Des groupes de gens se promènent vêtus de manière très particulière. Des femmes habillées de longues robes colorées à volants ou à dentelles, la tête ornée de fleurs ou de grands chapeaux, et des hommes portant des costumes noirs et blancs et des sombreros, marchent dans la même direction que nous.
Ils portent tous, sous leurs vêtements, une sorte de combinaison noire sur laquelle des os sont dessinés sur leurs bras et leurs mains. Mais surtout, ils ont tous un masque de crâne blanc peint sur leur visage, qui leur donne littéralement des airs de morts.
Des orbites sombres sont tracées sur leurs yeux, une tache noire remplace leur nez et un sourire macabre rempli de dents est peinturé sur leur bouche.
Je fais signe à Marilou que c’est notre homme. Il attend quelques minutes, mais rapidement, il quitte les lieux. Alors ça, c’est étrange. Pourquoi ne reste-t-il pas près du point de rendez-vous? Où va-t-il?
Marilou et moi le suivons à distance, alors qu’il marche d’un pas pressé sur le trottoir. Après une quinzaine de minutes, il arrive près du marché By et s’engage dans une ruelle isolée, non loin de là. Celle-ci, située entre deux grands bâtiments, est plutôt sombre et étroite.
Au fur et à mesure que nous marchons, un doute m’assaille. Ça semble trop facile. Je ne sais pas pourquoi, mais je commence à avoir un mauvais pressentiment. Peut-être devrions-nous rebrousser chemin?
Intriguée, je le suis jusqu’au deuxième étage. Nous traînons nos vêtements et accessoires et nous dirigeons vers les bureaux des professeurs. Je remarque alors que la porte des appartements de Vincent est ouverte ! Je m’approche à toute vitesse et je vois… Vincent et Jessica enlacés !
Mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Je ne sais pas si je suis heureuse de revoir enfin Vincent après une absence de deux mois et demi sans la moindre nouvelle ou choquée de le voir serrer Jessica dans ses bras ainsi.
Dès qu’il nous voit, Vincent sursaute et fait un pas en arrière pour s’éloigner de Jessica. Celle-ci se retourne et pince les lèvres en me remarquant à son tour.
— Content de te revoir, mon vieux ! lance-t-il avant de le prendre dans ses bras et de lui donner une tape virile dans le dos.
De mon côté, je reste interdite. Voir Vincent serrer deux personnes dans ses bras en moins d’une minute est franchement bizarre. Tout le monde au collège avait toujours cru qu’il n’était qu’un ermite asocial grognant après tout ce qui bouge et là, finalement, il serait bel et bien une personne… affectueuse ?