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EAN : 9782226293145
465 pages
Albin Michel (02/10/2013)
4.33/5   226 notes
Résumé :
Rien ne prédestinait Jennifer Worth à devenir sage-femme dans les quartiers miséreux des Docklands. Quand à vingt-deux ans elle rejoint les soeurs de Nonnatus House, une maternité qui vient en aide aux plus pauvres, elle s'apprête à vivre l'expérience de sa vie...
À la fois bouleversant et bourré d'optimisme, aussi captivant qu'un roman, cet inoubliable témoignage a inspiré la série désormais culte diffusée sur D8, Call the Midwife.
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Critiques, Analyses et Avis (63) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai toujours ressenti beaucoup d'admiration pour les personnes capables de faire don de leur propre personne pour se mettre au service des autres, sans juger, sans se plaindre ou qui ont dû lutter pour parvenir à leur but.Certaines sont devenues très célèbres comme Soeur Emmanuelle, L'abbé Pierre, Marie Curie, Dolores Ibarruri, d'autres sont un peu moins connues comme Jennifer Worth auteur de ce livre, et je tiens à mentionner les personnes qui autour d'elle ont oeuvré silencieusement et ont accompli un travail impressionnant, renonçant au confort, à la richesse pour certaines, et qui n'ont jamais quitté les quartiers pauvres de Londres où elles se sont mises au service de leurs pairs en détresse. Il s'agit des soeurs de St Nonnatus, installées dans l'east end à Londres au milieu des Cockneys qui sont des londoniens issus des classes ouvrières, résidant dans les environs de l'église St Mary-le-Bow.

Jennifer Worth introduit habilement le lecteur dans ces quartiers au contact de personnages au tempérament forgés pour les besoins de ce milieu rude, des religieuses menant des visites prénatales (qui n'étaient pas obligatoire à l'époque), soignant ici et là des personnes coopérantes ou non, des hommes de main indispensables dans ce milieu féminin qu'est un couvent, une cuisinière qui chouchoute ses ouailles, un prêtre qui a passé une partie de sa vie à secourir les prostituées.

La lecture de ce récit me fut bien agréable parce qu'aucune monotonie ne s'invite durant la lecture : des scènes émouvantes alternent avec des instants heureux voire comique, des récits de vie des personnages qui n'ont pas été épargnés, querelles entres religieuses souvent comiques, des religieuses qui elle-même possèdent chacune leur style, cette histoire m'a paru bien relevée et épicée.

Certains passages sont captivants : les religieuses sont très compétentes en obstétrique elles le montrent lors d'accouchements à risque au cours desquels le médecin très confiant laisse à la soeur de service, toute liberté d'action et de décision, elles assurent des suivis de grossesse et montrent une grande expérience.

Ce livre décrit également la capitale anglaise d' après-guerre où les lois sociales ne sont pas encore établies, où la pauvreté n'est pas gérées et où les laissés-pour-compte n'ont aucune défense, où on peut décider de prendre un bébé à une jeune accouchée de moins de 17 ans, où on sépare les familles pauvres qui affluent dans les « workhouses » où les victimes de la pauvreté sont traitées très durement.

J'ai une pensée particulière pour ces 25 enfants arrivés dans une famille aimante et sachant subvenir à leurs besoins contre vents et marées.


C'est dans ce contexte que Jennifer Worth nous raconte sa vie mouvementée et passionnante, simplement, sans fioriture. Un récit vrai et émouvant.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Que dire après autant de critiques positives voire enthousiastes sur ce livre ?
J'ai aimé, moi aussi, j'ai été touchée, j'ai ri, pleuré, et j'ai l'impression d'avoir vécu ces accouchements aux côtés de Jennifer Lee, jeune infirmière et sage-femme qui officie dans les quartiers populaires de Londres dans les années 50.
De nombreuses anecdotes, des chapitres, de vraies tranches de vie ... sur la vie dans un couvent, les religieuses, les autres sages-femmes, mais aussi sur les vies de femmes, de mamans, de familles (très) nombreuses ... nombreuses oui, 6 ou 7 enfants, parfois 10 ou 15, parfois même 25 ! (chez un couple anglo-espagnol très touchant). Tout cela à une époque où la pauvreté sévit, où une population très nombreuse s'entasse dans des quartiers délabrés, bombardés et non reconstruits. Une époque où les femmes ne prennent pas la pilule, accouchent à la maison, parfois dans la douleur, parfois dans la peur (qu'un maquereau les retrouve, que leur bébé soit noir, etc.) Une époque où le suivi prénatal est facultatif, où les religieuses essaient de militer pour l'hygiène avant et pendant l'accouchement, essaient aussi de suivre, soigner et protéger les prostituées et les femmes très pauvres de l'East End.
J'ai été très touchée par la galerie de personnages, notamment Chummy, Brenda, Len et Conchita, Mary ...
Bravo pour ce témoignage très touchant, qui nous fait réaliser à quel point la contraception et l'accouchement médicalisé ont été des progrès essentiels pour les femmes
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Jenny Lee, jeune infirmière, décide de devenir sage-femme en intégrant le couvent de Nonnatus House et ainsi bénéficier de la formation des soeurs qui y vivent. S'ensuit alors son apprentissage du métier, sa vie au couvent elle qui n'est pas croyante, aux côtés de toutes ces religieuses.
La médecine et l'obstétrique ont encore de gros progrès à faire, la contraception pas encore très répandue, les familles continuent d'être très nombreuses, surtout dans les couches défavorisées de la population. L'auteure nous décrit également le cadre dans lequel elle exerce, l'East End de Londres, ces quartiers populaires et miséreux dans lesquels les conditions de vie des plus mal lotis n'ont certainement pas évolué depuis des lustres.
Au travers de la lecture de ce roman nous sommes confrontés à une multitude de sentiments tels que l'amour, l'amitié, l'humour, la pitié ou encore le courage. Grâce à une multitude de détails, Jennifer Worth arrive à nous faire vivre des événements incroyables et malgré les difficultés racontées on ressent que chaque naissance reste un instant précieux.
J'ai choisi ce livre tout à fait par hasard, sans rien en attendre et j'y ai découvert de belles leçons de vie, de courage et d'espoir.

" Parfois, dans la vie, l'amour vous prend au dépourvu,
rayonne jusque dans les recoins sombres de votre âme et les emplit de lumière.
Il arrive que vous vous trouviez confronté à une beauté,
à une joie qui prend votre âme d'assaut alors qu'elle ne s'y attendait pas du tout. "

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Dans cet East End de Londres, près des docks, quelques années après la seconde guerre mondiale, les familles les plus pauvres s'entassent dans des tènements - quelquefois déclarés insalubres - dans des conditions d'hygiène précaires, souvent sans salle de bains. C'est dans ce quartier que la jeune Jenny Lee, infirmière et fraîchement habilitée sage-femme prend son poste à la Nonnatus House, un établissement religieux tenu par des bonnes soeurs anglicanes, toutes infirmières et toujours dévouées pour soulager les maux des habitants les plus défavorisés. Son immersion est d'autant plus brutale qu'elle vient des beaux quartiers du West End. Les tournées s'organisent avec ses collègues laïques, Cynthia, Trixie, Chummy - issue d'une grande famille britannique - une infirmière assez maladroite, hommasse- ou avec les Soeurs Bernadette, Evangelina, l'excentrique et doyenne Monica Joan et Soeur Julienne la responsable de la Nonnatus House. Au fil des visites à domicile ou le matin, au centre médical, on suit les destins de ces femmes chargées de mener à bien les grossesses, en veillant à la santé de la mère avant et après la naissance. C'est aussi l'occasion d'entrer dans l'intimité des foyers pour y découvrir les conditions de vie et d'hygiène quelquefois impensables avec des familles de 10 enfants - ce qui n'était pas rare à l'époque - vivant dans des deux-pièces, du linge constamment pendu dans les couloirs, des landaus dans tous les coins, des femmes qui n'ont pas eu leurs règles depuis 10 ans, les grossesses s'enchaînant d'une année sur l'autre...

C'est cette réalité que Jennifer Worth évoque avec son autobiographie, en relatant ses expériences, ses rencontres, elle fait revivre cette Angleterre pauvre, à peine remise de la seconde guerre, où la crise du logement héritée du Blitz à Londres, l'absence de politique de contrôles des naissance et malgré le NHS (National Health Service) naissant, affectent la population pauvre de l'est londonien.
Dans ces années cinquante et dans les quartiers populeux de Londres, où la majorité des hommes sont employés comme dockers et où le nombre d'enfants dépassent souvent la dizaine, l'abnégation et le dévouement des sages-femmes permet un suivi des naissances et des mères plus sûrs. Malgré des conditions d'hygiène quelquefois précaires, mais grâce à la professionnalisation de leur spécialisation, c'est grâce à elles que la garantie d'un accouchement dans des conditions sanitaires garanties ont permis à de nombreuses femmes de ne pas perdre la vie en la donnant.
Un témoignage remarquable et vivant et une redécouverte de la pauvreté dans des quartiers déshérités de Londres relatés à une autre époque, avec le peuple d'en bas ( le peuple de l'abîme ) par Jack London.
Un coup de coeur.
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J'ai pris un réel plaisir à lire cette autobiographie . étant infirmière j'ai pu me rendre compte des avancées de l'obstétrique de 1950 à nos jour.
Jenny Lee , est une jeune infirmière qui deviendra sage femme par vocation. Elle va s'installer dans le couvent Nonnatus House à Londres pour travailler.
Les religieuses lui apporteront leur expérience et lui permettront de devenir de plus en plus autonome .
A cette époque toutes les visites prénatales et accouchement se font à bicyclette et par n'importe quel temps!!!
A cet époque les méthodes sont très rudimentaires , on aura même droit a un avortement avec des aiguilles à tricoter ... Ou la femme décèdera.
On a des témoignages qui paraissent complètement irréels .
Ce qu'il faut vraiment avoir en tête c'est que nous sommes dans le Londres des Docks où la population est défavorisée, pauvre . On a des descriptions de violence , la prostitution, les viols ... A cet époque tout etait difficile . Les familles sont nombreuses , les avortements très peu développés ..
Ce qui est très impressionnant c'est de voir la vocation de dette sage femme aidée par les religieuse, elles prennent en charge les femmes d'une façon remarquable et donnent toujours le meilleur d'elles mêmes dans toutes les situations .
Dans les années 1950 il était impossible d'être infirmière ou sage femme si on avait pas la vocation ... Chaque patiente est différente avec un vécu souvent violent et abandonnique.
Ces professionnelles ne comptent pas leurs heures , même epuisees elles donnent tout de leur personne.
Ce livre est une leçon de vie ....
Chaque jeune qui veut exercer un de ces deux métiers devrait s'inspirer de la vocation de Jenny Lee et des religieuses .
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Au sujet d'un père d'une famille de vingt-trois enfants dans les années cinquante, la même attendant son vingt-quatrième accouchement :

"Moi je reste ici pour m'occuper de Conchita et des gosses".

Et c'est ce qu'il a fait, à ma grande stupéfaction.
A l'époque, aucun citoyen de l'East End digne de ce nomne se serait abaissé à faire ce qu'il aurait appelé "un travail de bonne femme". La plupart des hommes n'auraient pas ôté de la table une assiette ou une tasse sales ni même ramassé des chaussettes sales par terre. Mais Len s'occupait de tout. Conchita faisait la grasse matinée ou restait confortablement assise dans la cuisine. Parfaois elle jouait avec les tout-petits, mais Len veillait toujours et s'il devenaient trop remuants, il les expédiait avec fermeté et les amusait ailleurs.
Sally, l'adolescente de quinze ans qui avait quitté l'école mais n'allait pas encore travailler dehors régulièrement, était là pour l'aider. Moyennant quoi, Len savait tout faire : le ménage, les courses, la cuisine ; il changeait les couches, nourrissait les petits et s'acquittait de l'éternelle corvée de la lessive et du repassage.Il s'affairait en chantant ou en sifflant, sans jamais se départir de sa bonne humeur. Soit dit en passant, il était le seul à ma connaissance, capable de se rouler une cigarette d'une main en donnant le biberon de l'autre.
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Soeur Evangélina avait ce type d'humour robuste. Avant un lavement, elle lançait : "Bon, on va vous mettre un pétard dans le cul, Papa, alors remuez-vous un peu les tripes. Le jules est prêt, maman, et les pinces à linge pour vous boucher le nez aussi ?
Pour les désordres intestinaux, elle avait tout un éventail d'expressions - la chiasse, la foirade, la cliche, la courante, et la philanthropie pour la tripe en folie - qui étaient accueillies avec des hurlements de rire. Elle comprenait à l'évidence une grande partie de l'argot rythmé des cockneys, même si elle ne l'utilisait guère.
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Au sujet d'un père d'une famille de vingt-trois enfants dans les années cinquante, la même attendant son vingt-quatrième accouchement :

"Moi je reste ici pour m'occuper de Conchita et des gosses".

Et c'est ce qu'il a fait, à ma grande stupéfaction.
A l'époque, aucun citoyen de l'East End digne de ce nomne se serait abaissé à faire ce qu'il aurait appelé "un travail de bonne femme". La plupart des hommes n'auraient pas ôté de la table une assiette ou une tasse sales ni même ramassé des chaussettes sales par terre. Mais Len s'occupait de tout. Conchita faisait la grasse matinée ou restait confortablement assise dans la cuisine. Parfaois elle jouait avec les tout-petits, mais Len veillait toujours et s'il devenaient trop remuants, il les expédiait avec fermeté et les amusait ailleurs.
Sally, l'adolescente de quinze ans qui avait quitté l'école mais n'allait pas encore travailler dehors régulièrement, était là pour l'aider. Moyennant quoi, Len savait tout faire : le ménage, les courses, la cuisine ; il changeait les couches, nourrissait les petits et s'acquittait de l'éternelle corvée de la lessive et du repassage.Il s'affairait en chantant ou en sifflant, sans jamais se départir de sa bonne humeur. Soit dit en passant, il était le seul à ma connaissance, capable de se rouler une cigarette d'une main en donnant le biberon de l'autre.
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Les sages-femmes de St. Raymond travaillaient dans les taudis du quartier des docks de Londres, parmi les plus pauvres des pauvres et, pendant la seconde moitié du XIXe siècle environ, elles étaient les seules sages-femmes compétentes exerçant dans le secteur. Elles ont travaillé inlassablement pendant les épidémies de choléra, de typhoïde, de polio et de tuberculose. Au cours de la première moitié du XXe siècle, elles ont exercé leur activité pendant deux guerres mondiales. Dans les années quarante, elles sont restées à Londres, ont affronté le Blitz, avec ses bombardements intensifs des docks. Elles ont accouché des femmes dans des abris antiaériens, des abris souterrains, des cryptes d'église et des stations de métro. C'est à ce labeur inlassable et généreux qu'elles avaient consacré leur vie, et elles étaient connues, respectées et admirées par tous les habitants du quartier. Tout le monde parlait d'elles avec une affection sincère.
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" Pas du tout, à - t- elle répondu,ce n'est pas une erreur.Conchita Warren a vraiment eu vingt -trois enfants , et elle attend ,son vingt-cinquième .
Je suis restée sidèrérée.Toute cette histoire etait si incroyable que personne ne pouvais l'avoir inventé.
Quand je suis retournée chez les Warren,la porte était ouverte et je suis entrée .
La maison grouillait littéralement de partout de jeunes et d'enfants.Le matin ,je n'avais vu qu'une adolescente et des petits.Maintenant , tous les écoliers etaient là,ainsi que les adolescents plus âgés , qui etaient sans doute rentres du travail.On aurait dit une fête tant ils semblaient tous heureux.
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