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EAN : 9782847208146
320 pages
Gaïa (01/02/2018)
3.44/5   8 notes
Résumé :
Issu d'une famille finlandaise ayant farouchement lutté pour l'indépendance du pays, parfois en vain, Matti a émigré pour la Suède dans les années 1960 avec sa femme Beata. Quand Matti apprend qu'il est atteint d'un cancer, il décide de donner à chacun des ses enfants 100 000 couronnes. Celui qui fera le meilleur investissement héritera de l'entreprise familiale et de ses insectes prédateurs. Rude compétition, et réactions en chaîne…
Une saga familiale narrée... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Grâce à l'opération Masse Critique de Babelio et aux éditions Gaïa, j'ai eu la chance de recevoir « Attends-toi au pire » de Petteri Nuottimäki.

Petteri Nuottimäki est un auteur d'origine finlandaise qui, tout comme certains des personnages dont il raconte l'histoire, a grandi en Suède. J'aime beaucoup la Scandinavie. Je me nourris de séries et de films venant de ces beaux pays du nord. Assez paradoxalement, je dois avouer que je m'intéresse assez rarement à cette littérature. Ce qui peut me décourager de me lancer dans la lecture d'un bouquin d'auteur scandinave, c'est la traduction. Souvent, je trouve celle-ci laborieuse, embrouillant la lecture. Ici, ce n'est pas du tout le cas, bien au contraire. La traduction est vraiment fluide, parvenant à merveille à rendre l'humour léger de l'auteur.

L'humour, c'est l'un des points forts de ce roman, qui se lit de bout en bout le sourire aux lèvres. C'est enlevé, mordant et l'auteur n'en fait jamais trop (ce que je redoutais aussi).

Le passé de Matti, le personnage central, est bien mystérieux et l'on se fait gentiment balader sur les différents événements de sa vie, dont on ignore s'ils sont réels, un peu enjolivés ou carrément inventés. C'est la particularité du personnage, d'aimer raconter des histoires, et celle de l'auteur de garder volontairement des zones d'ombre à son sujet. Matti est aussi un homme au caractère très particulier, fantasque, paranoïaque et plein de petites manies et obsessions toutes plus étranges les unes que les autres. Insaisissable mais attachant, il apporte une touche méchamment (mais délicieusement) sarcastique au roman.

C'est un peu une saga familiale que nous présente Petteri Nuottimäki (avec sans doute une part d'éléments autobiographiques) en nous racontant l'histoire des Aalto, du père de Matti aux enfants de ce dernier. Ce que l'on pourrait peut-être reprocher au livre, c'est de manquer d'un réel fil rouge, du moins sur la première partie. On se trouve alors plus dans la succession d'anecdotes que dans une histoire véritablement continue. Si cela peut avoir son côté sympathique, je dirais aussi que ça ne tient que peu en haleine. J'aurais aimé un élément conducteur, un petit suspense, qui aurait alors mieux soutenu ma lecture. La quatrième de couverture n'est d'ailleurs pas réellement représentative du contenu du roman et se rapporte à des événements qui ne surgissent qu'à la moitié de celui-ci. Mais, à partir de là, l'histoire est beaucoup moins décousue et je n'ai pas boudé mon plaisir à suivre les (més)aventures des enfants Aalto, dont la vie démontre l'échec cuisant des méthodes éducatives de leur paternel. Malgré cela, Petteri Nuottimäki nous offre un joli happy end, très émouvant et à l'image du reste de l'histoire.

« Attends-toi au pire » est donc tout sauf un roman au titre prémonitoire ! Au contraire, je le recommande à tous ceux qui auraient envie d'une lecture légère, amusante, étonnante aussi : que ceux-ci s'attendent plutôt à passer un très bon moment !
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Cher Monsieur Nuottimäki,

Je me permets de reprendre la dernière phrase de votre livre qui est un résumé de celui-ci : « Un certain roman sur les aventures excentriques d'une drôle de famille d'immigrants. »

La première partie – avant l'histoire des 100.000 SEK à donner aux enfants – m'a fait penser à « Sang chaud, nerfs d'acier » de Arto Paasilinna. Mais je pense, cher Monsieur Nuottimäki, que vous avez encore du pain sur la planche pour arriver à la cheville de cette pointure de la littérature scandinave. Vous êtes sur la bonne voie, mais vous n'avez pas encore la fluidité d'écriture de Arto. Détachez-vous de votre ancrage cinématographique, vous n'êtes plus un scénariste quand vous écrivez un livre.

Votre livre conte donc une saga familiale douce-amère faite d'anecdotes. Il est rempli d'humour mais aussi de coïncidences abracadabrantesques. Si le père de famille Matti est bien finlandais jusqu'au bout des ongles, et donc immigrant en Suède, ses enfants sont à cheval entre deux cultures, que je ne savais pas si différentes. Pour faire bref, Matti trouvera l'héritier de l'entreprise familiale, à la manière d'un lapin tiré d'un chapeau.

Très bonne idée, les chapitres courts et avec des titres explicites – p.ex. : « Porno des bois – Super Mario Bros – Danne Nilsson ».

Chers amis lecteurs,

Si vous vous intéressez à la littérature scandinave – et pas seulement aux polars –, lisez ce livre, ou attendez le prochain quand l'auteur sera plus mûr.
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« Kurwa! » (Putain en polonais). Comme le mentionne l'auteur, ce roman porte sur « les aventures excentriques d'une drôle famille d'immigrants. » (309). Intrigues farfelues, où l'inattendu et l'impensable permettent de résoudre toutes les situations problématiques dans lesquelles un personnage est écorché. C'est l'histoire d'une famille de Finlandais qui migre en Suède afin d'y trouver la réussite sociale et commerciale. Un père aux histoires bizarres, une mère presque effacée, quatre enfants, dont les plus vieux sont des jumeaux. Tout tourne autour du père Matti qui veut assurer sa descendance. Atteint d'un cancer, il cherche le candidat idéal pour lui succéder. Une histoire intéressante, une structure textuelle propre au style humoristique, avoisinant le sarcastique.
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Oh un nouveau titre chez Gaia traduit du suédois mais écrit par un Finlandais, paf direct dans mon sac! J'ai lu "Attends-toi au pire" quasi d'une seule traite, toute happée par le récit de cette famille cabossée. Alors j'avoue avoir été un peu perdue dans les évocations des guerres sovietico-finnoises mais en réalité celles-ci servent surtout à révéler le caractère paranoïaque et strict de Matti. Matti passe de soldat à entrepreneurs et espère que ses enfants en feront autant... sauf qu'il y a le jumeau orphelin, joueur à la petite semaine, la fille aux mauvaises fréquentations, et le petit discret... et rien n'ira comme prévu! Petit bémol, le 4e de couverture qui dévoile surtout la seconde partie et ne fait pas du tout la place à l'ambiance creee par l'auteur.
Petteri Nuottimäki utilise des personnages clopinant pour une chronique familiale douce-amère emplie de ce sens de l'humour si scandinave!
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Tout d'abord un grand merci à Masse critique et à Gaïa Éditions pour m'avoir envoyé ce livre.
"Attends toi au pire", je m'y attendais donc, mais pas dans ce sens là. Je n'ai jamais accroché à ce livre, je m'y suis ennuyé du début à la fin et, par respect pour l'opération "Masse Critique", je me suis contraint à le lire jusqu'à la dernière page.
Je ne connais rien à l'histoire des guerres finno-soviètiques, dont l'auteur parle souvent, mais, adorant l'oeuvre d'Arto Paasilinna, je pensais apprécier l'humour finnois. Là encore je suis resté totalement hermétique à l'humour qui est, paraît-il, présent tout au long du livre. Est-ce moi, ou la tournure d'esprit méditerranéenne qui sommes fermés à l'humour suédo-finnois, ou finno-suédois ?
Ce livre ayant connu le succès dans son pays d'origine, je souhaite que des lecteurs francophones l'apprécient mieux que je n'ai su le faire.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Au milieu des années 1960, un couple descendit d’un ferry arrivé au port de Värta, à Stockholm.

L’homme avait les cheveux peignés en arrière, une im­­marcescible implantation capillaire et une cicatrice grande comme une pièce de cinq couronnes sur la joue. Il regarda autour de lui, avec des yeux alertes, tranchants comme une lame d’acier. Serrant la poignée de sa valise, il redressa le dos et gonfla la poitrine. Cherchait-il à se faire plus grand pour dissuader les éventuels escrocs et pickpockets qui attendaient, tapis dans l’ombre, de se jeter sur tous ces immigrants fraîchement débarqués ? Ou alors le bon­­homme souffrait-il simplement du dos ?

Sa femme avait des cheveux châtains attachés en un chignon strict. Son ventre légèrement proéminent indiquait qu’elle était enceinte depuis peu. À l’instar de son époux, elle était tout entière absorbée par son environne­ment. D’ailleurs, elle ne savait même plus où donner de la tête et jetait des petits coups d’œil rapides dans toutes les ­directions, comme l’aurait fait un oiseau. En plus de sa propre valise, elle portait un petit sac en tissu dans lequel elle avait, avec le plus grand soin et un sens exceptionnel du détail, empaqueté les affaires qui leur seraient nécessaires pour trois jours. Le papier graisseux avec lequel elle avait emballé leurs sandwichs dépassait du cabas. Agité par le vent, il saluait la foule matinale.

« Ceci, expliqua, en finnois, l’homme avec un grand geste de la main, est la Suède.

– Hmm ? » répondit l’épouse en promenant son regard d’un toit à l’autre avant de le fixer dans le lointain, considérant peut-être qu’ils avaient eu les yeux plus gros que le ventre.

« Eh oui, dit l’homme, jouissant presque de l’hébétude de son épouse. Ici, certains escaliers montent et descendent tout seuls, et certains trains sont souterrains.

– Quoi, tu veux parler des escalators1 ? Et du métro ? »

L’homme fit mine de n’avoir rien entendu.

Il lui fit visiter la ville, où il était déjà venu. Mais rien ne l’impressionna, pas même Katarinahissen. Des ascenseurs, on en trouvait aussi en Finlande.

Le couple fit une halte dans un café, car même l’ingénio­sité d’empaquetage de l’épouse n’avait pu garantir un café chaud toute la journée. Dès qu’ils eurent terminé leur tasse, l’homme, décidément à l’aise partout, alla les remplir une nouvelle fois, sans payer.

« Ceci, expliqua-t-il, s’appelle le påtår. »
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L’automne 1939 vit s’amonceler des nuages noirs dans le ciel de Finlande, présageant ce que les historiens occidentaux nommeraient plus tard la guerre d’Hiver, une véritable démonstration de force pour la jeune république et une preuve indéniable de sa volonté de survivre.

Du côté de l’Union soviétique, en revanche, on requali­fierait le conflit d’« incident frontalier dans le district ­militaire de Leningrad ».

Quand Matti reçut son ordre de mobilisation, son père Yrjö l’emmena dans la cabane à bûches de la maison. Là, il plongea la main derrière une pile de bois d’où il sortit une bouteille, dépourvue d’étiquette. Puis, assis sur le billot, il commença à expliquer à son fils deux ou trois choses sur la nature de la guerre.

Le monologue auquel Matti fut contraint d’assister ce jour-là eut pour thème principal la résistance à la tentation imbécile de jouer les héros. Ce type de comportement était indigne d’un Aalto, et Yrjö serait très déçu si son fils ­faisait honte à sa famille, en apparaissant par exemple dans les journaux.
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Parmi les combattants, un officier suédois était venu volontairement en Finlande afin de se battre pour l’indépendance du pays. Manque de chance, il avait reçu une balle tirée depuis son propre camp. Personne n’avait jamais su qui avait été à l’origine du coup de feu. C’était une erreur et il n’était pas question de remuer le couteau dans la plaie. Ainsi était la guerre, faite d’accidents et de mésaventures. Peut-être (et là, le père baissa les yeux) avait-il lui-même été à l’origine du tir ? Pour couronner le tout, l’homme en question avait été un éminent historien.
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- Sais-tu que la masse biologique des insectes est plusieurs fois plus importante que celle de tous les autres animaux réunis ?
- Ah oui ?
- Oui. Il y a plus d'insectes que de Russes.
- Ah, tiens.
- Donc il vaut mieux s'en faire des amis.
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- « Sale hippie ! » cracha Matti.
Rien dans l’allure du garçon n’indiquait qu’il fût un hippie. En fait, Matti n’avait jamais vraiment compris ce qu’était un hippie. Pour lui, un hippie était quelqu’un qui militait pour un assouplissement des règles sociales établies sans qu’on lui demande son avis, telle une décision prise à l’issue d’une réunion à laquelle il n’aurait pas été convié. Et l’un des moyens d’exercer son activité subversive était de tutoyer les gens.
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