Geneviève Dieudonné is back ! Ce personnage principal d'
Anno Dracula retrouve enfin son rang de protagoniste, aux côtés de la sympathique Kate Reed. Si Charles Beauregard, au soir de sa vie, semble encore intéresser
Kim Newman, il n'en est pas de même pour Edwin Winthrop et le sergent Dravot, relégués à quelques fugaces apparitions et allusions. Quoique meilleur que le Baron rouge sang cet épilogue de la saga peine à redonner un second souffle à la série.
Il roule en Aston Martin pour le boulot en en Bentley dans la vie de tous les jours. Il est armé d'un Walther PPK (tirant des balles en argent). Il travaille pour les Services secrets britanniques. Curieusement, celui-ci semble privilégier les cocktails au whisky. Fort heureusement, il reste un grand séducteur particulièrement doué pour se mettre dans les mauvais coups. Ses ennemis sont aussi nombreux qu'habilement scénarisés : une sorte de Oddjob, un croisement entre Requin (version Richard Keil) et Gueule d'argile (pour les adeptes de la série Batman : la série animée) sans oublier un Blofeld travaillant désormais pour le SMERSH et légèrement plus félin.
Son nom ? Bond, Hamish, Bond.
Si
Kim Newman parvient à s'inspirer habilement de
Ian Fleming, nous gratifiant d'un 007-qui-n'est-pas-vraiment-007 passé aux ténèbres, cette participation inattendue semble pour le moins étrange et en décalage total avec le reste de l'intrigue. Fallait-il remplacer les références à Sherlock Holmes ? Oui, car sinon le roman aurait été un échec plutôt cuisant.
Le scénario pose franchement question. Kate, Geneviève, Charles et Bond partent aux trousses d'un curieux tueur en série, qui va amener cet improbable quatuor à enquête dans des sphères de plus en plus obscures… qui s'éloignent à une vitesse grandissante du point fort de ce roman : le (nouveau) mariage de Dracula. Ce prétexte est d'autant plus malvenu, que le Prince des ténèbres joue ici un rôle des plus curieux. Quelle blague de mauvais goût !
Malgré une bonne volonté évidente, Dracula Cha Cha Cha ne parvient pas vraiment à convaincre. S'agirait-il d'une sorte de spin off ? Ou d'un objet à lire non identifié ? Fort heureusement l'érudition de l'auteur, son talent littéraire, la qualité de la plume nous gardent en haleine. Il faudra toutefois être sacrément patient et examiner ce texte avec une certaine bienveillance pour en arriver à ce constat.
Comme précédemment, un récit supplémentaire nous attend à la fin du roman principal. L'intrigue nous envoie en 1968 pour une histoire qui est sans intérêt et empli d'incohérences. A-t-elle été composée pour les nostalgiques de la période ? Peut-être… il n'est pas certain pour qu'ils soient emballés, cela dit.
Voici une lecture à réserver à un public très averti donc… même s'il est fortement recommandé d'en rester à
Anno Dracula, sauf si vous êtes un(e) inconditionnel(le) d'un certain espion.