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EAN : 9782267027242
244 pages
Christian Bourgois Editeur (19/02/2015)
3.5/5   18 notes
Résumé :
« De livre en livre, Lobo Antunes affine sans cesse un langage d'une puissance inouïe qui fait de la douleur d'individus égarés au bord d'eux-mêmes le symbole même de la condition humaine. » Hugo Pradelle, La Quinzaine littéraire

« Il faut entrer [dans l'écriture d'António Lobo Antunes] et s'y laisser couler. Le rythme, alors, vous hante dès que vous y avez goûté. » Florence Noiville, Le Monde des livres

« Lire la prose du plus grand éc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Une lecture éprouvante, un sujet dramatique et une écriture hors de l'ordinaire.

Le roman est constitué des divagations d'un mourant, avec tantôt des bribes du présent où il apprend que c'est grave ou reçoit les soins d'un infirmier, mais surtout des moments et des fantômes de son passé. Par exemple, il y a le petit garçon qui fait une dictée ou qui trouve son père avec la bonne, la mort du grand-père, etc.

L'écriture est particulière, les sujets s'enchaînent, avec une économie de ponctuation, à peine quelques virgules et quelques tirets annonçant des paroles. C'est cependant congruent avec le thème, car les pensées d'un homme gisant dans un lit d'hôpital risquent d'être vraiment décousues, surtout en y ajoutant l'effet des analgésiques.

Cette agonie n'est donc pas une lecture facile ou réjouissante, car on n'a pas tous les jours envie de penser à la mort. Mais si on choisit de le faire, on pourra se laisser emporter par la qualité de l'écriture particulière d'Antunes.

En prime, j'ai appris qu'il y avait des mines de wolfram, une importante source de tungstène…
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Deuxième livre que je lis de cet auteur, et certainement pas le dernier.

A nouveau cette écriture ô combien originale, entre une longue logorrhée et de la poésie en prose, entrecoupée de courtes phrases qui sont reprises comme une mélopée envoûtante. La ponctuation est presqu'inexistante.

Un homme se meurt d'un cancer et c'est sa peur de la mort qui l'étreint et le pousse à puiser dans ses souvenirs un vague espoir, essentiellement vain.

Il faut véritablement plonger dans ce style et cet univers et lire le livre en quasi apnée.

Comme l'indique la critique du Figaro reprise en quatrième de couverture, un monde entre Faulkner et Virginia Woolf. Il y a un peu de leurs délires, il est vrai.

Pour se faire une idée, lisez les citations :
https://www.babelio.com/livres/Lobo-Antunes-Au-bord-des-fleuves-qui-vont/667197#citations
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l est très difficile de parler d'un tel roman. C'est le premier roman portugais que je lis et on peut dire que pour une première fois, c'est un coup de maître. Il a fallu qu'on me tienne un peu la main pendant la lecture de ce roman, je ne me remercierai jamais assez Attila d'avoir été à mes côtes, me prodiguant conseils et encouragements. J'ai d'abord lu quelques dizaines de pages, ai reposé ce roman en me disant qu'il n'était pas pour moi, parce que je n'y comprenais pas grand-chose et Attila m'a suggéré de le lire à haute voix. Effectivement, c'est ainsi que j'ai pu appréhender la lecture de ces chapitres qui ne comportent qu'un seul point, celui de la fin. Pour moi, ce livre est de la poésie, avec un fil conducteur certes, mais il se lit comme tel, par bribes, en tout cas pour les non initiés (et je sais que mon amie Nathalie qui l'a lu en même temps que moi – et l'a adoré- l'a aussi lu ainsi). Il y avait longtemps que je n'avais pas lu un livre aussi littéraire, dont les phases mélangent la perception de l'univers hospitalier et des souvenirs. Attention, c'est un livre exigeant et qui se mérite. C'est touchant, déstabilisant et beau.
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après naissance d'un pont, je passe au niveau du fleuve, normal ;-)
Comme je suis à Madère, j'ai pensé que ce serait bien de lire portugais, surtout que je n'en connais pas, des auteurs portugais, à part le fantastique Pessoa.
Mais ça commence mal, la quatrième de couverture me le présente comme LE PLUS GRAND écrivain portugais, moi ça me fait toujours marrer ce genre de commentaire.
Ensuite, j'attaque, première page, deuxième page, et là je fais comme lorsque j'ai découvert Belle du seigneur, j'arrête ma lecture et je me mets en quête du point qui viendra clôturer la phrase. de point, point! Chaque chapitre est une phrase, ce qui nous fait 14 phrases pour 245 pages de roman, pas mal. Lecture un peu compliquée au début, et puis on s'y fait, les idées s'enchaînent un peu à la façon des surréalistes, un mot en entraînant un autre, une idée un souvenir.
L'histoire, en 14 chapitres donc, chaque chapitre représentant un jour, du 22 mars 2007 au 4 avril de la même année. Premier jour, mise en place des faits, si l'on peut dire, le narrateur est atteint d'un cancer. deuxième jour c'est l'opération. Ensuite c'est la convalescence, tout va bien puis c'est la rechute, et à la fin je n'ai même pas compris s'il était guéri ou pas, certains indices laissant à penser que oui, et d'autres pas, je suppose que c'est exprès ;-)
J'ai aimé cette valse lente mais rythmée qui nous montre un narrateur apeuré, effondré, qui se perd progressivement dans ses souvenirs, jusqu'à tout confondre, passé et présent, jusqu'à faire revenir les morts, jusqu'à perdre tout sens de son identité à la fin du roman, cette valse rythmée par les mêmes motifs qui reviennent en boucle, un pas en avant, deux pas en arrière, ourobore (le mot, je le pique à Pessoa, justement).
J'ai moins aimé que cette confusion du narrateur me gagne moi!!!!! Pas facile de s'y retrouver dans les personnages appelés des souvenirs quand le narrateur les nomme puis oublie jusqu'à leurs noms ;-)

Très particulier donc, et je ne suis pas sûre d'y revenir ;-)
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Un homme qui a le cancer raconte ses journées à l'hôpital et se plonge dans ses souvenirs.

Le style de l'auteur est tout à fait particulier en ce sens que chaque chapitre est une seule phrase. Il y a de la poésie dans ce livre, un style unique qui surprend au début mais qui enchante au fur et à mesure de la lecture.
Des métaphores, un style... Voilà un livre qui est plein de finesse.
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critiques presse (2)
Telerama
11 mars 2015
Comme toujours, la poésie des origines triomphe.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeFigaro
20 février 2015
Tout est mouvant. Aussi excitant et épuisant que le Céline de Guignol's band, Lobo Antunes se mérite. Il est artiste et pas raisonneur. Son matériau n'est pas une idée de la vie, mais ses sensations, ses perceptions, ses effrois, ses appétits. Si la concentration du lecteur tient, si sa raison lâche prise, se laisse charrier dans les mots, l'émotion atteint son comble.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
… pour quelle raison les jours sont-ils faits comme ça, les horloges indiquant les heures une à une mais les jours se succèdent par bonds, ils passent de samedi à jeudi et de lundi à vendredi parsemés d’intervalles dont le souvenir a disparu, qu’a-t-on fait mardi, que s’est-il passé dimanche, peut-être serai-je là en ami lorsque les boutons du cerisier commenceront à éclore,…

(p. 169)
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(...) si seulement sa mère plaquait sa joue contre la sienne, même âgée, même aveugle, le mot fils prenant un sens, pas le mot maladie, pas le mot mort, tandis qu'il cheminerait avec les fleuves sans que rien entrave sa marche, accompagné par le paso-doble d'un saxophone lointain, en direction de la mer.
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le maître
-Pas un seul fleuve ?
tandis que son camarade, le gros, en énumérait quatorze, il aurait voulu devenir ramoneur ou ministre et il n'a été ni ramoneur ni ministre, il a hérité de la mercerie de son père et hormis la source du Mondego il n'a jamais vu le moindre fleuve et les noms des fleuves ont fini par se vider de leur sens, des mots qu'il a gardés pour lui toute sa vie de la même manière qu'on conserve des tubes de médicaments sans rien dedans, à quoi bon tous ces fleuves et mesurer du velours de coton avec un mètre en bois en escamotant quelques centimètres au passage
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ce n'était pas sa faute, c'étaient les objets qui se moquaient de lui, par exemple pour prendre le verre il lui fallait répéter
- Je vais prendre le verre
et il le serrait fort pour ne pas le faire tomber, la surprise et la terreur se sont propagées vers sa poitrine
- Je vais mourir
et l'ont laissé vu qu'il n'était pas M. Antunes dans un hôpital de Lisbonne et n'étant pas M. Antunes il resterait éternel, des dizaines de semaines devant lui, des mois, des années
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De la fenêtre de l'hôpital à Lisbonne ce n'étaient pas les gens qui entraient ni les voitures entre les arbres ni une ambulance qu'il voyait, c'était le train par-delà les pins, des maisons, d'autres pins et la montagne dans le fond avec le brouillard qui l'éloignait de lui, c'était l'oiseau de sa peur sans branche où poser tremblotantes les lèvres de ses ailes, la bogue d'un châtaignier auparavant à l'entrée du jardin et aujourd'hui au-dedans de lui que le médecin appelait cancer et qui grossissait en silence (...)
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Et si pour comprendre les racines de la violence, on écoutait ceux qui traquent la violence et ceux qui s'y adonnent ? Quitte à plonger au coeur du mal…
« Mon nom est légion » d'Antonio Lobo Antunes, c'est à lire en poche chez Points.
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