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EAN : 9782755611434
240 pages
Hugo Publishing (03/01/2013)
4.5/5   7 notes
Résumé :
Au fond de lui, une petite voix lui disait : Ne le fais pas, c'est une mauvaise idée, il vaut mieux laisser le passé là où il est, sans rien remuer. Mais il fit comme s'il n'avait rien entendu...

Les droits du poche ont été achetés par pocket.

Parution simultanée avec France Loisirs.

Marc, jeune médecin, revient dans la ville qu'il a quittée brutalement vingt-trois plus tôt, après le décès énigmatique de sa mère.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Il aimait être entre deux endroits. Déjà parti, pas encore arrivé, il éprouvait un sentiment de liberté. Il aimait l’idée qu’à tout moment, quelque chose pouvait arriver, s’interposer entre le point de départ et le point d’arrivée, dévier sa route et l’emmener vers un ailleurs, inconnu. C’était sans doute pour cela qu’il ne s’installait jamais vraiment quelque part, qu’il ne s’était jamais investi dans aucun des appartements qu’il avait occupés jusqu’à présent. Il pouvait en partir en un rien de temps, léger. Ne pas s’attacher. Ne rien avoir à regretter. Pouvoir s’éloigner sans éprouver le besoin de se retourner. Jamais. C’était vital.
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Mais c’était plus facile à décider qu’à faire… Elle s’était insinuée en lui, pire qu’un poison. Quoi qu’il fît, il ne trouvait aucun antidote pour éradiquer le venin, bel et bien injecté dans son sang, qui rouvrait sur les remugles de son passé une fenêtre qu’il croyait avoir verrouillée.
Il y avait des images et des mots qu’il pensait avoir suffisamment vomis pour en être débarrassé à jamais… Mais non… De nouveau, il était saisi de haut-le-cœur.
Dire qu’il avait passé tant d’années à guetter dans le regard de cet homme quelque chose qui ressemblât – ne fût-ce qu’un tout petit peu – à de l’amour ou de la reconnaissance ! En vain. Il haïssait se souvenir de l’enfant puis de l’adolescent qu’il avait été. Assez faible, assez bête, assez con oui ! pour mendier comme un misérable un geste d’affection, un compliment, une lueur, n’importe quoi. Il détestait cette part de lui. Elle lui faisait honte. Tant d’années passées à tremper dans cette fange, à devoir maintenir la tête haute, jour après jour, pour essayer de respirer un air un tant soit peu supportable, pour ne pas mourir d’asphyxie dans ce magma pestilentiel. Aujourd’hui encore, ça exhalait une odeur fétide.
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Il avait eu besoin d’une femme à la maison par commodité, pour le gosse, pour le chien, pour ses chemises, alors il lui avait offert le rôle d’épouse à la place de celui de maîtresse en lui faisant miroiter qu’ils allaient enfin vivre leur amour au grand jour. Elle en était arrivée à cette conclusion-là. Ce n’était pas brillant. Et après ? Le rôle de la maîtresse était-il resté vacant ? Elle aurait juré que non. Ce n’était pas comme ça qu’elle avait imaginé sa vie d’épousée. Les jours, puis les années s’accumulant ainsi, elle s’était gonflée de rancœur et d’amertume. Gonflée comme une outre, à en crever. Il lui avait fallu déverser le trop-plein. Elle avait alors découvert la bouteille de whisky qui en absorbait une part. Et puis il y avait le gamin et le chien qui traînaient constamment dans sa maison. Sa maison. Le chien recevait son lot de coups de pied et d’insultes. Le gamin encaissait tout le fiel qui la rongeait, qui creusait prématurément ses rides, ternissait son teint, l’empâtait, durcissait ses expressions – surtout sa bouche qui dégringolait vers le bas en un rictus sec.
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Les livres représentaient l’essentiel de son bien, il n’y avait que le strict minimum. Une table, deux chaises, un lit, un four à micro-ondes, une cafetière, une télé. Les ampoules nues qui pendaient des plafonds ou des murs dans l’attente de suspensions ou d’appliques qui ne viendraient jamais fournissaient une lumière crue.
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Lorsque les images de son enfance se liaient à celles du fleuve, tout devenait plus doux et plus souriant, il l’avait déjà remarqué. Alors pourquoi ce cauchemar de la mère et de l’enfant noyés dans le fleuve ?
Cette femme et son enfant, Marc savait d’où cela venait. Ce n’était pas sorcier à comprendre. Mais le fleuve, pourquoi ?
 
Cette femme. Chaque fois qu’il repensait à cette histoire, sa gorge se nouait. Deux ans après, l’émotion le submergeait avec autant de force. L’histoire était poignante, c’est vrai, mais comment expliquer qu’elle l’ait bouleversé au point de changer son propre destin ? Un médecin devait pouvoir encaisser de telles épreuves sans faillir. Il avait le droit d’être ému, bien sûr, mais ses émotions ne devaient pas le faire vaciller comme il avait vacillé devant cette femme.
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