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EAN : 9782843378287
Anne Carrière (02/02/2017)
3.29/5   115 notes
Résumé :
Diana Cooke est née avec le siècle. Dans une des plus belles maisons du Sud. Elle peut s'enorgueillir d'un patronyme qui remonte aux pères fondateurs de l'Amérique. Mais cette maison, comme son nom, est lestée par deux dettes abyssales. La première est financière, et le seul moyen de s'en acquitter est au prix du sang : Diana doit se marier sous le signe de l'argent. La seconde est plus profonde : la maison des Cooke et le prestige de leur nom de famille sont bâtis ... >Voir plus
Que lire après Après l'incendie suivi de Trois lamentationsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
3,29

sur 115 notes
Saratoga, une des plus belles maisons géorgiennes, « la plus vaste d'Amérique » est un champ de ruine. L'incendie qui l'a dévastée en 1941 reste encore un mystère. Sa propriétaire a disparue lors de ce drame.
C'est sur les traces de celle-ci que nous emmène l'auteur : « la légendaire Diana Cooke Copperton Cooke », ancienne gloire américaine du début du siècle, héritière d'une demeure trop grande pour elle et d'une fortune évanouie.

Sa richesse s'est faite sur le dos de centaines d'esclaves. Sa perte en est-elle sa malédiction ? Voilà de quoi donner un peu plus d'ampleur à cette histoire. Malheureusement, tout au long du roman, c'est le côté mièvre qui l'emporte : un scénario de papier glacé servi par une écriture froide et ampoulée.

Bien sûr, c'est aussi le portrait d'une femme forte qui se bat pour son indépendance... mais toujours pour elle-même.
Cette pauvre petite fille riche – Marie-Antoinette des temps modernes, se rêvant plus fermière qu'aristocrate – ne m'a pas conquis. Peut-être faut-il aimer les histoires de princesses se débattant dans les griffes de l'amour, entre splendeur et décadence, sous le poids d'un héritage insoutenable, pour en apprécier sa juste valeur.

Je remercie chaleureusement Babelio pour ce livre obtenu lors de la Masse Critique Littératures du 17 janvier, ainsi bien sûr que les éditions 10/18 !
Je souhaitais lire un jour un livre de Robert Goolrick. Voilà qui est fait. Et, qui sait, ce ne sera peut-être pas le dernier...
En effet, j'ai beaucoup plus apprécié le récit autobiographique qui fait suite à ce roman, "Trois lamentations", au style plus direct et franc, et pour ces trois amitiés féminines plus sincères et vraies.

Lu en février 2018.
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Elle est jeune, belle, a de la classe à revendre et pas d'argent. Elle doit ferrer des prétendants riches pour sauver de la ruine Saratoga, l'immense propriété des Cooke en Virginie. Elle, c'est Diana, descendante en ligne directe des Pères Fondateurs, l'unique héritière des lieux.

Pour son malheur, Diana Cooke épouse le richissime capitaine Copperton, un arriviste qu'elle est persuadée d'aimer. Elle se trompe. Elle a d'autres priorités, lui le sait. Entre les deux amants, après des débuts idylliques, il n'y aura plus que fantasmes, violence, et rancœurs.

Digne d'une tragédie antique, l'histoire de Diana illustre le poids du passé quand il pousse à ne pas rompre avec les traditions ancestrales, et impose de perpétuer coûte que coûte ce qui échoit en héritage. Un drame personnel, familial, et le drame des esclaves noirs qui ont servi à créer et maintenir dans les états confédérés, des propriétés comme Saratoga.

Avec ce roman poétique et inspiré, Robert Goolrick raconte la fin d'un monde, celui du Sud des Etats-Unis où il a vu le jour. Il raconte aussi, toujours et encore - avec quel talent ! - ses blessures d'enfance. Celles infligées par une mère, qui a trahi son fils, et par toute une région, qui a vécu de l'exploitation et de la servitude des Noirs.
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Premier Robert Goolrick que je lis, certainement pas le dernier ! Dans ce livre, il y a d'abord le roman Après l'incendie, mais il y a aussi la nouvelle autobiographique Les Lamentations. Les deux méritent cinq étoiles. Je vous le dis d'emblée : je vais être un peu longue.

Que s'est-il passé après l'incendie de Saratoga, la plus belle et grande demeure aristocratique de Virginie ? Pourquoi cet incendie et que sont devenus ses habitants ? Voici tout l'enjeu du roman. du moins en apparence. Car finalement, ce qui intéresse le lecteur (et l'écrivain), c'est moins la demeure que la châtelaine qui l'occupe.

Pour moi, Après l'incendie est avant tout le récit de l'émancipation d'une femme, une aristocrate qui a d'abord été cette petite fille un peu sauvage, audacieuse et assoiffée de liberté. Sur Diana Cook, descendante en ligne directe des Pères Fondateurs de l'Amérique, pèse le poids de la gloire familiale. Elle doit mettre de côté ce qu'elle est, ce qu'elle ressent, pour se marier à un homme assez riche pour remettre à flot Saratoga, la demeure familiale bâtie sur le sang et les larmes des esclaves qui l'ont construite et des propriétaires qui lui ont tout sacrifié.

C'est un récit sur la condition féminine : place de la femme au sein de sa famille, au sein du couple, de la société mais aussi en tant que mère et amante. J'ai été touchée par l'ensemble du récit mais je dois dire que l'amour qui lie Diana et son jeune amant Gibby m'a particulièrement émue. Quelle beauté que cet amour inconditionnel, à la fois pur et charnel. Que de sensualité dans cette frénésie des corps qui se donnent autant que les coeurs ! Quelle tragédie !

Robert Goolrick n'a pas son pareil pour donner vie à ses personnages. Les portraits sont saisissants, l'empathie immédiate (je pense à Lucius Walter ou Rose de Lisle).

Contrairement à ce que j'ai pu lire, le thème de l'esclavage est tout à fait secondaire. Il n'est pas du tout l'objet du récit même s'il en est question par moment.

Après ce roman qui agit sur le lecteur comme une déflagration, reste encore à lire Les Lamentations. Après cela, vous resterez définitivement sur le carreau.

Dans cette nouvelle autobiographique, Robert Goolrick brosse en quelques pages seulement le portait de l'Amérique à travers les portraits de trois femmes : la douce et misérable Wanda, l'épatante mais grosse Claudie et enfin l'intelligente mais noire Curtissa.
Quelle vie attend ces femmes, pour le moment jeunes filles sacrifiées par la société pour leurs différences, sociale et/ou physique ? Quel avenir pour l'Amérique qui foule aux pieds une partie de ses citoyens ?

Robert Goolrick est doté d'une belle plume qu'il met à profit pour brosser le portait de personnages exceptionnels, dans un paysage à couper le souffle, au pied de la célèbre Rappahannock. C'est doux, amer, éclatant, passionné.
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Je ne saurai dire à quel point cette magnifique tragédie sudiste m'a subjuguée.
Le chapitre introductif dans lequel Robert Goolrick prend le lecteur par la main pour lui faire pénétrer le mystère de Saratoga et de sa non moins mystérieuse propriétaire agit comme un sortilège : Sous le charme de cette ensorcelante demeure je suis.
La plume sensible et ample de Robert Goolrick, au sommet de son art dans ce roman, y est pour beaucoup, et sert à merveille les deux principaux personnages ensorceleurs de cette histoire à la fois sombre et lumineuse :
Saratoga : la plus somptueuse, la plus grande demeure de Virginie, voire du pays ! Ancienne plantation dont les milliers d'hectares firent la fortune grâce à des mains esclaves, elle continue de fasciner malgré le dévastateur incendie qui l'a presque entièrement détruite.
Diana Cooke, héritière d'une aristocratie au bord de la ruine, altière, provocante, egocentrée, fascinante, « vendue » par ses parents à un roturier richissime mais grossier ; Diane si glamour sur les photos de magazines, si recluse et invisible depuis de très longues années…
C'est son histoire et l'envers du décor de sa vie que le livre nous révèle, un destin intimement lié à Saratoga où se déroule toute l'action ainsi qu'au poids de l'histoire de cette famille et de ce lieu. Une histoire fascinante et hors du temps qui laisse en empreinte l'image de cette femme majestueuse descendant le grand escalier de Saratoga. Coup de foudre inoubliable !
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Elle brûla jusqu'à la dernière petite cuillère en argent monogrammé, la magnifique et vénérable maison de planteurs du Vieux Sud des États Unis, personnage principal de ce drame crépusculaire. le romantisme du contexte s'arrête là, aussi radicalement que le champ de ruines et de cendres où semble avoir disparu la propriétaire Diana Cooke.

Travelling arrière début 20ème.
Ici se jouent les savoir-vivre et savoir-être faisandés des familles ruinées des États autrefois Confédérés, où des jeunes filles sont sur le marché matrimonial, au plus offrant pour tenter de restaurer le lustre d'antan. Et il ne manque pas de prétendants "nouveaux riches" pour refaire à neuf les tapisseries Zuber, au risque de convoler en mariage calamiteux.

Je ressors partagée de ce dernier roman de Goolrick. Je l'ai trouvé parfois redondant et outrancier. La thématique du roman sentimental n'est jamais loin même si l'auteur affectionne toujours les situations les plus sombres pour raconter une histoire, ce qu'il fait avec un beau talent de plume et de descriptions. Il est certain qu'on est bien loin d'Autant en emporte le vent...

Robert Goolrick brosse un portrait de femme, sacrifiée, mal mariée, mal aimée, maltraitée par le destin. Une femme subissant les devoirs de sa naissance, les principes de son éducation et la fatalité de son milieu, milieu appelé à disparaître dans un monde en pleine mutation. On parle ici de toutes sortes d'amours et de devoirs: à ses racines (poids insurmontable de l'héritage), à son mariage (fut-il détestable), à son enfant (culpabilité et ambiguïté), à son amant scandaleux.

Toute cette histoire de secrets, de mensonges et de peurs sent bien sûr la tragédie à plein nez, portée par la sensibilité et le talent narratif de l'auteur.
Complétée d'une nouvelle autobiographie sur la notion du racisme, elle stigmatise les clivages sociaux, les mentalités dues au lourd passé esclavagiste des États du Sud et la disparition d'une société aisée, luxueuse, attachée à ses valeurs et à son argent.

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critiques presse (1)
LeMonde
06 juillet 2017
Dans « Après l’incendie », l’écrivain américain fait le procès du Sud raciste à travers l’histoire d’une femme hantée par le passé esclavagiste de ses ancêtres. Splendide.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
On n'avait rien touché à Saratoga depuis vingt ans. Elle découvrait brusquement à quel point cette décrépitude et ce désordre lui étaient chers. Là son père s'asseyait pour fumer son cigare cubain après le dîner. Près de la fenêtre, c'est sa mère qui s'installait pour lire, dans les derniers rayons du jour, même si elle passait en réalité plus de temps à contempler sa rivière bien-aimée qu'à savourer son livre. Ces gens ne faisaient pas que déplacer des meubles: ils bouleversaient tous ses souvenirs d'enfance, les instants chéris d'une vie de famille, et aussi la vie avant cela, les fantômes des hommes et des femmes qui s'étaient eux aussi assis dans ce fauteuil en tapisserie.
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Après le dîner, elle avait bu un cognac en compagnie de son père qui lisait le Richmond Times Dispatch en frappant la double page d'un air excédé, outré par les scandales qui déshonoraient le Commonwealth. Les femmes exigeaient le droit de vote. Des citoyens voulaient interdire l'alcool. C'était un monde dur et froid dont il ne voulait plus être.
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Ces livres étaient toute sa vie, ses guides, ses semblables, ses amis, autant de fenêtres sur des mondes qu'elle ne verrait jamais, et leur destruction était pour elle une perte incommensurable.
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On dit que la vie est longue. C'est un mensonge. Elle s'écoule en un instant. On voit les choses de tout près puis, presque instantanément, de très loin, à une distance inatteignable, tandis que l'on reste sur la rive, dépossédé, vieux et fourbu, hanté par les souvenirs [...].
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Il y a cette manière odieuse dont on traite les Noirs. Ils ont le droit de vote, mais il existe tant d'arrêts qui les en empêchent qu'ils ne peuvent ou ne veulent en faire usage. Ils pourraient aussi bien être restés des esclaves, et un jour nous devrons le payer.
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