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(01/01/1900)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Une nouvelle non encore publiée, dont l'auteur n'est autre que jcfvc, c'est à dire moi-même.
Un homme âgé, qui a fait sa carrière à l'étranger, se souvient des jours heureux qu'il a vécu avec sa famille dans le petit village de Hérisson, Allier.
Il est partagé entre la nostalgie du lieu et de sa jeunesse, envisage de s'y installer pour ses vieux jours, mais comprend qu'il ne pourrait y vivre.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans cette nouvelle, le narrateur s'exprime comme le font les gens de cette partie du Bourbonnais (région de Montluçon).
C'est un hymne à la beauté du petit village de Hérisson où le narrateur a passé des jours heureux en famille, en compagnie de son ami, enseignant, dont il cite des passages écrits pour célébrer le charme de cette vallée de l'Aumance, la petite rivière qui coule en ce lieu.
Le temps de l'enfance ne reviendra pas, mais on peut le faire revire un peu, par l'écriture. C'est ce que tente cette nouvelle, que l'on peut lire intégralement sur le blog dont l'adresse est donnée ci-dessous. Pour la lire, une fois sur le blog, cliquer sur le lien "Au bord de l'eau", (bas de la colonne droite)
Lien : http://jcfvc.over-blog.com
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
"Là, remarque, personne ne se plaignait vraiment, car y avait plus grand-chose à faire jusqu’au soir.
Juste se reposer et regarder l’Aumance et les grands arbres qui étaient comme des grands troufions immobiles dans un garde à vous tout tordu, qui saluaient de leurs branches l’eau coulant tranquillement à leurs pieds. Dans ces moments, on aurait dit qu’un ange passait.
Tout ce petit monde se taisait, comme si on était vraiment tous heureux d’être là, ensemble, après avoir marné toute la semaine.
En plus, on s’en mettait plein la gueule et on était bien servi à boire chez le Mimile Bérétreaux. C’était un bon vivant, qui aimait avoir plein d’amis autour, pour rigoler, et boire des coups. On n’avait pas soif chez lui. Y pleurait pas le pinard et la boustifaille pour ses invités. C’est pour ça aussi, que le grand-père y allait, pas seulement pour le pèze.
Le Mimile, il en faisait toujours trop à manger.
« Faut tout y finir, qui disait, sinon j’vais m’fâcher.
- Ca me pile, je sais pas si je vais pouvoir y finir, qu’on répondait des fois.
- Merci bien, j’ai les côtes bien calées, un autre disait en mettant la main devant son assiette.
- Moi aussi, j’ai eu mon content de tout disait encore un autre, en levant les mains comme un cowboy qui se rend devant le shérif.
- C’est vrai que tu vas me coûter cher, vaut mieux t’avoir en photo qu’en pension. Le Mimile , y plaisantait tout le temps. On se faisait engueuler, qu’on mange à s’en faire lever le coeur ou en faisant des manières.
- Encore un que les schleus y z-auront pas, faisait un des gars en rotant et en pétant des fois, histoire de faire rigoler les potes et de choquer un peu les bonnes femmes.
- Dire que les Chinois y crèvent de faim, un autre disait, comme pour se convaincre qu’ils étaient pas si malheureux que ça. »
Et on y finissait tout, à s’en faire péter la sous-ventrière, à presque dégobiller des fois, quand on avait mangé trop vite et qu’un morceau de pâté aux pommes de terre était passé de travers, par le trou du dimanche.
Les vieux, pour une fois, y parlaient plus de la guerre et des privations. On oubliait tout ça et on ne pensait plus qu’à nos petites joies, à la beauté du monde en été quand le soir tombait, au calme.
On se rafraîchissait sur la terrasse en regardant le soleil qui se cachait derrière les arbres et qui faisait des petits traits de lumière sur l’eau, comme ceux qu’on voit dans les tableaux de la belle époque où les gens portent des canotiers.
Mais nous, c’était encore plus chouette parce qu’on était tout seuls au bord de la flotte.
Des fois, après midi, les hommes avaient le viâqu’ils disaient, une sorte de cafard d’ici, quand le plaisir d’être bien rend tout chose, comme si ce moment n’allait pas durer, comme si le bonheur présent se mélangeait avec une pointe de gueule de bois d’avoir trop bouffé, trop fumé et trop bu, de regret d’avoir à se séparer, à rentrer chez nous, à retrouver la routine, le boulot, l’école, notre petite vie de labeur ….
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"L’Aumance qui enlace le village comme un serpent déployant nonchalamment ses anneaux d’écailles luisantes, qui rampe paisiblement le long de la promenade et du parc, qui se love furtivement sous le pont aux arches trapues, qui glisse plus lascivement sous la passerelle….

Le baiser langoureux, intemporel, qu’elle dépose délicatement sur les champs qu’elle traverse en aval…

Les ondes de douceur qu’elle communique aux près et aux berges, ce petit filet d’une eau modeste et tranquille, qui réfléchit en son miroir trouble et frémissant les maisons médiévales en pierre rose du lieu…,

Elle s’enroule malgré moi autour de mes souvenirs d’enfant, à la façon des cache-col que ma mère nouait autour de mon cou avant de m’envoyer dans le froid.

Ce ruisseau sans prétention, devenu petite rivière en arrivant dans la boucle onctueuse du village, ce tapis d’eau calme, ruisselant des clapotis discrets qu’il envoie en frêles vaguelettes au loin, vers la forêt centenaire, bruissant elle-même à sa manière, en un écho chuchoté par les ancêtres feuillus et immobiles qui la peuplent, ou résonnant du brame lourd des autres habitants de ces lieux…

Elle se faufile doucement, cette mince romance d’eau glissant entre les saules qui, laissant pendre paresseusement leurs longs doigts effilés, caressent les flancs de l’onde jusqu’à Meaulnes. Dans son cheminement tortueux, la rivière acquière là, dans cette modeste vallée, une sorte de grandeur rustique, en un ondoiement caressant au travers d’un bocage capricieux, fait de la trame des petits lopins de terre assemblés au hasard du relief vallonné.

Ce damier de bouchures épineuses au tracé délicieusement irrégulier, la rivière le borde affectueusement de ses éclats de lumière tournicotant au gré du courant et des remous.

Elle l’enrichit à la patine du souvenir, au lustre des ruines laissées par les hommes ayant bâti la petite cité qu’elle vient de quitter presque à regret.

La proximité mystérieuse de la grande forêt que la rivière longe respectueusement sans oser, malheureusement la pénétrer, la troubler de ses murmures cristallins, nous laisse l’amertume de noces jamais consommées entre Aumance et hautaines futaies de Tronçais.

Cette présence à faible distance d’un océan d’arbres éternels a de quoi, en effet, faire regretter aux riverains une rencontre avortée - qui eût pu s’avérer majestueuse - entre chênes vénérables et onctueuse sinuosité de l’eau, baignant les troncs rugueux, dressés vers le ciel comme des défis, tels les mâts vermoulus de vaisseaux fantômes, telle une armada vaincue par la mousse carnivore du temps, engloutie dans l’ombre d’une mer des Sargasses bourbonnaise, où se balanceraient nonchalamment, en un ballet d’algues devenues peu à peu amphibies, puis enfin terrestres, des champs de fougères ondoyantes. »
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