AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Ferda Fidan (Traducteur)
EAN : 9782742730896
234 pages
Actes Sud (01/05/2001)
4.12/5   12 notes
Résumé :

A la fin du XVIIe siècle à Constantinople, un vieil homme à l'imagination débordante rêve - au sens propre comme au figuré le monde qui l'entoure. Cartographe contemplatif, il recherche la réalité dans les songes et consigne dans un livre intitulé Atlas des continents brumeux le fruit de ses visions. Son fils Bunyamin, à qui il remet cet ouvrage, va connaître une incroyable aventure. Engagé comm... >Voir plus
Que lire après Atlas des continents brumeuxVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce roman se présente comme un conte philosophique ou comme un récit fantastique, comme un voyage imaginaire ou comme une "illustration extravagante du 'Discours de la méthode'", comme un roman humoristique ou comme de l'absurde sans théâtre... le tout ayant pour cadre Constantinople à la fin du XVIIe siècle.
J'adore cet auteur (donc ceci est le premier roman), professeur de philosophie à Smyrne, pour qui l'activité littéraire relève tellement de l'"otium" qu'il refuse(-ait) les interviews, ainsi que toute mondanité lettrée, et surtout qu'il écrit dans une langue si soutenue, archaïque et recherchée que rares sont les Turcs capables de le déchiffrer. (Il faut savoir que la vitesse d'évolution de la langue turque est totalement exceptionnelle). Peut-être aussi pour son entier désintérêt du "lecteur modèle", je le considère comme l'une des plus puissantes plumes de la littérature turque actuelle, à la hauteur de Pamuk et de Yasar Kemal (c'est-à-dire bien plus haut que certains auteurs qui ont pourtant une plus grande renommée en France, et que je ne citerai pas pour éviter d'avoir l'air de faire des polémiques de clocher...)
J'aime faire le rapprochement entre cet ouvrage et certains romans historiques de Umberto Eco, je pense surtout à Baudolino, pour le foisonnement d'images et l'usage du fantastique, non pour la langue.
Puis-je juger de la qualité de la traduction? Quelqu'un disait qu'on ne remarque que les mauvaises traductions. Au regard de mes considérations précédentes, et compte tenu du goût de l'époque qui constitue le cadre historique de l'histoire, la version française semble très satisfaisante, très soignée.
(J'aime aussi la miniature qui constitue l'illustration de couverture: ils sont forts, quand même, chez Actes Sud...!)
Commenter  J’apprécie          50
Le monde est-il réel ou bien est-il la création de mon cerveau ? La pensée est-elle la seule réalité certaine? Je pense donc je suis disait "Rendekar" (c'est ainsi que s'appelle René Descartes en version turque)
Pensée amusante, bien que peu originale, pour un écrivain dont le métier même est de nous faire entrer dans un monde né de son imagination! L'auteur invente un monde où un homme rêve le monde où évolue son fils. C'est pour ce fils qu'il écrit " l'atlas des continents brumeux" . le rêveur est Ihsan Efendi le Long et le fils, Bûnyamin.

Nous sommes à Constantinople au XVIIe, une ville multiple, foisonnante où se croisent autour de Bünyamin des personnages de romans d'aventure, Mange Porc le mendiant, Alibaz le chef d'une armée d'enfants, Kubelik le chirurgien, Vardapet le perceur de tunnels, Zülfiyar l'espion et Ebrehe le mytérieux. N'oublions pas une mystérieuse pièce noire.

Cela part un peu dans tous les sens, on se tue, on se mutile, on se cache. Ce n'est pas un monde paisible. Au milieu de ce maelström l'histoire de Bûnyamin se dessine. Accompagné de "l'atlas" offert par son père, il va être entrainé dan bien des aventures. Tant et si bien qu'il ne prendra le temps de le lire à la fin. Sa vie est un roman.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Si Ihsan Efendi le Long s'était mis en tête de faire une mappemonde, il caressait l'idée de découvrir de nouveaux continents sans bouger d'un pouce, différent en cela de tous les autres explorateurs. Il pensait avoir trouvé le secret de cet exploit qui semblait a priori impossible : il était notoire que les rêves naissaient de ce que l'âme se détachait du corps pendant le sommeil pour parcourir des lieux divers ; or si, pendant le sommeil, l'âme se détachait du corps pour aller de contrée en contrée, il eût été absurde que le corps s'avisât à son tour de se rendre, au prix de mille peines, dans des lieux que l'âme avait déjà visités. Ce n'était donc pas la peine qu'il fasse lui-même la route à l'instar des autres explorateurs.
Commenter  J’apprécie          30
Il rêva qu'il était dans un désert infini : après avoir traîné dans le sable pendant des semaines, il aperçut une mare au bas d'une dune et se dirigea de ce côté pour se désaltérer. Ce n'était pourtant pas une mare mais un miroir. Près de lui, un tigre le lorgnait du coin de l'oeil et lapait bruyamment le miroir comme si c'était de l'eau. Quoiqu'il dût sans doute apaiser sa faim après avoir satisfait sa soif, Ihsan Efendi le Long n'eut point peur : ce n'était qu'un songe. Il s'agenouilla pour se regarder dans le miroir et vit, à la place de son propre visage, celui de son fils Bünyamin. "Je suis entrain de rêver, se dit-il, je ne puis en douter. Je suis entrain de rêver. Donc je suis. Je suis, certes, mais qui suis-je ?
Commenter  J’apprécie          30

autres livres classés : littérature turqueVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Autres livres de Ihsan Oktay Anar (1) Voir plus

Lecteurs (56) Voir plus



Quiz Voir plus

Tête de Turc !

De quelle pièce de Molière cette réplique est-elle extraite ? Que diable allait-il faire dans cette galère ? Ah maudite galère ! Traître de Turc à tous les diables !

Le bourgeois gentilhomme
Monsieur de Pourceaugnac
Les Fourberies de Scapin
La jalousie du barbouillé

10 questions
61 lecteurs ont répondu
Thèmes : turquie , turc , littérature , cinema , humour , Appréciation , évocationCréer un quiz sur ce livre

{* *}