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Caroline Andrieu (Collaborateur)
EAN : 9782749914886
297 pages
Michel Lafon (15/09/2011)
4.43/5   108 notes
Résumé :

Juillet 1942. Au camp de transit de Beaune-la-Rolande où il a été transféré avec toute sa famille après une sinistre étape au Vél'd'Hiv, Joseph Weismann a déjà perdu l'insouciance de ses onze ans. Quand arrive le jour de la déportation, les forces de l'ordre s'emparent brutalement des adultes, laissant des centaines d'enfants déchirés de douleur. Les soeurs de Joseph ont également é... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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Certains pourraient dire : encore un témoignage.
Personnellement, je dirai encore un témoignage utile, indispensable.
Le mot résilience est un mot qu'on utilise depuis quelques temps à toutes les sauces.
Joseph Weismann est l'image même de la résilience. Voir de l'avant...
Certes, il ne faut pas oublier son passé, l'histoire vécue, il faut même en témoigner pour que cela ne se renouvelle pas... mais il faut aussi et surtout profiter des moments positifs et voir l'avenir. Ne pas vivre dans le passé car cela ne ferait pas avancer les choses.
Ce témoignage est simple, sans fioriture, sincère... Merci M. Weismann de partager notre histoire, la vôtre... Et par la vôtre, celle de tous les disparus et victimes.
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Quel témoignage poignant ! C'est par cette phrase que j'ai eu envie de commencer ma critique.

En 1942, Joseph Weismann a 11 ans. C'est un enfant comme les autres. Sa seule « différence », oui, parce que s'en est une à cette période, c'est qu'il est Juif. Mais au fond, c'est quoi être Juif ? Joseph Weismann se pose la question intérieurement, sans jamais demander ouvertement cela à ses parents. Puis, vint le port de l'étoile sur le coeur, et les lieux interdits aux Juifs. C'est de plus en plus difficile pour sa famille de vivre dans ses conditions.
Juillet 1942, Joseph Weismann, ainsi que toute sa famille sont arrêtés. C'est ce qu'on appelle la Rafle du Vel d'Hiv. Ils sont parqués pendant 5 jours dans le Vélodrome d'Hiver, comme des animaux.
Puis, c'est la déportation, dans des rames à bestiaux. Mais où partent-ils ? A Pitchipoï dit-on. A l'arrivée, ils se retrouvent dans un camp, nommé Beaune-la-Rolande. Là, il va être séparé de sa famille et va donc prendre une décision qui, il ne sait pas encore à quel point, va changer sa vie : s'évader de Beaune-la-Rolande. Mais quelle vie va mener un enfant de onze ans, seul, sans aide, sans eau, sans rien du tout ? Joseph Weismann nous raconte ici son histoire, sa vie…

C'est un récit qui fait froid dans le dos. On ne peut pas sortir indemne d'une lecture comme celle-ci, vraiment. Je ne trouve pas les mots pour vous décrire exactement ce que j'ai ressenti durant cette lecture. Ce petit garçon de 11 ans a eu une force incroyable. Parce qu'il a pris tous les risques pour s'en sortir. Combien de petits garçons de nos jours réussiraient à faire ce qu'il a fait ? Je suis admirative devant sa force et son courage, tout simplement. Cet enfant avait une maturité incroyable.

J'ai, comme beaucoup qui ont lu ce livre, vu La Rafle avant de lire le livre. Déjà, je faisais partie de ses personnes qui, dans la salle, n'ont pas pu retenir leurs larmes. Mais La Rafle, même s'il est très bien fait est un peu trop surréaliste. D'ailleurs, Joseph Weismann le dit lui-même, l'évasion est vraiment plus simplifiée que ce qu'il a vécu lui, mais peu importe, c'est un film que j'ai aimé, même si j'aurai voulu en savoir plus sur l'après. C'est donc la raison pour laquelle j'ai lu le livre.

Et la suite, bah comme vous le savez, elle n'est pas si simple que ça. Il faut trouver un endroit où dormir, une famille qui vous accueille, sans jamais raconter son histoire, une famille de bonne foi, qui ne vous dénoncera pas, où vous n'aurez pas à vivre dans l'insécurité la plus profonde, la peur d'une nouvelle arrestation, d'une nouvelle déportation. Puis, il faut se construire, ou du moins, tenter de se reconstruire, faire sa vie… Et lorsqu'on à onze ans, et qu'on a vécu cela, ce n'est pas facile. Ca laisse des traces. Comment se dire que cela n'arrivera plus ? Comment se faire à l'idée que sa famille ne reviendra pas ?

A la lecture de ce livre, j'ai pris conscience que Joseph Weismann a remué tous ses souvenirs pour écrire ce livre, que psychologiquement, cela avait du être atroce. Mais, durant toute ma lecture, j'ai été transportée pendant cette période. Chaque mot m'a fait ressentir une émotion et c'est rare ! Entre la peur, la colère, l'injustice, l'horreur, la tristesse, la haine et encore beaucoup d'autres ressentis, je me demande encore pourquoi ? Pourquoi avoir fait souffrir autant de gens ? Des réponses auxquelles je n'aurais jamais de réponse.

Ce témoignage relève donc pour moi, des incontournables à lire sur cette fameuse Seconde Guerre Mondiale. Parce qu'il faut parler, pour que plus jamais ça ne recommence. Et Joseph Weismann a effectué le Devoir de Mémoire à la perfection, c'est pourquoi je lui dis : « Bravo et Merci ! »
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Certains livres vous bouleversent plus que d'autres... "Après la rafle" fait partie de ces livres!
Un témoignage écrit d'une façon simple mais tellement prenante, Joseph Weissmann est l'un des rares juifs à avoir survécu alors qu'il a connu les camps. Survécu car Joseph a eu le courage avec un autre jeune garçon de s'enfuir de son camp. Une opération réussie mais qui aura duré cinq heures à ramper sous des barbelés!! S'ensuit une vie de cavale de foyer en foyer, de famille en famille...
Ce témoignage fait vraiment ouvrir les yeux sur la façon dont certains français ont laissé faire les allemands qui emmenaient les juifs sous leurs yeux. Joseph avoue plus tard d'ailleurs qu'il ne leur pardonne pas . Lui qui s'est toujours senti français mais qui pourtant aura attendu des années avant que le gouvernement lui offre la nationalité française.
Vraiment un livre que chacun devrait lire pour ne pas oublier ce qu'il s'est passé et apprendre une version que l'on oublie souvent de nous avouer à l'école.
Pour finir, la devise de Joseph Weissmann: "Le bonheur loin devant".
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Suffit-il de raser un bâtiment, d'ériger un monument trop discret et d'y apposer une plaque pour effacer l'ignominie d'une collaboration? Il aura fallu plus de 50 ans pour que l'état français reconnaisse sa responsabilité lors de la rafle du Vel d'Hiv.

Suite à la sortie du film « La Rafle » tiré de l'histoire vraie de Joseph weismann, rare enfant survivant , on lui a demandé, et après?

Et après, il y a ce livre intime, déchirant qui nous livre sous la plume d'un homme âgé la vision d'un enfant arraché à sa famille. Par devoir de mémoire, il lève ce voile sombre qu'il a posé sur de douloureux souvenirs. Il nous raconte sa vie simple à l'aube de l'horreur entachée, déjà, par les interdictions, le port de l'étoile, la montée de la haine envers les juifs et puis l'effarement et l'ignorance lors de la rafle. Personne n'imagine ce qui va suivre. La suite c'est l'attente, la faim, la promiscuité, la chaleur étouffante, la puanteur suffocante. le transit dans le camp de Beaune-La-Rolande scellera à jamais le sort de la famille Weismann. Joseph présageant le pire, fera tout pour fuir. Ballottés, confrontés encore à l'antisémitisme après la guerre, il fera face à la bêtise et à la cruauté des hommes mais aura aussi la chance de croiser des personnalités vertueuses qui lui sauveront la vie.

Après la rafle est une véritable leçon de courage, de persévérance et d'abnégation. Encouragé par Simone Veil et pourtant affecté par un deuil impossible, Joseph Weismann a fait le choix de partager avec émotion sa terrible histoire auprès des jeunes. Les témoignages oraux sur la Shoah se feront malheureusement de plus en plus rares. Ce roman au même titre qu'« Une vie » est d'autant plus précieux à transmettre.
Un vibrant hommage aux victimes et aux orphelins du Vel d'Hiv.
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Vous qui me suivez peut-être commencez à comprendre mon intérêt pour cette période de l'histoire qu'est la seconde Guerre mondiale, et plus particulièrement ce qui concerne la Shoah. Une "fascination", pour ce que ce mot signifie, que d'aucuns trouveront morbide, quand il s'agit d'essayer de cerner un processus qui défie l'entendement et honorer la mémoire des survivants et de ceux dont la parole a été interdite pour toujours.
Le récit de Joseph Weismann en est un parmi d'autres, que l'on peut espérer nombreux, parce que raconter une même histoire, des mêmes faits, contribue à renforcer la véracité d'un événement qui fait encore aujourd'hui l'objet de révisionnisme, et que cette seule parole, multiple, restera.
Le récit de Joseph Weismann est à ce titre exemplaire : exemplaire dans le sens où son histoire se conçoit comme personnelle, c'est un exemple de la formidable chance qu'ont pu avoir ceux qui ont échappé, d'une manière ou d'une autre, à la barbarie nazie ; exemplaire, dans le sens également où son parcours embrasse à peu près toute l'histoire inhérente à la Shoah.
Dans son épilogue, "Témoigner", Weismann résume la bascule ainsi : c'est l'histoire d'un garçon comme un autre, Titi parisien qui va à l'école, joue avec ses copains, aime et est aimé de sa famille, profite de la vie, " jusqu'à ce que... " Cette dernière ponctuation seule convoque une émotion intense, parce qu'elle englobe toutes les pages précédentes écrites de larmes, de sang, mais surtout de vie, LA vie de l'auteur qui ne pourra jamais faire l'impasse sur ce qu'il a vécu.
La rafle, le Vel d'Hiv, Beaune-la-Rolande, la déportation des adultes, son évasion avec Jo Kogan, son retour à Paris, son errance entre orphelinat, familles d'accueil bienveillantes ou tout le contraire, placements divers dans une France rurale dans sa pluralité de positionnement, un errance et des épreuves que Joseph ne traversera que grâce à l'espoir chevillé au corps de revoir ses parents, ses soeurs, un jour, et de recevoir à nouveau l'amour de ses proches.
Car ce qui suinte de ce récit, ce qui manque plus que tout à cet enfant jeté littéralement dans la nature, c'est l'amour, être aimé, et derrière cela, son enfance. Avec le recul, Weismann est conscient d'avoir été privé de sa jeunesse, et que sa construction en tant qu'homme, qu'individu français, s'est faite sur un terreau nauséeux, bien qu'il explique que de chaque étape il aura su tirer le moindre bénéfice.
La suite du récit, après la guerre, jusqu'à l'édition du livre en 2010, est encore plus passionnante : l'administration française qui nie son calvaire pour ne pas avoir assez souffert, qui lui refuse dans un premier temps la nationalité, qui tente d'effacer les traces de son implication et sa collaboration dans le traitement des Juifs de France, et cette France, ce monde même, peut-être minoritaire, qui prolonge la souffrance de tout un peuple, mais d'abord de Joseph lui-même, en pratiquant encore la stigmatisation.
Le portrait qu'il dresse de la société, d'une manière générale, laisse peu de place à l'espoir. Cette anecdote d'un couple ouvrant une cannette de coca sur le site d'Auschwitz est révélateur de la légèreté avec laquelle la Shoah peut être vue. Et sil met autant d'énergie à témoigner, sur le conseil de Simone Veil, au-delà du simple fait historique en continuant jusqu'à aujourd'hui, c'est aussi parce qu'il sent, latente, une menace que seuls son récit, et celui de tant d'autres, peuvent encore freiner, sinon éteindre.
Avec un grand sens narratif, qui ne sent pas du tout le "calcul", et une écriture simple, fluide, naturelle, qui en de nombreux points soulèvera une émotion rare à la lecture, Joseph Weismann livre un témoignage poignant, précieux, qui aura inspiré le film La Rafle (une grande déception qui souffre d'un casting de " stars", et d'une utilisation forcenée de l'image d'Épinal).
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critiques presse (1)
Sceneario
24 janvier 2022
L'artiste, sans en faire trop, ni en rajouter, va nous plonger par de simples images, de simples plans sur des visages, sur des situations, à nous faire prendre conscience de cette époque difficile et sombre. […] Un récit pour ne pas oublier.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Nous pourrons refaire mille fois le chemin, nous écorcher à nouveau le crâne sous des rouleaux de barbelés, dormir dans les bois, frapper à des portes qui ne s'ouvrent pas, nous ne trouverons jamais l'apaisement pour autant. Parce que nous ne cesserons jamais, jamais, de nous demander pourquoi tout cela est arrivé.
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D'ailleurs, ce sont les mères qui souffrent le plus, je crois. Elles souffrent pour leurs petits qu'on affame, elles souffrent de ne pas pouvoir les soigner, elles souffrent du manque d'hygiène et d'intimité. Quelle force les tient, je ne sais pas.
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- Mais dis-moi d’abord, qu’est ce que tu penses que c’est, un juif?
Il est bien embarrassé par ma question. Je ne le lâche pas pour autant.
- Toi, tu as écouté la TSF pendant la guerre, pas vrai?
Il acquiesce, presque honteux.
- Alors quoi? Tu m’as vu à poil dans la chambre. Est-ce que j’ai une bosse dans le dos?
- Ben non.
- Et mon nez, tu le trouves crochu?
- Non, sûr que non!
- Veux-tu que j’enlève mon béret pour te montrer mes cornes?
- Allez, fais pas de blagues…Mais alors, tu es fait comme nous?
- Ben tu vois.
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Il pense que les humains se transforment en bêtes, quelquefois, et encore : même les bêtes entre elles ne se comportent pas de cette façon.
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Un mot, un seul résonne dans ma tête écorchée depuis que nous sommes sortis du camp : liberté. Avant d'entrer au Véld'Hiv, puis à Beaune-la-Rolande, je n'avais même pas envisagé que l'on veuille m'en priver. Je considérais que la liberté était mon droit, une propriété. Je pensais qu'étant né en France, je faisais automatiquement partie du peuple français. Je viens de découvrir que je fais d'abord partie du peuple juif, que je le veuille ou non.
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