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Norm Breyfogle (Illustrateur)
EAN : 9781401275341
200 pages
DC Comics (30/01/2018)
4/5   1 notes
Résumé :
What motivates Anarky, one of the most lethal and distrubing villains in the DCU? He wants to tear down the very fabric of civilization, so that he can start everything over under his own mad philosophical ideas.

After first appearing in DETECTIVE COMICS, Anarky became a cult favorite villain of the 1990s and was featured in two of his own series. He also made multiple appearances in other DC Comics series. While trying to spread his anti-establishme... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
D'une certaine manière, ce tome fait suite à Batman: Anarky qui contient les épisodes 608 & 609 de "Detective comics" (parus en 1989), le numéro 1 de Batman Chronicles (paru en 1995), les épisodes 40 et 41 de "Shadow of the Bat" (parus en 1995) et les 4 épisodes de la minisérie "Anarky" (parue en 1997), soit les premières apparitions du personnage créé par Alan Grant & Norm Breyfogle. le présent tome contient les 8 épisodes de la série mensuelle qui a suivi, initialement publiés en 1999, écrits par Alan Grant, dessinés par Norm Breyfogle, encrés par Josef Rubinstein et mis en couleurs par Noelle Giddings et Felix Serrano.

Au pied de l'obélisque du Wahsington Monument, Anarky (Lonnie Machin) voit descendre vers lui Superman (Clark Kent), Wonder Woman (Diana), Steel (John Henry Irons), Martian Manhunter (J'onn J'onzz), Flash (Wally West), soit la Justice League presqu'au complet. C'est lui qui les a convoqués en piratant leur système de communication. Il les avertit de la survenance d'une aberration (brouillant les lois de la physique), prévisible par la mise en oeuvre de la théorie des supercordes. Il accepte de se soumettre au lasso de vérité de Wonder Woman, mais les superhéros refusent de croire un criminel notoire. Il s'échappe grâce à son Boom Tube, un système de téléportation en provenance d'Apokolyps. Il se souvient comment 6 mois plutôt, il avait été contraint de quitter Gotham qui se remettait tout juste d'un énorme tremblement de terre, Batman lui ayant interdit d'y rester. Alors que l'Aberration commence à se manifester en neutralisant les lois de la physique dans son proche voisinage, Anarky réussit à mettre par hasard la main sur un anneau de Green Lantern. Il n'a pas à attendre longtemps avant que Green Lantern (Kyle Rayner) n'intervienne à son tour.

Une fois cette menace de l'Aberration neutralisée et après avoir perdu l'anneau, Lonnie Machin apprend de son intelligence artificielle que ses parents ne sont pas ses vrais parents, qu'il a été adopté. Max (l'I.A.) a même réussi à retrouver l'identité de son vrai père ce qui plonge Lonnie dans un profond désespoir. Par la suite, Anarky s'attaque à un sénateur véreux (Foster Layne). Il doit empêcher que des codes localisant des armes bactériologiques ne tombent entre les mains de Ra's al Ghul, éviter qu'une mallette piégée (et récupérée par une adolescente vivant dans la rue) n'explose, se battre contre 2 supercriminels de seconde zone, Dolmen et Buzzword. Pendant Day of Judgment, il se retrouve face à des présidents des États-Unis revenus à la vie sous forme de zombies. Enfin dans le dernier épisode, il décide d'aller confronter son père pour savoir s'il est bien son géniteur.

Lorsqu'Anarky apparaît pour la première fois dans la série Detective Comics, Alan Grant & Norm Breyfogle forment un duo de créateurs bien rôdé, imaginant des personnages loufoques tous les 2 épisodes avec une constance étonnante. Au départ, Anarky apparaît comme un cas : un anti-héros qui s'en prend au malfrat au nom des principes de l'anarchie. La volonté d'Anarky : que le peuple reprenne sa destinée en main et cesse de faire aveuglément confiance aux politiques et aux meneurs de tous acabits, citant aussi bien Bakounine que Platon et Aristote. Alan Grant bravait un des tabous des comics : parler de politique de manière adulte, vraisemblablement en y mettant une partie de ses convictions. Lonnie Machin apparaissait comme un adolescent plein de fougue et de ressource, convaincu des principes de l'anarchie d'une manière absolue propre à cet âge.

Avec les 3 premiers épisodes, le lecteur constate que Lonnie Machin a élu résidence à Washington, ce qui le place au milieu des politiques du gouvernement, mais la première histoire le place face à une entité destructrice de type science en folie, à faire équipe avec Green Lantern. Ses aventures se déroulent bien dans la capitale des États-Unis, mais elles ne présentent pas de dimension politique. le lecteur comprend bien qu'il s'agit pour le scénariste d'installer le personnage au milieu de la communauté de superhéros, et de montrer qu'il peut leur tenir tête. Mais finalement Anarky se retrouve à se battre contre un supercriminel, comme tous les autres superhéros. Norm Breyfogle s'est impliqué dans ces pages, donnant l'impression d'y avoir passé plus de temps que sur certains épisodes de Detective Comics où il donnait parfois l'impression d'être pressé. Il dessine conformément aux conventions en vigueur dans les comics de superhéros mensuels : disparition régulière de tout arrière-plan pendant plusieurs cases, voire pages, en particulier lors des séquences de combat, mise en avant des actions et des hauts faits physiques (acrobaties, affrontements) avec des angles de prise de vue de biais et une insistance sur les mouvements, décharges d'énergie crépitante et superpouvoirs pyrotechniques. Il bénéficie de l'encrage précis et méticuleux de Josef Rubinstein (un vétéran des comics) qui donne un fini poli aux contours et aux formes. Cette première partie relève donc de l'aventure de superhéros classique, avec un rythme soutenu et ce qu'il faut de spectaculaire, en particulier les effets spéciaux à l'infographie quand Aanrky se retrouve à l'intérieur de l'Aberration.

Toutefois au début du deuxième épisode, le lecteur remarque que l'Aberration transforme le slogan d'un panneau publicitaire (Démocratie, le mode américain) en un slogan subversif (Démocratie, la tyrannie de la minorité). C'est furtif, mais ça permet au lecteur de se dire que tout n'est pas perdu, tout n'est pas sacrifié au récit traditionnel de superhéros. Effectivement dès l'épisode 4, Anarky s'en prend à un politicien ripoux, avec la ferme intention d'assainir le marais. Il est ensuite question des livres subversifs écrits par Lonnie Machin, sur comment battre le système. Puis il se retrouve directement face à Ra's al Ghul, à se confronter à ses pratiques d'écoterroriste, à les juge à l'aune de ses propres convictions politiques, des choix de son mode d'action. En particulier il revient sur les théories de Thomas Malthus sur le risque de famine lié à l'augmentation de la population. Dans l'épisode 7, à l'occasion du retour à la vie (sous forme de zombies) de plusieurs présidents (Benjamin Franklin, Thomas Jefferson, Abraham Lincoln, George Washington), il est question des idéaux de la patrie, ainsi que de la manière de les servir, et de la corruption à Washington dans la classe politique. Il est visible qu'Alan Grant a à coeur de raconter d'abord une histoire de (anti)superhéros, avec utilisation de superpouvoirs, et rencontres avec des personnages de l'univers partagé DC, plus particulièrement ceux affiliés aux séries Batman. Mais il est aussi visible qu'il n'a pas abandonné ce qui fait la spécificité d'Anarky, c'est-à-dire des convictions politiques tranchées, comme son nom l'indique.

Les scénarios d'Alan Grant font donc la part belle aux affrontements et aux superpouvoirs, mais aussi au développement du personnage principal. Il a donc décidé de revoir son histoire personnelle, en révélant qu'il est le fils d'un ennemi de Batman de premier plan. La série s'étant arrêtée prématurément faute de ventes suffisante, cet aspect des choses ne fut jamais remis en question, mais jamais repris non plus par la suite. Dans des interviews ultérieures, le scénariste a indiqué qu'il avait été autorisé à faire cette révélation par son responsable éditoriale sous réserve de la démentir dans des épisodes suivants s'ils avaient vu le jour.

Norm Breyfogle maîtrise bien les conventions graphiques des comics de superhéros. Sa narration est fluide, bien rythmée, que ce soit pour les scènes d'action ou pour les scènes en civil. Il s'amuse bien à faire flotter la cape d'Anarky derrière lui, ou à la draper autour de lui pour ajouter à la théâtralité du personnage. Il dessine des acrobaties fluides, évoquant parfois les mises en scène de Gene Colan. Il fait l'effort de chorégraphier un minimum les affrontements physiques, de telle sorte à ce que les attaques et les parades s'enchaînent de manière logique. Sans se montrer très précis dans les détails, il sait faire ressortir l'horreur de la violence physique ou de la torture, en particulier quand un ennemi dessine le A d'Anarchie avec une lame effilée sur le torse d'Anarky. Il s'amuse avec les zombies des présidents, à dessiner des corps rongés, plus comiques que vraiment terrifiants. Il réalise des mises en scène avec un sens de la dramatisation, appuyée, sans aller jusqu'à l'exagération systématique et mécanique. Les personnages civils ont des morphologies variées et le lecteur peut voir les différences d'âge entre eux. Ces épisodes se lisent donc facilement, avec une narration visuelle un peu simplifiée, mais inventive et très efficace.

Après le tome consacré aux premières apparitions d'Anarky, celui-ci confirme le potentiel du personnage. Pour ces épisodes, Alan Grant & Norm Breyfogle font en sorte qu'il prenne son indépendance de la tutelle de Batman, en l'éloignant de Gotham et en le plaçant au coeur de l'appareil gouvernemental à Washington. Dans un premier temps, les auteurs sacrifient à la nécessité de prouver qu'Anarky est bien un superhéros, avec une histoire dépourvue de dimension politique. Par la suite, ils peuvent revenir sur ce sujet par petites touches, sans rien sacrifier du divertissement des intrigues, mais en redonnant toute sa spécificité aux actions et aux convictions de Lonnie Machin, sans toutefois pouvoir en faire le thème principal.
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