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EAN : 9782491366032
154 pages
Oneiroi (01/07/2020)
3.96/5   24 notes
Résumé :
Le steampunk vous invite à revisiter le passé, à renouer avec les racines de notre société. Dans cette anthologie, on vous entraîne à la suite des cortèges ouvriers, dans une ère où la machine remplace peu à peu l’humain, où chacun lutte pour trouver sa place, où la mécanique est un outil de revendication sociale. Et si les choses s’étaient passées autrement ? Pour le meilleur ou pour le pire, ou juste différemment.

Prenez place dans notre machine à r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
La machine a libéré l'homme en même temps qu'elle l'asservissait. En nous permettant de nous débarrasser de tâches répétitives et dures, elle aurait pu nous offrir une vie plus facile. Cela a été le cas pour certains qui ont profité de cette invention pour agrandir leurs bénéfices. Mais au détriment de bien d'autres, forcés de nourrir ces êtres de métal. C'est, en partie, ce thème qu'interrogent les quatre autrices de cette deuxième anthologie de nouvelles Steampunk des éditions Oneiroi, Mécanique & Lutte des classes.

Quelle joie de découvrir, dans les rayons de ma médiathèque, un petit ouvrage d'une maison d'édition que je ne connaissais pas encore. Les éditions Oneiroi, sises à Guingamp, sont nées en 2019. Zoé en parle plus longuement sur son site (https://zoeprendlaplume.fr/editions-oneiroi/), donc je n'insiste pas. Par contre, ce qui est sûr, c'est qu'au vu de l'ouvrage dont je vais vous parler, je serai dorénavant attentif à son catalogue. Et à cette série de la collection « Vapeur & Mécanique » qui compte à ce jour cinq volumes.

On peut parler de féminisme dans la description de ce recueil : quatre autrices en ont composé les textes. Et chacun de leurs récits nous offre un point de vue féminin. Parce que le personnage principal est une femme (« La Nouvelle Élite ») ou parce que des femmes sont au centre de l'intrigue (« Les Pies voleuses » et « Maudite lumière »). Dans tous les cas, on interroge sur le regard porté sur cette part immense de l'humanité reléguée à l'arrière-plan pendant des siècles et qui, depuis quelques dizaines d'années, se prend à espérer un autre traitement. Cependant, que ce soit dans le XIXe siècle réel, comme dans ces XIXe siècles fantasmés, cela n'est pas facile : les changements en cours ne se font pas sans résistance et les hommes en place pèse de tout leur poids pour que rien ne bouge. La violence est donc souvent nécessaire : attentat plus ou moins aveugles (« La Nouvelle Élite »), vols spectaculaires (« Les Pies voleuses»). Mais on sent qu'il faut que cela évolue. le surplace n'est plus possible.

Pour que cela évolue, il faut du mouvement. Dans cette anthologie, le ton qui accompagne ce mouvement est généralement sombre, voire crépusculaire. Comme dans « Bang bang » où la société créée par les femmes et hommes semble sur le point de s'effondrer au profit d'une autre dirigée par les automates. Ou dans « La Nouvelle Élite » : l'ordre établi change, s'inverse. La naissance ne fait plus tout, le mérite permet enfin d'accéder au pouvoir. Mais le changement n'est pas accepté facilement. Des résistances pointent, violentes. Ou dans « Maudite lumière » où, malgré la présence centrale de la lumière, tout le texte semble baigner dans la pénombre, l'obscurité. Et dans l'ignorance béate d'une partie de la population (les hommes) que l'autre partie (les femmes) ont droit aussi à une existence pleine et entière et pas seulement aux rogatons laissés par ces messieurs. le pire, c'est que les descriptions inventées par ces autrices paraissent ô combien réalistes. Et font partie de ces regrets formulés à longueur de pages par certains qui aimeraient revenir à un temps béni selon eux où la femme restait à sa place. Et qui osent dire qu'ils sont brimés. Bon, j'arrête. Mais tout cela pour dire qu'une des qualités de ce recueil consiste en sa dénonciation plutôt fine (on évite, dans l'ensemble, les gros sabots, même si l'inspecteur dans « Les Pies voleuses » est un gros lourdaud pas bien finaud, qui aurait intérêt à se remettre vite fait en question, même s'il est encore le moins obtus des personnages de cette nouvelle).

Découvrir et lire cette rapide anthologie a été une belle et bonne surprise de l'été. J'ai aimé me plonger dans Mécanique & Lutte des classes tant pour la qualité de sa prose et la construction de ses récits que par l'intérêt des thèmes évoqués. Une lecture qui en appellera d'autres, sans doute.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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Dans le cadre du Bingo à Vapeur dédié à la découverte de la littérature steampunk, je me suis lancée dans la lecture de ce recueil de 4 nouvelles aux styles assez variés. de jolies découvertes sur le thème de la mécanique et de la lutte des classes.

Mon avis sur le recueil

Un recueil de nouvelles totalement steampunk et totalement féminin surtout. Ici, les quatre nouvelles sont écrites uniquement par des autrices françaises, alors que le recueil précédent équilibrait les genres.

Le sujet exploité ici est la lutte des classes et la mécanique et chaque autrice a su apporter son univers autour de ce thème assez contestataire. On sent venir les grèves, la peine des travailleurs, le mépris du patronat dans un monde uchronique où les automates remplacent les humains ou les aident dans leurs tâches ingrates. le féminisme est assez présent dans trois des nouvelles, ce qui est assez appréciable.

De manière générale, le recueil est bien équilibré malgré la diversité des univers proposés. Cependant, j'ai eu une préférence pour la nouvelle Bang Bang de Johanna Marines du fait de sa construction et du sujet traité. Ce fût une bonne surprise pour moi car j'ai lu d'autres romans de cette autrice comme Cendres que j'avais peu apprécié. Dans cette nouvelle, j'ai senti une évolution du style de l'autrice très appréciable qui m'a donné envie d'aller plus loin et de lire d'autres livres de sa plume.

Mon deuxième coup de coeur est pour Maudite Lumière de Noémie Lemos dont je découvre la plume, et dont j'ai beaucoup apprécié l'univers et les questionnements induits par sa nouvelle. J'ai envie d'en apprendre davantage sur cette histoire et je serais curieuse de lire un roman sur le sujet.

Chaque nouvelle interroge le lecteur sur un monde mécanique et la manière dont le petit peuple est traité. Une autre manière d'aborder le steampunk sans pour autant s'intéresser à de grosses avancées technologiques. En ce sens, c'est une bonne porte d'entrée pour qui souhaite découvrir la littérature steampunk.

Mon avis pour chaque nouvelle

Bang bang, Johanna Marines

Résumé : Dans un monde où les automates ont pris le pouvoir après des années d'esclavage par les hommes, Andreï Estonwell, petit-fils de leur créateur originel s'est fait capturer par un groupe mécanique. Depuis sa cellule, chaque jour s'égrène d'un coup de feu tandis que les automates le torturent pour mettre la main sur leurs plans de conception. Ils souhaitent pouvoir vivre la seule chose que les humains leur ont refusé : la possibilité de rêver.

Mon avis : Une nouvelle d'une construction magistrale rythmée par des scènes du présent et du passé d'Andreï, et les coups de feu tandis que les jours passent. le récit est narré à la première personne, ce qui accentue l'immersion du lecteur dans ce kidnapping, aux côtés de la victime. J'ai particulièrement apprécié le sujet de fond sur lequel repose cette histoire : dans un monde où les robots remplaceraient les humains sur des tâches fatigantes, leur ôter l'espoir est-il une bonne chose ? Les robots peuvent-ils et doivent-ils rêver ? Qu'est-ce qui définit l'humanité ? Est-ce la capacité à se projeter dans un futur ou la volonté de permettre aux autres de le faire ? le lien entre les robots et des travailleurs humains face à une société déshumanisée ultracapitaliste est assez facile à réaliser. La fin de cette nouvelle, tout comme sa construction est magistralement bien pensée. Elle repose sur l'idée de la créature qui échappe à son créateur. le créateur perdra lui aussi tout espoir à l'issue de cette tragédie, comme une revanche des robots pour ce qu'ils ont dû subir.

La nouvelle élite, Tepthida Hay

Résumé : Rose, jeune ouvrière vit dans une France uchronique qui cultive le Talent en vue de faire progresser la science et l'humanité. Cela occasionne de nombreux concours où chacun peut se démarquer grâce à son intelligence. En vérité, souvent des hommes de bonne famille. Rose décide de participer à un concours de Talent en vue de montrer qu'il manque une chose dans cette société bien huilée : le rêve, l'Art, le beau qui ont tout autant leur place dans ce monde que Le Progrès.

Mon avis : Faire progresser l'humanité sans prendre le temps de rêver ? le monde n'est réservé qu'à une élite dans cette nouvelle qui évoque aussi le terrorisme anticapitalisme que le rêve. On y croisera Jules Verne, blasé par la création scientifique et qui regrette de ne pas avoir poursuivi l'écriture de ses récits de fiction. Rose est une héroïne au courage incroyable dans une société où les femmes de basse condition sont méprisées doublement par les juges masculins des concours de sciences. Elle va devenir une figure d'espoir pour le petit peuple tout en cachant un terrible secret. Mon seul regret concernant cette nouvelle est le style : On sent que l'autrice aime les récits de Jules Verne et tente de coller à un style fin XIXème dans son écriture. Mais je suis personnellement passée à côté. J'ai trouvé que cela desservait un peu la nouvelle si on n'apprécie peu l'exercice somme toute impressionnant.

Les pies voleuses, Catherine Loiseau

Résumé : L'inspecteur Alceste Barnier se voit confier une enquête sur une série de vols auprès de riches personnalités. Au fil de son investigation, il va comprendre que les victimes sont ciblées par un gang qu'il baptisera les pies voleuses, aux revendications politiques. La chasse à la pie va commencer, sous les flash des journalistes toujours présents au mauvais moment...

Mon avis : Une nouvelle policière façon roman-feuilleton dans le pur style de Catherine Loiseau. On y croise une comtesse aussi belle que stupide, un inspecteur amateur de belles femmes, un adjoint timide mais efficace et surtout un gang de voleurs aidés d'inventions dignes de Léonard de Vinci. Tout s'enchaîne assez vite du fait de format nouvelle mais cela n'empêche pas l'inattendu et les rebondissements. Les Pies sont des robins des bois steampunk, ajoutant une dimension politique à leurs vols et les mettant en scène pour s'attirer la sympathie du petit peuple. Une jolie enquête mouvementée dont l'inspecteur Barnier ne sortira pas indemne à coup sûr !

Maudite lumière, Noémie Lemos

Résumé : Armand Ferrand, jeune ingénieur diplômé, vient inspecter une usine de féélectricité à la demande de son propriétaire afin d'en améliorer le rendement. D'abord enthousiaste, il prend vite conscience des conditions déplorables dans lesquelles les ouvrières travaillent. Une découverte scientifique très importante va l'amener à réaliser des choix difficiles qui ne sera pas du goût de tout le monde.

Mon avis : Dans cet univers où l'électricité est réalisée grâce à la magie des fées, les ouvrières trient sans relâche de minuscules fées afin d'apporter la précieuse énergie à tous. Affublées de lunettes, dans une pénombre totale, le labeur est dur et ce n'est qu'une partie des maux dont souffrent ces femmes. L'arrivée de l'ingénieur va bouleverser la donne, même si cela ne sera pas entièrement positif. J'ai beaucoup apprécié l'univers déployé ainsi que les questions sous-jacentes de cette nouvelles. Dans cette histoire, Noémie Lemos interroge la productivité au détriment du bien-être des employés, dans un univers profondément sexiste et méprisant envers les petites gens et les femmes surtout. Les patrons de cette usine font preuve d'hypocrisie en embauchant des anciennes prostituées pour faire acte de charité mais en profitent largement. le traitement des fées est inhumain. La méthode scientifique qu'utilise Armand se heurte aux mêmes préjugés sexistes de ses confrères que dans les autres domaines de ce siècle de "Progrès". La mésalliance entre les nantis et le bas-peuple n'est pas non plus tolérée. L'intrigue nous emporte de plus en plus vers l'horreur et la réalité des choses à travers les yeux naïfs d'Armand. Même son ami médecin s'avère plus ou moins fiable, poussé par une curiosité scientifique morbide et l'appât du gain plus que par la volonté de soigner. On ressort grandi de cette nouvelle qui invite à réfléchir sur de meilleures conditions de travail et vers une grève inéluctable.

En conclusion : Mécanique et lutte des classes est un recueil de nouvelles équilibré qui nous interroge sur le capitalisme, la main d'oeuvre, les petites gens et surtout les automates dans un monde dirigé soit par un patronat sexiste, soit par des ouvriers mécanisés. Une belle manière de parler de notre passé ou de notre présent par le biais de l'uchronie. Je vous recommande chaudement de découvrir ce recueil pour goûter un peu au steampunk, surtout si vous préférez les lectures courtes.
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Bang bang de Johanna Marines

À Chicago, en 1898, Andreï Estonwell se trouve dans un immeuble désaffecté, prisonnier d'automates qui le torturent. Chaque jour, il entend un coup de feu résonner à proximité. Ses bourreaux lui réclament un manuscrit écrit par son grand-père, vingt-cinq ans plus tôt. À cette époque, ce dernier avait mis au point le premier prototype d'automate crée, Teddy, à partir de l'illiium exploité sur la lune. Or, ce manuscrit permettrait aux machines de complètement se libérer de la tutelle humaine…

J'ai beaucoup apprécié cette nouvelle qui comprend en peu de pages tout un univers certes classique mais efficace. J'ai ressenti beaucoup d'empathie à l'égard d'Andreï surtout lorsqu'il doit faire face à la cruauté des automates. Bang bang est une nouvelle émouvante mais aussi pleine de rebondissements avec pour point d'orgue, la chute qui est très réussie.

La Nouvelle Élite de Tepthida Hay

A Nantes, en 1875, Jules Verne n'est pas le fameux écrivain que l'on connaît mais un ingénieur dans la construction navale. Il a pris sous son aile la jeune et talentueuse Rose, employée dans une usine de savons. Elle rêve un jour grâce à ses inventions de passer le concours des Talents et de faire partie de l'élite de la société française. Mais pour l'heure, la venue de cette jeune femme de condition modeste n'est pas vraiment bien vue par ses homologues masculins…

Le récit se déroule sur plusieurs mois et les paragraphes sont scandés par les mois d'Avril à Juillet 1875. Malheureusement, ces coupures nuisent un peu à l'intrigue car je l'ai trouvée un peu décousue. J'ai eu un peu plus de mal aussi avec l'écriture que je n'ai pas trouvé très fluide. En revanche, les personnages de Jules Verne et de Rose sont intéressants et la chute plutôt bien amenée. Cette nouvelle n'est malheureusement pas ma préférée du recueil.

Les Pies voleuses de Catherine Loiseau

L'Inspecteur Barnier est dépêché sur les lieux d'un nouveau crime. Cette fois, c'est Oriane de Vaugeois, la propriétaire d'une maison bourgeoise parisienne cossue, qui est la victime. Ses bijoux lui ont été dérobés durant la nuit par des voleurs qui sont passés par la fenêtre. Or, ce n'est pas la première fois que cela arrive et l'Inspecteur a la pression de sa hiérarchie pour élucider rapidement cette affaire…

L'Inspecteur Barnier n'est pas un personnage très sympathique dans le sens où il est très sûr de sa valeur et a un peu trop tendance à faire démonstration de sa misogynie. La nouvelle étant écrite par une autrice, je me suis dite que ce genre de personnage subira probablement soit une évolution, soit une humiliation! Je ne vous dit pas laquelle des deux mais j'ai beaucoup apprécié cette nouvelle. Si j'avais un peu deviné l'identité des voleur(se)s, j'ai tout de même été surprise par un complice que je n'avais pas soupçonné. Une nouvelle très sympathique à lire.

Maudite Lumière de Noémie Lemos

A Paris, en 1899, Armand Ferrand vient d'être engagé à la Société générale de féélectricité. L'usine connaît une baisse de productivité et le jeune ingénieur, tout juste sorti de ses études, doit trouver une solution. Il n'a donc pas droit à l'erreur s'il veut bien débuter une prometteuse carrière. Sitôt arrivé sur les lieux qui s'avèrent sombres et froids, il n'est pas particulièrement bien accueilli par le secrétaire Adolphe, ni par la cheffe d'atelier de tri, Mme Gertrude. Il trouve alors en Léopoldine, une ouvrière, une précieuse alliée…

Cette nouvelle la plus longue du recueil (une cinquantaine de pages) est ma préférée. Je l'ai trouvée très aboutie et originale notamment dans le fait d'utiliser des fées comme source d'énergie principale au détriment de la vapeur. Cela fait ainsi référence à l'allégorie de la Fée électricité utilisée pour désigner le progrès et l'innovation à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle (elle fera d'ailleurs l'objet d'une peinture éponyme de Raoul Dufy, en 1937).
Noémie Lemos en profite également pour dénoncer les conditions des ouvrières dans cette usine : mal réputées (certaines sont fille-mères tandis que d'autres ont dû vivre de leur charme pour subsister) et mal payées, le patron de l'usine ne pense qu'au profit et se contrefiche de leurs conditions de travail dangereuses. Cette nouvelle m'a ainsi fait penser aux Radium girls des années 20 qui ont dû se battre pour faire reconnaître leurs droits. Seul petit bémol : la chute n'en est pas vraiment une et m'a davantage fait penser à un premier chapitre de roman.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Très plaisante lecture !
Dans ce deuxième volume de l'Anthologie de Nouvelles Steampunk des éditions Oneiroi, la lutte des classes est à l'honneur !
La collection bénéficie d'un design fort à propos et esthétiquement très réussi.

Quatre nouvelles, variées et prenant chacune leur part du canon Steampunk, composent ce volume.
"Bang bang" de Johanna Marines vous plongera dans un Chicago en proie à un conflit typique de l'ambiance Steam. Un texte sous tension, agréablement construit et avec son clin d'œil à l'un des maîtres de la SF.
"La nouvelle élite" de Tepthida Hay se situe pour sa part à Nantes, dans une réalité alternative où la société s'organise autour des "Talents". Conspiration en perspective. Avec en personnage secondaire, une personnalité littéraire historique !
"Les pies voleuses" de Catherine Loiseau déploient leurs "ailes" métalliques dans les beaux quartiers parisiens. Vous suivrez l'inspecteur en charge de l'enquête autour de ces cambriolages impossibles.
"Maudite lumière" de Noëmie Lemos apporte une nuance de science-fantasy dans le recueil, en prenant au premier degré la "fée électricité". Un ingénieur, une usine où ne travaillent que des femmes. D'horribles rumeurs qui serpentent et une pression de résultat phénoménale.

J'ai vraiment beaucoup aimé le format nouvelle pour me plonger dans un genre qui ne me déplaît pas, mais que je lis très peu : le steampunk.
Je suivrai avec attention les prochaines livrées de cette Anthologie, et me tournerai rapidement vers le premier volume.

Un beau petit objet, accessible, à la lecture comme à l'achat, qui mérite d'être lu.
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On se retrouve aujourd'hui avec la deuxième anthologie steampunk des éditions Oneiroi : Mécanique & lutte des classes. Un recueil composé de quatre nouvelles exclusivement féminines et donc féministes, où il est beaucoup question de la place des femmes dans la société de la fin du XIXe siècle. Un livre à l'esthétique très réussie, tout comme le volume précédent… et les suivants !

Bang bang est une nouvelle de Johanna Marines, dont j'ai déjà lu deux romans : Cendres et Oxygen. On y fait la connaissance d'un jeune homme prénommé Andreï, aux prises avec des automates dont lui et sa famille sont prisonniers. Ils cherchent à lui faire dire où se trouvent les spécifications du tout premier automate créé par son grand-père quelques vingt-cinq ans plus tôt. La révolte des machines, mais pas dans le futur, en somme, en 1898.

La nouvelle élite est le premier texte de Tepthida Hay que je lis et j'en suis heureuse car j'ai eu l'occasion de la rencontrer aux Imaginales. Nous sommes en 1875 et Rose rêve d'accéder au concours de Talent où ne sont généralement admis que des inventeurs… au masculin, évidemment. Cette fois, cela parle de terrorisme et des droits des femmes, mais aussi de tous ceux qui n'appartiennent pas à une élite, que ce soit celle de la noblesse ou celle de ceux qui ont un Talent.

Les pies voleuses, de Catherine Loiseau, dont j'avais déjà lu la saison 1 de la ligue des ténèbres, est une enquête amusante où l'on suit un jeune inspecteur confronté à ses préjugés de mâle. Des cambriolages, un voleur qui semble se volatiliser après chacun de ses méfaits, de la politique… Notre héros va devoir faire preuve d'ouverture d'esprit s'il ne veut pas se casser le nez ! C'est frais, c'est léger et très plaisant à lire, je me suis bien amusée.

Enfin, Maudite lumière est la dernière et la plus longue de ces nouvelles. Là encore une découverte avec Noémie Lemos, elle aussi aperçue aux Imaginales sur le stand d'Oneiroi. C'est peut-être celui des quatre textes qui colle le plus au thème de cette anthologie, puisque l'autrice dénonce les conditions de travail des femmes dans une usine de tri, ainsi que les conséquences de ce qu'elles manipulent sur leur santé. Un récit au final énigmatique qui laisse penser que l'on pourrait retrouver cet univers un jour.

J'ai passé un agréable moment de lecture avec ces nouvelles. Elles sont plaisantes à lire, abordent avec légèreté des thématiques intéressantes et sont parsemées de détails steampunk, de l'ilium exploité sur la Lune aux fées électricité, en passant par des générateurs dorsaux qui permettent de se déplacer par la voie des airs ! Un beau livre accessible à tous pour partir à la découverte d'un genre fascinant. Foncez !
Lien : https://etemporel.blogspot.c..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
C'est une très mauvaise publicité pour nous. Des malfrats qui détroussent les riches, passe encore. Mais des femmes !
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Le mensonge. On dit que c'est le secret des couples qui durent...
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Quand il posa son doigt articulé sous mon menton pour me relever la tête, le contact glacé de sa chair métallique m'arracha une grimace de dégoût. (13)
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De là où elle était, accoudée à la rambarde de fer forgé, le brouillard n'avait pas de prise sur elle. Il s'était formé sur la Loire dans la nuit, puis avait rampé sur les quais au petit jour, où il stagnait tel un fauve à l'affût des navires. (37)
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