AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Capitaine Colaprico tome 1 sur 2
EAN : 9791022605236
137 pages
Editions Métailié (01/01/2016)
3.4/5   15 notes
Résumé :
À Massaoua quand il fait chaud – et il fait toujours chaud – on peut entendre les rêves des autres. »
Dans l’air brûlant du soir, au cœur de la colonie italienne d’Érythrée, une fille des rues, mi-sorcière mi-putain, séduit un soldat de garde. Un peu plus tard, dans le palace Albergo Italia, un homme est retrouvé pendu : suicide ou meurtre ?
On retrouve ici l’atmosphère étouffante et hallucinée de La Huitième Vibration, avec un très pittoresque duo d’... >Voir plus
Que lire après Albergo ItaliaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Un petit polar sympa pour passer l'ete. Un ete polars pour passer le temps. Ils ne viendront pas cet ete. Ils sont bien venus passer deux jours, tous ensemble. Tous, beaucoup de bruit. Pour rien. Ils sont restes deux jours a se reconnaitre, a s'agglomerer, et sont vite repartis. Je me dis que c'est normal, ils ont passe l'age. Pingre consolation. Les plus grands vont faire du stop, je ne sais d'ou, eux ne savent pas vers ou. Les plus petits veulent les parcs d'attractions et les piscines des resorts ou leurs parents se prelassent. Finies les colos chez les grands-parents. Les jeux de table et de plein air (mais aurais-je eu encore assez de souffle pour leurs longs jeux?), les randonnees (mais au lieu de les mener, n'aurais-je pas ete dernier de cordee?), les lectures du soir (va savoir si le cercle autour de moi ne se serait eparpille pour rejoindre les smartphones). Oh, il reviendront. Pour encore deux jours de bruit et de fureur ou je serai un meuble qu'on embrasse. Ma femme prend ca mieux que moi. Elle me console comme elle peut. “-Tiens, j'ai fait des keftas et une salade cuite pour aller avec, comme tu aimes. Mais ne mange pas trop de pain, tu as pris du ventre. Maigre comme tu es tu as l'air d'une corde avec un noeud au milieu”. Je souris et pose mon livre. Un polar italien tres sympathique. Ca se passe en Erythree, fin 19e siecle, pendant l'occupation italienne. Un meurtre qui s'avere cacher une magouille plus importante au niveau national italien. J'ai aime les personnages des enqueteurs. Un capitaine de carabiniers qui souffre de sa solitude et du climat (ou des climats) erythreen, et son aide, un “zabdiye" autochtone. Ces deux la s'entendent a merveille, se completent, et je parierais fort qu'il y a entre eux, sans mentionner le mot, de l'amitie. J'ai aime les descriptions de lieux, de maisons traditionnelles, d'habits, de coutumes de politesse et d'hospitalite. J'ai aime le rendu des relations complexes colonisateurs/autochtones. Et puis il y une intrigue qui se complique mais finit par etre resolue. Enfin, presque, parce qu'il faut croire qu'une affaire resolue n'est jamais un point final dans cette Italie fin de siecle. Un polar tres sympa. Vraiment. Surtout pour un ete sans colo.
Commenter  J’apprécie          568
Cette nuit j'avais rendez-vous avec Carlo, prière de ne pas déranger. Après 6 années de disette, Métailié nous offre enfin un inédit de Lucarelli, Albergo Italia, dont l'action se situe une nouvelle fois en Afrique coloniale à la fin du 19ème siècle.
Lors de la publication de La Huitième vibration en 2010, l'Italien avait déclaré au Monde « C'est le premier livre de ma deuxième vie d'écrivain ». Cette nouvelle vie avait pour cadre la première guerre italo-éthiopienne et l'apparence d'un grand roman d'aventure polyphonique et foisonnant. Nous ne cacherons pas notre surprise à la lecture d'Albergo Italia, dont l'action se déroule toujours à Massaoua, quelques années plus tard, mais dont le tableau historique a été quelque peu occulté par une intrigue à l'ancienne. Il semble donc que l'Italien revienne à ses premières amours, avec un roman à énigme solidement porté par un nouveau duo d'enquêteurs, Colaprico, capitaine des carabiniers admirateur des oeuvres d'Arthur Conan Doyle et son assistant Ogba, Docteur Watson Abyssin. Les hommages aux aventures de Sherlock Holmes sont toujours un plaisir à lire quand on les doit à de belles plumes comme celle de Boris Akounine avec sa Prisonnière de la Tour. Lucarelli est un grand nom du polar, qui réussit tout aussi bien dans cet exercice de style, avec l'aisance et l'humour qui le caractérisent. On se laisse porter sur les routes abyssines, par les parfums et la clameur des rues, redécouvrant le fonctionnement de cette colonie de 16.000 Italiens venus en Érythrée chercher la gloire et la fortune. "A Massaoua quand il fait chaud - et il fait toujours chaud- on peut entendre les rêves des autres". Lecteur, prends garde à la poussière ou Lucarelli te perdra sur les routes chaotiques érythréennes.
Albergo Italia est un roman au charme fou rempli de légèreté et de malice qui se lit d'une traite. Le nouveau duo créé par Lucarelli fonctionne parfaitement et on espère le retrouver bientôt ( apparemment dans Il tempo delle Iene). S'il n'est pas nécessaire d'avoir lu La Huitième Vibration avant de se plonger dans Albergo Italia, il serait dommage de se priver du plaisir de lire cette grande fresque, qui sort en poche (Métailié Suites) pour l'occasion.
Carlo, je regrette d'avoir fait du pied sous la table à Maurizio de Giovanni pendant ton absence, tu restes toujours le numéro uno.
Commenter  J’apprécie          420
Era proprio cosí, l'Italia. Come oggi. Metà pulita metà marcia. Ma per scoprirlo serviva l'ironia e la sapienza del piú imprevedibile detective mai inventato. Ogbà, «lo Sherlock Holmes abissino». E se lo dice il capitano Colaprico, dei regi carabinieri di Asmara, c'è da crederci.

Una coppia inedita di investigatori che piú scorretti non si può, un po' don Chisciotte un po' Sancho, si affacciano sulla scena. E inseguendo quello che appare un comico pasticcio coloniale arrivano dritti al cuore nero di una Nazione appena nata, ma che somiglia moltissimo alla nostra.

Elle était vraiment ainsi, l'Italie. Comme aujourd'hui. Moitié propre moitié pourrie.Mais pour le découvrir il fallait l'ironie et le savoir du plus imprévisible détective jamais inventé. Ogbà, le "Sherlock Holmes abyssin". Et si c'est le capitaine Colaprico qui le dit, des carabiniers royaux de Asmara, alors c'est à croire.
Commenter  J’apprécie          100
A la fin du XIX ème ,l'Italie occupe l'Érythrée . Dans un tout nouvel hôtel, on retrouve un pendu. Mais le capitaine et son adjoint local se rendent compte assez rapidement qu'il s'agit en fait peut être d'un meurtre. tous les occupants de l'hôtel sont consignés et l'enquête peut commencer.

Roman court, au style vif et assez inhabituel. Ses intérêts ? Une plongée dans le milieu de la colonisation, des personnages hauts en couleurs, une intrigue , certes brève, mais bien menée , avec moult rebondissements. Ce n'est pas le livre de l'année, mais cette lecture a l'avantage du dépaysement , tant stylistiquement que culturellement.
Voilà ce petit avis qui peut être intéressera quelqu'un. :)

Commenter  J’apprécie          77
Vers la fin du XIXe siècle à Massaoua, ville d'Erythrée, le capitaine Colaprico, commandant de la compagnie des carabiniers enquête sur le meurtre déguisé en suicide d'un imprimeur, Antonio Farandola lors de l'inauguration de l'hôtel Albergo Italia.
Dans cette enquête à la Sherlock Holmes, il est aidé par Ogba, un carabinier indigène très perspicace qui a le don de l'observation ( » mais bien sûr« ).
Comme dans le signe des quatre de Conan Doyle, la mort d'un homme et le vol d'un coffre fort sont les deux évènements majeurs qui conduisent vers quatre suspects. Tout d'abord le sous-lieutenant Franchini qui avait des dettes due jeu envers Farandola, puis un géologue de Palerme, Stevano Michele, le secrétaire d'un marchand grec,Salle Marián et une jolie rousse, Margherita venue en chasse à l'homme riche.
Chacun est tour à tour suspecté, suivi, accusé. Puis la perspicacité et le don d'observation de nos deux compères identifient une faille. Entre temps, ils pistent les responsables d'un vol de coffre fort dans un dépôt de munitions puis le massacre d'une bande de bandits.
Enquêtes, fausses pistes, personnages insaisissables, tout cela dans la chaleur étouffante de Massaoua où la colonie italienne s'intègre avec les Erythréens en nous faisant découvrir quelques mots en tigrigna.

J'ai choisi ce livre pour sa couverture et pour la découverte d'un auteur que je ne connaissais pas. Ce court roman est le second volet de la huitième vibration. Il m'a manqué cette expérience de lecture pour être de suite en harmonie avec l'atmosphère, le lieu et les personnages. Mais c'est une enquête bien menée, à la fois dépaysante et familière grâce au charme de l'univers de Sherlock Holmes.
Lien : https://surlaroutedejostein...
Commenter  J’apprécie          40


critiques presse (1)
Actualitte
17 mars 2017
Après avoir tourné la dernière page, je crois que je n’ai regretté qu’une chose : finalement, ce roman est trop court !
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Juste le temps de savourer son entrée au bras d'une belle femme, puis Chiti dévia sur un groupe de dames, parce qu'il savait que tous les officiers plus ou moins jeunes et célibataires allaient s'abattre sur Margherita comme une bande de requins.
Colaprico se tint à l'écart, appuyé au tronc velu d'un palmier, tandis que Chiti présentait Margherita aux dames, puis s'éloignait pour lui prendre à boire après l'avoir laissée à l'abri des officiers qui croisaient au large, prêts à attaquer. Il s'alluma un autre cigare, soufflant la fumée entre ses dents, et tandis qu'il la regardait, il se surprit à haleter de désir, d'un désir qui lui faisait mal.
Commenter  J’apprécie          290
Il pensait qu’en effet, à Massaoua, on respire et à un certain point on s’habitue tellement à la chaleur que, s’il n’y en a pas, elle manque. Mais à Asmara, dès qu’il arrêtait de pleuvoir et que le soleil sortait, c’était comme si tout fleurissait à l’instant. Des couleurs brillantes au point de sembler artificielles. Si pleines. À Massaoua lumières blanches et ombres noires, ici au contraire ce sont les yeux qui brillent.
Il pensait que, bon, l’air d’Asmara est si ténu que c’est comme s’il n’y en avait pas, et les odeurs aussi sont si légères qu’elles s’écrasent les unes sur les autres, comme à Massaoua, mais on les sent toutes.
Dans le jardin de l’hôtel, il y avait un citronnier et un faux poivrier aux fleurs blanches qui descendaient en grappes entre les feuilles serrées. Il y avait deux palmiers de part et d’autre du portail et une pergola de bougainvillées rouges. Des buissons verts de lauriers, des figuiers de barbarie jaunes et roses et des touffes de jacaranda couleur lilas. Ainsi le soleil avait une odeur âpre et piquante, douce, fumeuse et intense. Et un peu amère aussi, à cause du café que Colaprico avait bu tandis qu’il attendait que Ogbà finisse d’interroger le secrétaire du marchand grec, et qu’il avait juste sous le nez, sur la table basse.
Commenter  J’apprécie          20
Ogba allait le dire mais il s'est retenu, parce qu'il sait rester à sa place. Il a beau être de même grade, il n'est jamais qu'un carabinier indigène.
Commenter  J’apprécie          220
Le capitaine Colaprico n’aime pas les chevaux.
Surtout en Afrique, à la colonie, à Massaoua, où ils sont trop épuisés et trop nerveux, toujours à cause de la chaleur. Pour dire la vérité, il ne les aime pas non plus en Italie, et il n’aimait pas davantage les vieux poneys de Bardi, les chevaux de la ferme de Putignano où il était né et avait grandi quand son père servait dans les Pouilles, pas plus que le persan du manège que ce dernier l’avait contraint à fréquenter quand ils avaient déménagé à Milan (« tu verras que ça te servira, Pierino, tu verras »). Ensuite, d’élève carabinier jusqu’au grade de maréchal des logis, il n’avait plus rien eu à voir avec les chevaux pendant au moins dix ans, jusqu’à ce vieil animal de race salernitaine qu’on lui avait attribué à l’École d’aspirants au grade de sous-lieutenant, dixième sur vingt-deux justement à cause des points perdus avec l’équitation (« tu le vois, Pierino, que c’était utile ? »).
Il préférait les flancs larges comme des fauteuils des mulets de l’armée, qui trottaient droit et tranquilles, tête baissée, lui laissant le temps de penser à ses affaires, et en quatre ans de colonie au commandement de la Compagnie royale de carabiniers de Massoua, il avait presque toujours réussi à les utiliser, avec soulagement et satisfaction. À part à Adouan, où le véloce lipizzan lui avait été bien utile, autant durant la bataille que quelques heures plus tard, lors de la retraite.
S’il n’avait pas été pressé, il aurait pris carrément un chameau pour faire les quelques kilomètres entre Massaoua et Archico, mais le gouverneur était en train de déménager la capitale de la colonie à Asmara, et on y avait aussi besoin du commandement des carabiniers royaux tout de suite.
Ainsi, quand il entre sur l’esplanade de l’entrepôt par la porte grand ouverte, le capitaine est déjà nerveux, à cause de la course et aussi parce qu’il pense à la caisse contenant ses livres de criminologie, le Lombroso, le Krafft-Ebing, le traité sur les poisons, cette nouvelle étude sur l’anthropométrie et les empreintes digitales, perdue parmi les caisses et les malles prêtes à partir pour le haut plateau, et Dieu sait où et quand il la retrouvera, à Asmara. L’adjudant Bertone le voit et court à sa rencontre, parce qu’il le connaît, le capitaine Colaprico, si ses fines moustaches sont si droites au-dessus de ses lèvres, cela signifie qu’il est en colère.
Commenter  J’apprécie          00
Ogbà hésita. Le caporal-chef Lusitano avait déjà agrippé les jambes de l’homme nu et il aurait dû l’aider, mais il lui vint une idée. Il se baissa pour redresser le tabouret et le lieutenant y monta pour arriver plus haut avec la pointe de son sabre.
– Eh là, eh là, eh là !
Le capitaine Colaprico se leva du fauteuil et repoussa le lieutenant, peut-être plus brusquement qu’il n’aurait dû mais il ne s’en aperçut pas, et Chiti non plus, occupé à regarder le capitaine qui déplaçait le tabouret sous les pieds de l’homme.
La pointe des orteils bleuâtres n’arrivait même pas à effleurer le plateau du tabouret.
Ogbà sourit encore, mais à la dérobée. Il l’avait compris tout de suite que le siège était trop bas pour se pendre, mais il savait aussi que les t’liàn, ils aimaient croire les avoir faites eux-mêmes, les choses. Cullu ba’llé, moi je sais tout.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Carlo Lucarelli (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Carlo Lucarelli
Carlo Lucarelli - Le temps des hyènes
autres livres classés : erythréeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (42) Voir plus



Quiz Voir plus

Grandes oeuvres littéraires italiennes

Ce roman de Dino Buzzati traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ».

Si c'est un homme
Le mépris
Le désert des Tartares
Six personnages en quête d'auteur
La peau
Le prince
Gomorra
La divine comédie
Décaméron
Le Nom de la rose

10 questions
822 lecteurs ont répondu
Thèmes : italie , littérature italienneCréer un quiz sur ce livre

{* *}