L'Andalousie, ses Gitans, ses toreros, ses danseuses de flamenco, Carmen, les contes de l'Alhambra d'Irving, caractéristiques et clichés devenus peu à peu associés à l'Espagne toute entière.
Dans cette étude qui se lit d'une traite, l'historien
Joseph Pérez s'attaque aux « Vérités et légendes » associés au passé des trois grandes villes que sont Séville, Grenade et Cordoue.
De la Bétique à l'Andalousie, Pérez part de l'Espagne telle qu'on la perçoit au XIXè siècle pour arriver à l'Espagne médiévale et bien sûr à al-Andalus qui reste au coeur de sa démonstration, ce mythe de la "convivencia ». Al-Andalus éden perdu des trois religions et des trois cultures a ici du plomb dans l'aile et sa thèse n'est pas sans rappeler l'ouvrage de l'arabisant
Serafín Fanjul (
Al Andalus, l'invention d'un mythe)
Dans cet ouvrage assez différent donc de ce qu'on a pu lire chez l'Espagnol
Juan Vernet (
Ce que la culture doit aux Arabes d'Espagne) l'auteur montre que cette vision du passé relève du fantasme plus que de la réalité
Andalousie est un essai succinct mais fort intéressant qui offre des pistes de lecture et des points de vue divergents et montre de quelle manière s'est construit le mythe d'une province espagnole très ancrée dans l'imaginaire européen, parce qu'on a voulu en faire assez rapidement la préfiguration du multiculturalisme.