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Marc Lesage (Traducteur)
EAN : 9782266314145
368 pages
Pocket (10/06/2021)
4.21/5   19 notes
Résumé :
Les vérités les plus précises – et les plus terribles, tant elles sont précises – sur la machine d'extermination. Quarante ans de témoignages, en grande partie inédits, d'une importance historique essentielle.
Des recherches entamées très tôt par Primo Levi sur le destin de ses compagnons à la déposition pour le procès Eichmann, en passant par la " lettre à la fille d'un fasciste qui demande la vérité " et les articles parus dans des quotidiens et des revues ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je remercie Masse critique et les éditions Les belles lettres pour ce livre.

Ainsi Fut Auschwitz regroupe des comptes rendus rédigés à la demande du comité soviétique sur les conditions de vie dans les camps de concentration lors de la Seconde guerre mondiale. Il contient également des documents inédits.

Primo Levi et quelques autres rescapés livrent des récits sur les conditions épouvantables de malnutrition, d'hygiène, du froid insoutenable (ils avaient de vêtements en toile par un froid sibérien), des maladies, d'une charge de travail inhumaine pour des organismes aussi détériorés.

La promiscuité permanente, les maladies et infections de la peau et le manque de nourriture limitaient l'espérance de vie à 3 mois.
Les camps de concentration représentaient également de véritables viviers pour pratiquer des opérations dans le cadre des recherches scientifiques. Un témoin a pu y croiser le Dr Mengele.

Dans ces récits les descriptions des conditions de vie sont surréalistes, comment comprendre la charge de bestialité, de violence préméditée et de folie qui habitait les soldats allemands, la manière comment dès l'arrivée des déportés les SS cherchaient à les déshumaniser, comme des simples vermines à éliminer.
Les nazis ont écrit la page la plus ignoble de l'histoire humaine, mais Primo Levi et d'autres rescapés ont continué à dénoncer le massacre le plus ignoble de l'histoire en racontant en détails ce qu'ils ont vécu.

Ceux qui sont revenus sont brisés, détruits physiquement et psychologiquement mais ils ne peuvent pas se taire. Au moment où l'écrivain livre son récit le silence n'est toujours pas brisé et il veut crier au monde entier de ne pas fermer les yeux sur ce qui s'est passé.

Pour ne jamais oublier. Pour que cela ne se reproduise plus jamais. Au nom de tous ceux qui ne sont pas revenus.


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Le témoignage de Primo Levi sur sa terrible expérience d'Auschwitz m'était déjà connu à travers Si c'est un homme.

Pour autant, lire la série de témoignages de cet ouvrage à double voix (celle de Levi et celle de Leonardo de Benedetti, médecin et ami interné avec lui), publiés à différentes périodes et dans différents buts (dépositions lors de procès de nazis, articles, réaction au courrier de lecteurs) n'en a pas moins de force dans la mesure où sont mis ici en valeur l'acharnement et la ténacité de l'auteur à dire et faire savoir encore et encore, et à poser des mots et des faits contre le danger grandissant de l'oubli. Et s'interroger sans relâche sur la fragilité de notre humanité.
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Le témoignage de Primo Levi sur sa terrible expérience d'Auschwitz m'était déjà connu à travers Si c'est un homme.

Pour autant, lire la série de témoignages de cet ouvrage à double voix (celle de Levi et celle de Leonardo de Benedetti, médecin et ami interné avec lui), publiés à différentes périodes et dans différents buts (dépositions lors de procès de nazis, articles, réaction au courrier de lecteurs) n'en a pas moins de force dans la mesure où sont mis ici en valeur l'acharnement et la ténacité de l'auteur à dire et faire savoir encore et encore, et à poser des mots et des faits contre le danger grandissant de l'oubli. Et s'interroger sans relâche sur la fragilité de notre humanité.
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Je tiens à remercier Babelio et Les Belles Lettres pour m'avoir permis de lire cet essai lors de l'opération Masse Critique.
Est-il encore nécessaire de présenter Primo Lévi ? Sans doute faudrait-il plutôt introduire son compagnon de détention, Leonardo de Benedetti, qui apporte son témoignage ici, une figure plus méconnue que la première de l'histoire de la déportation auprès du grand public - sans oublier au passage de rappeler sa contribution essentielle lors des procès après-guerre qui se sont tenus.
Cet ouvrage a le mérite de réunir des témoignages inédits de ces deux témoins sur les camps grâce à l'initiative de leurs fils respectifs. Découpé sous forme de textes courts, ce livre, à mon avis, présente un double intérêt : grâce à un grand nombre de témoignages inédits, il pourra servir de complément d'informations auprès du chercheur ; d'autre part, il pourra constituer une excellente introduction accessible auprès d'un public moins informé sur la Shoah.
Comme son titre l'indique, l'ouvrage se focalise sur la déportation et est constitué essentiellement de rapports et de dépositions à procès, fournies par Primo Lévi et son ancien compagnon de camp. Les témoignages présentés conjointement sont un parti pris intéressant, car, ces derniers, parfois pluriels se complètent et se rejoignent jusqu'à former une "unicité", preuve que la quotidien et la réalité ont été vécu de manière très similaires. La section "Un témoin et la vérité" s'attarde d'ailleurs sur cette question.
L'ouvrage apporte également des détails moins connus sur le fonctionnement des chambres à gaz et du transport ferroviaire jusqu'aux camps. On appréciera également dans cet ouvrage l'insert de documents d'archives et une partie entièrement consacrée à la problématique de la mémoire et des récits consacrés à la Shoah, rédigée par les fils des deux témoins.
Comme l'expriment Fabio Levi et Domenico Scarpa : "Le témoin du camp est appelé à se répéter[....]Lévi, lui, est parvenu lui à ne jamais se répéter : il n'a jamais pleinement répondu aux attentes du public. Au contraire : plus d'une fois, il l'a pris par surprise en le mettant face à des vérités aux facettes multiples, peu agréables, sans jamais laisser l'attention retomber". Voilà une raison valable pour se plonger dans ce recueil.
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Merci à Babelio pour la découverte de ce recueil des témoignages de Primo Levi et Leonardo de Benedetti, deux italiens arrêtés ensemble en 1944 et déportés à Auschwitz, plus précisément au camp de Monowitz. Ayant échappés à la marche forcée lors de l'avancée de l'armée russe, les deux hommes ont été libérés en janvier 1945.
C'est tout d'abord en réponse à une demande des militaires russes qu'ils témoignent en rédigeant un rapport sur l'organisation hygiénique et sanitaire du camp. Ensuite ils passeront leur vie à parler, partager, témoigner de ce qu'ils ont vécu avec deux priorités très claires : se baser sur les faits qu'ils ont pu constater, vérifier, afin que leur parole soit crue.
L'idée que ce passé horrible puisse être nié leur est insupportable.
Ensuite on voit nettement la volonté de rendre l'humanité aux disparus : après en avoir été privés par les allemands, Primo Levi notamment cherche à remettre des noms sur les gens de son convoi, une identité, même parfois un petit détail "s'y connaissait en horlogerie".
Des témoignages factuels d'une expérience qu'il faut partager et ne pas oublier. Non ce n'est jamais inutile d'en reparler.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Mais ces conditions de vie étaient tout autant impossibles du point de vue psychique et moral, car l’organisation du camp avait pour but de supprimer, avant l’homme, sa personnalité, en commençant par son nom qui était remplacé par un numéro, tatoué sur la peau de l’avant-bras gauche. Si aucune valeur humaine psychique ou culturelle n’était prise en compte, tout le monde venait indistinctement rejoindre une masse amorphe, contrôlée par la peur et par les punitions corporelles : en quelques jours, chaque prisonnier n’était plus qu’une brute, dont la seule raison de vivre était sa ration de pain et sa gamelle de soupe.
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Nous sommes les enfants de cette Europe où se trouve Auschwitz ; nous avons vécu au cours du siècle où la science a été tordue avant d'accoucher du code racial et des chambres à gaz. Qui peut se prétendre absolument immunisé contre cette contamination?
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Le fascisme est un cancer qui prolifère rapidement, et son retour nous menace : est-ce trop demander qu'on s'y oppose dès le début ?
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Il vit en nous une instance plus profonde, plus digne, qui, dans de nombreuses circonstances, nous conseille de nous taire sur les Lager, ou du moins d'atténuer, de censurer leurs images, encore tellement prégnantes dans notre mémoire.
C'est la honte. Nous sommes des hommes, nous appartenons à la même famille humaine que nos bourreaux. Devant l'énormité de leur faute, nous nous sentons aussi comme des citoyens de Sodome et Gomorrhe ; nous n'arrivons pas à nous sentir étrangers à l'accusation qu'un juge qui ne serait pas de cette terre lancerait contre l'humanité entière sur la base de notre témoignage.
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Je savais que les lois de la conspiration sont dures, mais je n'avais jamais pensé qu'un nom quelconque, le mien, par exemple, aurait pu servir à préserver une vie politiquement plus utile que la mienne. J'ai demandé à H. si, parmi les nombreux risques que j'étais conscient d'avoir courus, il y avait ce risque que je ne soupçonnais pas. "Evidemment" m'a-t-il répondu.
(écrit de 1979 - Le comité de défense secret d'Auschwitz).
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