une humanité nouvelle et émancipée. Mais en pratique, de tels métiers ne font-ils pas appel à la créativité que pour mieux la mettre au service des exigences de la marchandise et de la rentabilité ? L'effacement des frontières entre la travail et la vie privée, accentué par un branchement presque permanent aux réseaux de communication, est-il autre chose qu'un asservissement croissant à des contraintes qui requièrent l'engagement de la personne toute entière dans l'épopée entrepreneuriale ? »

Jérôme Baschet délaisse donc rapidement ces nouvelles théories qui reposent sur des conceptions illusoires de la société. Il faut partir de la réalité. Or celle-ci nous offre des exemples d'utopies réelles.
L'expérience marxiste-léniniste ne retient pas son attention. L'histoire a déjà tranché selon lui. Pourtant, s'il s'oppose au communisme, il n'est pas viscéralement anticommuniste. Il ne fait pas une allergie, juste par présupposés. Bien au contraire, il connaît bien la doctrine marxiste et la discute scientifiquement.
C'est à partir de l'expérience zapatiste que Jérôme Baschet souhaite réfléchir. L'expérience zapatiste est ici présentée comme « une des plus profondes expériences d'utopies réelles actuellement déployées ». L'expérience zapatiste, qui implique plusieurs centaines de milliers de personnes et un territoire équivalent à la Belgique, nous montre que l'utopie est possible.

Jérôme Baschet constate d'emblée une différence cruciale avec les anciennes tentatives : le refus de la prise de pouvoir. Si l'EZLN a pu commencer avec des militants marxistes-léninistes, cette tendance a largement disparu. le zapatisme est présenté comme la recherche de forme non étatique de gouvernement, l'Autogouvernement. L'Autonomie présuppose la dignité universelle. Tout le monde est capable de prendre son destin en main (Contre l'approche humanitariste).
Baschet montre le lien entre ce courant autonomiste et l'idée du « conseillisme » qu'il fait remonter à Marx/Bakounine et que l'on retrouve au début du XXème siècle chez Rosa Luxemburg, Liebknecht ou encore Pannekoek (qui combattirent la conception léniniste du pouvoir).
Contre le fétichisme de l'Etat hérité du léninisme, les zapatistes affirment que la conquête du pouvoir n'est plus, ne doit plus être l'unique but : « Nous ne sommes que trop habitués à tenir l'État pour la seule forme possible de l'intérêt commun  […] Dans tous les cas, le peuple qui déléguait sa souveraineté à l'Etat est devenu une fiction et l'appareil d'État s'est arrogé le monopole de la capacité à définir l'intérêt général. On peut estimer que les expériences révolutionnaire du XXème siècle ont majoritairement été victimes d'une 'surestimation de l'Etat comme instrument déterminant dans la révolution sociale', selon la judicieuse analyse de Karl Korsch. »
Avec le zapatisme, c'est toute une société qui prend en main son avenir. Elle gère sa production selon les besoins de la population, non selon les profits de certains. C'est cet exemple que veut suivre l'auteur.

Jérôme Baschet étudie ensuite les objections possibles (et habituelles) contre l'utopie :
le problème de la nature humaine trop égoïste. La nature humaine n'existe pas, cela fait bien longtemps que les philosophes l'ont montré. L'image de l'homme cherchant toujours son intérêt est un mythe occidental, particulièrement forgé lors de l'avènement du capitalisme. (Marshall Sahlins, la nature humaine). Aujourd'hui, il existe une résistance à ce phénomène notamment en Amérique du Sud (cf. Yvan le Bot, La grande révolte indienne, 2009) : L'affirmation selon laquelle toute l'humanité aspire à jouir des délices de la consommation moderne trouve là un clair démenti.
Le Zapatisme est ainsi définit comme un cocktail entre le marxisme des premiers combattants (ceux qui veulent sortir du capitalisme) et la révolte des indiens (ceux qui ne veulent pas y entrer).
la difficulté de développer des Chiapas un peu partout dans le monde. Certes, le Chiapas n'est pas exportable partout. Aussi Baschet appelle a multiplier les « espaces libérés » (ce qu'on pourrait définir comme des espaces autogérés, soustraits à la domination du Capital et de sa logique de rentabilité). La construction d'espaces libérés « est un aspect rigoureusement déterminant pour l'ensemble du processus de transformation anticapitalistes, dans ses étapes présentes et à venir. Il est décisif d'expérimenter de nouvelles formes de relations humaines » qui s'écartent de la logique marchande et offre un exemple d'autonomie.
Baschet souhaite que l'on construise dès aujourd'hui des microcollectifs alternatifs pour que lorsque la révolte arrive, il existe déjà expériences, il existe déjà des solidarités, etc. Il faut favoriser les projets se détachant de l'emprise capitaliste. Il ne s'agit pas cependant de s'enfermer dans ces microcollectifs : il n'est pas un but car le risque est de ne plus voir la réalité extérieure (l'agressivité capitaliste). « On ne saurait donc choisir entre construire (une réalité neuve) et lutter (contre celle qui existe) »

Ne pas attendre le grand soir sans rien faire, mais ne pas s'enfermer dans l'immédiat non plus.

A terme, c'est toute la société qui pourrait être reconstruite sur une base plus humaine, débarrassée de la « logique mortifère du capitalisme ». S'appuyant sur les données de l'OIT et de l'ONU, Baschet affirme que la base matérielle pour une société différente existe déjà ; il imagine qu'on pourrait en outre se débarrasser de tout ce qui est inutile dans une société non marchande : bureaucratie, armée, pub, banques, assurances... on arrêterait les transports aberrants (l'ail chinois en Europe ou l'eau des Alpes au Mexique !). Résultat : 1/5 de la population sera suffisante pour assurer la production mondiale.
« Sortir du capitalisme signifie bien plus qu'un simple changement de système économique. C'est une rupture avec l'ensemble de l'organisation collective, politique et sociale, ainsi qu'avec les modes de production des subjectivités propres à la société marchande. Plus profondément même, cela implique de rompre avec la forme d'humanité caractéristique de la modernité occidentale et sans doute avec des tendances historiques de plus longue durée encore, englobant le capitalisme et les grands systèmes antérieurs d'exploitation et de domination étatique. Est-il raisonnable d'envisager un tel revirement de situation ?»
C'est une « question de survie » répond l'auteur.
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« Il n'y a pas d'alternative : telle est la conviction que les formes de domination actuelles sont parvenues à disséminer dans le corps social. » S'inscrivant dans le nouveau cycle de la critique sociale, amorcé à partir du milieu des années 1990, après les décennies du triomphe néolibéral, Jérôme Baschet propose de partir d'une critique émancipatrice du capitalisme et de son engrenage productiviste-destructif, pour affirmer un projet alternatif, enracinant sa réflexion dans le sol des expériences concrètes, « utopies réelles » mises en oeuvres actuellement à travers le monde. Il s'agit de « penser une organisation sociale capable de soumettre les nécessités productives au principe du « bien vivre » pour tous et aux décisions collectivement assumées qui en découlent ». Une digne colère gronde : la lutte contre le capitalisme est la lutte pour l'humanité.
(...)
À lire, à méditer, à relire, à prêter, à relire encore, à conseiller, à « arpenter » collectivement, à diffuser, à proposer haut et fort en place public, à discuter et surtout, à mettre en oeuvre sans plus attendre. Éminemment salutaire !

Article complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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critiques presse (2)
LaViedesIdees
19 février 2015
C’est sans doute sur le terrain de la réflexion normative et de l’imagination conceptuelle que ce livre apporte une pièce importante au débat sur les alternatives à la société capitaliste présente, et aux formes de l’émancipation à venir.
Lire la critique sur le site : LaViedesIdees
NonFiction
17 mars 2014
Jérôme Bachet s'attaque à deux fétiches : l'Etat et le capitalisme. Il propose des pistes pour passer d'une société de la quantification marchande, à des sociétés du bien-vivre.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Le premier point à prendre en compte est le fait que la production globale actuelle est quantitativement suffisante pour assurer l'alimentation de l'ensemble de la population mondiale. La disponibilité alimentaire mondiale est de 2 790 calories par jour et par personne (données de 2001-2003), ce qui pourrait être suffisant. La sous-alimentation qui affecte aujourd'hui un milliard d'individus pourrait être éradiquée par une réorganisation de la production, notamment avec une réorientation vers la multiplicité des cultures vivrières et par un rééquilibrage du stock calorique, fort mal distribué (3 490 calories par jour et par personne dans les pays développés, contre 2 254 en Afrique subsaharienne). Quant à la malnutrition (carences en vitamines et minéraux) et à son envers, l'obésité et le surpoids (provoqués essentiellement par la diffusion des habitudes alimentaires promues par le secteur agroalimentaire et la grande distribution), qui affectent chacune un milliard d'individus, ils pourraient être résorbés, sans augmentation quantitative globale, par une réorientation vers une agriculture paysanne développant des pratiques agro-écologiques. Si l'agriculture industrielle actuelle fait valoir de manière tronquée sa supériorité, notamment en termes de productivité par hectare, une évaluation plus globale, incluant l'ensemble des coûts directs et indirects (notamment écologiques), invite à faire pencher la balance de l'efficacité du côté de l'agriculture paysanne. De fait, l'agriculture industrialisée est entraînée dans un cercle vicieux, marqué notamment par l'épuisement et la salinisation des sols, la multiplication des insectes résistant aux pesticides, la hausse des pathologies du bétail ; en outre, elle provoque une baisse du pouvoir nutritif des produits, notamment des fruits et légumes à croissance rapide. Enfin, il faut indiquer que les surfaces agricoles consacrées à des cultures non alimentaires (agrocarburants notamment) doivent être restituées à leur vocation initiale, ce qui offre une marge de manœuvre importante pour assurer à l'ensemble de l'humanité une alimentation quantitativement et qualitativement satisfaisante. On dispose également de deux leviers importants pour atteindre et maintenir cet impératif élémentaire : d'une part, une limitation de l'élevage, particulièrement glouton en énergie et en surfaces (40 % des grains actuellement produits sont destinés à l'alimentation animale) et écologiquement dangereux (importantes émissions de gaz à effet de serre) ; d'autre part, une élimination du gâchis alimentaire (évalué à 30 % au moins dans le système alimentaire industriel mondial, et à 100 milliards de dollars par an uniquement aux États-Unis). (p. 190-192)
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Pour donner consistance à cette révolution du temps, il suffit de commencer à énumérer les domaines de production de biens et de services dont l'existence actuelle ne se soutient que de la logique de la société marchande, de la double nécessité d'accroître sans cesse la production-pour-le-profit et de reproduire l'organisation sociopolitique qui la rend possible. Osons donc trancher à la racine et mesurer l'ampleur des secteurs qui, dans une société non marchande, soucieuse de surcroît d'écarter toute séparation entre gouvernants et gouvernés, deviendraient parfaitement superflus. On peut éliminer sans hésiter tout le personnel militaire et policier, poursuivre avec les banques, le système financier et les assurances (ces dernières seules pèsent aujourd'hui 15 % du PIB mondial), sans se priver du plaisir d'ajouter la publicité et le marketing( qui absorbent 500 milliards de dépenses annuelles, soit près d'un tiers des budgets militaires mondiaux). Finalement, le principe d'un autogouvernement à tous les échelons, tel qu'on l'a suggéré dans le chapitre précédent, condamnerait l'ensemble des bureaucraties nationales et internationales à une complète inutilité.
Dens pans considérables de l'appareil industriel seront abandonnés, à commencer par la production d'armes et d'équipements militaires. Les impératifs écologiques et l'affirmation de l'agriculture paysanne rendront caduque une grande partie de l'industrie chimique (notamment l'écrasant secteur agrochimique) comme des biotechnologies fortement contestées (OGM notamment). Le secteur agroalimentaire, exemple type d'une marchandisation perverse des formes de production, s'évanouira, au profit d'une valorisation de l'autoproduction et des circuits locaux de production/consommation. […] on voit que chaque abandon de production de biens et de services aura des effets démultiplicateurs importants, puisque les besoins en édifices (bureaux, installations industrielles), en matériaux et en énergie, en infrastructures et en transports, s'en trouveront diminués d'autant. Le secteur de la construction sera par conséquent ramené à une échelle bien plus raisonnable qu'aujourd'hui, ce qu'accentuerait encore la régénération des pratiques d'autoconstruction (ou du moins une participation directe des utilisateurs eux-mêmes, aux côtés d'artisans plus expérimentés). Chaque suppression dans la production de biens et de services éliminera à son tour toutes les productions nécessaires à son installation, à son fonctionnement, sans oublier la gestion des déchets engendrés par chacune de ces activités. Pour donner un exemple parmi tant d'autres, la suppression de la publicité (jointe à celle des bureaucraties et à d'autres changements technico-culturels) entraînera une diminution considérable de la consommation de papier, c'est-à-dire aussi de toute la chaîne industrielle qui lui est associée, dans laquelle il faut inclure exploitation forestière, produits chimiques, matériaux nécessaires aux installations industrielles, transport, etc.
Sans nier la pertinence de maintenir des échanges à longue distance, le fait de privilégier, dans toute la mesure du possible, les activités locales et de supprimer les absurdes détours de production qui caractérisent l'économie capitaliste (lesquels mènent, par exemple, l'ail chinois jusqu'en Europe et de l'eau - oui, de l'eau ! - des Alpes jusqu'au Mexique) réduira à peu de chose la chaîne commerciale actuelle et restreindra encore les besoins en transport. Joint à l'abandon d'une logique de production et d'organisation centrée sur l'automobile et le fétichisme égolâtre qui la soutient, tout cela entraînera une forte contraction de la consommation énergétique, qui pourra être satisfaite grâce aux énergies renouvelables, produites, dans la mesure du possible, localement. En conséquence, tout ce qui fonde le poids écrasant du secteur énergétique dans l'économie mondiale actuelle s'évanouira pour l'essentiel. (p. 91-92)
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Les aspirations émancipatrices inscrites dans l’histoire occidentale et celles qu’ont portées et portent les sociétés non occidentales peuvent se féconder mutuellement, pour mieux faire front au monde de la destruction. Il s’agit en quelque sorte de s’attaquer au système-monde capitaliste par les deux bouts, en alliant le désir de dépassement de ceux qui s’efforcent de sortir de la société de la marchandise et la capacité de résistance créative de ceux qui rechignent à s’y laisser absorber entièrement et défendent avec obstination des formes d’expérience partiellement préservés des rapports marchands. 
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Il n’est plus temps de prôner une démocratie participative qui, par la vertu de quelques doses homéopathiques de bonne volonté populaire, viendrait rendre un semblant de vitalité à une démocratie participative fossilisée. Il ne peut s’agir que de donner au mot démocratie le sens radical sans lequel il continuera de sonner creux : faire de la démocratie le pouvoir du peuple, non pas seulement par l’origine dont il procède, mais dans son exercice même. 
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Finalement, la vie sociale relève d’un incroyable automatisme qui tient à l’incorporation pratique de ses normes : on agit ainsi parce que les choses sont ainsi. La permanence du système social repose donc sur une étrange tautologie : cela tient parce que cela tient. C’est-à-dire aussi… jusqu’au moment où cela commence à ne plus tenir.
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