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EAN : 9782764405932
Les Éditions Québec Amérique (31/10/2007)
4.36/5   11 notes
Résumé :


Quand on a été vingt-cinq ans en politique, qu'on a vécu les principaux événements de son époque en acteur bien plus souvent qu'en spectateur, quand on a été un meneur d'hommes et un bâtisseur de nation, il n'est certainement pas simple de raconter sa vie.

Par quel bout la prendre, quels faits mettre en évidence, avec quel regard soupeser tout cela ? Il faut un homme comme René Lévesque pour accomplir une tâche pareille avec une telle ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
C'est bousculée et légèrement émotive que je sors de cette lecture qui m'a révélé un très grand homme, politicien, écrivain et défenseur de la langue française et de la culture québécoise. Comme tout Québécois qui se respecte, je savais qu'il avait joué un rôle important dans notre histoire et qu'il souhaitait la souveraineté du Québec, mais je ne savais pas à quel point il avait bûché dur pour la reconnaissance de notre province et pour le développement de son économie. C'est entre autres à lui que l'on doit la formation d'Hydro Québec et des centrales hydroélectriques du complexe Manic, lui qui était alors à la barre du ministère des ressources naturelles sous le gouvernement libéral de Jean Lesage. Autre chose que j'ignorais, d'ailleurs : Lévesque a d'abord été libéral, ce qui aujourd'hui paraît inconcevable.



Sa vie au complet est une belle aventure, débutant avec ses années de jeunesse passées dans un internat de Gaspé, ses années de journalisme en Europe pendant la Deuxième Guerre mondiale, sa participation à la guerre de Corée, le journalisme et finalement, son implication dans la politique au niveau provincial, d'abord pour le Parti Libéral, puis par la formation du Parti Québécois. Il en a vécu, des épreuves, mais il ne s'est jamais laissé abattre, ayant toujours à coeur d'être transparent et de combattre la corruption. En fait, il était transparent comme très peu d'autres hommes en politique.



Et à propos du fameux référendum et de la souveraineté. J'ai été agréablement surprise de constater qu'il n'avait aucunement le point de vue légèrement extrémiste que l'on a tendance à penser qu'il avait aujourd'hui. Il constatait simplement la présence de cultures, et donc d'intérêts différents. Par conséquent, les décisions prises au fédéral allaient souvent à l'encontre des intérêts de son peuple. C'est pourquoi il revendiquait une autonomie de la province dans ses lois et ses décisions, tout en continuant à collaborer avec le reste du Canada. Il ne voulait pas la guerre, et ne méprisait aucunement les anglophones. Il parlait d'ailleurs la langue de Shakespeare mieux que quiconque et avouait même avec spontanéité qu'il préférait largement Londres à Paris... C'est dire. Je trouve donc les souverainistes d'aujourd'hui, ceux qui chialent contre « les anglais », «ces envahisseurs», auraient intérêt à lire cette autobiographie qui révèle un homme réfléchi, honnête et pacifique, mais surtout admirable.
Lien : http://lecturesdisabelle.blo..
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Une autobiographie superbement bien écrite dans un style clair et imagé. Subtilement mordant.
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Pour moi, tout parti politique n'est au fond qu'un mal nécessaire, un de ces instruments dont une société démocratique a besoin lorsque vient le moment de déléguer à des élus la responsabilité de ses intérêts collectifs. Mais les partis appelés à durer vieillissent généralement assez mal. Ils ont tendance à se transformer en églises laïques hors desquelles point de salut et peuvent se montrer franchement insupportables. À la longue, les idées se sclérosent et c'est l'opportunisme politicien qui les remplace.
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Quelle extraordinaire révolution si l'on se mettait une bonne fois à fondre les épées pour en faire des charrues, toute cette ferraille sophistiquée pour en faire du développement. À l'échelle mondiale, il s'agit de budgets qui vont chercher annuellement tout près d'un trillion (1 000 000 000 000 000 000 $).

Un petit dixième de ce gaspillage multiplierait par six ou sept l'aide alimentaire aux affamés, haussant à un pourcentage moins honteux de leur richesse la contribution des nantis qui, chez les Scandinaves, les moins mesquins de tous, n'atteint pas encore un pour cent.
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Ces Québécois dont on prétendait en effet qu'ils étaient trop repliés sur eux-mêmes, trop systématiquement isolés par le régime et leurs élites pour se préoccuper du reste du monde, on les découvrait au contraire curieux comme des belettes, non seulement ouverts à autrui, mais singulièrement capables de se mettre dans sa peau. À condition que cet autre soit présenté simplement comme un semblable, ce qu'il est effectivement derrière le masque des différences et des inégalités. M'efforçant de familiariser les gens d'ici avec ceux d'ailleurs, j'en venais à établir des comparaisons qui m'étonnaient et me ravissaient à la fois. De société plus accueillante, plus spontanément fraternelle, plus prête à partager ses peines comme sa joie de vivre, je n'en avais rencontrée nulle part.
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J'avais devant moi, moi le décrocheur, des hommes dont largement plus de la moitié étaient allés compléter des études supérieures en Europe ou aux États-Unis, et je me disais avec un mélange de fierté et d'appréhension : « De toutes les équipes ministérielles qu'on a connues, jamais on n'en aura vu de comparable. Comment pourrai-je arriver à tenir la barre d'un vaisseau monté par autant de capitaines en puissance ?» Après neuf ans, il m'arrivait encore de me le demander...
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- Je suis nationaliste, déclarais-je quelque temps après, si cela veut dire être pour soi, férocement pour soi- ou contre quelque chose, contre une situation de fait. Mais jamais contre quelqu'un. Le nationalisme qui veut dire racisme ou fascisme, c'est vomissant.
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Le 20 mai 1980, discours de René Lévesque après la défaite du Oui au référendum québécois.
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