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EAN : 9782809806175
272 pages
L'Archipel (11/01/2012)
3.67/5   65 notes
Résumé :

Veronika, écrivain, la trentaine, quitte la Nouvelle-Zélande pour revenir en Suède, son pays natal, afin de se reconstruire et d'y achever son roman.

Elle loue une maison isolée en pleine campagne, avec pour seule voisine une vieille dame, Astrid, une octogénaire qui vit en quasi-ermite et l'observe s'installer avec retenue.

Au fil des saisons, les deux femmes nouent pourtant une amitié improbable qui va bouleverser leur vie. Pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Astrid est septuagénaire, Veronika a trente ans. Elles pourraient être mère et fille, grand-mère et petite-fille. Elles s'apprivoisent le temps d'un printemps et d'un été. Chacune a vécu un drame, de ceux qui peuvent vous briser à tout jamais. Astrid s'est murée dans sa solitude, elle a construit sa prison plus sûrement que ceux qui lui ont volé sa vie ; elle en avait les clefs, elle ne les a pas utilisées : « Longtemps, j'ai trouvé un certain réconfort dans le fait de n'avoir rien ni personne. »
Pour elle, il semble tard pour redémarrer, mais Veronika a l'avenir devant elle, comme on dit. Grâce à leurs échanges pudiques et respectueux, ces deux femmes vont se réouvrir à la vie, à l'amour de soi et des autres... « Je n'ai jamais parlé à personne de cette nuit, dit-elle. Jamais. Et maintenant que j'entends mes propres paroles, je me rends compte qu'elles me racontent une histoire différente de celle que j'ai portée durant toutes ces années [...] si nous arrivons à trouver les mots, et à trouver quelqu'un à qui les dire, nous pouvons peut-être voir les choses autrement. Mais je n'avais pas les mots. Et je n'avais personne. »

L'auteur, Linda Olsson, est née à Stockholm en 1948. Elle a vécu en Suède jusqu'en 1990 avant de s'installer en Nouvelle-Zélande. de fait, on reconnaît bien la touche nordique dans ce joli roman doux, sage, simple et lent. Par son cadre : importance des saisons, des paysages, de la végétation, de l'intérieur douillet d'une maison l'hiver. Et par le style. Cette belle histoire nous parle avec finesse de deuil, de solitude, de haine, de résilience, et nous livre un beau message de courage et d'espoir : « Vivez, Veronika ! Prenez des risques ! C'est là tout le sens de la vie. Nous devons chacun chercher notre bonheur. Personne n'a jamais vécu notre vie, il n'y a pas de règles. Fiez-vous à votre instinct. » Je ne suis pas friande de ce genre de sentence dans les romans, mais sous la plume de Linda Olsson, je ne trouve pas ça gnangnan.
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La Feuille Volante n°1050– Juin 2016
ASTRID ET VERONIKALinda Olsson – L'Archipel.

Traduit de l'anglais (Nouvelle-Zélande) par Mélanie Carpe.

Veronika Bergman, trente ans, est écrivain. Elle a choisi la solitude dans un village de Suède pour écrire le livre qu'elle portait en elle depuis longtemps. Elle fait connaissance de sa voisine, Astrid Mattson, soixante dix ans, que tout le mode considère une sauvage. Tout les oppose : l'une est casanière et l'autre est une voyageuse et pourtant entre elles le courant passe, elles échangent des confidences, entre sensibilité et pudeur, se découvrent des points communs malgré la différence d'âge. Astrid a très tôt perdu sa mère et son père a abusé d'elle. Pour échapper à cet enfer elle s'est mariée avec Anders un homme qu'elle n'aimait et pour des raisons obscures elle a étouffé leur fille unique, Sara. La mort d'Anders la libère mais la solitude lui pèse. Veronika avait tout quitté pour James qu'elle aimait passionnément mais qui s'est tué en mer. Les deux femmes s'observent avec hésitation d'abord puis se se retrouvent dans la douleur, le deuil et leur amitié procède de cette situation délétère. Ce sont des blessées de la vie et chacune d'elles tente de panser ses plaies à sa manière, Astrid en se coupant du monde, Veronika en exorcisant sa douleur par les mots. Pourtant leur rencontre a quelque chose d'exceptionnel. Leur nécessaire connaissance réciproque suppose que, pour l'autre, chacune évoque son propre passé, même le plus secret. Dès lors, ce cheminement dans la sphère intime procède aussi du retour dans le présent, une manière de renouer avec le monde extérieur, de se couler à nouveau dans le quotidien et faire prévaloir la permanence et la continuité de la vie et la résurgence du bonheur.

C'est bizarre mais j'ai lu ce livre à cause d'un engagement d'être (modestement) juré pour un prix littéraire, c'est à dire satisfaire à une obligation de lire un livre que je n'aurais peut-être pas choisi de moi-même puisque je ne connaissais pas cette auteure dont c'est le premier roman. Pourtant, je suis entré dans ce récit qui dès lors est devenu autre chose qu'une histoire racontée, que des mots écrits. Je me suis attaché à ces deux femmes de deux générations différentes, à leur façon de se protéger de cette vie qui aurait pu être heureuse mais ne l'a pas été à cause du hasard, du destin, des autres, allez savoir ! J'ai communié avec elles dans leur façon de réagir face aux épreuves qui ont jusqu'alors pourri leur passage sur terre. Pour elles, l'amour tant souhaité s'est enfui et ne reviendra pas. Face à cette certitude, pour Astrid c'est la recherche de la solitude et les larmes et pour Veronika c'est l'écriture, deux réactions parfaitement respectables, avec, en toile de fond, le chagrin et l'impuissance. C'est pourtant leur amitié réciproque qui les sauvent, une amitié bizarrement distante puisqu'elles se cesseront de se vouvoyer dans un pays où le tutoiement semble être généralisé. Astrid est de ces gens qui sont passés à côté de leur vie et à qui la malchance colle à la peau comme une ombre portée à un corps. Sa vie a été vouée au manque d'amour et elle l'a détesté au point qu'ayant été mère par hasard ou par obligation (il fallait bien donner un héritier mâle à son mari), elle a préféré tuer sa fille plutôt que de lui imposer une vie semblable à la sienne. Seule cette rencontre un peu pilotée par le hasard a permis à cette vieille femme qui attendait la mort comme une délivrance, de connaître un moment de répit. Elle qui n'aurait jamais été grand-mère a trouvé avec Veronika une petite-fille qu'elle ne pouvait imaginer. Veronika, quant à elle a réagi face à la mort de James en exorcisant sa peine par l'écriture, c'est à dire en faisant son métier d'écrivain, mais surtout en arpentant le monde. Cet épisode de sa vie la rapproche d'un père qu'elle avait un peu oublié. Pour elle aussi cette rencontre avec Astrid illumine sa vie et l'épilogue est un message d'espoir parce qu'il fait obstacle à l'oubli qui ne manque jamais de s'insinuer dans l'esprit des vivants. Ici, il y aura les mots imprimés qui malgré leur fragilité sont souvent plus solides que les murs. Cette maison qui était celle de la haine et du malheur devient le lieu d'un bonheur partagé et on peut imaginer que Veronika la peuplera de rires d'enfants ou au contraire sera la gardienne solitaire de la mémoire et répondra à l'appel de l'inspiration pour d'autres romans à venir puisque, pour elle, ce lieu s'y prête particulièrement et qu'elle porte encore en elle tant de choses à exprimer.

Le livre refermé, il me reste des descriptions agréablement poétiques, une ambiance calme et apaisante, un style sobre et bien dans le ton du récit. Je n'ai donc pas passé un mauvais moment de lecture, loin s'en faut. J'ai même trouvé cette relation émouvante, une belle rencontre et un message peut-être un peu optimiste, mais qu'importe !


© Hervé GAUTIER – Juin 2016. [http://hervegautier.e-monsite.com ]
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Deux femmes vont s'unir par leur passé respectif et pouvoir l'évoquer entre elles pour parvenir peu à peu à un équilibre intérieur.
Un livre fort par sa simplicité à toucher l'ultra-sensibilité des êtres dans ce qu'il y a de plus douloureux à vivre.
J'en garderai un souvenir impérissable.
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Des femmes blessées , qui par souffrance s'enferment dans la solitude... Que ce soit pas le Personnage d'Astrid ou celui de Véronika, la solitude, le manque d'aimer , est bien présent. Puis ces deux femmes, vont petit à petit renaitre, la fin sera l'aboutissement pour une et le nouveau départ pour l'autre.
Ce livre lu très rapidement, donne de l'espoir. L'amour ne se perd pas.
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Veronika Bergman , une trentenaire, choisit de s'isoler quelque temps en Nouvelle Zélande pour écrire son livre tranquillement. Elle fait la connaissance de sa voisine Astrid Mattson, qu'au village tout le monde décrit comme froide et sauvage. Les deux femmes vont peu à peu s'échanger des confidences sur leurs vies. Astrid a perdu très tôt sa mère et a vécu avec un père qui abusait d'elle puis s'est mariée contre sa volonté avec Anders, un homme froid qui ne lui a pas témoigné d'amour. Elle a eu une petite fille Sara mais elle l'a étouffée pour des raisons inconnues. Son mari, en maison de retraite, décède et c'est un soulagement pour elle de dire adieu à cet homme qu'elle n'aimait pas. Veronika elle, était très amoureuse de James, un néo zélandais pour qui elle a tout quitté. Malheureusement celui ci s'est noyé en mer en faisant du surf et la jeune femme ne s'en est jamais remise. Les deux femmes se libèrent ainsi de leur passé et deviennent amies malgré leur différence d'âge. A la mort d'Astrid c'est Veronika qui hérite de la maison et de tous les souvenirs qui y sont attachés.
J'avais beaucoup aimé la couverture de ce roman et la 4ème de couverture m'avait touchée... j'attendais donc une belle surprise de ce livre mais j'avoue être restée sur ma faim. Je n'ai pas ressenti de fortes émotions à la lecture, même si les confidences échangées sont parfois très fortes, mystérieusement. J'ai été aussi dérangée par le récit de la mort du bébé pour des raisons que le lecteur ne connait pas. Dommage, ç'aurait pu être un vrai coup de coeur....
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Vivez, Veronika ! Prenez des risques ! C'est là tout le sens de la vie. Nous devons chacun chercher notre bonheur. Personne n'a jamais vécu notre vie, il n'y a pas de règles. Fiez-vous à votre instinct. N'acceptez que le meilleur, mais surtout cherchez-le bien, ne le laissez pas vous filer entre les mains. Les bonnes choses passent parfois inaperçues. Rien ne nous arrive tout entier. C'est ce que nous faisons de ce que nous trouvons en chemin qui détermine l'issue. Ce que nous choisissons de voir, ce que nous choisissons de conserver. Et ce que nous choisissons de garder en mémoire.. N'oubliez jamais que tout l'amour de votre vie est là, en vous, et qu'il le restera toujours. Jamais on ne pourra vous le prendre.
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Les enfants sont contraints de construire leur monde à partir d'informations tellement incomplètes. Ce sont d'autres qui tranchent pour eux, et ils ne se voient jamais transmettre que des bribes de la logique sous-tendant telle ou telle décision. Enfants, nous habitons un monde constitué de fragments incohérents. Enjoliver et combler les lacunes est une opération inconsciente, me semble-t-il, qui se poursuit peut-être tout au long de la vie. (p. 59)
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J'ai l'impression de l'avoir écrit il y a si longtemps, poursuivit Véronika. C'est sans doute un peu comme donner le jour à un enfant : il est de soi, mais ce n'est pas soi. Une fois né, il vit sa propre existence. On est là pour le protéger et prendre soin de lui, on souffre et on se réjouit avec lui, mais, au bout du compte, on doit le laisser vivre sa vie, prendre ses distances et lui donner sa liberté. Et espérer qu'il s'en sortira bien.
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Je n'ai jamais parlé à personne de cette nuit, dit-elle. Jamais. Et maintenant que j'entends mes propres paroles, je me rends compte qu'elles me racontent une histoire différente de celle que j'ai portée durant toutes ces années, observa-t-elle en refermant les paupières. Je crois que si nous arrivons à trouver les mots, et à trouver quelqu'un à qui les dire, nous pouvons peut-être voir les choses autrement. Mais je n'avais pas les mots. Et je n'avais personne. (p. 168-169)
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Vivez, Veronika ! Prenez des risques ! C'est là tout le sens de la vie. Nous devons chacun chercher notre bonheur. Personne n'a jamais vécu notre vie, il n'y a pas de règles. Fiez-vous à votre instinct. N'acceptez que le meilleur, mais surtout cherchez-le bien, ne le laissez pas vous filer entre les mains. Les bonnes choses passent parfois inaperçues. Rien ne nous arrive tout entier. C'est ce que nous faisons de ce que nous trouvons en chemin qui détermine l'issue. Ce que nous choisissons de voir, ce que nous choisissons de conserver. Et ce que nous choisissons de garder en mémoire.. N'oubliez jamais que tout l'amour de votre vie est là, en vous, et qu'il le restera toujours. Jamais on ne pourra vous le prendre.
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