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EAN : 9782846404938
256 pages
Belles balades éditions (31/10/2019)
3.5/5   5 notes
Résumé :
Les choses sont impossibles jusqu'à ce qu'elles deviennent réalité. En faisant sauter toutes les barrières de l'imagination, ce beau livre illustré de photos, de cartes et de plans fait de l'utopie une source d'inspiration, un rêve éveillé de 256 pages.
"Aucune carte du monde n'est digne d'un regard si le pays de l'utopie n'y figure pas.'
Oscar Wilde

Travailler deux heures par jour • Voyager dans le futur • Habiter dans le ciel • Laisser... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Dans le présent Atlas des utopies, s'il est question de Thomas More, l'Atlantide de Platon, l'Eldorado, etc., cela ressemble surtout à une accumulation d'articles bien-pensants, semblant tout droit sortis de la rédaction du quotidien Libération, ou de l'hebdomadaire L'Obs. Quitte à sombrer parfois dans la mièvrerie : voir l'article consacré au Wakanda, société fictive africaine issue de l'imaginaire Marvel, « sans oppression raciste ni coloniale », est-il écrit. le racisme serait-il l'apanage des Blancs, chrétiens de préférence ?!
Que de moralisme, d'exhortations au vivre-ensemble, de communautarisme – notamment LGBT. En un mot, cet atlas ne fait pas souvent rêver. Il fait même, à l'occasion, sursauter lorsqu'il persévère dans l'erreur historique : « À Kiev, les partisans de la Révolution orange [dont certains néonazis décomplexés – note personnelle !] ont investi la place de l'Indépendance jusqu'à faire tomber le gouvernement ukrainien de Viktor Ianoukovytch en 2004. Plus récemment, les manifestants des Printemps arabes n'ont pas dérogé à cette règle. » Pour info, Ianoukovytch a été destitué en 2014, c'est-à-dire après les Printemps arabe…
Pour ce qui est de la Constitution de 1793, initiée par le Club des Jacobins, il eût été bon de rappeler que ces mêmes Jacobins ordonneraient bientôt le massacre d'hommes, de femmes et d'enfants dans les régions de l'Ouest, soulevées contre la Révolution – la fameuse Vendée militaire. Quitte à pointer, comme souvent dans cet atlas, les crimes des uns, autant le faire pour les autres, non ?
Le sommet reste cette étrange uchronie : « Et si les Incas avaient débarqué en Europe ? » Ces mêmes Incas capables de sacrifier des enfants – au préalable drogués – pour calmer leurs dieux ? Mais lisons plutôt ceci : « Car ne l'oublions pas : si l'on gomme la colonisation, on efface aussi l'industrialisation de l'esclavage en Afrique et en Amérique, le commerce triangulaire et l'hégémonie occidentale. » Dites, comme ça en passant, vous avez entendu parler de l'esclavage dans l'Antiquité, voire en islam, ce dernier perdurant notamment au Qatar où plusieurs ouvriers étrangers – employés dans des conditions inhumaines – sont morts sur les chantiers de la Coupe du Monde de Football de 2022 ? Cela dit sans nier le moins du monde le caractère atroce de l'esclavage des Noirs africains.
Gare aussi à la naïveté consistant à célébrer « le pays le plus pacifique du monde », à savoir l'Islande. Il n'aura échappé à personne que cet État insulaire est fort peu peuplé, avec une unité culturelle importante, et qu'il n'a, par exemple, pas de voisins rêvant de l'exterminer comme c'est le cas pour d'autres pays du monde : Corée du Sud, Israël, etc. Gare encore à l'idéalisation de certaines figures comme Che Guevara, lequel s'est livré à des crimes injustifiés, dont l'assassinat d'un fermier cubain devant sa femme et ses enfants, et qui avait le seul tort de ne pas adhérer à la révolution cubaine. Preuve, parmi d'autres, que cet atlas est idéologiquement très orienté. Au fait, dans l'article consacré à Edward Snowden, Barack Obama a droit à son prénom, lui, mais pas (Vladimir) Poutine ; un oubli ?
Question portraits, je préfère de loin lorsqu'il est question de Jane Goodall et son inlassable combat pour la reconnaissance des chimpanzés en tant qu'êtres vivants sensibles, de Léonard de Vinci ou Rosa Parks, qui se battait, quant à elle, contre le racisme ordinaire américain de l'époque.
Maintenant, je serais d'une grande malhonnêteté en prétendant qu'il n'y a rien de bon dans ces pages. En effet, l'utopie m'étreint lorsqu'il est question du familistère de Guise, imaginé par l'industriel Jean-Baptiste Godin ; de New Harmony, une ville américaine « fondée sur les idéaux des Lumières » – projet malheureusement avorté par l'individualisme forcené de l'espèce humaine – ; du Pavillon des Rêves, palais Moghol reconstitué en Normandie, etc.
Idem pour les initiatives visant à repenser la vie, c'est-à-dire autrement qu'en courant après une consommation effrénée, depuis Arcosanti, dans l'Arizona, jusqu'aux Géonefs, en passant par la formidable aventure Wikipédia, ce « temple mondial du savoir ».
Je salue aussi la qualité des images, dont certaines sont une invitation au voyage – un renne sous une aurore boréale –, voire au bonheur quand il s'agit de ces enfants souriants du Bhoutan pratiquant précisément ce bonheur avec ferveur.
Ne pas oublier Guédelon, formidable projet de construction d'un château du XIIIe siècle dans les règles de l'art de l'époque. Et quelle prouesse que de faire voler une montgolfière dans une grotte aux dimensions gigantesques, tout comme celle de Sola Impulse, ce géant des airs volant grâce à l'énergie solaire.
Puis il y a l'évocation de l'avenir, comme « Habiter l'arbre », article illustré entre autres d'un magnifique et onirique dessin de Luc Schuiten – frère du génial François – proposant cette optimiste définition : « L'utopie, c'est un possible qui n'a pas été expérimenté. »
L'utopie s'exporte aussi sur les océans, la Cité des Mériens, conçue par l'architecte Jacques Rougerie, en est un exemple édifiant. Quant aux bâtiments verts imaginés pour faire respirer les mégapoles, nous voici revenus au temps des jardins suspendus de Babylone…
Parler d'utopie sans évoquer les voyages dans l'espace et la possible colonisation de planètes habitables eût été une hérésie. En effet, l'espace est un terrain de jeu infini pour les amateurs du genre. Mais comme il est rappelé ici, le nerf de la guerre étant l'argent, ces rêves-là sont encore hors de portée, étant donné le prix exorbitant de la conquête spatiale.
Dans cette projection sur les futures avancées technologiques, il y a le transhumanisme, un arbre qui cache la forêt de possibles abominations. Ou quand l'utopie se mue en dystopie. Car la science et la technologie, quand elles se prennent pour Dieu, peuvent s'avérer dangereuses, elles l'ont déjà prouvé. Et pour ce qui est de la machine censée palier la solitude affective des humains, le pire, là aussi, est possible.
Globalement, je ne saurais dissimuler ma déception car je m'attendais à un livre racontant l'utopie de manière plus romanesque et non à un manifeste politique qui oriente de facto l'idée même d'utopie. Toutefois, il s'y trouve d'excellents articles, fort bien illustrés, le tout dans un objet-livre très beau, il faut le reconnaître…

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Un ouvrage très facile à consulter qui se présente comme un panorama de visions fantasmées par l'humanité, parfois incarnées dans l'architecture, dans les lieux, parfois présentes dans l'air d'une époque. Les utopies recensées dans cet atlas sont à prendre au sens très large du terme : des mythologies anciennes aux mouvements sociaux, en passant par des les cités idéales et les figures de proue des styles de vie alternatifs, l'Atlas foisonne de bribes de rêves mais reste très accessible : chaque utopie est présentée en une ou deux pages maximum, avec un texte très synthétique.
C'est ce que l'on peut également reprocher à l'ouvrage : son côté kaléïdoscopique contentera les lecteurs qui cherchent l'inspiration et l'émerveillement, mais laissera sur leur faim ceux qui auraient aimé approfondir davantage l'histoire d'une utopie en particulier.

La force de l'Atlas des utopies est donc de recenser la myriade de lieux et d'initiatives originales qui ont vu le jour autour du globe, afin de laisser à chacune d'elle l'opportunité de résonner dans coeur des lecteurs qui parcourront ces lignes de forces, de vie et de rêves.
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Depuis des siècles, l'Homme a des rêves.

Cet ouvrage nous invite à explorer ces utopies. Utopies de lieux, de sociétés, de style de vies, de personnages, …

Chacune est présentée de manière succincte, claire, et agrémentée de cartes, photos et illustrations. Ces chimères sont destinées à un public de néophytes et s'avèrent parfois uchroniques, comme le chapitre « Et si les Incas avaient débarqué en Europe » qui pourrait surprendre le lecteur, si le nom de Laurent Binet n'apparaissait pas comme auteur de la préface.

De l'antiquité à nos jours, il est des utopies qu'on découvre, qu'on regrette, mais qui nous parlent plus que d'autres et qu'on aimerait mieux connaitre ! Ce beau livre est une belle introduction qu'on feuillette au gré des humeurs et des goûts…

Le dernier chapitre est un clin d'oeil qui nous concerne toutes et tous : le Père Noël ou la bienveillance universelle !

Grâce à Babelio, j'ai découvert Belle Balades Editions qui a publié un très beau livre sur un sujet peu aisé; mais au vu de leurs autres publications, il semblerait que ce soit leur marque de fabrique…
Lien : https://boulimielitteraire.w..
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82 utopies, théoriques ou concrètes, traitées de manière roborative, souvent iconoclaste et magnifiquement visuelle.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2019/12/05/note-de-lecture-atlas-des-utopies-ophelie-chavaroche-jean-michel-billioud/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
La première fois que j’ai entendu parler d’utopie, c’était dans une planche de bande dessinée, celle qui ouvrait Corto Maltese en Sibérie d’Hugo Pratt.
Corto était à Venise, installé dans un bon fauteuil, et lisait l’ouvrage de Thomas More, Utopia. Il citait une phrase : « Que faites-vous encore ? Des voleurs, pour les punir ensuite. » Je n’ai jamais su s’il s’agissait réellement d’une citation de Thomas More, mais je comprenais d’emblée une chose : l’utopie est fille de l’injustice et des désordres du monde. Corto Maltese ajoutait, à l’attention de son hôte : « Je n’ai jamais pu finir ce livre. » Deuxième chose : l’utopie est un programme jamais achevé. Puis il finissait par s’endormir, son livre sur les genoux. Troisième chose : l’utopie est un rêve.
Il est des rêves, cependant, qui se réalisent. Certes, aucun ne parvient jamais à égaler en beauté, en pureté, en justice, le songe dont il est issu, mais il a sur celui-ci un double avantage : le goût du réel et celui du paradoxe. Quoi de plus stupéfiant, en effet, qu’une utopie réalisée ?
Quoi de plus dangereux aussi ?
Les hommes rêvent d’un monde meilleur et, parfois, au prix d’efforts inouïs, l’accomplissent, pour un temps. Puis le rêve se dissipe, soit qu’il tourne au cauchemar, soit qu’il se désagrège comme du sable.
Que reste-t-il de la fac libre de Vincennes ? De l’équipe autogérée des Corinthians de Sao Paulo ? De la constitution de 1793 ? Du Flower Power de San Francisco et des hippies de Woodstock ? De la République des Conseils confisquée par Staline ?
Des douze articles de la paysannerie souabe en 1525 ? Des entreprises de libération de Bolivar et de Che Guevara ? Du programme du Conseil National de la Résistance en 1944 ? D’Ellis Island et des kibboutz ? De la sauvage liberté des débuts d’internet ?
Il reste la poussière des rêves, qui est l’autre nom de la mémoire.
Il suffit de considérer la longueur du sommaire de ce livre, en ayant à l’esprit que la liste n’est pas exhaustive, pour comprendre de quoi il retourne. L’utopie est un lieu qui n’existe pas. C’est pourquoi on la trouve partout.
(Laurent Binet, « Avant-propos)
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Ils incarnent la poursuite d’un idéal et demeureront une source d’inspiration. Parce qu’ils ont dit non à l’oppression, à l’injustice, à la cruauté, à l’intolérance, oui à la liberté, à la fraternité, à la solidarité, à la connaissance. Les porteurs d’utopies sont de tous les siècles et de tous les continents, brandissant une flamme qui semble ne jamais vouloir s’éteindre, celle de la foi en l’humanité, quelles que soient ses failles. Ils nous disent « Celui qui croit en l’homme a tort un jour, mais raison à la fin ».
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Les avancées technologiques donnent naturellement naissance aux rêves les plus fous. Tandis que nos ancêtres concevaient à peine que l’on puisse greffer un cœur, nous entrevoyons aujourd’hui une humanité quasiment dotée de super-pouvoirs, connectée jusqu’aux ongles et capable de vivre facilement jusqu’à 120 ans. Nos tours ne grattent plus seulement mais percent le ciel, la colonisation de Mars est déjà en projet, et les exoplanètes potentiellement habitables se dévoilent les unes après les autres sous l’œil de nos télescopes. Mais l’arborescence infinie des découvertes se déploie de manière désordonnée, voire déséquilibrée. La véritable utopie peut être le développement des inventions dans les domaines les plus variés, et surtout au service de tous.
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La ville serait-elle le lieu où les horizons s’élargissent ? Quand un bâtiment, un quartier ou une coté entière se construisent autour d’une idée, d’une vision du monde, l’utopie s’empare du paysage urbain. Dans cette nouvelle géométrie du vivre ensemble, tout devient possible. On peut concevoir une ville pour satisfaire les dieux, édifier le siège d’une communauté fraternelle, bâtir le symbole d’une idéologie. L’urbanisme et l’architecture conquièrent des champs vierges et traduisent une pensée qui s’affranchit de ses limites. Souvent pour le meilleur, parfois pour le pire.
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Aucune carte du monde n'est digne d'un regard si le pays de l'utopie n'y figure pas.
Oscar Wilde
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