La disparition d'Alphonse est racontée par plusieurs voix, sa famille, ses amis, des adultes, la police… Ces voix se complètent et parfois se contredisent. Elles se confrontent à un mystère, l'ami imaginaire du garçon, Pierre-Paul-René. Il représente tout ce qui échappe aux autres dans la personnalité d'Alphonse. le garçon y a projette ses peurs et ses envies. Par ricochet,
Wajdi Mouawad expose les espoirs et les peurs de l'entourage d'Alphonse. Au coeur de cette pièce, il y a le mystère d'un être, d'un enfant qui grandit, un enfant qui alterne entre le rêve et la réalité. Alphonse, le premier, brouille les pistes. Il est une énigme pour les autres et pour lui-même. L'auteur compose une prise de conscience globale sur la non connaissance. Les proches du garçon ne le connaissent pas entièrement et le ton direct de chacun renforce ce constat. Les personnages parlent les uns après les autres, certains revenant plusieurs fois. On sent le
temps traverser cette pièce et donner cette impression que le garçon grandit seul. L'innocence de l'enfance le quitte pour mieux accueillir les doutes et les espoirs de l'adolescence. Cet équilibre émotionnel se construit par les allers-retours entre les
rêves et la réalité. Derrière cette confrontation, on peut y voir la rencontre entre la tendresse et la violence, la subtile nuance entre vérité et réalité. A quels sens devons-nous nous fier pour connaître un être ? Ce que l'on entend ? Ce que l'on voit ? Ou laisser faire notre sensibilité ? L'écriture lyrique et généreuse de
Wajdi Mouawad créé tout un mouvement sensible et lance une ronde hypnotique autour de ce jeune garçon, Alphonse.
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