QuinRoseAlice au royaume de Joker tome 4 sur 7
/5 10 notes
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Résumé :
Alice a décidé de s'installer chez Vivaldi, dans le château de Coeur, et y mène un quotidien paisible jusqu'à l'arrivée du Joker et de son mystérieux cirque. Si Alice ne sait trop que penser de ce nouveau venu, les habitants de Wonderland semblent inquiets : le retour du Joker marque le début d'une période de faux-semblants qui pourrait bien être fatale à la jeune fille... Qui est le Joker, et quel est ce mystérieux jeu qu'il compte imposer à Alice ?
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Critiques, Analyses et Avis (2)
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Etoiles Norabénistes : ******
Joker No Kuni No Alice - Circus To Usotsuki Game
Traduction : Géraldine Oudin
Adaptation Graphique : Clair Obscur
ISBN : 9782355928314
DE PLUS EN PLUS DE SPOILERS EN VUE - QUELLE VIE !
Dix-sept. Dix-sept volumes en tout, répartis entre 6 pour le "Cycle de Coeur", 7 pour celui de Trèfle et désormais 4 pour celui de Joker - voilà le nombre de tomes qu'il aura fallu pour que notre toute mignonne petite Alice - mignonne mais qui ne manque pas de caractère - en arrive à se dire que, oui, il se pourrait fort - notez qu'elle en reste encore ici au conditionnel mais plus pour longtemps, rassurez-vous - qu'elle soit réellement amoureuse de Blood Dupré, alias le Chapelier Fou pour rester dans la logique carrollienne, alias aussi le Chef Très Redouté et ô combien Redoutable de la Mafia du Wonderland imaginé par les éditions Quin Rose.
"Ça fait quand même beaucoup de pages pour pas grand chose", insinueront les mauvaises langues ou alors les lecteurs superficiels, plus préoccupés par le "n'golo-n'golo" que Pascal Légitimus mimait fort élégamment dans l'inoubliable sketch des Inconnus, "Télémagouilles" - au temps béni où l'on pouvait encore, en France, s'exprimer librement sans se voir traiter de "machinchosophobe" - que des états d'âme sentimentaux d'une toute jeune fille déjà victime d'une déception sentimentale gratinée.
Sans doute. Mais n'oublions pas que, dans tous ces volumes, l'héroïne a aussi subi pas mal de manipulations de la mémoire et traversé bien des songes qui ouvraient eux-mêmes sur d'autres songes, le tout dans des espaces spatio-temporels plus dignes d'un Dr Who que d'un Lewis Carroll. Forcément, tout ça n'a pas arrangé les choses - et ça a pris du temps . Et je vous signale, pour bien enfoncer le clou, qu'il nous reste encore trois tomes avant d'en arriver à la fin de cette Intégrale. Notez en même temps au passage que, au Japon, il existe un jeu où Alice se retrouve au Royaume de Carreau - pays qui se caractérise par le fait que tous les personnages qu'elle a pu connaître auparavant sont tous beaucoup plus jeunes et, de ce fait, ne peuvent se souvenir d'elle puisque c'est la première fois qu'ils la rencontrent ! Visiblement, le filon était épuisé et la série n'a pas suivi. Quant au Royaume de Pique, Alice y a échappé. Et nous avec elle, ce dont nous ne plaindrons pas - à moins que le Cirque de Joker et la prison du Joker-Gardien n'en soient un avatar, qui sait ? ...
Certains n'ont pas vu l'utilité de ce tome IV dans le "Cycle de Joker." Il faut dire que tout s'y précipite. C'est - et de loin - le plus tourbillonnesque des volumes de l'Intégrale du Cycle d'Alice. Essentiellement parce que, pour la sauver des griffes de Joker - et de celles du Bourreau derrière lui - les autres personnages en sont réduits à porter la manipulation de sa mémoire au plus haut degré qu'ils puissent atteindre. Dans certaines scènes, les personnages se mélangent, les plans se répètent et certains courts-circuits de souvenirs qui refusent d'aller plus loin se matérialisent sous la forme de cases où l'on voit par exemple se dénouer deux mains enlacées, ou encore des hachures brouiller l'intégralité de l'espace comme cela se passait au temps de la TV en noir et blanc. C'est d'ailleurs un miracle que la dessinatrice et l'éditeur soient parvenus à nous éviter carrément la "neige" de jadis qui envahissait complètement l'écran à l'instant de la scène cruciale !
Pourtant, comme ceux qui l'ont précédé, ce tome IV continue à nous en apprendre un peu plus, voire parfois beaucoup plus, nous guidant ainsi vers la fin du Cycle. Comme nous l'avions fait çà et là pour leur sexualité, les sentiments des Acteurs - y compris Vivaldi - se précisent et s'affinent. Si Alice n'était pas aussi tourmentée par ses rêves et ces cauchemars qui la ramènent inexorablement à la prison des Jokers et à l'idée que sa soeur bien-aimée, Lorina, s'y trouve retenue pour des raisons qu'elle ne comprend pas, elle en apprendrait bien plus ...
1) Tout d'abord, bien que toujours furieusement jaloux l'un de l'autre, le Lapin Blanc et le Chapelier se dirigent inexorablement vers une alliance. L'un comme l'autre, chacun à sa façon, ils souhaitent une Alice heureuse. Et l'on acquiert la certitude que, en dépit de son exubérance retrouvée chaque fois qu'il aperçoit la jeune fille, Peter est dans l'impossibilité de se mettre sur les rangs non parce que, quand il le désire, il peut se transformer en peluche mais parce que le passé qu'il a en commun avec Alice y fait obstacle. Alice ne doit pas se rappeler ce passé et, pour éviter cela, le Lapin Blanc est prêt à s'effacer. Mais s'effacer sur le plan amoureux et sexuel ne signifie pas renoncer à combattre les ennemis de sa protégée.
Le Lapin Blanc connaît la puissance de ses pouvoirs, notamment télépathiques et ce n'est pas un hasard si Dupré a conseillé à Alice de se faire accompagner par lui toutes les fois qu'elle devrait faire une partie de cartes avec Joker pour changer de saison - et de territoire. Mais Peter, comme Nightmare et comme le Chapelier lui-même, a eu largement le temps, dans les trois volumes précédents, de se rendre compte qu'il faudrait au minimum unir leurs pouvoirs individuels à eux trois pour venir à bout de ceux des Jokers.
La trêve rôde donc dans l'air entre White et Dupré - le Chapelier n'étant pas vraiment "mal" avec Nightmare, personnage qui, en raison de sa position, laquelle équivaut plus ou moins à celle d'un arbitre ou d'un superviseur de jeu, et de sa nature de démon maître des rêves "et qui commande aux vents", est neutre, en théorie. Mis à part que lui aussi s'est attaché, affectivement autant que sexuellement, à Alice (ce dont se doute certainement le Chapelier que la chose n'a pourtant pas l'air de déranger tant qu'il demeure le Dominant) et que, même s'il doit pour cela enfreindre les règles ou, plus exactement, détourner la tête au moment pile où agira celui qui osera le faire, il n'hésitera pas une seule seconde.
2) Pour que le Lapin Blanc et le Chapelier songent très sérieusement à un pacte ; pour que Nightmare soit prêt à renoncer un instant à sa neutralité, se mettant par là-même en danger - les Acteurs eux-mêmes risquent une lourde punition s'ils enfreignent les règles - il faut une raison puissante. Cette raison, que l'on voyait s'acheminer, quelque peu bancale et inquiétante, depuis le premier tome du "Cycle de Joker", repose dans les sentiments que le Directeur de Cirque comme le Joker-Gardien se sont mis, de leur côté, à éprouver envers celle qu'ils sont en principe venus ramener au néant.
Au tout début, si le lecteur se rappelle bien, Alice n'a affaire qu'au Joker qui dirige le Cirque, lequel reste sensible à l'intérêt qu'elle porte aux spectacles de qualité - tout le monde a son petit ego . le Joker-Gardien, personnage en principe plus aigri - "moi, au contraire de toi, je ne cache pas mon jeu," se borne-t-il dans ce tome à dire, non sans hostilité, à son alter ego - ne s'est longtemps adressé (avec agressivité, voire grossièreté), à Alice que par l'intermédiaire du fameux masque blanc, orné de clefs et de quatre roses, qui orne la ceinture du Directeur du Cirque. D'où le quiproquo où celle-ci est amenée à prendre le premier Joker pour un ventriloque, ce qu'il n'est pas, et l'affaire des bonbons.
Puis arrive le moment où ses rêves la mènent droit dans l'étrange et inquiétante prison des Jokers. C'est la première entrevue qu'ont la jeune fille et le Joker-Gardien. Et celui-ci, soulignons-le, est "son" Joker à elle, c'est-à-dire qu'elle est la seule à pouvoir le tuer, en principe. Un lien qu'Alice ignorera longtemps mais dont la force est indéniable. L'entrevue se passe plus ou moins mal, c'est selon, le Joker-Gardien ayant en effet un fort mauvais caractère tandis que, en ce qui la concerne, Alice n'a aucunement l'intention de se laisser faire sans rien dire. Et c'est probablement la certitude qu'il perçoit presqu'aussitôt de ce rapport de force qui existe d'ores et déjà entre eux qui séduit le Joker-Gardien. "Séduire" est peut-être un bien grand mot. Mais Alice le surprend autant que son comportement avec le Chapelier avait sidéré le Directeur du Cirque. C'est la première étape. Ce qui étonne finit par fasciner et, dans ce contexte (l'uniforme, le stick, les chaînes, je ne vous fais pas un dessin), il y a des chances pour que le Joker-Gardien représente une forme de sexualité de type "bondage" plus tordue que celle proposée, nous l'avons déjà évoqué, par le Chapelier.
Signe qui ne trompe pas le lecteur attentif : à partir du moment où Alice a rencontré son alter ego (ou très peu de temps après), le Joker Directeur du Cirque va jusqu'à mettre en garde son collègue contre toute attitude inconsidérée. le Joker-Gardien renâcle et bougonne, bien sûr mais ... Mais il n'en pense - et n'en fantasme - pas moins, lui aussi. Surtout qu'il a tout le temps pour ça ...
C'est d'ailleurs lui qui, à la fin du tome, parvient à s'immiscer dans les rêves d'Alice, donnant comme prétexte à la jeune fille que cela fait bien longtemps qu'elle n'est pas venue le voir et qu'il s'ennuie d'elle ... le sourire sarcastique du Joker-Gardien, le maquillage qu'il porte lui aussi, la mission dont nous savons bien qu'il est chargé, tout cela incite évidemment à penser que son intrusion dans le rêve d'Alice est normale et a pour seul objectif de perturber encore un peu plus la jeune fille, de la faire "basculer" ... Sur la nécessité de faire "basculer" Alice dans un monde où ils pourraient la retenir, "la garder pour eux tout seuls", les Jokers sont d'ailleurs bien d'accord. Et si l'on pense à l'idée d'un ménage à trois qui serait susceptible d'arranger les deux hommes, il faut tout de même avoir l'honnêteté de rappeler que, de son côté et, tout en plaisantant, le Chapelier a évoqué la même chose entre lui, Alice et le Lièvre de Mars !
La seule chose dont on est sûr : c'est que la conception du "ménage à trois" des Jokers n'est certainement pas la même que celle du Chapelier et du Lièvre de Mars. Là non plus d'ailleurs, ce n'est pas un hasard si le volume se termine sur le Chapelier confiant une mission à son inséparable bras droit, lequel est fort satisfait des ordres qui lui sont ainsi donnés sur une petite feuille ...
Si, dans le "Cycle de Trèfle", un Complot était monté par certains Sans-Visages pour tenter de briser la toute-puissance de Dupré sur la Pègre de Wonderland et si le Chapelier, avec la complicité plus ou moins tacite des autres Acteurs, à commencer par le Chat du Cheshire, se servait sciemment d'Alice pour le faire capoter, dans le "Cycle de Joker", ce sont les Acteurs qui mettent au point un Complot - contre les Jokers, le Bourreau et même contre le Jeu pourrait-on ajouter - afin de conserver Alice auprès d'eux. La différence, c'est que tous savent (ou se doutent) qu'ils vont être obligés de faire croire à un certain moment à la jeune fille qu'ils ont feint envers elle des sentiments qu'ils n'éprouvaient pas. Ceci pour la sauver. Et aucun d'eux ne peut, ni ne doit le lui avouer puisque c'est la seule chance qu'ils ont de la sauver des griffes de ses ennemis.
Un moment bien difficile à passer. Pour tous. Car les Acteurs ne pourront éviter à Alice la souffrance de se croire trahie par eux tous, souffrance indispensable mais qui la marquera, elle qu'ils savent déjà assez marquée par sa vie "dans le monde réel" pour ne plus vouloir y retourner.
Seulement, peut-on vivre et aimer sans souffrir ? Et quel thème se dissimule exactement derrière les "règles" du Jeu de Wonderland ? ...
En tout cas, comme dirait ce cher Joker, nous espérons que vous ne manquerez pas notre prochaine représentation. de toutes façons, ce sera pour vous la seule possibilité d'avancer un peu plus sur le long et pénible Chemin de la Connaissance ... A bientôt ! ;o)
Joker No Kuni No Alice - Circus To Usotsuki Game
Traduction : Géraldine Oudin
Adaptation Graphique : Clair Obscur
ISBN : 9782355928314
DE PLUS EN PLUS DE SPOILERS EN VUE - QUELLE VIE !
Dix-sept. Dix-sept volumes en tout, répartis entre 6 pour le "Cycle de Coeur", 7 pour celui de Trèfle et désormais 4 pour celui de Joker - voilà le nombre de tomes qu'il aura fallu pour que notre toute mignonne petite Alice - mignonne mais qui ne manque pas de caractère - en arrive à se dire que, oui, il se pourrait fort - notez qu'elle en reste encore ici au conditionnel mais plus pour longtemps, rassurez-vous - qu'elle soit réellement amoureuse de Blood Dupré, alias le Chapelier Fou pour rester dans la logique carrollienne, alias aussi le Chef Très Redouté et ô combien Redoutable de la Mafia du Wonderland imaginé par les éditions Quin Rose.
"Ça fait quand même beaucoup de pages pour pas grand chose", insinueront les mauvaises langues ou alors les lecteurs superficiels, plus préoccupés par le "n'golo-n'golo" que Pascal Légitimus mimait fort élégamment dans l'inoubliable sketch des Inconnus, "Télémagouilles" - au temps béni où l'on pouvait encore, en France, s'exprimer librement sans se voir traiter de "machinchosophobe" - que des états d'âme sentimentaux d'une toute jeune fille déjà victime d'une déception sentimentale gratinée.
Sans doute. Mais n'oublions pas que, dans tous ces volumes, l'héroïne a aussi subi pas mal de manipulations de la mémoire et traversé bien des songes qui ouvraient eux-mêmes sur d'autres songes, le tout dans des espaces spatio-temporels plus dignes d'un Dr Who que d'un Lewis Carroll. Forcément, tout ça n'a pas arrangé les choses - et ça a pris du temps . Et je vous signale, pour bien enfoncer le clou, qu'il nous reste encore trois tomes avant d'en arriver à la fin de cette Intégrale. Notez en même temps au passage que, au Japon, il existe un jeu où Alice se retrouve au Royaume de Carreau - pays qui se caractérise par le fait que tous les personnages qu'elle a pu connaître auparavant sont tous beaucoup plus jeunes et, de ce fait, ne peuvent se souvenir d'elle puisque c'est la première fois qu'ils la rencontrent ! Visiblement, le filon était épuisé et la série n'a pas suivi. Quant au Royaume de Pique, Alice y a échappé. Et nous avec elle, ce dont nous ne plaindrons pas - à moins que le Cirque de Joker et la prison du Joker-Gardien n'en soient un avatar, qui sait ? ...
Certains n'ont pas vu l'utilité de ce tome IV dans le "Cycle de Joker." Il faut dire que tout s'y précipite. C'est - et de loin - le plus tourbillonnesque des volumes de l'Intégrale du Cycle d'Alice. Essentiellement parce que, pour la sauver des griffes de Joker - et de celles du Bourreau derrière lui - les autres personnages en sont réduits à porter la manipulation de sa mémoire au plus haut degré qu'ils puissent atteindre. Dans certaines scènes, les personnages se mélangent, les plans se répètent et certains courts-circuits de souvenirs qui refusent d'aller plus loin se matérialisent sous la forme de cases où l'on voit par exemple se dénouer deux mains enlacées, ou encore des hachures brouiller l'intégralité de l'espace comme cela se passait au temps de la TV en noir et blanc. C'est d'ailleurs un miracle que la dessinatrice et l'éditeur soient parvenus à nous éviter carrément la "neige" de jadis qui envahissait complètement l'écran à l'instant de la scène cruciale !
Pourtant, comme ceux qui l'ont précédé, ce tome IV continue à nous en apprendre un peu plus, voire parfois beaucoup plus, nous guidant ainsi vers la fin du Cycle. Comme nous l'avions fait çà et là pour leur sexualité, les sentiments des Acteurs - y compris Vivaldi - se précisent et s'affinent. Si Alice n'était pas aussi tourmentée par ses rêves et ces cauchemars qui la ramènent inexorablement à la prison des Jokers et à l'idée que sa soeur bien-aimée, Lorina, s'y trouve retenue pour des raisons qu'elle ne comprend pas, elle en apprendrait bien plus ...
1) Tout d'abord, bien que toujours furieusement jaloux l'un de l'autre, le Lapin Blanc et le Chapelier se dirigent inexorablement vers une alliance. L'un comme l'autre, chacun à sa façon, ils souhaitent une Alice heureuse. Et l'on acquiert la certitude que, en dépit de son exubérance retrouvée chaque fois qu'il aperçoit la jeune fille, Peter est dans l'impossibilité de se mettre sur les rangs non parce que, quand il le désire, il peut se transformer en peluche mais parce que le passé qu'il a en commun avec Alice y fait obstacle. Alice ne doit pas se rappeler ce passé et, pour éviter cela, le Lapin Blanc est prêt à s'effacer. Mais s'effacer sur le plan amoureux et sexuel ne signifie pas renoncer à combattre les ennemis de sa protégée.
Le Lapin Blanc connaît la puissance de ses pouvoirs, notamment télépathiques et ce n'est pas un hasard si Dupré a conseillé à Alice de se faire accompagner par lui toutes les fois qu'elle devrait faire une partie de cartes avec Joker pour changer de saison - et de territoire. Mais Peter, comme Nightmare et comme le Chapelier lui-même, a eu largement le temps, dans les trois volumes précédents, de se rendre compte qu'il faudrait au minimum unir leurs pouvoirs individuels à eux trois pour venir à bout de ceux des Jokers.
La trêve rôde donc dans l'air entre White et Dupré - le Chapelier n'étant pas vraiment "mal" avec Nightmare, personnage qui, en raison de sa position, laquelle équivaut plus ou moins à celle d'un arbitre ou d'un superviseur de jeu, et de sa nature de démon maître des rêves "et qui commande aux vents", est neutre, en théorie. Mis à part que lui aussi s'est attaché, affectivement autant que sexuellement, à Alice (ce dont se doute certainement le Chapelier que la chose n'a pourtant pas l'air de déranger tant qu'il demeure le Dominant) et que, même s'il doit pour cela enfreindre les règles ou, plus exactement, détourner la tête au moment pile où agira celui qui osera le faire, il n'hésitera pas une seule seconde.
2) Pour que le Lapin Blanc et le Chapelier songent très sérieusement à un pacte ; pour que Nightmare soit prêt à renoncer un instant à sa neutralité, se mettant par là-même en danger - les Acteurs eux-mêmes risquent une lourde punition s'ils enfreignent les règles - il faut une raison puissante. Cette raison, que l'on voyait s'acheminer, quelque peu bancale et inquiétante, depuis le premier tome du "Cycle de Joker", repose dans les sentiments que le Directeur de Cirque comme le Joker-Gardien se sont mis, de leur côté, à éprouver envers celle qu'ils sont en principe venus ramener au néant.
Au tout début, si le lecteur se rappelle bien, Alice n'a affaire qu'au Joker qui dirige le Cirque, lequel reste sensible à l'intérêt qu'elle porte aux spectacles de qualité - tout le monde a son petit ego . le Joker-Gardien, personnage en principe plus aigri - "moi, au contraire de toi, je ne cache pas mon jeu," se borne-t-il dans ce tome à dire, non sans hostilité, à son alter ego - ne s'est longtemps adressé (avec agressivité, voire grossièreté), à Alice que par l'intermédiaire du fameux masque blanc, orné de clefs et de quatre roses, qui orne la ceinture du Directeur du Cirque. D'où le quiproquo où celle-ci est amenée à prendre le premier Joker pour un ventriloque, ce qu'il n'est pas, et l'affaire des bonbons.
Puis arrive le moment où ses rêves la mènent droit dans l'étrange et inquiétante prison des Jokers. C'est la première entrevue qu'ont la jeune fille et le Joker-Gardien. Et celui-ci, soulignons-le, est "son" Joker à elle, c'est-à-dire qu'elle est la seule à pouvoir le tuer, en principe. Un lien qu'Alice ignorera longtemps mais dont la force est indéniable. L'entrevue se passe plus ou moins mal, c'est selon, le Joker-Gardien ayant en effet un fort mauvais caractère tandis que, en ce qui la concerne, Alice n'a aucunement l'intention de se laisser faire sans rien dire. Et c'est probablement la certitude qu'il perçoit presqu'aussitôt de ce rapport de force qui existe d'ores et déjà entre eux qui séduit le Joker-Gardien. "Séduire" est peut-être un bien grand mot. Mais Alice le surprend autant que son comportement avec le Chapelier avait sidéré le Directeur du Cirque. C'est la première étape. Ce qui étonne finit par fasciner et, dans ce contexte (l'uniforme, le stick, les chaînes, je ne vous fais pas un dessin), il y a des chances pour que le Joker-Gardien représente une forme de sexualité de type "bondage" plus tordue que celle proposée, nous l'avons déjà évoqué, par le Chapelier.
Signe qui ne trompe pas le lecteur attentif : à partir du moment où Alice a rencontré son alter ego (ou très peu de temps après), le Joker Directeur du Cirque va jusqu'à mettre en garde son collègue contre toute attitude inconsidérée. le Joker-Gardien renâcle et bougonne, bien sûr mais ... Mais il n'en pense - et n'en fantasme - pas moins, lui aussi. Surtout qu'il a tout le temps pour ça ...
C'est d'ailleurs lui qui, à la fin du tome, parvient à s'immiscer dans les rêves d'Alice, donnant comme prétexte à la jeune fille que cela fait bien longtemps qu'elle n'est pas venue le voir et qu'il s'ennuie d'elle ... le sourire sarcastique du Joker-Gardien, le maquillage qu'il porte lui aussi, la mission dont nous savons bien qu'il est chargé, tout cela incite évidemment à penser que son intrusion dans le rêve d'Alice est normale et a pour seul objectif de perturber encore un peu plus la jeune fille, de la faire "basculer" ... Sur la nécessité de faire "basculer" Alice dans un monde où ils pourraient la retenir, "la garder pour eux tout seuls", les Jokers sont d'ailleurs bien d'accord. Et si l'on pense à l'idée d'un ménage à trois qui serait susceptible d'arranger les deux hommes, il faut tout de même avoir l'honnêteté de rappeler que, de son côté et, tout en plaisantant, le Chapelier a évoqué la même chose entre lui, Alice et le Lièvre de Mars !
La seule chose dont on est sûr : c'est que la conception du "ménage à trois" des Jokers n'est certainement pas la même que celle du Chapelier et du Lièvre de Mars. Là non plus d'ailleurs, ce n'est pas un hasard si le volume se termine sur le Chapelier confiant une mission à son inséparable bras droit, lequel est fort satisfait des ordres qui lui sont ainsi donnés sur une petite feuille ...
Si, dans le "Cycle de Trèfle", un Complot était monté par certains Sans-Visages pour tenter de briser la toute-puissance de Dupré sur la Pègre de Wonderland et si le Chapelier, avec la complicité plus ou moins tacite des autres Acteurs, à commencer par le Chat du Cheshire, se servait sciemment d'Alice pour le faire capoter, dans le "Cycle de Joker", ce sont les Acteurs qui mettent au point un Complot - contre les Jokers, le Bourreau et même contre le Jeu pourrait-on ajouter - afin de conserver Alice auprès d'eux. La différence, c'est que tous savent (ou se doutent) qu'ils vont être obligés de faire croire à un certain moment à la jeune fille qu'ils ont feint envers elle des sentiments qu'ils n'éprouvaient pas. Ceci pour la sauver. Et aucun d'eux ne peut, ni ne doit le lui avouer puisque c'est la seule chance qu'ils ont de la sauver des griffes de ses ennemis.
Un moment bien difficile à passer. Pour tous. Car les Acteurs ne pourront éviter à Alice la souffrance de se croire trahie par eux tous, souffrance indispensable mais qui la marquera, elle qu'ils savent déjà assez marquée par sa vie "dans le monde réel" pour ne plus vouloir y retourner.
Seulement, peut-on vivre et aimer sans souffrir ? Et quel thème se dissimule exactement derrière les "règles" du Jeu de Wonderland ? ...
En tout cas, comme dirait ce cher Joker, nous espérons que vous ne manquerez pas notre prochaine représentation. de toutes façons, ce sera pour vous la seule possibilité d'avancer un peu plus sur le long et pénible Chemin de la Connaissance ... A bientôt ! ;o)
Alice est de plus en plus troublée par le cirque de Joker. Pourquoi sa soeur est-elle en prison ?
Aussi, sa relation avec Blood se complique....
Un tome sympathique à lire
Aussi, sa relation avec Blood se complique....
Un tome sympathique à lire
Citations et extraits (5)
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[...] ... PLAN RAPPROCHE SUR LE VISAGE D'ALICE, DE PROFIL, LES YEUX HALLUCINES.
JOKER-GARDIEN (hors cadre, ton insinuant et pourtant naturel) : J'imagine qu'elle a quelque chose à se reprocher ...
LE PLAN RECULE SUR ALICE QUI SE RETOURNE, FURIEUSE, CONTRE LE JOKER-GARDIEN DONT ON NE VOIT QUE LE DOS ET LE BRAS DROIT.
ALICE (furibonde et dont le manque apparent de crainte excite son interlocuteur) : Cessez de vous moquer de moi ! C'est impossible !!
JOKER-GARDIEN (sadique, du tac au tac) : Dans ce cas, à qui la faute ?
RETOUR SUR LE VISAGE, EN PLAN TRES RAPPROCHE, DE LA JEUNE FILLE. ON VOIT ENCORE SES YEUX. ELLE LES BAISSE DANS LE PLAN SUIVANT. PUIS ON NE VOIT PLUS QUE SES JAMBES ET LES JOUETS ABANDONNES PAR TERRE AVEC UNE GRILLE A L'ARRIERE.
ALICE (du tac au tac elle aussi et toujours décidée à ne pas se laisser impressionner - Presque provocante) : Vous êtes le gardien, non ? A vous de me fournir des explications !
PLAN SUR LE JOKER-GARDIEN, LES BRAS ETENDUS DE PART ET D'AUTRE. IL EST CADRE AU-DESSOUS DE LA TAILLE. IL A LA TÊTE INCLINEE LUI AUSSI ET SA CASQUETTE L'AIDE A DISSIMULER SON REGARD. LES BULLES SONT TRANSLUCIDES.
JOKER-GARDIEN (qui semble expliquer de manière sincère mais ne dissimule-t-il pas quelque chose - à l'image d'Alice d'ailleurs ?) : Ces cellules emprisonnent des instants criminels ... Les moments où de mauvaises actions ont été perpétrées ...
LA MAIN DU JOKER-GARDIEN DEBORDE SUR UN PETIT ENCART MONTRANT UNE CELLULE VIDE ET DES JOUETS SUR LE SOL.
ALICE (hors cadre, mi-outrée, mi-provocante) : Vous pensez que ma sœur a commis un délit ?
JOKER-GARDIEN (hors-cadre lui aussi et d'un ton sibyllin, provocant tout autant son interlocutrice car il devine qu'elle connaît la réponse à la question qu'elle lui pose) : Peut-être ... ou peut-être pas !
PLAN RAPPROCHE SUR LA MAIN DROITE D'ALICE, CRISPEE INCONSCIEMMENT SUR SON TABLIER.
ALICE (d'un ton qu'on peut imaginer sec ou hautain) : Soyez plus clair ...
PLAN EN ANGLE OU LES DEUX PERSONNAGES SONT FACE A FACE. ALICE EST DE DOS. MAIS ON NE VOIT PAS PLUS SON EXPRESSION QUE CELLE DU JOKER-GARDIEN QUI GARDE LES YEUX BAISSES ET JOUE DE L'OMBRE DES MECHES DE SA CHEVELURE.
ALICE (déterminée et sincère en apparence) : Je veux la sortir d'ici !
JOKER-GARDIEN (avec un accent où une forme de tendresse se mêle au sadisme le plus avoué) : Tu es certaine qu'elle n'est pas coupable, hein, Alice ?
ALICE (catégorique, ne pouvant retenir sa réplique) : Oui, aucun doute là-dessus !
RETOUR SUR SON PROFIL GAUCHE, EN PLAN RAPPROCHE.
ALICE (avançant ou tentant d'avancer dans son raisonnement à moins qu'elle n'y tourne en rond, finalement) : Je ne comprends pas ... Pourquoi est-elle enfermée dans cette prison ? (Impérieuse soudain car elle sent bien la fascination qu'elle exerce sur son vis-à-vis et que, avec un peu de chance, elle pourrait le faire céder) : Relâchez-la !
PLAN RAPPROCHE SUR LE VISAGE DU JOKER-GARDIEN.
ALICE (hors cadre et l'on peut se demander si son ton est franc ou enjôleur - On peut aussi trouver un certain nombre de sous-entendus dans la question qu'elle pose) : Que dois-je faire pour que vous ouvriez la porte ?
JOKER-GARDIEN (même si l'envie d'aller plus loin ne lui manque pas, il se dérobe) : Que de questions !
PLAN HORIZONTAL SUR ALICE, AVEC SES GRANDS YEUX PATHETIQUES (OU HYPNOTISES) ET LA CELLULE DERRIERE ELLE.
JOKER-GARDIEN (hors-cadre et cherchant à la faire "basculer" sans avoir à enfreindre les règles tant qu'elle n'est pas sa prisonnière) : La cellule n'est pas fermée à clef, que je sache ...
RETOUR SUR ALICE, CADREE A LA POITRINE. ON VOIT LE BAS DE SON VISAGE MAIS PAS SES YEUX. LE PLAN SUIVANT MONTRE SA MAIN QUI SE TEND. LA PORTE S'OUVRE-T-ELLE ? EN TOUT CAS, le "FSS" QUI S'INSCRIT ANNONCE QUE QUELQU'UN VIENT ROMPRE L'ENTREVUE.
GROS PLAN SUR LE CANON D'UN PISTOLET APPUYE CONTRE LA TEMPE DU JOKER-GARDIEN. PUIS PLAN GENERAL AVEC LE LAPIN BLANC, A DROITE, QUI DONNE UN COUP AVEC SON PISTOLET SUR LA TEMPE DU JOKER-GARDIEN, LE BLESSANT ET LE REPOUSSANT AVEC VIOLENCE EN ARRIERE. AU CENTRE, ALICE S'ENFUIT. PLAN RAPPROCHE SUR SON VISAGE, CONTRE UNE GRILLE, QUI SE DETOURNE POUR REPONDRE A CELUI QUI L'APPELLE.
PETER (Hors cadre et sûr de lui) : Je suis venu te chercher ... Alice !
PLAN D'ENSEMBLE. LE JOKER DOIT ÊTRE ENCORE SOUS L'EFFET DU COUP REÇU. PARMI LES CELLULES VIDES, LE LAPIN BLANC, CADRE A LA TAILLE, TEND LA MAIN VERS LA JEUNE FILLE.
PETER (bulle translucide et ton rassurant) : Viens, on rentre !
ON VOIT LA JAMBE D'ALICE S'AVANCER VERS LE LAPIN BLANC. TOUJOURS DES JOUETS SUR LES DALLES.
ALICE (dont la mémoire commence à se troubler) : ... Peter ?
PETER (dont on ne voit que la main, d'un ton presque gai) : Ne te laisse pas troubler par cette mauvaise blague !
GROS PLAN SUR LE PROFIL GAUCHE DU LAPIN BLANC, SOURIANT.
ALICE (hors cadre et qui semble ne plus savoir ce dont ils parlent) : Qu ... quoi ?
PETER (tranquille) : Je t'assure ... Ce n'est qu'un vilain rêve !
ALICE CADREE A LA TAILLE, DE DOS, SE RETOURNANT, HESITANTE, VERS LA GRILLE DE LA CELLULE OU ELLE A VU LORINA.
ALICE (indécise et les pensées brumeuses) : Mais ...
PLAN RAPPROCHE SUR LES MAINS DU LAPIN BLANC COUVRANT LES YEUX DE LA JEUNE FILLE.
PETER (on ne le voit pas et ses paroles s'expriment dans une bulle blanche) : Sois forte ...
PLAN SUR LES DEUX PERSONNAGES. LE VISAGE D'ALICE, LES YEUX CLOS SOUS LES MAINS DU LAPIN BLANC. CELUI-CI APPUIE TENDREMENT SA TÊTE CONTRE SES CHEVEUX. L'ENSEMBLE EST PIQUE DE PETIS POINTS GRIS.
PETER (souriant et d'une voix qui cherche à calmer et hypnotiser - une voix empreinte également d'une émotion étrange) : C'est moi, ton guide, tu te rappelles ? ... [...]
JOKER-GARDIEN (hors cadre, ton insinuant et pourtant naturel) : J'imagine qu'elle a quelque chose à se reprocher ...
LE PLAN RECULE SUR ALICE QUI SE RETOURNE, FURIEUSE, CONTRE LE JOKER-GARDIEN DONT ON NE VOIT QUE LE DOS ET LE BRAS DROIT.
ALICE (furibonde et dont le manque apparent de crainte excite son interlocuteur) : Cessez de vous moquer de moi ! C'est impossible !!
JOKER-GARDIEN (sadique, du tac au tac) : Dans ce cas, à qui la faute ?
RETOUR SUR LE VISAGE, EN PLAN TRES RAPPROCHE, DE LA JEUNE FILLE. ON VOIT ENCORE SES YEUX. ELLE LES BAISSE DANS LE PLAN SUIVANT. PUIS ON NE VOIT PLUS QUE SES JAMBES ET LES JOUETS ABANDONNES PAR TERRE AVEC UNE GRILLE A L'ARRIERE.
ALICE (du tac au tac elle aussi et toujours décidée à ne pas se laisser impressionner - Presque provocante) : Vous êtes le gardien, non ? A vous de me fournir des explications !
PLAN SUR LE JOKER-GARDIEN, LES BRAS ETENDUS DE PART ET D'AUTRE. IL EST CADRE AU-DESSOUS DE LA TAILLE. IL A LA TÊTE INCLINEE LUI AUSSI ET SA CASQUETTE L'AIDE A DISSIMULER SON REGARD. LES BULLES SONT TRANSLUCIDES.
JOKER-GARDIEN (qui semble expliquer de manière sincère mais ne dissimule-t-il pas quelque chose - à l'image d'Alice d'ailleurs ?) : Ces cellules emprisonnent des instants criminels ... Les moments où de mauvaises actions ont été perpétrées ...
LA MAIN DU JOKER-GARDIEN DEBORDE SUR UN PETIT ENCART MONTRANT UNE CELLULE VIDE ET DES JOUETS SUR LE SOL.
ALICE (hors cadre, mi-outrée, mi-provocante) : Vous pensez que ma sœur a commis un délit ?
JOKER-GARDIEN (hors-cadre lui aussi et d'un ton sibyllin, provocant tout autant son interlocutrice car il devine qu'elle connaît la réponse à la question qu'elle lui pose) : Peut-être ... ou peut-être pas !
PLAN RAPPROCHE SUR LA MAIN DROITE D'ALICE, CRISPEE INCONSCIEMMENT SUR SON TABLIER.
ALICE (d'un ton qu'on peut imaginer sec ou hautain) : Soyez plus clair ...
PLAN EN ANGLE OU LES DEUX PERSONNAGES SONT FACE A FACE. ALICE EST DE DOS. MAIS ON NE VOIT PAS PLUS SON EXPRESSION QUE CELLE DU JOKER-GARDIEN QUI GARDE LES YEUX BAISSES ET JOUE DE L'OMBRE DES MECHES DE SA CHEVELURE.
ALICE (déterminée et sincère en apparence) : Je veux la sortir d'ici !
JOKER-GARDIEN (avec un accent où une forme de tendresse se mêle au sadisme le plus avoué) : Tu es certaine qu'elle n'est pas coupable, hein, Alice ?
ALICE (catégorique, ne pouvant retenir sa réplique) : Oui, aucun doute là-dessus !
RETOUR SUR SON PROFIL GAUCHE, EN PLAN RAPPROCHE.
ALICE (avançant ou tentant d'avancer dans son raisonnement à moins qu'elle n'y tourne en rond, finalement) : Je ne comprends pas ... Pourquoi est-elle enfermée dans cette prison ? (Impérieuse soudain car elle sent bien la fascination qu'elle exerce sur son vis-à-vis et que, avec un peu de chance, elle pourrait le faire céder) : Relâchez-la !
PLAN RAPPROCHE SUR LE VISAGE DU JOKER-GARDIEN.
ALICE (hors cadre et l'on peut se demander si son ton est franc ou enjôleur - On peut aussi trouver un certain nombre de sous-entendus dans la question qu'elle pose) : Que dois-je faire pour que vous ouvriez la porte ?
JOKER-GARDIEN (même si l'envie d'aller plus loin ne lui manque pas, il se dérobe) : Que de questions !
PLAN HORIZONTAL SUR ALICE, AVEC SES GRANDS YEUX PATHETIQUES (OU HYPNOTISES) ET LA CELLULE DERRIERE ELLE.
JOKER-GARDIEN (hors-cadre et cherchant à la faire "basculer" sans avoir à enfreindre les règles tant qu'elle n'est pas sa prisonnière) : La cellule n'est pas fermée à clef, que je sache ...
RETOUR SUR ALICE, CADREE A LA POITRINE. ON VOIT LE BAS DE SON VISAGE MAIS PAS SES YEUX. LE PLAN SUIVANT MONTRE SA MAIN QUI SE TEND. LA PORTE S'OUVRE-T-ELLE ? EN TOUT CAS, le "FSS" QUI S'INSCRIT ANNONCE QUE QUELQU'UN VIENT ROMPRE L'ENTREVUE.
GROS PLAN SUR LE CANON D'UN PISTOLET APPUYE CONTRE LA TEMPE DU JOKER-GARDIEN. PUIS PLAN GENERAL AVEC LE LAPIN BLANC, A DROITE, QUI DONNE UN COUP AVEC SON PISTOLET SUR LA TEMPE DU JOKER-GARDIEN, LE BLESSANT ET LE REPOUSSANT AVEC VIOLENCE EN ARRIERE. AU CENTRE, ALICE S'ENFUIT. PLAN RAPPROCHE SUR SON VISAGE, CONTRE UNE GRILLE, QUI SE DETOURNE POUR REPONDRE A CELUI QUI L'APPELLE.
PETER (Hors cadre et sûr de lui) : Je suis venu te chercher ... Alice !
PLAN D'ENSEMBLE. LE JOKER DOIT ÊTRE ENCORE SOUS L'EFFET DU COUP REÇU. PARMI LES CELLULES VIDES, LE LAPIN BLANC, CADRE A LA TAILLE, TEND LA MAIN VERS LA JEUNE FILLE.
PETER (bulle translucide et ton rassurant) : Viens, on rentre !
ON VOIT LA JAMBE D'ALICE S'AVANCER VERS LE LAPIN BLANC. TOUJOURS DES JOUETS SUR LES DALLES.
ALICE (dont la mémoire commence à se troubler) : ... Peter ?
PETER (dont on ne voit que la main, d'un ton presque gai) : Ne te laisse pas troubler par cette mauvaise blague !
GROS PLAN SUR LE PROFIL GAUCHE DU LAPIN BLANC, SOURIANT.
ALICE (hors cadre et qui semble ne plus savoir ce dont ils parlent) : Qu ... quoi ?
PETER (tranquille) : Je t'assure ... Ce n'est qu'un vilain rêve !
ALICE CADREE A LA TAILLE, DE DOS, SE RETOURNANT, HESITANTE, VERS LA GRILLE DE LA CELLULE OU ELLE A VU LORINA.
ALICE (indécise et les pensées brumeuses) : Mais ...
PLAN RAPPROCHE SUR LES MAINS DU LAPIN BLANC COUVRANT LES YEUX DE LA JEUNE FILLE.
PETER (on ne le voit pas et ses paroles s'expriment dans une bulle blanche) : Sois forte ...
PLAN SUR LES DEUX PERSONNAGES. LE VISAGE D'ALICE, LES YEUX CLOS SOUS LES MAINS DU LAPIN BLANC. CELUI-CI APPUIE TENDREMENT SA TÊTE CONTRE SES CHEVEUX. L'ENSEMBLE EST PIQUE DE PETIS POINTS GRIS.
PETER (souriant et d'une voix qui cherche à calmer et hypnotiser - une voix empreinte également d'une émotion étrange) : C'est moi, ton guide, tu te rappelles ? ... [...]
...]... GROS PLAN SUR LE VISAGE DE NIGHTMARE QUI, EN PLEINE DISPUTE AVEC GRAY, S'ABSENTE BRUSQUEMENT DANS UN RÊVE OU IL REDEVIENT LE DEMON DES CAUCHEMARS. ON PASSE ALORS A UN PLAN TRES RAPPROCHE DES YEUX HALLUCINES D'ALICE. PUIS PLAN DE LA JEUNE FILLE, CADREE DE DOS ET EN PIED, DANS LA PRISON OU ELLE VOIT LORINA ENFERMEE DANS UNE CELLULE. PETITE CASE AVEC LE PROFIL DROIT DE LORINA. DE L'AUTRE CÔTE, CASE DE LA MÊME TAILLE AVEC LE PROFIL GAUCHE D'ALICE MAIS LORINA EST CADREE A LA POITRINE ET ALICE A LA TAILLE. PLAN SUR LES JAMBES DE LA JEUNE FILLE. ELLE FAIT UN PAS EN AVANT, VERS LA CELLULE SANS DOUTE ET, CE FAISANT, HEURTE UNE BALLE SUR LE SOL. PLAN RAPPROCHE SUR SA MAIN GAUCHE QUI TIENT ENCORE LE STYLO QUE LE CHAPELIER LUI AVAIT RENDU DANS LE TOME PRECEDENT. ELLE EST CADREE DE PROFIL ET L'ON NE VOIT DONC QUE SA JUPE ET SON TABLIER.
ALICE (en son for intérieur) : Non ... C'est impossible. Ça ne peut pas être elle !
PLAN GENERAL. ALICE CONTINUE A S'APPROCHER DE LA CELLULE. COMME UNE SOMNAMBULE.
ALICE (pour elle-même) : Lorina ne ferait jamais quoi que ce soit de répréhensible. Et puis, pour commencer, elle n'est même pas à Wonderland !
GROS PLAN SUR LE VISAGE DE LORINA, VU DE FACE.
ALICE (hors cadre et toujours dans ses pensées) : Mais dans ce cas ... qui est cette femme ?
PLAN SOUVENIR SUR LORINA, SOURIANT DANS LE MONDE REEL. ALICE TOMBE BRUTALEMENT A GENOUX DEVANT LA GRILLE DE LA CELLULE. PETIT ENCART CADRE SUR LE STYLO QU'ELLE PERD A NOUVEAU ET QUI ROULE A SES CÔTES. GROS PLAN SUR LA JEUNE FILLE AGENOUILLEE, LES MAINS PRESSEES SUR SON TABLIER, LE VISAGE ET LES YEUX BAISSES.
ALICE (pour elle-même) : Si c'est une illusion ... elle est vraiment de mauvais goût ! J'ai perdu ma mère quand j'étais très jeune ...
PLAN QUI MONTRE LORINA, ENTOUREE DE SES DEUX SOEURS, EDITH, LA PLUS JEUNE A SA DROITE ET ALICE A SA GAUCHE. TOUTES TROIS SONT CADREES DE PIED.
ALICE (en son for intérieur) : Et dans les années qui ont suivi, c'est Lorina qui a pris soin de nous, ses petites sœurs. A mes yeux, c'est un peu elle, ma véritable maman !
PLAN HORIZONTAL ET EN GROS PLAN SUR LE VISAGE DE LORINA QUI RIT. MAIS LA CASE EST HACHUREE DE GRIS.
ALICE (hors cadre et toujours pour elle-même, comme si elle réalisait la chose au moment où elle la pense) : Ça n'a pas dû être drôle pour elle ... Pourtant, elle gardait toujours le sourire ...
PETIT ENCART AVEC LA SILHOUETTE DE LORINA, VUE DE LOIN, DERRIERE LA GRILLE.
ALICE (hors cadre et horrifiée mais toujours pour elle-même) : Elle n'a rien à faire ici !
PLAN SUR ALICE TOUJOURS A GENOUX, DANS LA MÊME POSITION QUE TOUT A L'HEURE.
ALICE (en son for intérieur) : Ni elle, ni ce fantôme ! ... (Criant soudain) : Joker ! Qui êtes-vous en réalité ?
CASE NEUTRE OU LES ECLATS DE VOIX D'ALICE, ENTOURES DE BULLES, SEMBLENT EGALEMENT ENVOYER DES RAYONS.
ALICE (hors cadre et on peut croire que là, elle hurle mais sa voix doit être plus rageuse et impérieuse qu'apeurée) : Montrez-vous ! Joker !
LA PAGE SUIVANTE EST SCINDEE EN DEUX. A DROITE, ALICE A GENOUX QUI LEVE LA TÊTE POUR VOIR LE JOKER-GARDIEN, LEQUEL VIENT DE SE MATERIALISER DERRIERE ELLE ET SE PENCHE VERS ELLE.
JOKER-GARDIEN (d'un ton peut-être rassurant ou/et ironique mais en tout cas dans une bulle grisée) : Je suis là !
DANS LA DEUXIEME PARTIE DE LA PAGE, A GAUCHE, GROS PLAN SUR LES DEUX VISAGES DANS LA MÊME POSITION. UNE CERTAINE DISTANCE DEMEURE ENTRE EUX MAIS L'ON RESSENT L'ATTIRANCE DU JOKER. D'AUTANT QUE LA POSITION RELEVEE DE LA TÊTE D'ALICE DONNE L'IMPRESSION QU'ELLE EST COUCHEE, EN TOUT CAS PLUS A L'HORIZONTAL QUE LE JOKER-GARDIEN ET, DE CE FAIT, QU'ELLE RECHERCHE SON ATTENTION DANS UN BUT BIEN PRECIS (ET QUI N'A RIEN A VOIR AVEC LORINA). DE SON CÔTE, LE JOKER-GARDIEN A UN SOURIRE ENIGMATIQUE OU SE MÊLENT LE SARCASME ... ET LE DESIR DE DOMINATION.
ALICE (suppliante) : S'il vous plaît ...
JOKER-GARDIEN (feint-il ou non l'attention ? Avec un peu d'imagination, on peut se dire qu'il espère d'Alice une demande qu'elle ne lui fera pas - en tout cas pour le moment) : Oui ?
GROS PLAN SUR LE VISAGE D'ALICE, CADRE DE FACE A PARTIR DU COU. ELLE LEVE LES YEUX VERS SON INTERLOCUTEUR.
ALICE (avec gravité et de grands yeux pathétiques) : Ce n'est pas drôle du tout ...
JOKER-GARDIEN (hors-cadre mais avec vivacité, cherchant soit à se dédouaner des accusations d'Alice, soit à se défendre contre ses supplications) : Je n'ai rien à voir là-dedans !
RETOUR SUR LE PROFIL DROIT DU JOKER-GARDIEN. SON EXPRESSION EST, SI POSSIBLE, ENCORE PLUS ENIGMATIQUE. SON SOURIRE A EN EFFET QUELQUE CHOSE D'ATTENDRI - PEUT-ÊTRE PARCE QU'IL SAIT QU'ALICE NE PEUT COMPRENDRE ENCORE.
ALICE (hors cadre et faisant toujours "petite fille entêtée") : Et l'autre Joker ?
JOKER-GARDIEN (avec une douceur étrange) : Pourquoi nous accuser ?
ENCART SUR DES CELLULES VIDES.
ALICE (hors cadre et cette fois-ci avec la logique de la "petite fille méchante") : Qui ce serait, sinon ?
JOKER-GARDIEN (hors-cadre aussi. Il regrette son rôle et, en même temps, on sent qu'elle l'a blessé et qu'il ne croyait pas qu'une réflexion de cette fille en fait à sa merci pût l'atteindre - Répondant vertement) : C'est ignoble, de dire ça !
PLAN SUR LE JOKER-GARDIEN. IL SOURIT DE NOUVEAU ET L'IRONIE EST REVENUE. APRES TOUT, N'EST-IL PAS LE PLUS FORT ?
JOKER-GARDIEN (il est clair qu'il dit la vérité - l'accusation d'Alice a fait mouche et il lui rend la pareille avec l'assurance sadique de celui qui n'a rien à se reprocher - Dans cette optique, la fin de sa phrase est particulièrement cruelle) : Désolé de te décevoir ... Non seulement on est innocents ... mais en plus, on ne peut rien y changer !
GROS PLAN SUR LE TROUSSEAU DE CLEFS DU JOKER GARDIEN, AVEC LES CLEFS, LES DEUX ROSES ET LE MASQUE BLANC EN ARRIERE-PLAN.
ALICE (voulant à tout prix obtenir une réponse) : Quel est votre rôle dans cet endroit, alors ?
JOKER-GARDIEN (d'un ton docte) : Je ne suis qu'un simple gérant ...
PLAN OU L'ON DISTINGUE ALICE, A GENOUX, DOS AU JOKER-GARDIEN, DEBOUT.
ALICE (à tort ou à raison, on peut l'imaginer maintenant dans le rôle de la "petite fille boudeuse" et d'un certain niveau social, réclamant des comptes à un domestique) : Dans ce cas, qui est l'auteur de cette plaisanterie douteuse ?
JOKER-GARDIEN (réellement étonné soit par la question, soit par le fait qu'il réalise toutes les facettes "petite fille" d'Alice qu'elle oppose, consciemment ou non, à l'Adulte qu'il représente, lui, soit aussi parce qu'elle ne semble guère avoir peur de lui - soit par tout l'ensemble) : Pardon ?
GROS PLAN SUR LE PROFIL GAUCHE DE LA JEUNE FILLE QUI TOURNE TOUJOURS LE DOS AU JOKER-GARDIEN.
ALICE (cette fois-ci, elle redevient une petite fille triste, tout simplement) : Qu'est-ce que ma sœur fabrique ici ?" ... [...]
ALICE (en son for intérieur) : Non ... C'est impossible. Ça ne peut pas être elle !
PLAN GENERAL. ALICE CONTINUE A S'APPROCHER DE LA CELLULE. COMME UNE SOMNAMBULE.
ALICE (pour elle-même) : Lorina ne ferait jamais quoi que ce soit de répréhensible. Et puis, pour commencer, elle n'est même pas à Wonderland !
GROS PLAN SUR LE VISAGE DE LORINA, VU DE FACE.
ALICE (hors cadre et toujours dans ses pensées) : Mais dans ce cas ... qui est cette femme ?
PLAN SOUVENIR SUR LORINA, SOURIANT DANS LE MONDE REEL. ALICE TOMBE BRUTALEMENT A GENOUX DEVANT LA GRILLE DE LA CELLULE. PETIT ENCART CADRE SUR LE STYLO QU'ELLE PERD A NOUVEAU ET QUI ROULE A SES CÔTES. GROS PLAN SUR LA JEUNE FILLE AGENOUILLEE, LES MAINS PRESSEES SUR SON TABLIER, LE VISAGE ET LES YEUX BAISSES.
ALICE (pour elle-même) : Si c'est une illusion ... elle est vraiment de mauvais goût ! J'ai perdu ma mère quand j'étais très jeune ...
PLAN QUI MONTRE LORINA, ENTOUREE DE SES DEUX SOEURS, EDITH, LA PLUS JEUNE A SA DROITE ET ALICE A SA GAUCHE. TOUTES TROIS SONT CADREES DE PIED.
ALICE (en son for intérieur) : Et dans les années qui ont suivi, c'est Lorina qui a pris soin de nous, ses petites sœurs. A mes yeux, c'est un peu elle, ma véritable maman !
PLAN HORIZONTAL ET EN GROS PLAN SUR LE VISAGE DE LORINA QUI RIT. MAIS LA CASE EST HACHUREE DE GRIS.
ALICE (hors cadre et toujours pour elle-même, comme si elle réalisait la chose au moment où elle la pense) : Ça n'a pas dû être drôle pour elle ... Pourtant, elle gardait toujours le sourire ...
PETIT ENCART AVEC LA SILHOUETTE DE LORINA, VUE DE LOIN, DERRIERE LA GRILLE.
ALICE (hors cadre et horrifiée mais toujours pour elle-même) : Elle n'a rien à faire ici !
PLAN SUR ALICE TOUJOURS A GENOUX, DANS LA MÊME POSITION QUE TOUT A L'HEURE.
ALICE (en son for intérieur) : Ni elle, ni ce fantôme ! ... (Criant soudain) : Joker ! Qui êtes-vous en réalité ?
CASE NEUTRE OU LES ECLATS DE VOIX D'ALICE, ENTOURES DE BULLES, SEMBLENT EGALEMENT ENVOYER DES RAYONS.
ALICE (hors cadre et on peut croire que là, elle hurle mais sa voix doit être plus rageuse et impérieuse qu'apeurée) : Montrez-vous ! Joker !
LA PAGE SUIVANTE EST SCINDEE EN DEUX. A DROITE, ALICE A GENOUX QUI LEVE LA TÊTE POUR VOIR LE JOKER-GARDIEN, LEQUEL VIENT DE SE MATERIALISER DERRIERE ELLE ET SE PENCHE VERS ELLE.
JOKER-GARDIEN (d'un ton peut-être rassurant ou/et ironique mais en tout cas dans une bulle grisée) : Je suis là !
DANS LA DEUXIEME PARTIE DE LA PAGE, A GAUCHE, GROS PLAN SUR LES DEUX VISAGES DANS LA MÊME POSITION. UNE CERTAINE DISTANCE DEMEURE ENTRE EUX MAIS L'ON RESSENT L'ATTIRANCE DU JOKER. D'AUTANT QUE LA POSITION RELEVEE DE LA TÊTE D'ALICE DONNE L'IMPRESSION QU'ELLE EST COUCHEE, EN TOUT CAS PLUS A L'HORIZONTAL QUE LE JOKER-GARDIEN ET, DE CE FAIT, QU'ELLE RECHERCHE SON ATTENTION DANS UN BUT BIEN PRECIS (ET QUI N'A RIEN A VOIR AVEC LORINA). DE SON CÔTE, LE JOKER-GARDIEN A UN SOURIRE ENIGMATIQUE OU SE MÊLENT LE SARCASME ... ET LE DESIR DE DOMINATION.
ALICE (suppliante) : S'il vous plaît ...
JOKER-GARDIEN (feint-il ou non l'attention ? Avec un peu d'imagination, on peut se dire qu'il espère d'Alice une demande qu'elle ne lui fera pas - en tout cas pour le moment) : Oui ?
GROS PLAN SUR LE VISAGE D'ALICE, CADRE DE FACE A PARTIR DU COU. ELLE LEVE LES YEUX VERS SON INTERLOCUTEUR.
ALICE (avec gravité et de grands yeux pathétiques) : Ce n'est pas drôle du tout ...
JOKER-GARDIEN (hors-cadre mais avec vivacité, cherchant soit à se dédouaner des accusations d'Alice, soit à se défendre contre ses supplications) : Je n'ai rien à voir là-dedans !
RETOUR SUR LE PROFIL DROIT DU JOKER-GARDIEN. SON EXPRESSION EST, SI POSSIBLE, ENCORE PLUS ENIGMATIQUE. SON SOURIRE A EN EFFET QUELQUE CHOSE D'ATTENDRI - PEUT-ÊTRE PARCE QU'IL SAIT QU'ALICE NE PEUT COMPRENDRE ENCORE.
ALICE (hors cadre et faisant toujours "petite fille entêtée") : Et l'autre Joker ?
JOKER-GARDIEN (avec une douceur étrange) : Pourquoi nous accuser ?
ENCART SUR DES CELLULES VIDES.
ALICE (hors cadre et cette fois-ci avec la logique de la "petite fille méchante") : Qui ce serait, sinon ?
JOKER-GARDIEN (hors-cadre aussi. Il regrette son rôle et, en même temps, on sent qu'elle l'a blessé et qu'il ne croyait pas qu'une réflexion de cette fille en fait à sa merci pût l'atteindre - Répondant vertement) : C'est ignoble, de dire ça !
PLAN SUR LE JOKER-GARDIEN. IL SOURIT DE NOUVEAU ET L'IRONIE EST REVENUE. APRES TOUT, N'EST-IL PAS LE PLUS FORT ?
JOKER-GARDIEN (il est clair qu'il dit la vérité - l'accusation d'Alice a fait mouche et il lui rend la pareille avec l'assurance sadique de celui qui n'a rien à se reprocher - Dans cette optique, la fin de sa phrase est particulièrement cruelle) : Désolé de te décevoir ... Non seulement on est innocents ... mais en plus, on ne peut rien y changer !
GROS PLAN SUR LE TROUSSEAU DE CLEFS DU JOKER GARDIEN, AVEC LES CLEFS, LES DEUX ROSES ET LE MASQUE BLANC EN ARRIERE-PLAN.
ALICE (voulant à tout prix obtenir une réponse) : Quel est votre rôle dans cet endroit, alors ?
JOKER-GARDIEN (d'un ton docte) : Je ne suis qu'un simple gérant ...
PLAN OU L'ON DISTINGUE ALICE, A GENOUX, DOS AU JOKER-GARDIEN, DEBOUT.
ALICE (à tort ou à raison, on peut l'imaginer maintenant dans le rôle de la "petite fille boudeuse" et d'un certain niveau social, réclamant des comptes à un domestique) : Dans ce cas, qui est l'auteur de cette plaisanterie douteuse ?
JOKER-GARDIEN (réellement étonné soit par la question, soit par le fait qu'il réalise toutes les facettes "petite fille" d'Alice qu'elle oppose, consciemment ou non, à l'Adulte qu'il représente, lui, soit aussi parce qu'elle ne semble guère avoir peur de lui - soit par tout l'ensemble) : Pardon ?
GROS PLAN SUR LE PROFIL GAUCHE DE LA JEUNE FILLE QUI TOURNE TOUJOURS LE DOS AU JOKER-GARDIEN.
ALICE (cette fois-ci, elle redevient une petite fille triste, tout simplement) : Qu'est-ce que ma sœur fabrique ici ?" ... [...]
[...] ... PLAN EN PIED D'ALICE, EN CHEMISE DE NUIT. ELLE RÊVE. ELLE EST SEULE.
PLAN HORIZONTAL. ON VOIT LE HAUT DE LA TÊTE D'ALICE, RIEN QUE LES CHEVEUX, ET LE HAUT DU VISAGE DU JOKER-GARDIEN (A MOINS QU'IL NE S'AGISSE DE SON ALTER EGO, QUI AURAIT PRIS SON UNIFORME : LE DOUTE EST MAINTENU PENDANT UNE PARTIE DE LA SEQUENCE. LES PERSONNAGES SONT CADRES DE TELLE SORTE QU'ON DEVINE AISEMENT QUE LE JOKER-GARDIEN EST LITTERALEMENT PLAQUE CONTRE LE DOS DE LA JEUNE FILLE.
JOKER-GARDIEN (chuchote, d'une voix caressante et ironique) : Bonjour, Alice ! Tu m'as manqué ...
GROS PLAN SUR LE VISAGE DU JOKER-GARDIEN - ET LA, A SON EXPRESSION, ON PENSE QU'ON EST EN PRESENCE DU DIRECTEUR DU CIRQUE. MAIS L'ON PEUT SE TROMPER ...
JOKER-GARDIEN (d'un ton spécial : il énonce une évidence et il s'amuse en même temps car il est clair que, pour pénétrer dans les songes d'Alice, la puissance qu'il possède s'est encore accrue) : Ça fait longtemps que tu n'es pas venue me voir ... Alors, j'ai décidé de te rendre visite !
GROS PLAN SUR LE VISAGE D'ALICE. ELLE EST DE FACE, MAIS COMME UNE SANS-VISAGE. ELLE REGARDE EN TOUT CAS SON INTERLOCUTEUR.
JOKER-GARDIEN (hors-cadre, insinuant et triomphant) : Ça t'étonne ... de me voir ici ?
CASE DANS LAQUELLE IL TEND LE BRAS POUR SAISIR CELUI DE LA JEUNE FILLE. MAIS IL Y A DES INTERFERENCES, DES BROUILLAGES, DES HACHURES.
JOKER-GARDIEN (hors-cadre et toujours moqueur) : C'est la Saison d'Avril. Tout est possible ...
PLAN HORIZONTAL SUR LE HAUT DU VISAGE DU JOKER EN UNIFORME. IL PARAÎT SURPRIS, PEUT-ÊTRE PAR LE MANQUE DE REACTION DE LA JEUNE FILLE.
JOKER-GARDIEN : ?!
RETOUR SUR LE VISAGE D'ALICE. TOUJOURS COMME SI ELLE N'AVAIT PAS DE TRAITS. SAUF LE SOURIRE. UN SOURIRE AMUSE ET PRESQUE DEDAIGNEUX DE PETITE FILLE QUI A DEVINE QU'ELLE POUVAIT DOMINER L'OGRE. ON VOIT QU'ELLE A SAISI LE BRAS DE L'HOMME EN UNIFORME. PLAN EN PIED DES DEUX PERSONNAGES : ALICE RETOURNE L'ETREINTE DU JOKER, QUEL QU'IL SOIT, CONTRE LUI-MÊME.
ON PASSE BRUTALEMENT A UN ENCART MONTRANT LES CELLULES VIDES ET DESOLEES. UNE BOTTE - ET CELLE-LA, ON SAIT QU'ELLE APPARTIENT AU JOKER DIRECTEUR DU CIRQUE CAR ELLE A UNE FORME SPECIALE - DONNE UN COUP A L'UNE DES DALLES.
JOKER (hors cadre et furieux - Les bulles sont noires) : Tss ... On y était presque !
ON VOIT SON PROFIL EN OMBRE CHINOISE.
JOKER (haineux et envieux tout à la fois) : Cet imbécile de Chapelier a tout fait rater !
GROS PLAN SUR SA BOTTE DE CLOWN PIETINANT LE PETALE DE ROSE QUE LE CHAPELIER A EFFECTIVEMENT LAISSE DERRIERE LUI LA DERNIERE FOIS OU IL S'EST INTRODUIT DANS LA PRISON POUR RAMENER ALICE. UN "CRAC'" ENORME S'ENSUIT.
RETOUR SUR LE VISAGE DU JOKER-GARDIEN, TOUJOURS EN PLEIN RÊVE, REPETANT (COMME SI ALICE ET LUI AVAIENT FAIT UN BREF SAUT EN ARRIERE) :
JOKER-GARDIEN (railleur mais assez satisfait du tour qu'il vient de jouer au Démon des Cauchemars) : Ça t'étonne de me voir ici ? C'est la Saison d'Avril ...
PETIT ENCART OU LA MAIN D'ALICE SE POSE SUR SON BRAS.
JOKER-GARDIEN (hors cadre et brusquement en colère car il comprend que la partie tourne mal) : Tout est poss ...
RETOUR SUR ALICE ET LE JOKER-GARDIEN, EN GROS PLAN. LA JEUNE FILLE A RETOURNE CONTRE LUI L'ETREINTE DE SON ADVERSAIRE MAIS ILS SONT CADRES CETTE FOIS LUI DE FACE ET ELLE DE DOS. DANS LA CASE SUIVANTE, LUMIERE AVEUGLANTE ET "CLASH" QUI N'ANNONCE RIEN DE BON POUR LES JOKERS. PLAN HORIZONTAL OU L'ON DEVINE LE DEMON DES CAUCHEMARS A DROITE ET ON L'ON VOIT LE JOKER-GARDIEN, RECULANT, LA TÊTE BAISSEE.
NIGHTMARE (seigneurial) : Ça, c'était vraiment de mauvais goût !
LE DEMON DES CAUCHEMARS APPARAÎT DANS TOUTE SA GLOIRE, DE TROIS QUARTS, FILME PRESQUE EN PIED. IL SOURIT. IL EST EN POSITION DE FORCE.
JOKER-GARDIEN (hors cadre et crachant sa haine) : Nightmare !
PETIT ENCART OU LE JOKER-GARDIEN SEMBLE RAJUSTER SA CASQUETTE.
JOKER-GARDIEN (ironique) : Tu n'es pas censé être neutre ?
AUTRE PETIT ENCART QUI REPOND AU PREMIER. LE DEMON DES CAUCHEMARS FIXE SON VIS-A-VIS, HORS-CADRE.
NIGHTMARE (hautain et sévère) : Malheureusement pour toi, les songes sont mon domaine. Je ne te laisserai pas agir impunément !
NOUVEAU PETIT ENCART. CETTE FOIS-CI, LE JOKER-GARDIEN, SANS DOUTE POUR SE DONNER UNE CONTENANCE, RAJUSTE SA CRAVATE.
JOKER-GARDIEN (se moquant carrément) : On aura tout entendu ... Je pourrais te dire la même chose ...
DANS LA CASE SUIVANTE, LE JOKER-GARDIEN ECLATE ET ENVOIE PLUSIEURS COUTEAUX - SOUVENIRS DU CIRQUE ? - EN DIRECTION DU DEMON DES SONGES ET DES CAUCHEMARS.
JOKER-GARDIEN (avec une rage qui fait comprendre au lecteur qui serait passé à côté la puissance des sentiments que, malgré lui, il porte également à Alice) : Ce n'est pas bien de garder Alice pour toi tout seul !
DANS LA CASE SUIVANTE, LE DEMON DES CAUCHEMARS EVITE LES POIGNARDS ET CONTRE-ATTAQUE.
NIGHTMARE (qui sait bien de quoi il parle) : Les rêves sont comme des bulles de savon ... (Planant, dans le plan suivant, au-dessus du Joker-Gardien, tête levée vers lui) : Il suffit qu'on se réveille ...
LE PLAN FINAL EST SCINDE EN DEUX. A DROITE, LE VISAGE DE NIGHTMARE, EN GROS PLAN, UN PEU NOSTALGIQUE MAIS RESIGNE. A GAUCHE, CELUI DU JOKER-GARDIEN, AVEC TOUT DE MÊME UN PETIT SOURIRE CAR, CONTRAIREMENT A NIGHTMARE, IL SAIT QU'IL PEUT POSSEDER ALICE S'IL L'ENFERME DANS SA PRISON.
NIGHTMARE (achevant, philosophe) : ... pour qu'ils éclatent sans laisser de trace !
D'UN GESTE VIOLENT, LE DEMON DES CAUCHEMARS ENVOIE COMME UNE SORTE DE DECHARGE EN PLEIN DANS LA POITRINE DE SON ADVERSAIRE, QUI PERD L'EQUILIBRE SOUS LE CHOC.
PLAN RAPPROCHE SUR LE VISAGE DE JOKER-GARDIEN. IL A PERDU SA CASQUETTE DANS LA BATAILLE ET IL SEMBLE EPROUVE. MAIS IL TROUVE LA FORCE DE LUTTER ENCORE VERBALEMENT. C'EST LA JALOUSIE QUI PARLE EN LUI - ET IL LE SAIT MÊME S'IL FEINT DE L'APPLIQUER AUX POUVOIRS DE NIGHTMARE ET NON A LA CAUSE VERITABLE DE LEUR LUTTE : ALICE LIDDELL.
JOKER-GARDIEN (un peu de sang coule de sa bouche mais il a toujours un sourire agaçant) : Lire dans les pensées, commander au vent ... Je serai presque jaloux de tes pouvoirs ...
RETOUR SUR LE VISAGE DU DEMON DES CAUCHEMARS, QUI SAIT TRES BIEN CE QUE SOUS-ENTEND LA PHRASE MIELLEUSE DU JOKER-GARDIEN SUR SA SANTE.
JOKER-GARDIEN (mielleux, répétons-le, et évoquant en fait l'impuissance et la sexualité de voyeur de Nightmare tout en se dissimulant derrière les problèmes de santé qu'on lui prête) : Heureusement que tu n'es pas en bonne santé ...
DANS LE PLAN SUIVANT, ON A L'IMPRESSION QUE LE DEMON DES CAUCHEMARS SE DEBROUILLE POUR LUI ENVOYER UNE GIFLE DE LOIN.
JOKER-GARDIEN (les dents serrées et se consolant peut-être à l'idée que lui-même est capable d'avoir des rapports sexuels "normaux" avec Alice) : Gh ...
NIGHTMARE (hors cadre et heureux d'avoir eu, en quelque sorte, le dernier mot) : C'est bien pour ça que je n'aime pas me battre !
RETOUR SUR SON VISAGE, A LA FOIS MOQUEUR ET MENAÇANT.
NIGHTMARE (aimable mais son ton laisse entendre que, si le Joker-Gardien veut poursuivre la lutte physique, il l'acceptera) : J'apprécierais vraiment ...
PLAN RAPPROCHE SUR LE VISAGE EPUISE DU JOKER-GARDIEN, ENCORE AU SOL.
NIGHTMARE (hors cadre - sur le même ton) : ... que tu t'en ailles !
LA VOIX D'ALICE (hors cadre et pleine de surprise) : Nightmare ?
LE PLAN SUIVANT MONTRE LES TROIS PERSONNAGES. LE JOKER-GARDIEN EST A TERRE ET NIGHTMARE A POSE SA BOTTE SUR SA POITRINE. DANS LE FOND, LA SILHOUETTE D'ALICE. PUIS, A L'EXTREMITE, LA JEUNE FILLE, CADREE A LA TAILLE, SERRANT UN LIVRE (OU SON JOURNAL) CONTRE ELLE, L'AIR PROFONDEMENT ETONNEE. IL EST CLAIR QUE LE DEMON DES CAUCHEMARS A DEJA MANIPULE SA MEMOIRE POUR QU'ELLE NE SE RAPPELLE RIEN.
ALICE (qui ne comprend pas ce qu'elle voit) : Qu ... Joker ?!
PETIT ENCART OU L'ON DEVINE QUE LE JOKER-GARDIEN NE TIENT PAS A RESTER PLUS LONGTEMPS VAINCU DEVANT ALICE. DANS LE PLAN SUIVANT, IL REPREND SA CASQUETTE ET SE REDRESSE - PROBABLEMENT AU PRIX D'UN BEL EFFORT QUI N'A POURTANT PAS L'AIR D'ETONNER LE DEMON DES CAUCHEMARS.
JOKER-GARDIEN (aimable et désinvolte, comme si la situation était parfaitement naturelle) : Alice ... J'étais venu te rendre visite mais ... ça n'a pas l'air de plaire à tout le monde !
LE REVOILA DEBOUT, ENFONÇANT SA CASQUETTE MAIS CADRE AUX EPAULES.
JOKER-GARDIEN (avec la même aisance que s'il était en plein salon mondain) : Je vais me retirer pour cette fois ...
DANS LA CASE SUIVANTE, IL S'EVANOUIT, TOUT SIMPLEMENT. A GAUCHE, LE HAUT DU CRÂNE D'ALICE, CADREE DE DOS.
LA VOIX DU JOKER-GARDIEN (courtoise et respectueuse) : Je te verrai à la représentation !
ALICE (dont nous savons qu'elle aime bien comprendre d'une part et que, d'autre part, elle trouve que le Joker-Gardien possède, malgré tout, un "bon fond") : Attends !
RETOUR SUR SON VISAGE, EN GROS PLAN, DE FACE.
ALICE (en son for intérieur) : Je n'ai pas tout compris ...
NIGHTMARE (hors cadre et peu désireux qu'elle comprenne) : Alice !
PLAN HORIZONTAL AVEC NIGHTMARE AU CENTRE, CADRE AUX EPAULES MAIS ON NE VOIT QUE LE BAS DE SON VISAGE, ET LE PROFIL GAUCHE D'ALICE, QUI REFLECHIT. DANS LA CASE SUIVANTE, ELLE SE TOURNE VERS LE DEMON DES CAUCHEMARS CAR ELLE SE DOUTE BIEN QU'IL LUI CACHE QUELQUE CHOSE. RETOUR ALORS SUR LE VISAGE, A LA FOIS SOULAGE ET SOURIANT DE NIGHTMARE. IL A TRIOMPHE UNE FOIS ENCORE. IL EN EST HEUREUX. ON REVIENT SUR ALICE, CETTE FOIS-CI SUR SON PROFIL DROIT. ELLE FIXE NIGHTMARE ET EST CADREE A LA POITRINE.
ALICE (en son for intérieur) : Il est à nouveau comme d'habitude ...
NIGHTMARE (hors cadre et avec douceur) : Tu as l'air un peu fatiguée ...
PLAN OU LE DEMON DES CAUCHEMARS PLANE AU NIVEAU D'ALICE MAIS DERRIERE ELLE ET HORIZONTALEMENT. ALICE LE REGARDE.
ALICE (surprise par sa remarque) : ? Pas particulièrement.... C'était plutôt calme au travail ..
NIGHTMARE (avec un grand naturel) : Emotionnellement, j'entends ! (Il appuie sur l'espèce de bouteille d'oxygène qu'il promène toujours avec lui, sur son
PLAN HORIZONTAL. ON VOIT LE HAUT DE LA TÊTE D'ALICE, RIEN QUE LES CHEVEUX, ET LE HAUT DU VISAGE DU JOKER-GARDIEN (A MOINS QU'IL NE S'AGISSE DE SON ALTER EGO, QUI AURAIT PRIS SON UNIFORME : LE DOUTE EST MAINTENU PENDANT UNE PARTIE DE LA SEQUENCE. LES PERSONNAGES SONT CADRES DE TELLE SORTE QU'ON DEVINE AISEMENT QUE LE JOKER-GARDIEN EST LITTERALEMENT PLAQUE CONTRE LE DOS DE LA JEUNE FILLE.
JOKER-GARDIEN (chuchote, d'une voix caressante et ironique) : Bonjour, Alice ! Tu m'as manqué ...
GROS PLAN SUR LE VISAGE DU JOKER-GARDIEN - ET LA, A SON EXPRESSION, ON PENSE QU'ON EST EN PRESENCE DU DIRECTEUR DU CIRQUE. MAIS L'ON PEUT SE TROMPER ...
JOKER-GARDIEN (d'un ton spécial : il énonce une évidence et il s'amuse en même temps car il est clair que, pour pénétrer dans les songes d'Alice, la puissance qu'il possède s'est encore accrue) : Ça fait longtemps que tu n'es pas venue me voir ... Alors, j'ai décidé de te rendre visite !
GROS PLAN SUR LE VISAGE D'ALICE. ELLE EST DE FACE, MAIS COMME UNE SANS-VISAGE. ELLE REGARDE EN TOUT CAS SON INTERLOCUTEUR.
JOKER-GARDIEN (hors-cadre, insinuant et triomphant) : Ça t'étonne ... de me voir ici ?
CASE DANS LAQUELLE IL TEND LE BRAS POUR SAISIR CELUI DE LA JEUNE FILLE. MAIS IL Y A DES INTERFERENCES, DES BROUILLAGES, DES HACHURES.
JOKER-GARDIEN (hors-cadre et toujours moqueur) : C'est la Saison d'Avril. Tout est possible ...
PLAN HORIZONTAL SUR LE HAUT DU VISAGE DU JOKER EN UNIFORME. IL PARAÎT SURPRIS, PEUT-ÊTRE PAR LE MANQUE DE REACTION DE LA JEUNE FILLE.
JOKER-GARDIEN : ?!
RETOUR SUR LE VISAGE D'ALICE. TOUJOURS COMME SI ELLE N'AVAIT PAS DE TRAITS. SAUF LE SOURIRE. UN SOURIRE AMUSE ET PRESQUE DEDAIGNEUX DE PETITE FILLE QUI A DEVINE QU'ELLE POUVAIT DOMINER L'OGRE. ON VOIT QU'ELLE A SAISI LE BRAS DE L'HOMME EN UNIFORME. PLAN EN PIED DES DEUX PERSONNAGES : ALICE RETOURNE L'ETREINTE DU JOKER, QUEL QU'IL SOIT, CONTRE LUI-MÊME.
ON PASSE BRUTALEMENT A UN ENCART MONTRANT LES CELLULES VIDES ET DESOLEES. UNE BOTTE - ET CELLE-LA, ON SAIT QU'ELLE APPARTIENT AU JOKER DIRECTEUR DU CIRQUE CAR ELLE A UNE FORME SPECIALE - DONNE UN COUP A L'UNE DES DALLES.
JOKER (hors cadre et furieux - Les bulles sont noires) : Tss ... On y était presque !
ON VOIT SON PROFIL EN OMBRE CHINOISE.
JOKER (haineux et envieux tout à la fois) : Cet imbécile de Chapelier a tout fait rater !
GROS PLAN SUR SA BOTTE DE CLOWN PIETINANT LE PETALE DE ROSE QUE LE CHAPELIER A EFFECTIVEMENT LAISSE DERRIERE LUI LA DERNIERE FOIS OU IL S'EST INTRODUIT DANS LA PRISON POUR RAMENER ALICE. UN "CRAC'" ENORME S'ENSUIT.
RETOUR SUR LE VISAGE DU JOKER-GARDIEN, TOUJOURS EN PLEIN RÊVE, REPETANT (COMME SI ALICE ET LUI AVAIENT FAIT UN BREF SAUT EN ARRIERE) :
JOKER-GARDIEN (railleur mais assez satisfait du tour qu'il vient de jouer au Démon des Cauchemars) : Ça t'étonne de me voir ici ? C'est la Saison d'Avril ...
PETIT ENCART OU LA MAIN D'ALICE SE POSE SUR SON BRAS.
JOKER-GARDIEN (hors cadre et brusquement en colère car il comprend que la partie tourne mal) : Tout est poss ...
RETOUR SUR ALICE ET LE JOKER-GARDIEN, EN GROS PLAN. LA JEUNE FILLE A RETOURNE CONTRE LUI L'ETREINTE DE SON ADVERSAIRE MAIS ILS SONT CADRES CETTE FOIS LUI DE FACE ET ELLE DE DOS. DANS LA CASE SUIVANTE, LUMIERE AVEUGLANTE ET "CLASH" QUI N'ANNONCE RIEN DE BON POUR LES JOKERS. PLAN HORIZONTAL OU L'ON DEVINE LE DEMON DES CAUCHEMARS A DROITE ET ON L'ON VOIT LE JOKER-GARDIEN, RECULANT, LA TÊTE BAISSEE.
NIGHTMARE (seigneurial) : Ça, c'était vraiment de mauvais goût !
LE DEMON DES CAUCHEMARS APPARAÎT DANS TOUTE SA GLOIRE, DE TROIS QUARTS, FILME PRESQUE EN PIED. IL SOURIT. IL EST EN POSITION DE FORCE.
JOKER-GARDIEN (hors cadre et crachant sa haine) : Nightmare !
PETIT ENCART OU LE JOKER-GARDIEN SEMBLE RAJUSTER SA CASQUETTE.
JOKER-GARDIEN (ironique) : Tu n'es pas censé être neutre ?
AUTRE PETIT ENCART QUI REPOND AU PREMIER. LE DEMON DES CAUCHEMARS FIXE SON VIS-A-VIS, HORS-CADRE.
NIGHTMARE (hautain et sévère) : Malheureusement pour toi, les songes sont mon domaine. Je ne te laisserai pas agir impunément !
NOUVEAU PETIT ENCART. CETTE FOIS-CI, LE JOKER-GARDIEN, SANS DOUTE POUR SE DONNER UNE CONTENANCE, RAJUSTE SA CRAVATE.
JOKER-GARDIEN (se moquant carrément) : On aura tout entendu ... Je pourrais te dire la même chose ...
DANS LA CASE SUIVANTE, LE JOKER-GARDIEN ECLATE ET ENVOIE PLUSIEURS COUTEAUX - SOUVENIRS DU CIRQUE ? - EN DIRECTION DU DEMON DES SONGES ET DES CAUCHEMARS.
JOKER-GARDIEN (avec une rage qui fait comprendre au lecteur qui serait passé à côté la puissance des sentiments que, malgré lui, il porte également à Alice) : Ce n'est pas bien de garder Alice pour toi tout seul !
DANS LA CASE SUIVANTE, LE DEMON DES CAUCHEMARS EVITE LES POIGNARDS ET CONTRE-ATTAQUE.
NIGHTMARE (qui sait bien de quoi il parle) : Les rêves sont comme des bulles de savon ... (Planant, dans le plan suivant, au-dessus du Joker-Gardien, tête levée vers lui) : Il suffit qu'on se réveille ...
LE PLAN FINAL EST SCINDE EN DEUX. A DROITE, LE VISAGE DE NIGHTMARE, EN GROS PLAN, UN PEU NOSTALGIQUE MAIS RESIGNE. A GAUCHE, CELUI DU JOKER-GARDIEN, AVEC TOUT DE MÊME UN PETIT SOURIRE CAR, CONTRAIREMENT A NIGHTMARE, IL SAIT QU'IL PEUT POSSEDER ALICE S'IL L'ENFERME DANS SA PRISON.
NIGHTMARE (achevant, philosophe) : ... pour qu'ils éclatent sans laisser de trace !
D'UN GESTE VIOLENT, LE DEMON DES CAUCHEMARS ENVOIE COMME UNE SORTE DE DECHARGE EN PLEIN DANS LA POITRINE DE SON ADVERSAIRE, QUI PERD L'EQUILIBRE SOUS LE CHOC.
PLAN RAPPROCHE SUR LE VISAGE DE JOKER-GARDIEN. IL A PERDU SA CASQUETTE DANS LA BATAILLE ET IL SEMBLE EPROUVE. MAIS IL TROUVE LA FORCE DE LUTTER ENCORE VERBALEMENT. C'EST LA JALOUSIE QUI PARLE EN LUI - ET IL LE SAIT MÊME S'IL FEINT DE L'APPLIQUER AUX POUVOIRS DE NIGHTMARE ET NON A LA CAUSE VERITABLE DE LEUR LUTTE : ALICE LIDDELL.
JOKER-GARDIEN (un peu de sang coule de sa bouche mais il a toujours un sourire agaçant) : Lire dans les pensées, commander au vent ... Je serai presque jaloux de tes pouvoirs ...
RETOUR SUR LE VISAGE DU DEMON DES CAUCHEMARS, QUI SAIT TRES BIEN CE QUE SOUS-ENTEND LA PHRASE MIELLEUSE DU JOKER-GARDIEN SUR SA SANTE.
JOKER-GARDIEN (mielleux, répétons-le, et évoquant en fait l'impuissance et la sexualité de voyeur de Nightmare tout en se dissimulant derrière les problèmes de santé qu'on lui prête) : Heureusement que tu n'es pas en bonne santé ...
DANS LE PLAN SUIVANT, ON A L'IMPRESSION QUE LE DEMON DES CAUCHEMARS SE DEBROUILLE POUR LUI ENVOYER UNE GIFLE DE LOIN.
JOKER-GARDIEN (les dents serrées et se consolant peut-être à l'idée que lui-même est capable d'avoir des rapports sexuels "normaux" avec Alice) : Gh ...
NIGHTMARE (hors cadre et heureux d'avoir eu, en quelque sorte, le dernier mot) : C'est bien pour ça que je n'aime pas me battre !
RETOUR SUR SON VISAGE, A LA FOIS MOQUEUR ET MENAÇANT.
NIGHTMARE (aimable mais son ton laisse entendre que, si le Joker-Gardien veut poursuivre la lutte physique, il l'acceptera) : J'apprécierais vraiment ...
PLAN RAPPROCHE SUR LE VISAGE EPUISE DU JOKER-GARDIEN, ENCORE AU SOL.
NIGHTMARE (hors cadre - sur le même ton) : ... que tu t'en ailles !
LA VOIX D'ALICE (hors cadre et pleine de surprise) : Nightmare ?
LE PLAN SUIVANT MONTRE LES TROIS PERSONNAGES. LE JOKER-GARDIEN EST A TERRE ET NIGHTMARE A POSE SA BOTTE SUR SA POITRINE. DANS LE FOND, LA SILHOUETTE D'ALICE. PUIS, A L'EXTREMITE, LA JEUNE FILLE, CADREE A LA TAILLE, SERRANT UN LIVRE (OU SON JOURNAL) CONTRE ELLE, L'AIR PROFONDEMENT ETONNEE. IL EST CLAIR QUE LE DEMON DES CAUCHEMARS A DEJA MANIPULE SA MEMOIRE POUR QU'ELLE NE SE RAPPELLE RIEN.
ALICE (qui ne comprend pas ce qu'elle voit) : Qu ... Joker ?!
PETIT ENCART OU L'ON DEVINE QUE LE JOKER-GARDIEN NE TIENT PAS A RESTER PLUS LONGTEMPS VAINCU DEVANT ALICE. DANS LE PLAN SUIVANT, IL REPREND SA CASQUETTE ET SE REDRESSE - PROBABLEMENT AU PRIX D'UN BEL EFFORT QUI N'A POURTANT PAS L'AIR D'ETONNER LE DEMON DES CAUCHEMARS.
JOKER-GARDIEN (aimable et désinvolte, comme si la situation était parfaitement naturelle) : Alice ... J'étais venu te rendre visite mais ... ça n'a pas l'air de plaire à tout le monde !
LE REVOILA DEBOUT, ENFONÇANT SA CASQUETTE MAIS CADRE AUX EPAULES.
JOKER-GARDIEN (avec la même aisance que s'il était en plein salon mondain) : Je vais me retirer pour cette fois ...
DANS LA CASE SUIVANTE, IL S'EVANOUIT, TOUT SIMPLEMENT. A GAUCHE, LE HAUT DU CRÂNE D'ALICE, CADREE DE DOS.
LA VOIX DU JOKER-GARDIEN (courtoise et respectueuse) : Je te verrai à la représentation !
ALICE (dont nous savons qu'elle aime bien comprendre d'une part et que, d'autre part, elle trouve que le Joker-Gardien possède, malgré tout, un "bon fond") : Attends !
RETOUR SUR SON VISAGE, EN GROS PLAN, DE FACE.
ALICE (en son for intérieur) : Je n'ai pas tout compris ...
NIGHTMARE (hors cadre et peu désireux qu'elle comprenne) : Alice !
PLAN HORIZONTAL AVEC NIGHTMARE AU CENTRE, CADRE AUX EPAULES MAIS ON NE VOIT QUE LE BAS DE SON VISAGE, ET LE PROFIL GAUCHE D'ALICE, QUI REFLECHIT. DANS LA CASE SUIVANTE, ELLE SE TOURNE VERS LE DEMON DES CAUCHEMARS CAR ELLE SE DOUTE BIEN QU'IL LUI CACHE QUELQUE CHOSE. RETOUR ALORS SUR LE VISAGE, A LA FOIS SOULAGE ET SOURIANT DE NIGHTMARE. IL A TRIOMPHE UNE FOIS ENCORE. IL EN EST HEUREUX. ON REVIENT SUR ALICE, CETTE FOIS-CI SUR SON PROFIL DROIT. ELLE FIXE NIGHTMARE ET EST CADREE A LA POITRINE.
ALICE (en son for intérieur) : Il est à nouveau comme d'habitude ...
NIGHTMARE (hors cadre et avec douceur) : Tu as l'air un peu fatiguée ...
PLAN OU LE DEMON DES CAUCHEMARS PLANE AU NIVEAU D'ALICE MAIS DERRIERE ELLE ET HORIZONTALEMENT. ALICE LE REGARDE.
ALICE (surprise par sa remarque) : ? Pas particulièrement.... C'était plutôt calme au travail ..
NIGHTMARE (avec un grand naturel) : Emotionnellement, j'entends ! (Il appuie sur l'espèce de bouteille d'oxygène qu'il promène toujours avec lui, sur son
[...] ... PAGE SEPAREE VERTICALEMENT EN TROIS. A DROITE, PLAN D'ALICE, DERRIERE LAQUELLE SE TIENT LE LAPIN BLANC, LES MAINS TOUJOURS SUR SES YEUX. LES DEUX PERSONNAGES SONT CADRES EN PIED.
PETER (de la même voix, à la fois tendre et rassurante) : Concentre-toi sur ma voix ... Oublie tout le reste !
PLAN RAPPROCHE SUR LE VISAGE D'ALICE, AVEC LES MAINS DU LAPIN BLANC, DONT ON APERÇOIT LE MENTON ET LES LEVRES, SUR LES YEUX.
ALICE (en son for intérieur, intriguée et confuse car ses idées se mélangent) : "Oublier ?"
EN-DESSOUS, ENCART OU L'ON NE VOIT QU'UN PAN DE LA JUPE DE LA JEUNE FILLE ET, DERRIERE, LA GRILLE D'UNE CELLULE VIDE.
ALICE (de plus en plus confuse et somnolente) : Mais quoi ?
GROS PLAN SUR LE STYLO QUE LE CHAPELIER LUI AVAIT RENDU ET QUI TOMBE DE SES DOIGTS. ON PASSE SUR LE PROFIL GAUCHE DU LAPIN BLANC, VISIBLEMENT TOUT A SA TÂCHE. PUIS LA TÊTE D'ALICE, EN PLONGEE : LE NOEUD, LES CHEVEUX, LES YEUX CLOS ET UNE SENSATION DE FROID QUI S'EMPARE D'ELLE D'APRES LE "BRR" QUI S'AFFICHE A SES CÔTES.
ALICE (pour qui tout est brouillé et qui va perdre conscience) : Qu ... On recommence.
PLAN ELARGI SUR LE LAPIN BLANC QUI LA RECUEILLE DANS SES BRAS CAR ELLE VIENT DE PERDRE CONNAISSANCE. ENCART BLANC SUR LEQUEL SE DETACHENT DES RAYONS, SIGNE DE VIOLENCE. GROS PLAN SUR LE VISAGE DU LAPIN BLANC PRESSE CONTRE LA CHEVELURE D'ALICE.
JOKER-GARDIEN (hors-cadre et qui a repris ses esprits - Il est furieux) : Tu ne respectes pas les règles, Lapin Blanc !
PLAN HORIZONTAL AVEC LE HAUT DU VISAGE DU LAPIN BLANC DEVANT, A GAUCHE. SUR LE CÔTE DROIT, LE JOKER-GARDIEN, AJUSTANT UN REVOLVER DANS SA DIRECTION.
JOKER-GARDIEN (colère froide) : Tu as emprunté une porte de la Tour, c'est ça ?
PLAN RAPPROCHE SUR LE VISAGE DU LAPIN BLANC. A SES CÔTES, LE NOEUD DANS LA CHEVELURE D'ALICE.
PETER (le regard froid et aigu, et même hautain, dirigé vers le Joker-Gardien, et visiblement sans peur de voir celui-ci utiliser son arme) : Comme si tu étais en position de me faire la morale ! ... Disons que, maintenant, on est quittes.
UN "BAM" COMME SI LE JOKER-GARDIEN DONNAIT UN COUP, SOIT AU LAPIN, SOIT A L'UN DES MURS. ON DISTINGUE BIEN SON BRAS GAUCHE.
JOKER-GARDIEN (d'un ton qui se veut désinvolte mais on sent qu'il veut rendre à César ce qui lui appartient : c'est le Joker Directeur du Cirque qui a enfreint les règles, pas lui) : C'est plutôt à l'autre Joker que tu devrais t'adresser ...
GROS PLAN SUR LE VISAGE DU JOKER-GARDIEN, QUI NE VEUT PAS AVOIR L'AIR DE METTRE EN GARDE LE LAPIN BLANC MAIS LE FAIT TOUT DE MÊME.
JOKER-GARDIEN (ton toujours désinvolte et bourru) : Pff ... Si tu recommences, tu ne t'en tireras pas avec un simple avertissement ! (Il voit le Lapin Blanc, toujours assis sur les dalles, avec Alice inconsciente, mais qui a l'air de réfléchir profondément - Subitement méfiant ou inquiet - ou les deux) : Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?
PLAN HORIZONTAL SUR LES DEUX PERSONNAGES. LE JOKER-GARDIEN EST A GAUCHE ET A RANGE SON ARME. LE LAPIN BLANC S'EST RELEVE, PORTANT ALICE. IL A LE VISAGE A DEMI TOURNE VERS LE LECTEUR.
PETER (d'un ton dubitatif et comme s'il s'étonnait lui-même) : Rien ... J'étais juste en train d'imaginer ce qu'Alice répondrait à ma place ...
JOKER-GARDIEN (encore plus bourru et peut-être horrifié parce que, justement, bien qu'il affirme le contraire avec une rapidité suspecte, la chose l'intéresse un peu trop) : Je n'ai aucune envie de le savoir !
PETER (continuant, comme si l'avis du Joker-Gardien ne comptait pas) : "Finalement ...
PLAN RAPPROCHE SUR SON PROFIL GAUCHE. IL SOURIT, AVEC UN MELANGE D'AMUSEMENT ET DE MALICE.
PETER (achevant sa phrase car, en raison de ses dons de télépathe, il sait bien dans quel état elle va mettre son adversaire) : ... tu es plutôt quelqu'un de bien !"
RETOUR SUR UN JOKER-GARDIEN PRIS DE COURT ET QUI DONNERAIT BEAUCOUP POUR NE PAS AVOIR ENTENDU.
JOKER-GARDIEN (quasiment épouvanté) : Hein ?!
GROS PLAN SUR LES SOULIERS DU LAPIN BLANC. CELUI-CI SE MET EN MARCHE.
PETER (hors cadre et mettant les choses au point mais la malice est toujours là) : Ne te méprends pas ... Je n'ai pas envie d'outrepasser mon rôle, c'est tout ! Elle dit souvent ce genre de choses, sans se poser de questions.
PLAN ELARGI SUR LES DEUX PERSONNAGES. LE LAPIN BLANC, PORTANT ALICE, EST DERRIERE UN JOKER-GARDIEN PLUS RAIDE QUE LA JUSTICE ET QUI AIMERAIT BIEN RESTER SEUL POUR REFLECHIR EN PAIX.
PETER (comme pour lui rappeler une vérité qu'il ne peut nier - rappel qui, après tout, pourrait peut-être servir un jour) : Dans le fond, c'est la seule qui ne nous rejette pas !
PLAN RAPPROCHE SUR LE VISAGE SOURIANT DU LAPIN BLANC. ON PASSE AU JOKER GARDIEN, CADRE AUX EPAULES ET QUI REFLECHIT - MÊME SI LA CHOSE L'ENNUIE.
PETER (logique ... et un tantinet machiavélique) : Alors ... Pourquoi vous ne la laissez pas tranquille ?
PLAN SUR LE LAPIN BLANC QUI, ALICE DANS LES BRAS, S'APPRÊTE A SORTIR. IL EST CADRE A LA TAILLE ET L'ON VOIT UN PEU SON PROFIL GAUCHE.
PETER (amusé - résigné ? - déterminé) : De toute façon, quoi que vous fassiez, je la protègerai !
PLAN ELOIGNE OU ON LE VOIT SORTIR MAJESTUEUSEMENT DE LA PRISON.
PETER (un peu dédaigneux et tout à fait catégorique) : S'il le faut, je mettrai fin à la Saison d'Avril !
RETOUR SUR LE JOKER-GARDIEN, SIDERE PAR UNE TELLE HERESIE.
PETER (hors cadre et avec une politesse ironique) : Sur ce ...
JOKER-GARDIEN (cadré au-dessous de la taille, d'un ton plus curieux qu'inquiet - En plus, il veut avoir le dernier mot) : Ah oui ? Et comment ? ... [...]
PETER (de la même voix, à la fois tendre et rassurante) : Concentre-toi sur ma voix ... Oublie tout le reste !
PLAN RAPPROCHE SUR LE VISAGE D'ALICE, AVEC LES MAINS DU LAPIN BLANC, DONT ON APERÇOIT LE MENTON ET LES LEVRES, SUR LES YEUX.
ALICE (en son for intérieur, intriguée et confuse car ses idées se mélangent) : "Oublier ?"
EN-DESSOUS, ENCART OU L'ON NE VOIT QU'UN PAN DE LA JUPE DE LA JEUNE FILLE ET, DERRIERE, LA GRILLE D'UNE CELLULE VIDE.
ALICE (de plus en plus confuse et somnolente) : Mais quoi ?
GROS PLAN SUR LE STYLO QUE LE CHAPELIER LUI AVAIT RENDU ET QUI TOMBE DE SES DOIGTS. ON PASSE SUR LE PROFIL GAUCHE DU LAPIN BLANC, VISIBLEMENT TOUT A SA TÂCHE. PUIS LA TÊTE D'ALICE, EN PLONGEE : LE NOEUD, LES CHEVEUX, LES YEUX CLOS ET UNE SENSATION DE FROID QUI S'EMPARE D'ELLE D'APRES LE "BRR" QUI S'AFFICHE A SES CÔTES.
ALICE (pour qui tout est brouillé et qui va perdre conscience) : Qu ... On recommence.
PLAN ELARGI SUR LE LAPIN BLANC QUI LA RECUEILLE DANS SES BRAS CAR ELLE VIENT DE PERDRE CONNAISSANCE. ENCART BLANC SUR LEQUEL SE DETACHENT DES RAYONS, SIGNE DE VIOLENCE. GROS PLAN SUR LE VISAGE DU LAPIN BLANC PRESSE CONTRE LA CHEVELURE D'ALICE.
JOKER-GARDIEN (hors-cadre et qui a repris ses esprits - Il est furieux) : Tu ne respectes pas les règles, Lapin Blanc !
PLAN HORIZONTAL AVEC LE HAUT DU VISAGE DU LAPIN BLANC DEVANT, A GAUCHE. SUR LE CÔTE DROIT, LE JOKER-GARDIEN, AJUSTANT UN REVOLVER DANS SA DIRECTION.
JOKER-GARDIEN (colère froide) : Tu as emprunté une porte de la Tour, c'est ça ?
PLAN RAPPROCHE SUR LE VISAGE DU LAPIN BLANC. A SES CÔTES, LE NOEUD DANS LA CHEVELURE D'ALICE.
PETER (le regard froid et aigu, et même hautain, dirigé vers le Joker-Gardien, et visiblement sans peur de voir celui-ci utiliser son arme) : Comme si tu étais en position de me faire la morale ! ... Disons que, maintenant, on est quittes.
UN "BAM" COMME SI LE JOKER-GARDIEN DONNAIT UN COUP, SOIT AU LAPIN, SOIT A L'UN DES MURS. ON DISTINGUE BIEN SON BRAS GAUCHE.
JOKER-GARDIEN (d'un ton qui se veut désinvolte mais on sent qu'il veut rendre à César ce qui lui appartient : c'est le Joker Directeur du Cirque qui a enfreint les règles, pas lui) : C'est plutôt à l'autre Joker que tu devrais t'adresser ...
GROS PLAN SUR LE VISAGE DU JOKER-GARDIEN, QUI NE VEUT PAS AVOIR L'AIR DE METTRE EN GARDE LE LAPIN BLANC MAIS LE FAIT TOUT DE MÊME.
JOKER-GARDIEN (ton toujours désinvolte et bourru) : Pff ... Si tu recommences, tu ne t'en tireras pas avec un simple avertissement ! (Il voit le Lapin Blanc, toujours assis sur les dalles, avec Alice inconsciente, mais qui a l'air de réfléchir profondément - Subitement méfiant ou inquiet - ou les deux) : Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?
PLAN HORIZONTAL SUR LES DEUX PERSONNAGES. LE JOKER-GARDIEN EST A GAUCHE ET A RANGE SON ARME. LE LAPIN BLANC S'EST RELEVE, PORTANT ALICE. IL A LE VISAGE A DEMI TOURNE VERS LE LECTEUR.
PETER (d'un ton dubitatif et comme s'il s'étonnait lui-même) : Rien ... J'étais juste en train d'imaginer ce qu'Alice répondrait à ma place ...
JOKER-GARDIEN (encore plus bourru et peut-être horrifié parce que, justement, bien qu'il affirme le contraire avec une rapidité suspecte, la chose l'intéresse un peu trop) : Je n'ai aucune envie de le savoir !
PETER (continuant, comme si l'avis du Joker-Gardien ne comptait pas) : "Finalement ...
PLAN RAPPROCHE SUR SON PROFIL GAUCHE. IL SOURIT, AVEC UN MELANGE D'AMUSEMENT ET DE MALICE.
PETER (achevant sa phrase car, en raison de ses dons de télépathe, il sait bien dans quel état elle va mettre son adversaire) : ... tu es plutôt quelqu'un de bien !"
RETOUR SUR UN JOKER-GARDIEN PRIS DE COURT ET QUI DONNERAIT BEAUCOUP POUR NE PAS AVOIR ENTENDU.
JOKER-GARDIEN (quasiment épouvanté) : Hein ?!
GROS PLAN SUR LES SOULIERS DU LAPIN BLANC. CELUI-CI SE MET EN MARCHE.
PETER (hors cadre et mettant les choses au point mais la malice est toujours là) : Ne te méprends pas ... Je n'ai pas envie d'outrepasser mon rôle, c'est tout ! Elle dit souvent ce genre de choses, sans se poser de questions.
PLAN ELARGI SUR LES DEUX PERSONNAGES. LE LAPIN BLANC, PORTANT ALICE, EST DERRIERE UN JOKER-GARDIEN PLUS RAIDE QUE LA JUSTICE ET QUI AIMERAIT BIEN RESTER SEUL POUR REFLECHIR EN PAIX.
PETER (comme pour lui rappeler une vérité qu'il ne peut nier - rappel qui, après tout, pourrait peut-être servir un jour) : Dans le fond, c'est la seule qui ne nous rejette pas !
PLAN RAPPROCHE SUR LE VISAGE SOURIANT DU LAPIN BLANC. ON PASSE AU JOKER GARDIEN, CADRE AUX EPAULES ET QUI REFLECHIT - MÊME SI LA CHOSE L'ENNUIE.
PETER (logique ... et un tantinet machiavélique) : Alors ... Pourquoi vous ne la laissez pas tranquille ?
PLAN SUR LE LAPIN BLANC QUI, ALICE DANS LES BRAS, S'APPRÊTE A SORTIR. IL EST CADRE A LA TAILLE ET L'ON VOIT UN PEU SON PROFIL GAUCHE.
PETER (amusé - résigné ? - déterminé) : De toute façon, quoi que vous fassiez, je la protègerai !
PLAN ELOIGNE OU ON LE VOIT SORTIR MAJESTUEUSEMENT DE LA PRISON.
PETER (un peu dédaigneux et tout à fait catégorique) : S'il le faut, je mettrai fin à la Saison d'Avril !
RETOUR SUR LE JOKER-GARDIEN, SIDERE PAR UNE TELLE HERESIE.
PETER (hors cadre et avec une politesse ironique) : Sur ce ...
JOKER-GARDIEN (cadré au-dessous de la taille, d'un ton plus curieux qu'inquiet - En plus, il veut avoir le dernier mot) : Ah oui ? Et comment ? ... [...]
[...] ... PLAN HORIZONTAL SUR LES CELLULES VIDES, LEURS GRILLES ET UN OURS EN PELUCHE ADOSSE AUX PILIERS.
JOKER-GARDIEN (hors-cadre et irrité) : Te marre pas comme ça, tu me donnes la chair de poule !
JOKER (hors-cadre et conciliant) : Désolé... Je me remémorais juste quelque chose ...
JOKER-GARDIEN (ton rogue - Il est clair qu'il en veut à son partennaire) : C'est le genre de remarque que ferait un pervers !
PLAN SUR JOKER, LES BRAS CROISES DANS LE DOS ET CONTEMPLANT LA CELLULE, POUR NOUS (ET POUR LUI) ENTIEREMENT VIDE, OU ALICE VOIT SA SOEUR. ASSIS SUR LE SOL, SEMBLANT REFLECHIR, LE JOKER-GARDIEN.
JOKER (ton intrigué) : Alice a affirmé qu'elle voyait sa sœur ...
JOKER-GARDIEN (grognon et tout-à-fait comme s'il ignorait la chose) : Ah bon ?
PLAN RAPPROCHE SUR LE VISAGE DU JOKER-GARDIEN, VRAIMENT SONGEUR, DEUX DOIGTS PLIES CONTRE SA BOUCHE.
JOKER (qui cogite intensément et se heurte à un problème) : Oui, elle voudrait la sortir d'ici !
JOKER-GARDIEN (sarcastique - mais son sarcasme vise son collègue et non les intentions d'Alice) : Comme c'est amusant ...
PLAN RAPPROCHE SUR LE JOKER QUI TOURNE SON VISAGE VERS SON COMPAGNON CAR IL A SENTI QUE QUELQUE CHOSE N'ALLAIT PAS.
JOKER (presque sévère, en tout cas sérieux) : Ne tente rien de stupide, compris ?
PLAN OU L'ON VOIT LE JOKER-GARDIEN, TOUJOURS ASSIS, RELEVER VERS SON COMPAGNON, QUI RICANE PLUS POUR SE DONNER UNE CONTENANCE QUE PAR CONVICTION REELLE POUR UNE FOIS, UN VISAGE HOSTILE.
JOKER-GARDIEN (comme s'il cherchait la bagarre) : C'est quoi, cette tête ?
ENCART OU LE DIRECTEUR DU CIRQUE BAISSE LA TÊTE, L'AIR GRAVE, PREOCCUPE ET COMME S'IL REGRETTAIT DE NE PAS SUIVRE LE JOKER-GARDIEN DANS SES SENTIMENTS POUR ALICE. PUIS L'ON PASSE A LA VISION DES DEUX HOMMES, LE JOKER-GARDIEN TOUJOURS ASSIS ALORS QUE SON COMPAGNON S'EST DEPLACE COMME POUR LUI DONNER PAR LA L'IMPRESSION QU'iL N'A PAS DU TOUT L'INTENTION D'EMPIETER SUR SON TERRITOIRE. TOUT EST CADRE DE L'INTERIEUR D'UNE CELLULE.
JOKER (constatant une évidence, non sans regrets car il a tout de même de l'amitié pour son comparse) : Le Lapin Blanc a raison ... Au fond, tu es un type bien !
JOKER-GARDIEN (les bras écartés et reconnaissant l'évidence - C'est un peu comme s'il répondait à son alter ego : "Que veux-tu ? Je suis comme ça, je n'y puis rien !") : Contrairement à toi, je ne cache pas mon jeu, c'est tout ! ... [...]
JOKER-GARDIEN (hors-cadre et irrité) : Te marre pas comme ça, tu me donnes la chair de poule !
JOKER (hors-cadre et conciliant) : Désolé... Je me remémorais juste quelque chose ...
JOKER-GARDIEN (ton rogue - Il est clair qu'il en veut à son partennaire) : C'est le genre de remarque que ferait un pervers !
PLAN SUR JOKER, LES BRAS CROISES DANS LE DOS ET CONTEMPLANT LA CELLULE, POUR NOUS (ET POUR LUI) ENTIEREMENT VIDE, OU ALICE VOIT SA SOEUR. ASSIS SUR LE SOL, SEMBLANT REFLECHIR, LE JOKER-GARDIEN.
JOKER (ton intrigué) : Alice a affirmé qu'elle voyait sa sœur ...
JOKER-GARDIEN (grognon et tout-à-fait comme s'il ignorait la chose) : Ah bon ?
PLAN RAPPROCHE SUR LE VISAGE DU JOKER-GARDIEN, VRAIMENT SONGEUR, DEUX DOIGTS PLIES CONTRE SA BOUCHE.
JOKER (qui cogite intensément et se heurte à un problème) : Oui, elle voudrait la sortir d'ici !
JOKER-GARDIEN (sarcastique - mais son sarcasme vise son collègue et non les intentions d'Alice) : Comme c'est amusant ...
PLAN RAPPROCHE SUR LE JOKER QUI TOURNE SON VISAGE VERS SON COMPAGNON CAR IL A SENTI QUE QUELQUE CHOSE N'ALLAIT PAS.
JOKER (presque sévère, en tout cas sérieux) : Ne tente rien de stupide, compris ?
PLAN OU L'ON VOIT LE JOKER-GARDIEN, TOUJOURS ASSIS, RELEVER VERS SON COMPAGNON, QUI RICANE PLUS POUR SE DONNER UNE CONTENANCE QUE PAR CONVICTION REELLE POUR UNE FOIS, UN VISAGE HOSTILE.
JOKER-GARDIEN (comme s'il cherchait la bagarre) : C'est quoi, cette tête ?
ENCART OU LE DIRECTEUR DU CIRQUE BAISSE LA TÊTE, L'AIR GRAVE, PREOCCUPE ET COMME S'IL REGRETTAIT DE NE PAS SUIVRE LE JOKER-GARDIEN DANS SES SENTIMENTS POUR ALICE. PUIS L'ON PASSE A LA VISION DES DEUX HOMMES, LE JOKER-GARDIEN TOUJOURS ASSIS ALORS QUE SON COMPAGNON S'EST DEPLACE COMME POUR LUI DONNER PAR LA L'IMPRESSION QU'iL N'A PAS DU TOUT L'INTENTION D'EMPIETER SUR SON TERRITOIRE. TOUT EST CADRE DE L'INTERIEUR D'UNE CELLULE.
JOKER (constatant une évidence, non sans regrets car il a tout de même de l'amitié pour son comparse) : Le Lapin Blanc a raison ... Au fond, tu es un type bien !
JOKER-GARDIEN (les bras écartés et reconnaissant l'évidence - C'est un peu comme s'il répondait à son alter ego : "Que veux-tu ? Je suis comme ça, je n'y puis rien !") : Contrairement à toi, je ne cache pas mon jeu, c'est tout ! ... [...]
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