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Amorostasia tome 1 sur 3
EAN : 9782754808880
128 pages
Futuropolis (02/08/2013)
3.85/5   135 notes
Résumé :
Tomber amoureux nuit gravement à la santé ! Comme si les relations amoureuses n’étaient pas assez compliquées, une nouvelle épidémie est apparue : l’Amorostasie. Vieux couples comme jeunes tourtereaux, si vous êtes amoureux vous êtes immédiatement plongés dans un état catatonique…

À Paris, de nos jours. La première victime a été retrouvée figée devant sa fenêtre, une demande de mariage à la main. Puis, ce fût un jeune couple, s’embrassant dans la rue,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
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Une femme de ménage découvre sa patronne figée, une lettre à la main. Une vieille dame, dans la rue, surprend deux amants, immobiles sous la pluie battante. Il n'en faut pas plus pour intriguer Olga, journaliste aux «Murmures de Paris» et son collègue photographe, Lambert, pour s'intéresser à cette affaire qui fait la une des journaux. S'agit-il d'une nouvelle épidémie? Très vite, d'autres cas sont découverts: des couples statufiés lors d'un baiser ou d'un débat amoureux. C'est ainsi que le célèbre docteur Korda, épidémiologiste, est appelé puisque le phénomène prend de l'ampleur dans l'incompréhension et la panique générales. Lors d'une conférence, il explique ainsi les symptômes inhérents à ce phénomène, à savoir rigidité cadavérique, inertie musculaire et mutisme. Les personnes touchées sont dans un état cataleptique ou catatonique mais elles respirent normalement et n'ont pas besoin d'être nourries. Cette épidémie, nommée Amorostasie, touche seulement les personnes amoureuses et semble échapper à toute logique médicale. A la fin de la conférence, Olga rentre chez elle abasourdie. Comme d'habitude, elle entend les concierges se chamailler et rencontre Mr Rozier, son voisin de palier. Une fois la porte fermée, elle repart voir son petit ami. Ils décident alors d'éviter de se rencontrer. Mais, l'épidémie s'intensifie et se propage au delà de Paris...

L'amour peut-il devenir une maladie? Quelle est l'origine du sentiment amoureux? Est-ce que tout est question de chimie? Peut-on contrôler ce sentiment? Existe-t-il plusieurs sortes d'amour? Tels sont les problèmes soulevés dans cet album de Cyril Bonin. L'idée de départ est intéressante et originale et l'auteur l'exploite habilement. L'on découvre les effets de l'amour sur chacun et l'on s'amusera de voir comment la société a mis en place des mesures pour éviter la contagion. La fin n'en est alors que plus surprenante. Ce récit, particulièrement touchant et efficace, est d'une grande finesse.
Le dessin en noir et blanc, rehaussé de gris, empli de sensibilité et de réalisme, colle parfaitement à cette ambiance. le cadrage est dynamique et le trait particulièrement élégant.

Amorostasia... je veux bien être contaminée...
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La maladie d'amour : "elle foudroie dans la rue cet inconnu qui passe".
Dans ce Paris de nos jours...d'un futur proche (?), cette maladie que les scientifiques nommeront rapidement "amorostasia", statufie instantanément ceux et celles que l'amour envahit. Maladie non-bactérienne, ni virale, mais virulente dans sa propagation...

Vous vous imaginez que cela laisse supposer ? Interdisez-vous le coup-de-foudre et les papillons dans le ventre. Ne regardez plus les gens dans les yeux : il ou elle pourrait vous taper dans l'oeil ! Faites "chambre à part" si vous êtes en couple parce que même après de nombreuses années de vie commune, vous n'êtes pas à l'abri d'une brusque bouffée d'amour. Rangez ou brûlez les photos de vos amants et maîtresses...
Natalité et économie en baisse, le gouvernement sera obligé de prendre des mesures qui vont vous cantonnez entre quatre murs. Les femmes seront stigmatisées parce que trop séductrices...(ah, ça m'a agacé, ça...comme si les hommes...)
Olga, jeune et jolie journaliste qui, au départ, est appelée à "couvrir" le phénomène pour son journal va en faire les frais...

Et malgré ce scénario plutôt sombre, porté par les dessins soignés en noir et blanc, cette bande dessinée aux touches fantastiques (ou anticipatives ?)...chante l'amour ! La finale est certes prévisible mais n'enlève rien à l'émotion qu'on ressent alors...
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Ah ces scénaristes de BD !!!! Quelle imagination. On se demande bien où ils vont chercher leurs idées. Pensez donc, ne faut-il pas avoir un problème qui relève de la psychiatrie, genre paranoïa chronique, pour imaginer une société vivant dans la peur de l'autre, dans la peur d'une maladie nouvelle qui se répand à travers le monde à la vitesse de la lumière ?
Une maladie d'amour. Non non, je vous vois venir avec vos esprits tordus, une maladie non virale (pas question ici de sida ou de son nouveau... variant).
Les sujets à risque sont innombrables, tout le monde en fait, à partir du moment où vous êtes susceptible d'être victime d'un coup de foudre ou si vous n'êtes pas à l'abri d'être troublé par une femme ou un homme.
Un regard complice, un sourire charmeur et vlan, celui ou celle qui succombe se retrouve statufié, pétrifié, figé. C'est portes ouvertes au musée Grévin. La culture à portée de tous.
Le remède ? Un vaccin ? Non, arrêtez avec vos sous entendus, pas de ça ici. Les vaccins de notre ministre de la culture actuelle (enfin je ne sais pas si c'est toujours elle vu qu'en tant que sous citoyen je n'ai plus accès à la culture), les piqûres à Roselyne (H1N1) ou à manu n'auraient aucune utilité puisque le mal est hormonal.
Bon déjà là, on voit bien que l'auteur n'a pas toutes ses facultés mais le pire est à venir.
Imaginez une société, où chacun est un danger potentiel pour l'autre, une société où tout contact est proscrit sous peine d'être malade, une société où la délation deviendrait un acte citoyen, où un masque serait un moyen de protéger l'autre de son charme naturel (what else?), un monde dicté par des médecins, un monde où les femmes ayant, volontairement ou non, séduit un homme porteraient un brassard pour que chacun sache et se méfie d'elle (bizarement les hommes séducteurs ne sont pas concernés…), un monde où celui qui ne prend pas le médicament miracle perd ses droits et est traqué, un monde où… stop.
Pas crédible une seconde son histoire à deux balles à Cyril Bonin.
Enfin, j'avoue quand même que depuis deux ans, il y a un paquet de monde qui oeuvre pour la crédibilisation de l'auteur. Une crédibilisation « en marche » ou plutôt en rampant (mais ce n'est qu'un avis personnel hein).

Je ne vous dirai pas comment tout cela va se terminer même si les histoires d'amour finissent mal en général et vous conseille néanmoins les trois tomes de cette BD, quel que soit votre sentiment quant à la période anxiogène que les braves gens veulent faire vivre à tout le monde.
Ne vous inquiétez pas, tout ceci n'est que fiction même si souvent à travers les ages elle a été dépassée par la réalité...
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« L'amour n'est pas une maladie et pourtant il nous rend malade. Quelles sont les causes et comment éviter cette « Amorostasie » qui nous fige, nous rend accro à l'autre ? La rencontre si électrique du coup de foudre est-elle vraiment contagieuse ? Qu'est ce qui nous attire chez l'autre ? La beauté, le regard, les mots, pourquoi devient-on figé ? Une question de chimie ou une question de mystère ? »

Première vue sur les toits de la capitale, Mademoiselle Eiffel et au loin je devine « le Sacré Coeur » notre monument préféré. J'adore la blancheur de la pierre qui s'élève dans les cieux... Ces marches qu'il faut monter, grimper, suer et quelques concerts de jazz juste à coté au milieu des pierres.

Cette première scène donne le ton de ce roman graphique, Paris, capitale du romantisme et de l'Amour.

Un phénomène mystérieux se propage dans tout Paris, Amorostasie, ou plus communément appelé, la maladie d'amour. Dès que cette affection vous frappe, elle vous fige et vous pétrifie sur place. Ce trouble ne touche que Paname mais peu à peu l'épidémie s'étend sur la France et inquiète le monde entier. Aucune pitié ! Un regard troublant, un coup de foudre, une lettre d'amour, un baiser à l'arrière d'une dauphine, des sentiments avoués, rien ne lui échappe. Les amants sont ni plus ni moins statufiés, comme enveloppés par cet amour que plus rien ne peux détruire ou atteindre, « leur métabolisme est comme au ralenti, dans un état de stase et leur épiderme forme une carapace qui les protège du monde extérieur. »

La capitale est en ébullition et a peur. Les regards s'évitent, les couples font chambre à part. Les films, les romans d'amour et la mixité sont interdits dans certains lieux publics mais malgré toutes ces précautions, les amoureux se figent les uns après les autres sans aucune forme de procès. Olga, jeune journaliste, envoyée spéciale pour cette affaire, doit rédiger un article mais cette belle brune fascinante, envoûtante et ensorcelante statufient les hommes à son passage. Pourquoi ne se fige-t-elle pas quand elle regarde son compagnon ? Va-t-on lui laisser le dossier Amorostasie ? Y a-t-il un remède à ce sentiment à la fois passionnel et dévastateur ?

« Il faudra quand même qu'on m'explique pourquoi ce sont toujours les femmes qui sont pointées du doigt et doivent vivre cachées pour éviter aux hommes de succomber à leurs faiblesses. »

On se trompe rarement quand dans nos mains arrive un roman graphique des Editions Futuropolis. Cyril Bonin illustre magnifiquement les émotions et les sentiments qui se dégagent à travers ses illustrations. Son crayonné noir sur blanc est délicat et très touchant. Une histoire sur un thème indémodable, l'amour, la confusion des sentiments, la raison, la passion et cette flamme qui rend si vivant quand deux êtres que tout oppose se regardent, se figent et que « plus rien ne s'oppose à la nuit ».

Tomber amoureux nuit gravement à la santé mais quand est-il pour ceux qui ne le sont pas ?

Amorostasia … Je veux bien être pétrifiée à l'arrière d'une berline …

Lien : http://marque-pages-buvard-p..
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Ce tome comprend un chapitre complet, le premier d'une trilogie. Il est initialement paru en 2013, écrit et dessiné par Cyril Bonin. Il s'agit d'une bande dessinée en noir & blanc, avec des nuances de gris. L'ouvrage commence avec une introduction d'une page rédigée par Bernard Sablonnière, médecin biologiste et professeur de biochimie moléculaire à la faculté de médecine de Lille, auteur de la chimie des sentiments (2015).

À Paris dans un quartier proche de la Tour Eiffel, dans un immeuble haussmannien, une femme de ménage monte les escaliers et sonne à la porte de sa patronne. Cette dernière ne répond pas. La femme ouvre la porte avec son trousseau de clefs, pose son manteau, enfile sa blouse, et commence à passer l'aspirateur tout en pensant à sa différence de revenue d'avec celui de la patronne. Elle finit par la trouver dans le salon, une lettre à la main. La patronne est comme statufiée. Dehors dans la rue, alors que la pluie commence à tomber, une dame âgée voit un jeune couple immobile sur le trottoir. Elle s'approche d'eux pour leur conseiller de se mettre à l'abri, mais ils ne répondent pas, comme s'ils étaient statufiés. En attendant leur tour pour une interview, Olga Politof et Julien Lambert, 2 collègues journalistes au quotidien Murmures de Paris, prennent un café. L'heure étant venu, ils marchent jusqu'à l'adresse de leur rendez-vous et observent un automobiliste énervé que la voiture devant n'avance pas. À l'intérieur : un couple est en train de s'embrasser, statufié.

Peu de temps après les journaux font leurs gros titres sur des cas similaires. Olga Politof et Julien Lambert vont couvrir la conférence de presse donnée par le docteur Korda, épidémiologiste à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Il évoque une épidémie, et décrit l'état des malades : figés comme en stase. le coeur bat, le sang circule, le cerveau reste en activité mais avec une extrême lenteur. Ils n'ont pas besoin d'être nourris. Leur métabolisme est comme ralenti et leur épiderme forme une carapace qui les protège du monde extérieur. Il a donné un nom à cette maladie : l'amorostasie. Olga Politof rentre chez elle. En passant elle entend les concierges se disputer comme à leur habitude. Elle croise son voisin de palier monsieur Rozier, veuf, qui évoque une pratique de scène de ménage dans certaines tribus primitives. Elle rentre dans son appartement et se sert un verre de vin. Quelques temps après, elle sort pour aller passer la soirée avec Thomas, son petit ami.

Quand il publie cet album, Cyril Bonin est déjà un dessinateur de BD confirmé, en particulier avec la série Fog (1999-2007) écrite par Roger Seiter, et il a entamé une carrière d'auteur complet, qu'il poursuivra avec The time before (2016). le succès de ce premier tome d'Amorostasia a donné lieu à 2 suites formant ainsi une trilogie : Amorostasia 2 - Pour toujours… (2015) et Amorostasia 3 - … à jamais (2017). Effectivement ce premier tome propose un principe intriguant : l'expression de maladie d'amour prise au premier degré. le lecteur fait la connaissance d'Olga Politof dont il apprend qu'elle est journaliste, qu'elle dégage un certain charme, l'un de ses porches succombant à la maladie par amour platonique, qu'elle rend visite à ses parents en Gironde et qu'elle est parfois un peu froide dans ses relations interpersonnelles. Il n'en apprend pas beaucoup plus et ce n'est pas tout à fait suffisant pour qu'elle s'incarne au point que le lecteur éprouve une réelle empathie pour elle. Peut-être est-ce mieux ainsi car il aurait alors risqué de succomber à l'amorostasie à son tour.

Le portrait des autres personnages principaux n'est pas plus consistant, que ce soit Thomas (dont on n'apprend pas grand-chose) ou Kiran, un beau brun ténébreux se livrant à de activités illicites. du fait du thème du récit, Bonin est amené à évoquer plusieurs relations amoureuses : celle bruyante des concierges antagonistes, celle de monsieur Rozier, et bien sûr celle d'Olga & Thomas, ou encore de ses parents. Il en montre la diversité et les spécificités, sans qu'elles ne viennent en dire beaucoup sur les personnages en eux-mêmes. Les dessins apportent plus d'informations sur eux. Olga Politof est une jeune femme pas encore trentenaire, fine et élancée, portant aussi bien la jupe que le pantalon. Elle porte ses cheveux courts, et est capable de regards aussi bien chaleureux que très froids. À quelques reprises, le lecteur peut déceler une forme de tristesse dans son regard. En fonction de ses goûts, il peut éprouver quelques difficultés à croire qu'elle produise un tel effet sur certains hommes. Thomas est un joli blond assez fade, ce qui correspond à son comportement dans le récit. le docteur Korda possède une stature impressionnante, en accord avec son importante compétence professionnelle. Monsieur Rozier est assez frêle et très distingué, un voisin charmant et un retraité digne et conscient de son âge. Les dessins apportent donc beaucoup d'informations complémentaires sur les personnages, même s'ils restent encore un peu lointains.

Dès la première page, le lecteur peut apprécier le trait léger de l'artiste, ainsi que son utilisation des nuances de gris. Ces dernières habillent les dessins, en faisant ressorti les formes les unes par rapport aux autres, en indiquant les ombres portées, et apportant un peu de relief lorsque qu'une zone détourée comportée 2 nuances de gris différentes. Dès la première page, le lecteur apprécie également l'attention portée aux décors, à commencer par ce plan sur les toits de Paris. Par la suite il peut admirer les façades des immeubles haussmanniens quand Olga Politof marche dans la rue, le lecteur éprouve la sensation de pouvoir lui aussi progresser sur les trottoirs de la capitale. Les cages d'escalier sont tout aussi authentiques, ainsi que les espaces des appartements, des pièces spacieuses de la rombière de la séquence d'ouverture, à l'appartement sous les combles de d'Olga. Lorsqu'Olga sort de la capitale pour se rendre chez ses parents, le lecteur peut admirer l'architecture de leur pavillon, la vue sur l'océan, le confort des fauteuils en osier sur la terrasse. Il est également possible de reconnaître la forme des galeries lorsqu'Olga se trouve au Louvre. Sous des dehors un peu esquissés, avec des traits de contours délicats et des petits traits secs dans les formes, Cyril Bonin fait preuve de solides compétences de chef décorateur.

La narration visuelle ne fait pas dans l'épate ou le sensationnalisme. Il y a certes une course-poursuite et une explosion, mais la majeure partie du récit repose sur la banalité du quotidien. Dès la séquence d'ouverture, le lecteur peut apprécier la capacité de l'auteur à raconter son histoire avant tout avec les images plus qu'avec les mots. Il voit les gestes familiers de la femme ménage, reproduisant le rituel habituel de démarrage de ses tâches chez son employeur. le lecteur retrouve des gestes familiers quand Olga rentre chez elle, suspend son manteau, se sert son verre de vin dans une page muette. En page 58, le lecteur a un nouvel aperçu de la sensibilité visuelle de l'artiste. Olga Politof s'est vue attribuer un brassard indiquant qu'elle a provoqué une amorostasie chez une autre personne. Elle subit le regard méfiant ou réprobateur des autres usagers de la voie publique notant son brassard. de même quand Olga revient à son appartement qui a été ravagé pour un incendie, le lecteur la suit pendant 2 pages muettes, constatant avec elle les dégâts

L'intrigue se déroule ainsi portée par des dessins faciles à lire avec une narration visuelle qui l'emporte de temps à autre sur les dialogues. le lecteur découvre la progression de l'épidémie, et l'évolution de la situation d'Olga Politof. du fait de l'empathie limitée générée par le personnage, le lecteur la suit gentiment, mais sans vraiment réussir à s'investir dans ses coups durs. Il se retrouve confronté au fait que ni elle, ni Thomas ne soient victimes de l'amorostasie, ce qui indique clairement ce qu'il en est de leur relation. Son appartement est dévasté par un incendie mais elle surmonte cette épreuve assez rapidement en termes de pages. Elle doit porter un brassard la désignant comme dangereuse, mais finalement elle sait composer avec le regard des autres. Elle développe une relation sentimentale avec une autre personne, mais là encore le déclic amoureux se manifeste soudainement, sans profondeur émotionnelle.

Cyril Bonin se montre beaucoup plus adroit avec la maladie. Il arrive à faire avaler la pilule de l'état des malades, sans trop insister dessus, demandant finalement un niveau de suspension consentie d'incrédulité assez faible. La maladie devient un révélateur négatif de l'absence d'amour, mais aussi de sa présence. Cela donne lieu à des révélations sur les sentiments d'individus qui ne laissent rien paraître de leurs émotions, sur l'interprétation que peut faire un observateur des signes extérieurs d'une relation. le dispositif se montre beaucoup plus cruel quand il révèle l'absence d'amour alors que les conjoints n'en n'avaient pas conscience. L'auteur introduit également des nuances, quand un personnage indique que le sentiment amoureux et comme une vague et qu'on ne peut pas être en permanence au sommet. La cruauté de ce dispositif ressort également quand les personnes séduisantes doivent porter un brassard, stigmatisant ainsi les individus capables de provoquer un sentiment amoureux. D'état recherché, ce sentiment devient synonyme de sentence de mort, et est réprouvé par la majorité, dans une inversion d'état des plus subversives.

Les dessins de ce premier tome consacré à la maladie d'amour emmènent le lecteur dans un monde léger et agréable, précis sans être surchargé, des rues de Paris à l'intérieur de quelques appartements, avec une escapade au bord de l'océan. L'intrigue met en scène des personnages un peu distants, pas assez étoffés pour exister complètement, confrontés à une maladie honteuse provoquée par le sentiment amoureux. Si le lecteur peut parfois regretter de ne pas se sentir plus proche des personnages, il apprécie la cruauté de la situation engendrée par cette maladie amoureuse.
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critiques presse (8)
BDGest
02 février 2018
Suite et fin d’Amorostasia dont l’évanescence du trait ne peut faire oublier un final qui marque le pas sur le crescendo initié par les deux albums précédents.
Lire la critique sur le site : BDGest
BDGest
13 mars 2015
Cyril Bonin évite d’en faire trop et montre une foi inébranlable dans la capacité des individus à s’opposer à la dictature de la peur de l’inconnu !
Lire la critique sur le site : BDGest
ActuaBD
20 septembre 2013
Grâce à un personnage secondaire, en marge et plutôt opportuniste, le récit va crescendo vers un final d’un immense élan romantique. Suffisamment réussi pour balayer les rares longueurs et scènes redondantes de cette belle déclaration dessinée.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Auracan
06 septembre 2013
Le scénariste et dessinateur Cyril Bonin nous emmène, avec talent, dans une histoire paranormale, pour nous faire réfléchir sur l'état amoureux.
Lire la critique sur le site : Auracan
Bedeo
29 août 2013
Un récit qui au final tente d’explorer l’amour en empruntant la piste de la maladie. Et si finalement l’amour n’était pas la seule maladie au monde bienfaisante ? Cette œuvre a le mérite de nous mettre dans l’introspective sur ce thème là !
Lire la critique sur le site : Bedeo
BoDoi
23 août 2013
Amorostasia est au final un livre hors du temps, qui pose un questionnement universel sur la nature de l’homme et son avenir sur cette planète, à travers un prisme original et ambitieux, l’amour.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
20 août 2013
Sur un sujet aussi universel qu’intemporel, Amorostasia analyse joliment le camaïeu des sentiments amoureux et, finalement, renonce à l’expliquer, préférant y succomber.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
10 juillet 2013
Une bien belle histoire de sentiments aux ambiances fantastiques bien pesées, à porter à l'actif d'un artiste talentueux.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
L'amour n'est pas une maladie et pourtant il nous rend malade.
[…]
Freud l'avait deviné, il existe «une potion d'amour», c'est la dopamine, la clé cérébrale du désir et de l'envie. Pourtant dans l'état amoureux, les régions du cerveau qui s'activent sont différentes de celles activées lors des rapports sexuels. Au fur et à mesure, l'amour-passion progresse et peut devenir amour-compassion. Alors on a la maladie et on n'est plus malade ? Oui, c'est ça. Le circuit du désir s'émousse et c'est le cerveau des émotions qui prend le relai.

(Dans «Préface» par Bernard Sablonniere, médecin biologiste et professeur de biochimie […] l'auteur de «La Chimie des sentiments»)
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L'amour humain, sentiment vieux comme l'humanité, peut être passionnel, filial ou altruiste. L'amour, la rencontre, l'attachement résultent de comportements très élaborés construits par ce cerveau si magique, propre à l'homme: le cerveau des émotions. L'histoire de cette bande dessinée nous montre qu'il existe des hauts et des bas dans le désir. On se rencontre, on s'aime, on se quitte et parfois on se retrouve, on reste attaché pour vivre cet amour. 

Préface de Bernard Sablionnière, médecin biologiste et professeur de biochimie et de biologie moléculaire.
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- Mais vous, vous n’avez pas peur de vous figer à votre tour ?
- Vous me prenez pour une midinette ? Je ne suis pas du genre à succomber à une jolie frimousse. Et puis, avec ou sans amorostasie, l’amour est bel et bien une maladie. Une maladie qui rend dépendant et malheureux. Alors non merci, très peu pour moi !
- Encore de la philosophie de comptoir... Vous devez avoir drôlement besoin de vous rassurer pour avoir autant de théories sur la vie...
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- Vous avez remarqué ?... On ne les entend presque plus...
- C’est vrai... On dirait que nous sommes seuls à présent... Je me sens léger, j’ai l’impression de flotter... Que le temps s’est arrêté.
- Oui, moi aussi...
- C’est donc ça, l’amorostasie ?... Ça n’est pas si mal...
- Qu’allons-nous faire à présent ?...
- Je crois qu’il n’y a rien à faire... et je dois vous avouer... que je ne le regrette pas... car je crois...
...que je pourrais rester éternellement comme ça...
... avec vous...
... pour toujours.
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Il faudra quand même qu'on m'explique un jour pourquoi ce sont toujours les femmes qui sont pointées du doigt et qui doivent vivre cachées pour éviter aux hommes de succomber à leurs faiblesses.
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