Arsène Lupin, tome 2 : Les Trois Crimes d'Arsène Lupin

Ce deuxième tome est la suite de " la double vie d'Arsène Lupin " et, il réserve des surprises sur tous les plans ainsi que de nouvelles ambitions pour notre gentleman cambrioleur !
Au dernier tome, : A.L était accusé de 3 crimes et il avait été dénoncé par son pire ennemi : Mr.M.L ! Il se morfond dans la cellule 14 et commence à préparer son évasion, mais compte tenu qu'il est Chef de la Sureté depuis 4 ans sous les traits de Lenormand, il va se servir de ses identités pour retrouver le vieux Steinweg, Pierre Leduc et son identité secrète ! Steinweg va lui révéler que Pierre est le descendant d'une grande famille de Prusse (Veldenz ) protégée à l'époque par Bismark, mais, il doit encore trouver la signification du chiffre 813 et du mot APOON d'autant que Herlock Sholmes a lui aussi pris l'engagement de les découvrir ! La mort de Steinweg va précipiter les évènements et le Kaiser va venir en prison pour négocier les lettres d'un projet de traité entre l'Allemagne, l'Angleterre et la France ! A.L s'imagine déja maître de l'Europe pour récupérer en autres l'Alsace et la Lorraine en échange de ses services, de plus il envisage de marier sa fille Geneviève au jeune duc de Veldenz ! Hélas, les documents sont faux et c'est vers la famille du baron Altenheim qui est en fait le fils de Malreich qu'il va chercher et, en qualité de juge d'instruction, de procureur, de Garde des Sceaux ( un vrai multitâches ) qu'il arrive à faire arrêter Malreich et ses 7 bandits pour les faire conduire à l'échafaud !
Mais, A.l se sent encore poursuivi alors que son redoutable ennemi est aux arrêts, il a peur mais il va enfin savoir qui signe avec les initiales L.M , qui a tué Rudolf Kesselbach, le baron Altenheim, , Steinweg, Isalda Malreich..et qui continue de le poursuivre !
Bref, Il a raté sa mission et l'avoue à l'empereur puis il décide d'aller s'engager dans la Légion au Maroc sous un autre de ses nombreux noms !
Un roman policier en 2 parties avec toutes les facéties d'A.l, ses transformations, ses enquêtes plus une dimension diplomatique avec la recherche des honneurs !
Maurice Leblanc a donné à son héros une dimension plus humaine, plus fragile et des situations " rocambolesques " pour notre plus grand plaisir !

Quel étrange personnage que cet Arsène, excessif, désespéré et désespérant, cabotin, superbe, on peut arrêter ici la liste, car elle serait interminable. Ce personnage n'existe que par la fascination qu'il exerce, qu'il veut exercer et dont il a besoin pour vivre. J'avoue avoir été agréablement surpris par l'individu proposé par l'auteur, à la fois génial et fragile, particulièrement humain même dans sa folie. Car fou, il l'est certainement, fou magnifique s'il en est.
Peut-être est-lié à cette histoire, terminant celle de la double vie d'Arsène Lupin. N'ayant lu que ces deux là, il faut émettre une réserve à mon jugement.
Néanmoins, cette affaire 813 oblige Lupin non pas à repousser ses limites mais à les dépasser, et le dénouement est terrible.
J'ai pris plaisir à lire cet ouvrage d'une autre époque, d'avant-guerre, ou le thème du patriotisme était un ressort courant, ce qui paraîtrait sans doute anachronique de nos jours. Lupin est l'être fantasque qui semble donner vie et un peu de folie à la fameuse Belle époque qui devait être un brin étouffante par moment. Il est intéressant de voir comme beaucoup de choses reposent sur les « petites gens », cette foule de prolétaires et de domestiques, outils et interfaces indispensables pour permettre au célèbre Lupin d'agir, d'agir pour ou contre les notables de la société, selon sa fantaisie ou sa volonté la plus terrible.
A redécouvrir.

Parmi tous les Lupin de Maurice Leblanc, il y a de nombreuses nouvelles. Quelques histoires sont beaucoup plus denses, comme 813, composée de deux parties.

Dans le premier tome, la double vie d'Arsène Lupin, Lupin est mort, la police repose presque sur ses deux oreilles jusqu'à l'assassinat de M Kesselbach. Sur le corps, un carton épinglé porte le nom d'Arsène Lupin.
Lenormand, le chef de la sûreté n'aura de cesse de mettre la main sur le meurtrier, car il sait très très bien, lui, que Lupin n'a pas pu tuer Kesselbach, ni le domestique, et encore moins Chapman, d'un coup de stylet dans la gorge. Et il le sait d'autant mieux que Lupin, c'est lui. Oui, vous avez bien lu, le chef de la police, c'est Lupin, depuis quatre ans. C'est lui aussi qui apparait sous les traits du Prince Sernine. C'est pourquoi ces deux personnes n'apparaissent jamais ensemble.

Lupin va se retrouver confronter à un être monstrueux, à l'intelligence machiavélique, qui n'hésite pas à tuer (y compris ses complices) pour parvenir à ses fins ou lorsqu'il est menacé. Cet ennemi est rusé, perspicace, et fait en sorte de dévoiler toutes les fausses identités de Lupin. Lenormand est piégé, et Lupin se retrouve derrière les verrous, pour la plus grande joie de son second, Weber. Il ne lui reste plus qu'à mettre sur pied, depuis la prison de la Santé, une intrigue internationale dont lui seul le secret.

Dans le second volume, les Trois crimes d'Arsène Lupin, on voit apparaitre l'empereur d'Allemagne en personne, qui fait libérer Arsène Lupin de prison. le destin de l'Europe est presque entre ses mains. Il veut rendre l'Alsace-Lorraine à la France, rien de moins.

En homme de son temps, Maurice Leblanc nous replace cette histoire dans un contexte politique et diplomatique, où le patriotisme français est fort. Lupin veut bien servir l'empereur, à condition que la France en tire les marrons du feu. Même mort aux yeux de la police française, Lupin reste patriote.

Cependant cette aventure amène Lupin au bord du suicide. Mme Kesselbach, qu'il pense aimer, est un monstre et il en vient à la tuer de ses propres mains. La marionnette qu'elle manipulait est exécutée à Paris avant qu'il puisse faire libérer le prisonnier. Et Pierre Leduc, qu'il voulait placer sur un trône doré, se suicide…pour la deuxième fois. Ce sont les trois crimes d'Arsène Lupin, lui qui met un point d'honneur à ne pas tuer. Désespéré, et alors que la mort ne veut pas de lui, s'engage dans la légion, au Maroc, sous le nom de Luis de Perenna. Voir Les Dents du Tigre.

Quatre ans se sont écoulés depuis le dénouement de L'Aiguille creuse. Arsène Lupin a disparu de la scène, au point qu'on le croit généralement mort. Mais voilà que sa carte est retrouvée sur la scène d'un crime. Arsène Lupin est-il donc toujours vivant ? A-t-il renoncé à ses principes au point de tuer un homme à qui il a déjà arraché son secret ?
Dans cette nouvelle aventure, Arsène Lupin se retrouve aux prises avec deux adversaires redoutables : un meurtrier de l'ombre insaisissable et monstrueux qui semble décidé à le détruire et le nouveau chef de la sûreté, M. Lenormand, aussi tenace et perspicace que Lupin lui-même. de plus, Lupin a bien plus à perdre qu'une bonne affaire ou la vie même. Mais le génial cambrioleur a plus d'un tour dans son sac et s'il s'en sort, cette fois, c'est que son habileté est vraiment capable de renverser tous les obstacles.

J'avais déjà lu 813 il y a quelques années mais je ne me souvenais pas du tout de l'intrigue. Elle m'est revenue en mémoire au fur et à mesure de ma relecture. Il faut dire que ce roman, qui est loin d'être l'un des plus connus, est pourtant un pur Lupin. L'intrigue, entortillée à souhait, est pleine de suspense et de rebondissement. Chaque fois qu'on croit en discerner l'issue, elle nous échappe et part dans une nouvelle direction. le personnage de Lupin s'y déploie dans toute sa richesse et sa complexité : si l'auteur se plaît à dépeindre son habileté et son côté cabotin, il montre aussi toute sa sensibilité et son humanité. Lupin, c'est une volonté de fer et un coeur d'artichaut.

813 est un roman qui se dévore d'un bout à l'autre, amusant et prenant.

Le richissime Kesselbach est cambriolé et assassiné dans un hôtel parisien. Tous les soupçons se portent sur Arsène Lupin qui avait pourtant disparu depuis l'affaire de "l'aiguille creuse". Mais l'inspecteur Lenormand chargé de l'enquête ne croit absolument pas à la culpabilité de Lupin. Il va découvrir que si celui-ci est bien mêlé à l'affaire Kesselbach, le crime serait plutôt l'oeuvre d'un individu inquiétant dont on ne connaît que les initiales L.M.
"813" (qui regroupe en fait deux épisodes : "la double vie d'Arsène Lupin" et "les trois crimes d'Arsène Lupin") ocupe une place à part dans le coeur des amateurs de Maurice Leblanc. Sombre, parsemée de morts violentes ( sans compter une scène marquante où Lupin coupe le bout de l'auriculaire d'un des personnages!),cet opus dégage une atmosphère particulière où rôderait presque le fantastique, notamment quand le mystérieux L.M. fait son apparition. Il faut dire que Lupin a trouvé là un adversaire à sa mesure, froid et impitoyable. Leurs rencontres sont d'ailleurs les meilleurs moments du roman et c'est un bonheur de voir Lupin déstabilisé. Un Lupin qui gagne en épaisseur et complexité à chaque épisode.
Seule réserve: le deuxième épisode aurait gagné a être un peu plus court mais peu importe, ce Lupin est bien l'un des meilleurs de la série.