AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782363583222
384 pages
Editions Vendémiaire (03/01/2019)
4.25/5   10 notes
Résumé :
45 % des Français ne sont pas d’accord avec
l’affirmation « les vaccins sont sûrs ». Le tétanos
réapparaît sur notre territoire, la diphtérie en Europe, la
poliomyélite voit s’éloigner son éradication, seuls 20 %
des infirmiers se vaccineraient contre la grippe
saisonnière... D’où vient cette vague de méfiance envers
la vaccination, menaçant de faire resurgir en Occident
des maladies que l’on pensait disparues ?
... >Voir plus
Que lire après Antivax : Histoire de la résistance aux vaccins du XVIIIe siècle à nos jours Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Je l'avoue. Je n'ai que très peu confiance envers les laboratoires, étant donné qu'il ne se passe pas une année sans qu'éclate un scandale sanitaire ou une mise en garde liée à un médicament ou un vaccin. Par ailleurs, la position du gouvernement et des labos qui ont tendance à minimiser les scandales, à mentir pour laver tout soupçon ou à exagérer pour rien, renforce cette méfiance que j'ai envers le monde de la recherche médicale.
Toutefois, je précise, que je ne suis pas entièrement contre, et je reconnais que certains vaccins sont utiles, - même si je critique vivement la dictature vaccinale de Madame la Ministre de la Santé Financière (Agnès Buzyn) et du gouvernement financier dont elle fait partie. On a beau dire que c'est la santé, la médecine reste un commerce, ne soyons pas aveugles.

Rassurez-vous, je ne suis pas en train de vous raconter ma vie. Si je vous parle de ceci, c'est parce qu'à la fin de cet avis je ne sais absolument pas si je serai partiale, donc je préfère préciser maintenant que je suis pour mais aussi contre les vaccins, ce qui veut dire que mon avis va forcément s'en ressentir. Donc, le mieux pour vous, sera de vous faire votre propre avis en lisant ce livre.

Vaccin et recherche :

Pour en venir au livre, je dois dire que j'ai apprécié ce bouquin sur le point de vue historique et pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, parce que les auteurs vont remonter les siècles pour nous apprendre les prémices de la vaccination dans le monde, et nous dire comment celle-ci a débarqué en Europe avec Lady Montagu la femme d'un ambassadeur anglais.
Ensuite, j'ai apprécié découvrir les évolutions, les tâtonnements de la recherche sur les vaccins et aussi ses conséquences, qu'elles soient bénéfiques via la diminution de certaines maladies, mais aussi néfastes avec ses échecs et ses morts.
Pour continuer, l'autre atout non négligeable de cette remontée historique, c'est qu'elle va aussi nous permettre de suivre à travers quelques petits passages, l'évolution des pratiques dans la médecine comme par exemple la naissance de la déontologie. Partant d'aucun code déontologique où les essais sur les orphelins, les prisonniers, les gens de rien étaient considérés comme allant de soi, on va découvrir vers le milieu du 19ème siècle et l'affaire du Dr. Neisser la naissance des premières règles déontologiques qui interdisent les expériences sur des sujets non consentants.
Enfin et pour finir, j'ai aimé découvrir tout l'historique de la pensée anti et pro vaccin. Et là j'ai découvert à ma grande surprise, que beaucoup de combats et d'idéologies que je croyais très actuels ne le sont pas et se retrouvaient déjà à l'époque dans la lutte anti-vaccin, comme le combat contre la vivisection par exemple (même si j'ai un vague souvenir d'avoir lu quelque part que Victor Hugo s'y opposait).

Politique et résistance :

L'histoire de la recherche, de la médecine, la naissance de la technique c'est une chose, mais quid de la politique vaccinale et de sa résistance ?

Là aussi, les auteurs vont nous gâter, et nous montrer que les querelles et résistances autour de la politique vaccinale ne datent pas d'aujourd'hui. On va d'ailleurs découvrir que le refus du vaccin cache souvent divers combats et idées. Par exemple, les vaccins ce n'est pas bien car ça vient d'une femme (Lady Montagu) ; ce n'est pas bien car c'est trop barbare ; ce n'est pas bien, car c'est un appel à ne pas respecter les bonnes moeurs, etc., etc. Il y a plein d'arguments avancés par les anti-vaccins, qui va de l'argument misogyne à l'argument complotiste, en passant par l'argument naturaliste, qui je pense dans le livre va dans l'extrême et n'est pas le schéma le plus juste, le plus répandu et le plus nuancé qui soit.
Toutefois, il est important de souligner que dans le lot il y a des résistances un peu plus sérieuses. A commencer par la résistance politique, comme celle de ces politiciens qui ont peur que l'on favorise les vaccins « pour abandonner toute politique sociale et sanitaire à l'égard des populations misérables », ou celle de ces autres politiciens qui avancent que vacciner l'armée c'est un acte antipatriotique, vu que cette opération crée des soldats tous mous. Même si cette idée n'est pas sans fondement, la vaccination fatiguant en effet les humains quand elle ne les rend pas malade. Churchill lui-même va s'en plaindre.
On peut aussi avancer dans les résistances sérieuses, la résistance citoyenne (je vais dire) ; où l'on voit que rejeter la vaccination c'est rejeter le comportement dictatorial des politiques qui imposent la vaccination et s'immisce ainsi dans le cadre privé, tout en revendiquant dans le même temps la propriété de son corps.
Enfin on pourrait aussi avancer les idées religieuses, même si les auteurs soulignent que la religion sert parfois juste de prétexte pour rejeter ce qui vient de « là-bas ».
Bref ! Les arguments ne manquent pas et souvent l'idée va plus loin que la vaccination.
Quoi qu'il en soit, tous ces arguments et d'autres reviennent depuis que la vaccination existe, voilà pourquoi entre autre je n'ai pas précisé les dates vu que beaucoup de ces raisonnements sont encore valables aujourd'hui avec un peu d'actualisation. Toutefois, il faut bien nuancer les époques, aujourd'hui je ne pense pas que les gens très branchés natures (à part quelques sectes, celles qui ont l'air d'être dans le livre si jamais ça existe) iraient encore dire que la nature et l'hygiène guérissent tout, y compris de la rage. Même si bien sûr la bonne hygiène de vie et la prévention évitent pas mal de maladie, on nous emmerde bien assez avec ça.

Maintenant, en ce qui concerne la politique vaccinale que je n'ai pas encore abordé, on peut noter outre la prévention et les plans de l'OMS abordés dans le livre, que cette dernière est assez violente dans l'ensemble et dans les pays quand il s'agit de faire face à la résistance, et ceci à toutes les époques ; la violence passant notamment par des amendes, par l'obligation de vaccination quitte à faire usage de la force sur des citoyens, des prisonniers... où à les menacer comme aujourd'hui en France on menace les enfants d'interdiction d'école.
Cependant, il ne faut pas croire non plus que la politique vaccinale n'est vu que de manière mauvaise partout dans le monde, ce livre va bien le souligner. En effet, dans certains pays en développement cette dernière colle plutôt avec l'image de la modernité. Par ailleurs, soulignons que même dans nos pays elle n'est pas forcément mal vue. La résistance n'étant jamais à 100%.

Mais alors pourquoi une telle violence, pour quelque chose qui semble aller de soi ? Là aussi le livre va aborder la problématique, même si je trouve que ça n'a pas toujours été d'une bonne manière.
En effet, les auteurs vont bien aborder que le manque de transparence ; les décisions hâtives ou tardives des politiques ; les intérêts pharmaceutiques ; la politique de la peur comme par exemple avec la grippe H1N1 ; les mensonges des laboratoires ; les lanceurs d'alerte… jouent en défaveur des vaccins. Toutefois, en ce qui concerne les lanceurs d'alerte, j'ai trouvé que l'approche des auteurs était pleine de mépris et sans considération pour ces derniers. Ceci sous prétexte qu'ils ne sont pas des vrais scientifiques, et sous prétexte que ce qu'ils reprochent au vaccin n'est pas démontrable voire vérifiable, et au pire ne doit pas remettre en cause la balance bénéfices/risques. Certes, la critique des auteurs était sur beaucoup de point justifiée et nécessaire, mais est-ce que ça méritait un tel ton ?

[...]

Pour faire court, comme on le voit la mauvaise communication, le comportement de certains laboratoires et chercheurs (un exemple est cité dans le livre), la confiance aveugle envers les vaccins par les gouvernements, le refus d'écouter ceux qui se plaignent, n'encouragent pas la confiance. Pas plus, que les campagnes de vaccination qui ne jouent pas la carte de l'honnêteté, en omettant de préciser qu'un vaccin ne protège pas à 100% et présente des risques pas toujours inscrit sur la notice.

Mon point de vue :

Mon point de vue à la lecture de ce livre est bizarre. J'ai adoré ce livre pour tout l'historique qu'il propose, mais par contre j'ai beaucoup moins apprécié le ton des auteurs par moment. Oui parfois et même souvent je suis d'accord avec eux, les anti-vaccins avancent des arguments ahurissants et ceci quel que soit les époques. Oui je suis d'accord avec les auteurs, la nature ne fait pas toujours des miracles et n'est pas toujours la meilleure protection, mais elle n'est pas non plus la pire. Cependant, la position pro-vaccin des auteurs qui auraient tendance à faire comme l'État, à dire que les vaccins sont généralement sans risques, m'a énervée prodigieusement et ceci même s'ils admettent à côté quelques petits risques liés aux vaccins.
Un vaccin n'est pas sans risque, ce n'est pas un acte anodin non plus, de fait oui j'ai mal pris la position des auteurs à minimiser les risques à 3 cas sur 10 000 pour les vaccins, et dans le même temps appuyer fortement sur les « potentiels » risques des petites maladies infantiles… Si quelque chose est grave dans un cas, pourquoi ça ne serait pas tout aussi grave dans l'autre cas ? Pourquoi condamner ou juger ces gens qui n'ont pas envie d'être les 3 cas sur 10 000 que la notice indique ? (Quand encore la notice indique tous les effets secondaires).

En résumé, si on enlève le ton des auteurs, sur un point de vue historique et anthropologique j'ai adoré ce livre. J'ai découvert beaucoup, j'ai levé les yeux au ciel souvent, je me suis énervée régulièrement. Toutefois, ça ne changera pas ma position sur certains vaccins que je juge trop dangereux (Hépatite B ; Gardasil) ou inutile comme celui de la grippe. Quoi qu'il en soit, c'est un livre à lire, au moins pour tout le côté historique qui est très intéressant et nous en apprend beaucoup.
Lien : http://encreenpapier.canalbl..
Commenter  J’apprécie          70
Ce livre, sorti en janvier 2019, prend aujourd'hui une toute autre saveur.
Dans cette savante compilation des écrits antivaccins et des écrits sur ceux-ci, Françoise Salvadori - la biologiste spécialisée en immunologie - et Laurent-Henri Vignaud - l'historien des sciences - remettent en perspective cette tendance que l'on pourrait croire actuelle. L'alliage de leurs deux points de vue et spécialisations permet de fournir un ouvrage complet, mais néanmoins accessible.

De fait, dès que la vaccination fut inventée, la résistance était déjà présente et en place !
Car, avant le processus de vaccination, il y avait l'inoculation, ou variolisation, qui procédait d'un même esprit d'incorporation dans le corps de fragments de maladie.
Cette pratique, importée en Occident dans la première moitié du XVIIIe par Lady Montague, femme d'un ambassadeur anglais à la Sublime Porte, souffrit d'une triple mauvaise presse, du fait de sa triple origine : féminine, orientale et mondaine.
Ensuite Jenner arriva, puis Pasteur et Koch, et ainsi de suite jusqu'aux dernières évolutions de la technologie vaccinale.

L'argent a tout de suite été au centre des attaques.
L'inoculation était présenté comme n'étant qu'une manne pour ses promoteurs.
La vaccination n'a pas plu à une partie des inoculateurs qui y voyaient une perte de marché.
Pasteur a concentré de nombreux griefs, dont celui de la vénalité. Il est vite décrit comme un "chimiste-financier", et l'argument passera à ses continuateurs puis jusqu'à nos jours sur l'industrie pharmaceutique.

LES TYPES D'ARGUMENTS/POSTURES
Françoise Salvadori et Laurent-Henri Vignaud nous montre les quatre familles d'arguments d'opposition aux vaccins - ou d'opposition à leur imposition : religieux, naturalistes, politiques et "alterscientifiques".
Les religieux et les naturalistes se rejoignent sur la nécessité absolue de respecter la Providence, qu'elle soit divine ou nature. Remplacer Dieu par la Nature et vous avez grosso modo les mêmes dynamiques, menant à un malthusianisme, confinant souvent à une forme d'eugénisme.
C'est à ce titre que vous découvrirez des citations proprement hallucinantes à lire aujourd'hui sur la nécessité de laisser mourir les gens qui le doivent face à un péril démographique mondiale causant une dégénérescence de la race en sabotant la sélection naturelle.
- - -
Je note qu'il est "amusant" de voir qu'aujourd'hui le "grand reset" est une accusation portée sur les vaccins, alors qu'à l'époque, une partie des opposants leur reprochaient de sauver des vies !
- - -
Viennent ensuite les arguments politiques, tendance libertaire ou libertarienne - selon les courants - et fustigeant une quelconque intervention de l'état. Phénomène que l'on peut décrire par un terme savant : la réactance. Ou pour une image plus simple : tu me dis de faire ci, alors je vais faire ça - même si je n'ai pas envie de faire ça.
Enfin, reprenant un terme d'Alexandre Moatti, les arguments "alterscientifiques". Ceux-ci viennent de courant en marge du canon scientifique actuel : naturopathie, chiropraxie et autre homéopathie sont les terreaux de ces pensées s'inscrivant à la marge, et rejoignant parfois les naturalistes - dans leur obsession sur la Nature, décrite comme modèle d'équilibre.

Les arguments contemporains sont de deux ordres, principalement : les vaccins ne sont pas efficaces et/ou ils sont dangereux. Les deux pouvant se mêler dans le discours.

Sans jamais clouer au pilori le discours antivax, les auteurs montrent qu'il a pu alimenter le débat sur la vivisection animale ou l'expérimentation humaine, ou encore contribuer à la mise en place de l'habeas corpus, par exemple.

Les ligues antivaccins ont pu préfigurer par leur créativité les méthodes que l'on qualifierait aujourd'hui comme étant celles de la désobéissance civile.
Elles ont aussi été capables d'éditer un album compilant des photos d'enfants morts. Ce qui est moins ambiance "action non-violente". Ou d'exposer une fillette "à pelage" dans une vitrine d'apothicaire. Même constat.

Le livre revient sur les différents scandales et ratés de l'histoire vaccinale : Bundaberg, Lübeck, Cutter, etc.
Et ne se prive pas, pareillement, de revenir sur la fraude Wakefield, qui lança l'idée, jamais confirmée mais ancrée dans beaucoup d'esprits, que le vaccin ROR peut causer l'autisme. Pour le coup, la vénalité était bien du côté de celui-ci puisque l'on sait désormais qu'il fût grassement payé à dessein pour réaliser son "étude".

Bref, il y a tant à dire, que je ne peux que suggérer la lecture de ce livre. Lequel, je le répète est accessible en terme de lecture. Il s'inscrit parfaitement dans l'audacieuse ligne des éditions Vendémiaire.

Au final, un ouvrage qui permet d'affiner notre perception de ces mouvements hétérogènes et en recomposition fréquente.
Il ne faut pas céder à l'anathème "antivax", mais il ne faut pas non plus se leurrer sur les intentions d'une partie du mouvement.
Mieux comprendre pour mieux répondre.
Commenter  J’apprécie          30
Avec Antivax, les éditions vendémiaire nous offrent un documentaire très complet sur la méfiance que suscite la vaccination.
J'ai beaucoup aimé découvrir l'historique de la vaccination, qui à mon grand étonnement est aussi celle des « antivax ». Il faut dire que la médecine a multiplié les erreurs… ce qui justifie finalement la méfiance de certains…même si on peut espérer que les laboratoires ont appris de ces drames. Cet ouvrage démontre avec clarté et de nombreux exemples à l'appui que les mouvements « antivax » sont nés en même temps que les balbutiements de la vaccination. Les arguments présentés à toutes les époques sont très divers, plus ou moins « raisonnables » et finalement récurrents.
Après cette partie historique, qui m'a vraiment beaucoup intéressée, j'avoue avoir eu du mal à terminer la lecture de cet ouvrage, tant la deuxième partie m'a semblé redondante par rapport à l'historique : finalement le mouvement actuel n'a rien de nouveau : Par exemple aucune religion ne s'oppose à la vaccination _ qui d'ailleurs n'existait pas au moment de la rédaction des textes fondateurs _ ,mais vous trouverez toujours quelques intégristes pour s'en référer et l'interdire. Ou encore la peur de nous priver de nos libertés, d'être manipulés....
Le problème de la vaccination est qu'il est difficile de montrer son efficacité, mais par contre les accidents eux sont indéniables. Et si l'argument ultime des antivax était que si le vaccin doit nous protéger, il vaut mieux laisser les autres subir les désagréments qui peuvent y être associés et être protégés par l'éradication de la maladie....
Commenter  J’apprécie          30
Au vu de la couverture, je m'attendais à un livre partiellement humouristique; ce n'est pas du tout le cas: ce livre est très sérieux, sourcé, documenté, bien cadré.

Il retrace l'histoire des vaccins et des mouvements opposés aux vaccins (on commence avec des produits qui ne sont pas des vaccins, mais inoculation, vaccine, etc.), en Europe puis dans le monde. Les avancées, les réactions, les arguments avancés et leur modifications en terme de présentation et de prévalence avec le temps.

L'approche n'est pas jugeante/condamnante pour les antivax, au contraire, on sent la volonté des auteur et autrices de venir expliquer les points de vue de ces personnes, leurs systèmes de pensées, etc. L'idée est de vraiment renouer le dialogue pour éviter la polarisation et le fait que les gens se braquent et campent sur leurs positions quand iels se sentent agressé·es (dans leurs valeurs, idées, etc.).
Commenter  J’apprécie          40
Je ne suis ni pour ni contre les vaccins! Dr ce livre m'a appris beaucoup de choses!
Notamment il à été un peu difficile à comprendre! Un bon dictionnaire est le bienvenu pendant la lecture!
Je ne saurais vraiment dire mon réel avis... Pour ça il va falloir que je le relise!
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
On voit ici que la médecine n’est jamais mieux attaquée que par elle-même. Et que les sciences qui la sous-tendent peuvent être « malscience », comme l’évoque Nicolas Chevassus-au-Louis dans l’ouvrage du même nom, qui sonne l’alarme sur la fraude qui serait en hausse dans les laboratoires. Son ampleur est difficile à évaluer, mais 2% des scientifiques reconnaissent avoir fabriqué, falsifié ou manipulé des données pour publication, et un tiers avoue un comportement parfois « déviant » pour publier. Car au-delà de leur fonction première de communication de résultats à la communauté scientifique, les publications sont devenues des outils d’évaluation des carrières et des institutions de recherche.
Commenter  J’apprécie          40
Les parents se sentent seuls autorisés à faire des choix, même si ceux-ci sont en contradiction avec les politiques de santé publique ; les mêmes qui refusent la vaccination peuvent paradoxalement chercher à prévenir, par des régimes alimentaires peu stabilisés scientifiquement, des maladies mal établies (par exemple: l'intolérance au gluten), ou a normaliser, parfois par la pharmacologie, des comportements ou de simples traits de personnalité (les cas des enfants turbulents ou impulsifs traités comme "hyperactifs" par un dérivé d’amphétamine est assez connu). Le vaccin "artificiel" est banni, mais d'autres comportements ou médicaments qui semblent l'être tout autant sont vécus comme des choix de parents responsables. A travers leur conception d'une éducation naturelle, ces parents refusent peut-être avant tout l'incursion de l'Etat dans les recommandations de santé.
Commenter  J’apprécie          00
La Condamine, qui par deux mémoires publiés en 1754 et 1758 s'est fait le champion de la cause pro-variolisation, résume par une jolie formule l'argument massue, mais avouons-le un peu morbide, de ses partisans : "La nature nous décimait, l'art nous millésime." (31)
Commenter  J’apprécie          10
On ne s'étonnera [...] pas de voir progresser baïonnette et lancette d'un même pas sur tous les territoires où les Européens s'engagent. Le cas anglais de l'Inde et celui français de l'Algérie peuvent servir d'exemples archétypaux du rapport entre la médecine coloniale et les populations colonisées, notamment par les types de résistance qu'elle provoque. (56)
Commenter  J’apprécie          00
En France, les premières initiatives [de variolisation] concernent les colonies et tout particulièrement Saint-Domingue dès 1745. Un esclave portant la cicatrice est vendu à un prix supérieur à celui qui n'en a pas. (38)
Commenter  J’apprécie          00

Video de Françoise Salvadori (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Françoise Salvadori
Antivax - Françoise Salvadori, Laurent-Henri Vignaud
autres livres classés : VaccinsVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Lecteurs (32) Voir plus



Quiz Voir plus

Pas de sciences sans savoir (quiz complètement loufoque)

Présent - 1ère personne du pluriel :

Nous savons.
Nous savonnons (surtout à Marseille).

10 questions
410 lecteurs ont répondu
Thèmes : science , savoir , conjugaison , humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}