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EAN : 9782367950020
155 pages
Chèvre-feuille étoilée (07/03/2014)
4.5/5   10 notes
Résumé :
Anaïs Nin est célèbre pour sa sexualité débridée, pour son œuvre novatrice, reconnue tardivement, et surtout pour ses journaux témoins de l’époque du Paris d’avant guerre puis du New York des années 50. Si son enfance et sa jeunesse nous offrent des pistes intéressantes pour déchiffrer le mystère de cette artiste à l’aura sulfureuse, sa vie adulte n’en offre pas moins. De nombreuses personnalités du monde de l’art et de la littérature traversent ce destin exceptionn... >Voir plus
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Cela faisait longtemps déjà que je voulais découvrir Anaïs Nin, que je ne connaissais qu'en tant que symbole de femme libre et décomplexée, et évidemment pour sa sulfureuse aventure (tant physique qu'intellectuelle) avec l'écrivain Henry Miller. C'est donc sans hésitation et avec une grande envie de rassasier ma curiosité que j'ai jeté mon dévolu sur cet ouvrage lors d'une opération masse critique ! Merci à Babelio et aux éditions chèvre-feuille étoilée pour m'avoir offert cette belle opportunité !

En refermant la dernière page de ce livre, un constat s'impose immédiatement à moi : Anaïs Nin est bien une artiste hors du commun !

Ce qui me frappe le plus dans cette biographie, c'est de voir à quel point tout son être est multiple : à la fois par ses origines, mais aussi par les différentes langues qu'elle maîtrise, les personnalités qui la composent – et notamment ce combat permanent entre la Femme et l'Artiste en elle –, mais aussi ses talents. En effet, les domaines dans lesquels elle s'essaie sont nombreux : écriture, peinture, danse, créations de mode, arts décoratifs, psychanalyse ; et il n'est donc pas exagéré de dire qu'elle est une artiste touche-à-tout. Sophie Taam met pertinemment en lumière la multiplicité de l'esprit d'Anaïs : d'un côté, la soif de connaissance et de savoir, avec une volonté d'enrichissement intellectuel permanent et un besoin insatiable d'échanger avec autrui sur ses découvertes culturelles ; de l'autre, son monde onirique, imaginaire dont elle se nourrit à longueur de journée, ainsi que sa quête continue d'un éveil de tous les sens. Une dualité omniprésente donc, entre ses deux mondes, celui de la connaissance universelle de l'être et de toutes choses, opposé à celui des sens, de la subjectivité et de l'introspection.
On comprend donc qu'une telle artiste ne peut avoir qu'une seule vie : il y a la vie mondaine, celle qu'elle mène aux yeux de tous donc, mais il y a aussi celle qu'elle se construit petit à petit avec sa gloire à venir, celle qu'elle veut oublier – un passé malheureux, la laideur et la pauvreté de son enfance – et enfin la vie qu'elle imagine et invente dans ses longs moments de rêverie.

Que j'admire sa soif d'autonomie ! En effet, elle n'hésite pas à travailler et surtout à créer pour subvenir à ses besoins, même si cela est bien souvent vain : elle ne sera d'ailleurs indépendante financièrement qu'à la fin de sa vie. Elle est également un véritable symbole de la femme émancipée : elle conduit, elle fume, mais surtout elle réfléchit, écrit et pense tout haut, bref, elle bouscule clairement tous les carcans de la condition féminine de l'époque, qui n'avaient pour but que de fabriquer de bonnes mères et de bonnes épouses ; elle, n'hésite pas un seul instant à donner la priorité à sa vie de création, sa vie d'artiste, ce qui en fait aujourd'hui une figure de proue du féminisme.

Anaïs Nin représente également un être en perpétuelle évolution, elle se métamorphose sans cesse – tel un fruit qui nécessite temps et engrais (dans son cas, tout ce qui touche à la culture) pour s'épanouir, mûrir et devenir tout à fait prête pour s'adonner enfin à la Création – remettant en question ses goûts et ses certitudes : elle qui abhorre à ses débuts Proust et Freud, elle en fait par la suite ses deux auteurs de prédilection qu'elle vénère autant qu'elle chérit.

L'auteure a parfaitement su retranscrire les pensées et les sentiments d'Anaïs Nin tout au long de cette biographie, ce qui nous permet au mieux de cerner la personnalité complexe et ô combien à part de cette dernière; mon attention a notamment été retenue par l'incroyable capacité de déguisement et de dissimulation d'Anaïs, un concept créé dans son enfance porte d'ailleurs le nom de « Mensonge-Nin » (comme si les deux étaient intrinsèquement liés et indissociables), et repose ainsi sur le fait que le mensonge est ici perçu comme vital : la vérité universellement recherchée perd alors son caractère sacré, elle n'est plus absolue ni même nécessaire. Une idée qui brille par son originalité et que je rencontre pour la première fois !

Bref, j'ai beaucoup apprécié cette lecture d'« Anaïs Nin, Genèse et Jeunesse » qui me donne envie d'aller encore plus loin, et c'est un grand plaisir pour moi d'avoir pu comprendre un peu mieux le phénomène Nin.
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« Je vis doublement. J'écris doublement. »
Cette déclaration d'Anaïs Nin résume bien sa vie. D'origine cubaine, elle est née en France en 1903 et meurt à Los Angeles en 1977. Sa vie est partagée entre ces deux pays, la France et les Etats-Unis et deux langues le français et l'anglais. Partagée entre sa mère et son père. Entre l'image qu'elle donne d'elle-même et celle qu'elle ressent être. Entre deux maris. Entre la sécurité de la vie de couple et une liberté sexuelle sans entraves.
Son oeuvre principale est son journal intime qu'elle tiendra de l'âge de 11 ans jusqu'à sa mort, suite au départ de son père qui a abandonné sa famille. Elle a également écrit une étude sur DH Lawrence et des écrits érotiques qui connaitront un certain succès. Elle donne l'image d'une femme libre, ayant bravé beaucoup de tabous : elle a eu de nombreux amants et amantes – dont certains célèbres comme Henry Miller -, s'est faite avorter – elle voulait consacrer sa vie à la création littéraire -, a eu une relation amoureuse incestueuse avec son père – avec lequel les rapports ont été ambigus dès l'enfance -, a été mariée avec deux hommes en même temps – son premier mari Hugh Guiler épousé en 1923 à La Havane et Rupert Pole en 1955 en Arizona. Elle vivra également pendant une dizaine d'années (de 1932 à 1942) une grande passion amoureuse et intellectuelle avec Henry Miller. Elle s'est beaucoup intéressée à la psychanalyse (elle fréquente Otto Rank entre autres), en a suivi une et l'a pratiquée elle-même.
La biographie de Sophie Taam se lit comme un roman et met en lumière le caractère narcissique et immature de la personnalité d'Anaïs, peut-être lié au traumatisme qu'elle a subit dans son enfance, mais qui a certainement été un frein à sa vocation littéraire, trop centrée sur elle-même. Elle reste une figure féminine, et d'une certaine manière féministe importante, bien qu'elle n'ait jamais pu se défaire vraiment de son personnage de femme-enfant, dépendante financièrement et affectivement des hommes. Ce n'est qu'à l'âge de 63 ans (en 1966) qu'elle connaîtra vraiment le succès et pourra vivre de son oeuvre. Mais en 1969 elle est atteinte d'un cancer de l'utérus qui l'emportera quelques années plus tard.
« On écrit pour sentir la vie deux fois : sur le moment et de manière rétrospective. » le but est atteint. Une vie hors du commun, une biographie passionnante, une oeuvre à redécouvrir.
Merci aux éditions « Chèvre-Feuille Etoilée » et à Masse-critique de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage.
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Lettre à Sophie Taam sur son livre autour d' Anaïs Nin

Moi qui n'étais pas fan d'Anaïs Nin avec une lointaine lecture de journal, je me mets à lire chaque fois que je vais à la campagne, son histoire à elle, retranscrite dans ses journaux. Elle, Anaïs, si vivante, si vive, si sensible, si intelligente aussi. Cette finesse, cette fibre féminine qui se bat, se révolte et conserve toute sa saveur de fragilité et de force unique, est suggéré justement et si différemment par l'auteur de cette biographie entraînante. Je me suis laissée prendre et happé par le conte de cette vie si intéressante, si touchante, si innovante, d'une femme qui écrit, qui sent et vit tout à la fois.

L'écriture de Sophie Taam est claire, synthétique, limpide, juste, à propos. Des perspectives nouvelles y voient le jour. C'est vivant. On est intrigué, saisi par cette femme fragile et forte qui en un perpétuel aller retour de l'écrit à la femme, se révèle sous l'oeil aiguisé de l'auteur. Ensuite le désir de lire Anaïs Nin, de la retrouver et de suivre son journal, pas à pas, au fil du temps, va naître et se chevaucher avec l'approche biographique. Une biographie déjà si réussie qu'elle donne l'envie d'en connaître plus sur l'auteur en question. Mais elle ne s'arrête pas là.

Cette analyse apporte des angles de vue inédits, des positions contemporaines, je dirais des postures où l'auteure, Sophie Taam questionne ses propres engagements d'aujourd'hui, ses doutes aussi, sur la création, la vie, l'écriture et le "port" d'un genre en société.

Une lecture double donc d'une écrivaine qui sait écrire, formuler, clarifier, dégager une autobiographie inédite, et celle d'une écrivaine qui s'interroge elle aussi, dans son voyage de vie et de création.

Deux petits bémols en pure subjectivité cependant, je regrette l'approche qui simplifie l'appartenance à un genre comme de soi en « femme » et qui égraine parcimonieusement certes, des références à une histoire, à un combat, à une émancipation générale des femmes avec ses propres repères. Mais la tentation du cliché féministe sera miraculeusement évincée, avec une subtile délicatesse. Situation périlleuse que d'appartenir à un « ensemble », à un groupe pour l'être solitaire qui se cherche et qui crée. Ainsi la « femme artiste » ou la « femme écrivain » qui tente de se différencier, de s'extraire du flou de l'être vivant pour échapper au "monde des hommes" n'est-elle pas dans une autre prison, qui va peu avec l'ouverture d'esprit, l'aventure, l'échange permanent qui enrichissent l'expérience d'Anaïs qui se place semble-t-il toujours du côté de l'être humain, vivante tout court?

Un deuxième bémol concernera la notion de création, d'invention liée à celle de thérapie, comme si l'art ne devait être que le résultat d'un manque, d'un problème, d'un mal de vivre ou la retranscription incontournable d'un mal initial. Celui d'un traumatisme qu'il faudrait panser, repenser, embaumer, ouvrir ad vitae aeternam, montrer et cacher sans cesse. Que l'art ait cette fonction de thérapie. Cette perspective semble être une des grilles réductrices que les analyses jettent souvent sur toute création. Laissant les artistes, écrivains, à la lisière, entre folie et raison, à la limite, au ban. Jouant un rôle attendu, entrant dans la case qui convient. N'est-ce pas une manière d'affaiblir une oeuvre que de l'éclairer sous ce jour uniquement ?
Il semble qu'Anaïs, elle, ait plongé dans le monde des autres passionnément, frénétiquement, active en ses mondes. Corps et âme. Et ce, en dépit des genres. Non recluse mais follement embarquée avec l'autre !
Ce qui ressort de ce point de vue est la question cruciale de la psychanalyse et de la psychothérapie qui agite sans cesse les approches sur le besoin d'écrire, de laisser une trace, d'oeuvrer, de créer quand d'autres se contentent d'exister seulement !

Un autre point apparaît au cours de cette lecture, celui d'un miroir supposé entre ces deux auteurs femmes, l'une devenant le modèle possible de l'autre. Comme deux amies qui désiraient se ressembler plutôt que se différencier, fusionner même. Ne jamais s'opposer. Trouver avant tout ce qui rassemble, ensemble, de l'une à l'autre. Cliché ? Clivage ? Difficile de prendre la parole en tant que femme pour énoncer quoi que ce soit. Aujourd'hui pire qu'hier peut-être. Je me brule à mes propres mots et réflexions. Etre femme quelle histoire! Sophie Taam, a su éviter tous mes écueils.

J'ai adoré ce livre. Je l'ai dévoré en 3 soirs. Je remercie cette nouvelle auteure pour son engagement, sa force, sa lucidité et ses positons. Elle sait écrire clairement ce qu'elle pense et ressent.

Et maintenant laissons-la parler! Alors vite! Lisez!

Elisabeth Morcellet
Une lectrice, artiste et écrivain.
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Anais Nin femme aux mille visages aux talents multiples se révèle dans le livre de Sophie Taam telle une artiste absolue dont la quête ne finit jamais, comment écrire comment survivre et peut-être comment vivre tout simplement s'il est possible de vivre sans mourir chaque fois une fois ? Sophie Taam brosse un portrait saisissant de la femme artiste qu'est Anais Nin, elle nous emmène dans les méandres de son âme et nous comprenons que art et vie vont de pair pour Anaïs Nin, rien ne sépare la femme de l'artiste.
Le livre est bien écrit facile à lire pour comprendre la genèse de l'écriture et du personnage Anaïs Nin, sa quête permanente de l'écriture vérité où se couple sans cesse le mensonge vital pour pouvoir affronter la réalité. Ecrire une biographie est aussi écrire sur soi-même, dans ce livre on peut ressentir toute la sensibilité retenue de Sophie Taam, afin de faire revivre Anais Nin au plus près d'elle-même. Lire ce livre fut bouleversant les vingts premières pages mais une fois passés les passages de l'enfance traumatiques, l'âme d' Anaïs Nin se déploie peu à peu, on comprend mieux sa quête son rapport aux hommes et à l'écriture. Anaïs Nin se révèle une femme généreuse une femme forte une femme libre dont la différence est la marque dès son enfance, malgré cette différence Anaïs Nin surgit du fond des mots que Sophie Taam réveille afin de rendre un bel hommage à la femme qu'elle fut.
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Trois biographies d'Anaïs Nin ont été publiées en France. Récemment, une nouvelle est sortie, celle de Sophie Taam, Anaïs Nin – genèse et jeunesse (Editions Chèvrefeuille Etoilée), qui se concentre sur les périodes les plus intéressantes de la vie de Nin : son enfance, sa jeunesse et sa vie à Paris de 1924 à 1939. Un don précieux pour ceux qui ont aimé lire les fameux journaux d'Anaïs Nin et veulent en savoir plus sur les circonstances qui l'ont faite émerger comme une auteure contemporaine des plus novatrices.
D'abord, Taam nous ramène vers les milieux très différents des parents d'Anaïs Nin – Joaquin Nin, le père espagnol perfide, et Rosa Culmell Nin, la mère cubo-danoise, qui dut surmonter bien des épreuves. Mais, parmi les cinq membres de cette famille, la plus affectée fut Anaïs, dont l'expérience traumatique avec son père incestueux et cruel a fait de sa vie un combat incessant pour désamorcer des accès de dépression grave et trouver une identité morcelée par d'innombrables déménagements et changements de langues, de l'espagnol au français, du français à l'anglais. Cependant, une chose était certaine : depuis très jeune, elle fut douée pour l'écriture, quelle que soit la langue qu'elle dut adopter.
Une nouvelle lumière est également projetée sur les parents de Hugh Guiler, l'homme qu'elle a finalement épousé en dépit de la volonté de sa mère et des parents Guiler : sa mère voulait absolument un bon parti avec un riche Cubain et les parents écossais de Guiler ont rompu avec leur fils quand il se maria avec une catholique. Mais tout ceci est secondaire au regard de ce qui attendait le couple fraîchement marié : à cause de sa libido précocement endommagée, Anaïs avait développé une aversion austère pour le sexe et le fait que tous deux soient vierges ne facilita pas les choses. de nouveaux problèmes attendaient Anaïs quand ils déménagèrent à Paris en fin 1924, Hugh ayant été transféré à la filiale française de la New York National City Bank : elle trouvait la capitale française sale et bruyante, détestait son atmosphère érotique et n'était pas le moins du monde attirée par sa culture florissante d'après-guerre.
Tout bascula quand Anaïs rencontra Henry Miller en 1931. Quelques mois plus tôt, elle avait confié à son journal qu'elle se sentait morte, qu'elle ne supportait plus la vie. Mais son désespoir céda la place à une soif de vie intense quand Miller fit son apparition. Dans le vagabond sans le sou qu'était Miller à cette époque, elle reconnut un homme « ivre de vie… comme moi. » Miller chasse son puritanisme d'alors, l'encourage dans ses efforts littéraires, ouvre les portes de la liberté. Les années jusqu'en 1939 fourmillent d'expériences excitantes, de rencontres intéressantes, de nouveaux amants – une fois que sa vie s'est libérée, il n'y a plus de limite à son audace.
La vie d'Anaïs Nin retracée par Taam jusqu'à la deuxième guerre mondiale, quand Anaïs dut fuir la France et retourner aux US (avec Hugh, Henry et un bon nombre de ses amis) est suivie par un compte rendu succinct de la vie d'Anaïs aux US, où elle fit sa percée littéraire au milieu des années 60 et jouit pendant une décennie de son nouveau statut d'artiste reconnue et de porte-parole de l'émancipation des femmes, avant, hélas, de mourir du cancer en 1977 – une bigame, puisque qu'elle ne divorça jamais de Hugh Guiler, qui resta à New York, et épousa clandestinement un homme plus jeune, Rupert Pole, résidant en Californie. Aucun des deux maris n'avait connaissance de l'autre.
Grâce à l'empathie de Taam combinée à sa précision infaillible, cette biographie est un vrai bonheur à lire.

Britt Arenander
Membre de l'Union des Ecrivains Suédois depuis 1969

Britt Arenander est une écrivain suédoise et traductrice littéraire, elle a traduit entre autres le Journal d'Anaïs Nin (6 volumes) en suédois et écrit un livre sur sa période à Paris : Anaïs Nin's Lost World: Paris in Words and Pictures 1924-1939

Lien : http://www.artcotedazur.fr/a..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Pour la première fois depuis l’âge de onze ans, Anaïs se fuit et désire rester
à la surface des choses pour ne plus contempler sa souffrance. Elle veut
oublier. La situation, en effet, lui semble désespérée : elle aime Hugo mais a promis la loyauté à sa mère. Elle est torturée par ses exaltations sensuelles et s’exhorte à la vertu. Sa vie se déroule dans différentes strates simultanées : sa vie intérieure, qu’elle tente d’étouffer, sa vie extérieure
– ses débuts mondains, son expérience dans un nouveau foyer –,
et sa vie d’artiste, reléguée pour l’instant aux oubliettes.
Il lui faudrait,pour juguler cet éclatement de personnalité,quatre ou cinq journaux différents. Cette multiplicité la poursuivra toute sa vie, elle prendra plus tard la forme particulièrement exténuante du dangereux « trapèze », un va-et-vient incessant entre les deux hommes de sa vie, l’un sur la Côte Ouest, Rupert Pole, et l’autre sur la Côte Est, Hugo Guiler.
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Or, la femme artiste doit se créer ses propres cadres et images symboliques. C'est certainement la recherche fondamentale du "Journal" d'Anaïs Nin, l'expression d'une vision purement féminine et qui sera saluée dans les années soixante et 70 comme tel.
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La femme artiste doit parvenir à combiner création et vie à sa manière - ou dans son propre ventre si vous préférez. Elle doit créer quelque chose de différent de ce que crée l'homme - non pas quelque chose de monstrueux, au sens ou l'entend l'homme, ni un Chirico, ni un paradis de l'art. (...) L'art de la la femme doit être un art né de la chair de sa matrice et non des cellules du cerveau.
(extrait d'anaïs)
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la femme artiste évolue dans un monde masculin dont l'homme a conçu les images, les concepts, les références et les structures artistiques. Or, la femme artiste doit se créer ses propres cadres et images symboliques.
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