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EAN : 9781090175229
Serge Safran éditeur (04/09/2014)
3.55/5   20 notes
Résumé :
Aÿmati, jeune femme de trente mille ans, vit sur le continent européen. Mära, elle, va naître en Amérique du Nord. Elles sont les dernières représentantes de leur espèce, néandertalienne pour l’une, sapiens pour l’autre. Aucun lien entre elles, à l’exception d’une statuette en ivoire, mais Aÿmati va transmettre à Mära une part de sa compréhension du monde, pour l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure, près d’un fleuve.
De nos jours, Gabrielle, archéologue f... >Voir plus
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Aÿmati, Gabrielle, Mära. Passé, présent, futur. Trois femmes, trois époques, trois destins, qui ont pour trait commun de raconter pour chacune la fin d'une époque, d'une vie même, et de la transmission qu'il peut tout de même y avoir de l'une à l'autre.

Aÿmati a ainsi vécu il y a 30 000 ans. Dernière représentante de sa tribu néandertalienne, elle entreprend le dernier voyage, celui d'une migration vers l'ailleurs, un passage vers l'au-delà.

Gabrielle, est une anthropologue française des années 2000, qui a voué sa vie à la recherche scientifique de l'homme de Néandertal. Elle veut en effet absolument prouver que celui-ci connaissait un développement culturel (perception de l'art, de la parure, et de rites funéraires), et est à l'aube d'une découverte qui bouleversera sa vie.

Mära, enfin, vit en 2056. Cachée dans une ancienne base scientifique, elle est la dernière représentante des Sapiens, après qu'un mystérieux appel à l'extermination ait tué tous les représentants de son espèce, après s'être attaqué dans un premier temps aux singes dont Mära s'occupait.

Béatrice Castaner nous invite ici à un voyage particulier – dans tous les sens du terme ! – vers la fin des hommes. Aÿmati en représente le début, Mära la fin, Gabrielle est une espèce de passeuse entre les deux, grâce à un objet qui fonctionnera en fil rouge dans le roman, chargé d'une symbolique certaine puisqu'il est chargé d'immuabilité. Peu importe ce qui arrivera aux vivants, il sera toujours là. Il fait aussi ressortir que la fin d'Aÿmara est le début d'un progrès humain, tandis que Mära est la fin de celui-ci, et on ne peut que s'en réjouir en lisant dans quelles conditions, et à la suite de quoi, Mära « survit ».

« Aÿmati » se présente sous une forme classique, puisqu'il est divisé en trois périodes qui mettent en avant une héroïne. Pourtant, il s'agit vraiment d'un ouvrage très curieux, très particulier : sa langue est très poétique, et varie en fonction de chaque personnage, il faut à chaque fois s'y habituer. Plus conceptuel pour Aÿmati, il est actuel pour Gabrielle et plus haché pour Mära, sous le choc de ce qui lui arrive. D'ailleurs, cette dernière partie sera assez confuse et floue, je ne suis pas sûre d'avoir compris son intrigue, mais au final ça importe peu.

Il s'agit donc d'un beau roman, original et d'une langue superbe. Pourtant, je ressors un peu perplexe de ma lecture : je ne me suis attachée à aucun des personnages, j'ai largement décroché pendant la troisième partie, et d'ailleurs je ne crois pas que ce roman ait cherché à me séduire. La seule impression qu'il me reste est qu'il « est », comme un vestige archéologique chargé d'histoire peut être (il était là avant moi, il sera là après ; voyez-vous ce que je veux dire ?). Je ne saurais donc dire si j'ai aimé ce roman, mais je salue son poids et son originalité, qui le font se démarquer de tout ce que j'ai pu lire jusque là.

Je remercie les éditions Serge Safran et Babelio pour cette masse critique fiction de janvier 2024 pour ce voyage à travers les âges.
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masse critique.

Trois femmes. Trois époques. Leurs liens : une petite statuette et l'art. C'est l'histoire d'Aÿmati, dernière néandertalienne, et son apprentissage de la peinture et et de la sculpture, et de Mära, dernière des homo sapiens, en 2056. Entre elles, Gabrielle, archéologue de notre époque qui découvre une statuette et des restes d'ossements. le récit pose la question de la transmission des savoir par l'art à travers les âges de l'humanité. Que reflète-t-il sur nos us et coutumes, sur notre façon de voir les choses, notre rapport à la nature? Que transmet-on à travers lui aux générations futures? Que reflétera-t-il de notre mode de vie et de nos sociétés?

Une couverture simple où seule est représenté le lien entre ces trois femmes. Une écriture particulière, poétique et imagée, chaque époque ayant ses expressions, sa façon de parler. Une histoire à plusieurs voix, l'histoire oscillant entre récit et journal selon les personnages mis en avant, la seconde époque faisant écho à la première sur son développement.
L'auteure nous amène à réfléchir sur notre place dans l'humanité et de des traces que nous laisserons derrière nous.

Un petit livre à découvrir et à lire, pour le plaisir des mots, des images, de l'art.
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J'ai beaucoup aimé le style souvent poétique et la liberté d'écriture de Béatrice Castaner, s'affranchissant par moment de la syntaxe, de la grammaire, de la ponctuation, toujours par recherche de l'expression juste et de l'émotion vraie pour retranscrire autant le vécu d'une Néandertalienne d'il y a 30000 ans que d'archéologues des années 2010 que d'une jeune Sapiens qui vit l'anéantissement progressif et inéluctable de l'environnement et de son espèce dans les années 2030-2040.

J'ai bien apprécié chaque partie du roman : les (derniers) moments de vie d'Aÿmati et de son clan dans des réminiscences de la jeune femme ; le chantier de fouilles archéologiques mettant à jour des vestiges néandertaliens exceptionnels ; le monde en déperdition total s'acharnant encore et toujours plus sur les vestiges de la nature, rapporté plus ou moins en creux par une équipe de primatologues résistant autant que possible encore et toujours à l'envahisseur.

Ce qui m'a posé problème, c'est le lien et les entrelacements entre ces trois parties. Je les ai trouvés globalement pas assez approfondis (le lien entre les deux femmes à 30000 ans d'écart, le secret des archéologues). Je pense que l'objectif était la subtilité par l'allusion et l'implicite mais, pour ma part, ça m'a donné un goût de pas fini.

J'ai cependant hâte de lire La femme-Maÿtio qui donne vie à une précieuse membre du clan d'Aÿmati, d'autant qu'il est très bien noté sur Babelio, même si son nombre de lecteurs est restreint.
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J'ai reçu ce livre a l'occasion de Masse Critique.
Il s'agit d'un roman, d'une analyse poétique de la place de l'être humain sur terre.
Il y a deux parties, une dans le passé et une dans le futur. Ces deux parties sont liées entre elle par un journal, un récit du présent. Ces deux parties se font écho. Ces deux parties parlent de deux femmes, les dernières représentantes de leur espèce. Ces deux femmes semblent vivre sur le même schéma de vie. Ces deux femmes semblent liés a un destin commun.

J'ai été au premier abord un peu dérouté par l'écriture, une écriture différente, qui ne respecte pas les conventions de la langue française, qui les bousculent. J'ai du reprendre la lecture de quelques phrases au début et finalement je me suis habitué cette écriture particulière et tout cela a pris sens. J'ai lu ce livre en très peu de temps. J'ai été happé par le destin de ces trois femmes, par notre destin, par la poésie et les images qu'elle évoque.

Un livre que je relirais peu être pour, peut être, y voir quelque chose d'autre, de différent. Un livre qui peux apprendre des choses et ouvrir les yeux. Un livre différent qui mérite d'être lu, ne serait-ce que pour le style.
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Étrange petit roman écrit par une archéologue qui s'interroge sur notre place et notre rôle de « passeurs » dans la chaîne de l'espèce humaine.
Récit sur trois strates, comme un chantier de fouilles, « Aÿmati » donne successivement la parole à trois femmes : l'ultime néandertalienne Aÿmati, qui vivait il y a 30000 ans, Mära, l'ultime sapiens née en 2026 et qui assistera, impuissante, à l'extinction du genre humain.
Entre elles, via les écrits retrouvés par Mära, il y a Gabrielle, archéologue, qui travaille aux côtés du primatologue Myn en Amérique.

Le lien entre ces trois femmes sera une statuette d'ivoire, sculptée finement à l'époque néandertalienne, comme une réplique de la « dame de Brassempouy » trouvée dans les Landes, petite tête gracieuse finement coiffée d'une « capuche » de cheveux tressés serrés, un front et un nez joliment dessinés, tirés de la masse d'ivoire il y a des milliers d'années.

Si l'histoire est par moments difficile à suivre, ondulant entre des personnages d'époques différentes, hommes préhistoriques, chercheurs du XXième siècle en primatologie et paléontologie, le message de Béatrice Castaner est clair : nous ne sommes que des passeurs d'histoire et de techniques, responsables devant les hommes d'autrefois mais plus encore devant nos descendants, responsables de ce que nous faisons des vestiges et connaissances transmises des ancêtres, responsables du monde que nous laisserons à nos enfants et de la qualité de vie que nous pourrons faire perdurer ou pas. La place de l'art dans tout cela est essentielle, avec sa richesse en termes de valeurs, d'humanisme, d'émotion.

Un livre un peu déroutant tant par sa construction que par son écriture poétique et originale. A découvrir.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Humains, pour survivre nous devions éliminer le passé. Eliminer le Passé. Et tuer tout ce qui pouvait nous ramener vers des origines, extérieures à nous. Puisque nous étions les seuls créateurs de ce monde, et les seuls fous.
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Puisque les ovules des femmes restaient vides, puisque les spermatozoïdes des hommes demeuraient secs puisque de moins en moins d'enfants parvenaient à naître puisque le sang quittait nos corps humains par flots jaunâtres puisqu'il ne devait survivre aucun ersatz de nous puisque toute possibilité d'évolution devait disparaître il fallait tuer découper hacher brûler enfouir tous ces reflets tout ce qui pourrait advenir d'une autre humanité nous étions croyions-nous la seule intelligence supérieure celle qui s'était mise debout celle qui avait libéré les mains celle qui avait inventé les sciences qui avait fait émerger de l'obscurité des cavernes philosophiques qui défiait l'éternité par les arts celle qui mettait en ordre l'univers entier nous étions la seule intelligence supérieure possible et nous nous trompions nous étions la seule aveugle la seule intelligence sourde la seule intelligence qui s'appropriait ce qui était à portée de son langage à portée de ses mains supérieure d'une supériorité à anéantir tous les autres néants d'une supériorité à inventer l'autre non-être supérieur d'une supériorité qui avait fait de nous sapiens l'espèce à la durée d'existence la plus courte du genre Humain d'une supériorité qui avait inventé la haine
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Une femme apparaît dans mes rêves.
Une femme néandertalienne. Je la reconnais comme telle avec son front fuyant, son bourrelet sus-orbitaire et un prognathisme prononcé. Je la devine extrêmement maigre sous ses assemblages de peau animale.il neige et elle avance vers moi. Je détaille ses bras, ses pieds et ses mains enveloppés… dans des fourreaux de cuir. Je me dis que cela est impossible.
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Retrouver l'âge d'or de nos origines, lorsque l'être humain naissait, vivait, mourrait par la seule grâce de la nature, et qu'il était impensable qu'en tant qu' "animal humain" nous torturions volontairement l'un de nos congénères, juste pour jouir de sa souffrance et de sa mort.
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Présent et passé mêlés, emmêlés ; un big bang à l'envers ; le temps se contracte en un écheveau de doutes si dense qu'il va nous falloir des années pour nous détacher de nous-mêmes aujourd'hui. Avec, comme fil d'Ariane, cette seule statuette en ivoire portée par une femme néandertalienne il y a 30 000 ans environ.
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Video de Béatrice Castaner (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Béatrice Castaner
Béatrice Castaner - Aÿmati Béatrice Castaner vous présente son ouvrage "Aÿmati" aux éditions Serge Safran. Rentrée Littéraire 2014.
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