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EAN : 9782350213255
333 pages
Naïve (15/05/2013)
3.17/5   18 notes
Résumé :
L’Europe bioconservatrice est devenue un « Jurassic Park » industriel, ruiné par des décennies de crise. Le G2 transhumaniste, Etats-Unis et Chine, écrase l’économie des biotechnologies qui domine le monde. Adrian, un étudiant de la jeunesse dorée californienne, a un physique d’Apollon et un QI supérieur - il fait partie de la première génération des humains 2.0, « augmentés » par la génétique. Son père, Peter Crawford, maire de Los Angeles, est un des favoris dans ... >Voir plus
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Californie, futur proche. Dans la famille Crawford, donnez-moi le père, Peter, actuel maire de Los Angeles, en pilotage automatique vers la Maison Blanche. Donnez-moi ensuite la mère, Blanche, Française d'origine ayant fui un Vieux Continent en délabrement total, faute d'avoir su prendre le virage des biotechnologies, car englué par la bioéthique. Donnez-moi également la fille, Kelly, QI d'huître à l'instar de ses copines de Beverly Hills avec lesquelles elle s'adonne à son sport favori : le shopping ! Donnez-moi enfin le fils, Adrian, le beau gosse ultime, étudiant en médecine aux capacités intellectuelles remarquables.
L'on croirait que toutes les fées du Royaume se sont penchées sur son berceau à celui-là. Ce n'est pas tout à fait faux si l'on considère que ces fées s'appelaient "généticiennes". Car Adrian est un Homo sapiens 2.0, issu du "nettoyage" génétique de son ADN que Peter et Blanche Crawford ont commandé à grands frais sur catalogue, comme la plupart des nantis de l'hyperclasse mondiale. En compagnie des congénères de son espèce, tous plus "parfaits" les uns que les autres, il mène une vie de débauche dorée, réglementaire pour un membre éminent de l'aristocratie californienne.
Mais Adrian a un vilain défaut. Il ne supporte pas les biologiques, les "imparfaits" et toute la clique des bioconservateurs qui combattent l'emprise grandissante des biotechnologies. Et les moyens qu'il utilise pour les réduire au silence sont pour le moins... radicaux !

Voici un livre qui m'a bien plu. le rythme du récit est soutenu, les chapitres faciles à lire et l'histoire s'articule bien sur la vie des membres de la famille Crawford et des affreux et hypocrites qui orbitent autour. Un bémol cependant sur le texte très voire trop racoleur à mon goût. Cela participe indéniablement à l'immersion dans cette société débridée, mais bon...
L'exercice de l'anticipation, surtout en futur proche, est souvent périlleux notamment car les acteurs d'aujourd'hui ont toutes les chances d'y figurer. Je trouve que David Angevin s'en sort ici admirablement en ancrant son histoire et ses personnages directement dans notre réel en usant et abusant de peoples actuelles. C'en devient même très amusant. On retrouve ainsi Chelsea Clinton aux commandes de la Maison Blanche — engluée dans un scandale sexuel, tiens donc ! — Serguey Brin, patron de la pieuvre Google, en maître omnipotent, toujours dans l'ombre mais faiseur de rois.
L'auteur nous propose aussi toute une réflexion sur les dérives des biotechnologies, de l'eugénisme, du flicage global et sur la place grandissante des IA. En somme, rien de véritablement nouveau et pas vraiment très approfondi.
Cela dit, cette fenêtre proposée sur un demain parmi d'autres est très plaisante — même si ce futur est terrifiant — et on se plait à suivre une tranche de vie d'Adrian et bien sûr... à le détester !
Je remercie Babelio et Naïve de m'avoir permis de lire ce livre dont les maquette et composition très soignées en font également un bel objet.
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"Adrian Humain 2.0" est un roman d'anticipation français écrit par David Angevin et Laurent Alexandre. Il décrit les tribulations meurtrières d'un des premiers humains génétiquement modifiés, Adrian Crawford, dans un monde en déliquescence. Problème et opportunité, le père d'Adrian, Peter, est en lice pour devenir le prochain président des Etats-Unis.

Dans ce roman, Angevin, journaliste transfuge de Télérama, et Alexandre, médecin et industriel militant de l'analyse génétique, ont mis tout, je dis bien tout, ce qui pose déjà question ou le fera sous peu à l'Humanité et à ses conceptions éthiques, dans les domaines scientifiques mais aussi politiques, géopolitiques et moraux. En vrac, on trouvera dans ce roman, le gouffre inégalitaire croissant, l'amélioration du génome et le schisme à venir dans l'espèce humaine, la marche vers la Singularité, le pouvoir, exorbitant du droit commun, de certaines multinationales au premier rang desquelles la « terrifiante » Google, dragon couché sur toutes les données produites par l'humanité, les islamistes étrangers et le jihad de l'intérieur, la grande stagnation économique résultant d'une extension irresponsable d'un principe de précaution devenu paranoïaque et justifiant le rejet des nouvelles technologies au nom de la religion, de la Nature, ou de la sécurité, et ayant conduit au déclin de l'Europe, et même le grey goo, qui se demande pourquoi il est là, et à qui quatre ou cinq lignes sont consacrées car à la petite fête il ne fallait oublier personne.

Ils mettent particulièrement en exergue le risque de créer une génération d'humains améliorés qui seraient méprisants et remplis de morgue pour leurs prédécesseurs sur l'échelle de l'évolution. Ils montrent, assez justement je crois, que morgue, mépris, et cynisme, ne sont pas l'apanage de « monstres génétiques » mais sont aussi disponibles en grande quantité dans les humains « normaux », notamment ceux situés au sommet de l'échelle

Certaines de ces interrogations ou prises de positions sont légitimes. Certaines même m'agréent. Néanmoins, "Adrian Humain 2.0" est pour moi un roman globalement raté, et même énervant pour un lecteur de SFFF. Ceci pour plusieurs raisons que je vais brièvement évoquer.

D'une part, alors que le roman se passe dans 25 à 40 ans environ (mon évaluation), la volonté frénétique de ne pas perdre le lectorat visé, qui est celui de la « blanche », conduit à pratiquer en avalanche le name dropping contemporain, ce qui est absurde dans un roman d'anticipation. On entendra donc parler de « gloires » actuelles comme si elles pouvaient encore intéresser vraiment quelqu'un dans 40 ans. On cite, par exemple, Rocky III, le PSG, Nadal, Beyoncé, et bien d'autres, le summum étant atteint lorsqu'un personnage est décrit comme un « sosie de Bernard-Henri Lévy ». Même l'inévitable point Godwin est présent à deux occasions. le lecteur amateur de « blanche » ne sera pas dépaysé ; il s'aventure dans l'anticipation, mais en terrain connu. le lecteur de SFFF y perdra toute chance d'immersion.

Ensuite, le parti pris d'utiliser, tout au long du roman, le champ lexical méprisant des dominants, afin de faire pénétrer leur vision du monde, se retourne rapidement contre son but ; n'est pas Brett Easton Ellis qui veut. La démonstration, jamais interrompue durant 330 pages, est lourde, voire lourdingue. Elle en devient ennuyeuse et perd en crédibilité car il est impossible de croire qu'une personne puisse avoir pour seules émotions la haine et le mépris 24/24 et 7/7. Les auteurs oublient que même Hitler jouait de temps en temps joyeusement avec ses chiens (un Godwin pour moi, volontaire).

De surcroit, le positionnement idéologique des deux auteurs amène à suspecter qu'ils n'aient écrit que pour convaincre (de ce point de vue, les conversations entre Adrian et le patron de Google, toujours nommé Prince des ténèbres (sic !) sont des modèles de prosélytisme). On a le droit d'écrire des essais voire des pamphlets, on n'a pas de droit de les faire passer pour des romans. Là où Nancy Kress traitait finement la question de la coexistence d'humains modifiés et normaux, Angevin et Alexandre font un boulot militant peu subtil dans lequel toute tentative d'intrigue sérieuse ou de création de personnages solides s'abîme. Nul doute que nombre des lecteurs éduqués et « concernés » de ce pays seront ravis de lire ce roman qui leur en apprend tant sans craindre de pointer les « dangers » et « dérives » (peu importe de quoi du moment que c'est multinational ou politique), et pâliront d'aise aux dénonciations de dérives si faciles à dénoncer (les ultrariches, leur héritiers oisifs, etc…) que le faire ne signifie rien. Pour ce qui est de la charge contre les alters et les écolos, les gauchos et les bobos, les lecteurs applaudiront ou détesteront selon leur positionnement personnel dans le champ politique (on peut lire, si on y tient vraiment, le Boborama d'Angevin pour savoir où se situer).

Enfin, on sent, sous chaque phrase, les comptes que veulent régler les auteurs, et "Adrian Humain 2.0" en devient une sorte de roman à clés dans lequel seraient cachés non des personnes mais des ressentiments, des convictions, et des exécrations. Assister au vidage vésiculaire des auteurs ne m'intéresse pas.
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Adrian Humain 2.0 / David Angevin, Laurent Alexandre. Naïve
Roman d'anticipation dystopique (récit de fiction dépeignant une société imaginaire organisée de telle façon qu'elle empêche ses membres d'atteindre le bonheur).
Ce roman parle de transhumanisme, l'homme amélioré grâce aux nanotechnologies, aux technologies bioniques et informatiques. Ce n'est pas non plus un nouveau roman à la Frankenstein ou quand la créature se retourne contre son créateur comme on pourrait le croire en lisant le 4eme de couverture.

Ce roman décrit une série de meurtres par Adrian Crawford, l'un des premiers humains génétiquement amélioré. Cet Adrian a reçu, lors de sa conception, les meilleurs gènes pour qu'il soit beau grand fort (on en sentirait presque le sable chaud,…). Et avec un QI de plus de 200, il n'est finalement qu'un criminel, car Adrian, misanthrope, hait tout ce qui n'est pas comme lui, un humain 2.0, l'homme amélioré.
Adrian sera-t-il aidé par son père qui le traite de « petit con » ?
Son père l'aidera-t'il alors que celui-ci est fin prêt pour la course à la Maison Blanche ?

Dans ce roman, les auteurs ont mis en exergue tout ce qui pose problème dans nos sociétés : racisme, phobie, mensonge, crime, drogue, les inégalités, les extrémistes de tous bords, les crises économiques, le mépris de l'autre et j'en passe. Les personnages en jouent, en usent et en surjouent, ce qui devient très vite lassant à lire parce qu'il n'y a pas de compromis, il n'y a pas de jeu.
Cela aurait pu être intéressant. Il ne l'est pas tant les auteurs ridiculisent le monde qu'ils ont écrit. Ce livre est comme tout reality-show,… tronqué. On n'y croit tout simplement pas, tant les personnages sont faux.

Autant le sujet qu'est le « transhumanisme », l'homme amélioré du point de vue génétique et cybernétique m'intéresse, autant ici je ne retrouve en rien de la réelle philosophie qui devrait en découler. le transhumanisme se voulant être un bien pour l'autre.
A déconseiller, en premier lieu à tout amateur d'anticipation, d'utopie ou de dystopie, aguerri et en second lieu à tous ceux qui ne connaitrait pas ce genre de littérature.
Ce roman-pamphlet aurait presque pu être écrit par un petit bonhomme en chemise brune il y a près de 100 ans.
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Après "Google Démocratie", David Angevin et Laurent Alexandre poursuivent leur entreprise de mise en lumière des effets à moyen terme du développement du transhumanisme auquel nos sociétés ultralibérales fournissent un biotope fertile : d'un côté, une élite "surhommisée" par la sélection génétique, "augmentée" par les biotechnologies, bénéficiant de tous les bienfaits de la science car née dans le bon milieu économique lui permettant d'en profiter et de jouir de son insolente supériorité; de l'autre côté, nous autres...

Noble choix que le media du roman pour porter cette mise en garde plutôt que le documentaire, bien que ce dernier eut été plus adapté au savoir-écrire des auteurs au vu de la piètre qualité littéraire de l'ouvrage.
Le sujet n'en reste pas moins brûlant d'intérêt et presque d'actualité, et qu'il est cauchemardesque.
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Adrian est un humain 2.0, la première génération d'humain dont les parents ont choisi l'ensemble des gênes. Il est donc parfait physiquement et intellectuellement, par contre il en est très conscient, donc très imbu de lui -même...il est aussi conscient que les humains 1.0, comme il les appelle, ne considèrent pas encore ces humains augmentés comme leurs égaux. Parallèlement son père brigue l'investiture démocrate pour la présidentielle des États Unis.
Tout est réuni pour une avance rapide dans notre monde tel qu'il pourrait devenir dans très peu de temps si nous maîtrisons les gênes de nos futurs enfants. le capitalisme à outrance, la vieille Europe ruinée, les laissés pour compte des thérapies géniques... cette dystopie proche m'a beaucoup intéressée.
Dommage que l'histoire d'Adrian se termine un peu vite, je serai bien restée 400 pages de plus pour voir comment tourne le destin de toute la galerie de personnages !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il y a une règle élémentaire dans la nature : on n'introduit JAMAIS plus fort et plus intelligent que soi dans un écosystème. C'est une question de bon sens, que nous appliquons depuis toujours. On ne fait pas entrer le loup dans la bergerie. La confrontation entre l'homme et une IA dominante, des millions de fois plus intelligente que le plus brillant d'entre nous, posera inévitablement problème. La loi de Moore va rapidement rendre cette IA incontrôlable. Pour cette entité froide et rationnelle, nous serons vite considérés comme des MICROBES, des NUISIBLES à éliminer. Les animaux domestiques nous considèrent comme des dieux à cause de notre supériorité. Il ne viendrait à l'idée d'aucune personne rationnelle de laisser le pouvoir à un CHIEN ! C'est une logique implacable qui poussera l'IA à nous PRIVER du pouvoir, et à nous détruire pour s'assurer de le garder à jamais.
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Ozu craignait le vol de l'ADN du candidat Crawford. Les Chinois collectaient des échantillons d'ADN de toutes les personnalités de premier plan. L'ensemble des services secrets jouaient à ce petit jeu. Les opposants bioconservateurs américains étaient également capables de se lancer dans le piratage de données médicales. Connaître le fardeau génétique d'un ennemi pouvait s'avérer utile en temps et en heure. La présence d'un gène de prédisposition à une pathologie ou à une autre pouvait refroidir les électeur et ruiner une carrière.
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Adrian Crawford était un bon parti. Il était conscient de sa beauté et de son QI exceptionnel. Il était un des premiers Homo sapiens 2.0. Un surhomme, doté d'un ADN nettoyé de son fardeau et enrichi par le meilleur labo génétique de la Silicon Valley. Adrian était au sommet de la chaîne alimentaire. Il lui arrivait de bander simplement en se regardant dans le miroir.
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Le système nerveux central de l'homme biologique se dégrade de génération en génération.
...
Selon les calculs les plus conservateurs de l'IA, la dématérialisation des corps est une hypothèse réaliste à l'horizon d'une petite trentaine d'années...
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