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Luba Jurgenson (Traducteur)
EAN : 9782864324270
555 pages
Verdier (14/10/2004)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :

S'il fallait user des catégories littéraires classiques, Apologie de la fuite pourrait être lu comme un roman d'éducation : c'est l'histoire d'un adolescent aux prises avec le monde des adultes. Preis a perdu sa mère lorsqu'il était bébé (on lui a dit qu'elle s'était noyée), et a été élevé par son père, remarié avec une indigène. Preis est peintre. Son enfance s'est d... >Voir plus
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Fijma n’avait jamais connu cela. Coupés du monde extérieur, les exilés ne pouvaient imaginer aucune issue, même théorique. Et ils n’avaient pas tort. La réussite des grandes captivités n’est pas toujours affaire de mystification. Il ne suffit pas que les geôliers feignent l’omnipotence pour puiser ensuite une force réelle dans la prétendue « complicité de la victime », idée-clé de toutes les anti-utopies, mais qui n’en est pas moins de la littérature ! En tout cas, dans la vie on voit des exceptions. Fijma en était une. Ses habitants, ne comprenant pas à quel point ils étaient coupés du reste de l’humanité, sous-estimaient leurs geôliers sans nourrir pour autant le moindre espoir d’évasion. La taïga était un bien meilleur gardien que ne l’eussent été des mitraillettes. Il n’y avait ni routes ni autres voies d’accès. Les « voies stratégiques de communication », frayées en toute hâte, avaient été presque aussitôt avalées par la forêt. De loin en loin, un hélicoptère se posait sur ce petit carré de civilisation… Mais l’essentiel, les gens l’ignoraient, grâce à ceux qui, à mille lieues de là, veillaient – pour leur bien, s’entend – à ce que la bonne tradition des œillères soit maintenue. Comme on le sait, dans les écoles de Fijma on avait supprimé la géographie. Les cartes, les atlas, les encyclopédies et même les mappemondes avaient été retirés de la circulation. Un petit plan au 1/10, dessiné à la main – histoire de guider un visiteur qui débarquait –, était devenu un objet subversif. Les gens, atteints d’espionnite aiguë et habitués à associer les mots « carte », « région », « plan » à des notions comme « sabotage », « secret d’État », « zone militaire », n’y voyaient rien d’étrange. Seul ce qui est nouveau paraît étrange. De plus, il y avait une explication savante à ce qui arrivait, deux même, fournies aux cadres du Parti par les spécialistes des relations internationales. Primo, vu la situation, la géographie avait perdu tout intérêt pratique, au contraire, elle ne pouvait que développer chez le relégué un complexe d’infériorité. Secundo, les cartes pouvaient servir en cas d’évasion.
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