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EAN : 9781091365124
Le Realgar (10/01/2015)
3.83/5   3 notes
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce curieux petit livre de seulement 34 pages sorti en 2015 chez le Réalgar prend comme personnage central la mort. Oh mais pas n'importe laquelle ! La mort en rapport avec les véhicules roulants, les automobiles, camions, bicyclettes, bus, la mort comme métronome inéluctable, au bout de la route.

Énonciations de célébrités qui ont rendez-vous avec la faucheuse par le biais de machines roulantes : Isadora DUNCAN, Roland BARTHES, Pierre CURIE, Hugo KOBLET, James DEAN, Jayne MANSFIELD, Hank WILLIAMS, Jackson POLLOCK, Fabio CASARTELLI, Jean ROUCH, Albert CAMUS, Tom SIMPSON et tant d'autres dont certains nous sont inconnus.

Les inconnus parlons-en ! Les anonymes sont aussi fauchés, dans des véhicules ou par des véhicules, par l'impitoyable refroidisseuse, en Bretagne comme ailleurs, en ce XXe siècle dément durant lequel l'ogre de métal a fait retourner en poussière tant d'habitants de la terre, une invention créant paradoxalement la liberté et le néant. Tant de vies dévastées par des engins montés sur roues de divers diamètres.

Les personnes commémorées dans ce récit n'avaient de prime abord aucun lien intime, ne se connaissaient pas. Pourtant c'est bien la même tragédie qui les a poussées dans le même dernier trou, en tout cas il s'agit de la même arme du crime. Un exemple parmi tant d'autres : « [la mort] peut ainsi survoler la promenade des anglais à Nice en un clin d'oeil et éteindre le soleil puis le draper de noir en pensant à l'ultime salto arrière effectué ici le 14 septembre 1927 par Isadora Duncan, prise à la gorge par son foulard dont l'une des extrémités venait de s'enrouler autour du moyeu de la belle décapotable, une Amilcar GS 1924 ».

Écriture toujours au sommet de son art, elle est ici illustrée par Jean-Marc SCANREIGH, 10 dessins nerveux, d'influence abstraite, noir et ocre, ils parlent aussi de la mort, de ses gros yeux, de ses traits agressifs, obtus. Une mort effrayante, dont personne ne reviendra indemne.

Un bouquin d'hommages, fait de traits rapides et fulgurants, comme pour exorciser l'inexorable arrivée de Madame la Foudroyeuse. le plaisir est immense même si de courte durée. JOSSE fait partie de ces artisans de la plume qui donnent un sens à la vie et fait prendre conscience de bien en profiter avant l'inexorable.

https://deslivresrances.blogspot.fr/
Lien : https://deslivresrances.blog..
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L'étonnant poème en prose illustré de la mort par accident automobile.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2017/09/18/note-de-lecture-au-bout-de-la-route-jacques-josse/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La mort marque au secret, dans un carnet illisible, un agenda vieux de plus d’un siècle, quelques-unes des injustices que d’autres lui refilent. Elle note les itinéraires, trajectoires et transversales nord-sud qu’elle aime dessiner quand elle s’arrête, peu avant l’aube, pour faire le point et cocher sur ses cartes l’endroit exact où tel ou tel parcours terrestre a été brusquement stoppé. Elle pioche au hasard et s’aperçoit qu’à tel ou tel endroit s’est effacé un être qui avait encore beaucoup à dire. Le choc a souvent lieu sans vrais témoins. Seules les bêtes sauvages et les voisins qui se trouvent dehors ou sur le seuil des maisons l’entendent. Il est d’ordinaire d’une rare violence, accompagné de crissements de pneus, d’éclats de pare-brise et des bruits stridents de la ferraille réduite en un amas de tôle venue se fracasser contre un muret, un arceau de pont, un platane, un cerf, un chevreuil, un sanglier. S’ensuit un grand silence. Durant lequel elle se recueille, immobile, ne perdant pas le moindre détail d’une scène d’accident qui se fiche dans sa mémoire avant de se déplacer vers celle de ceux qui vont devoir inventer ce qu’ils n’ont pas vu. Quand elle quitte la zone – bien avant que ne s’enclenche la ronde des premiers secours, des sirènes et des gyrophares – c’est en se promettant d’y revenir par la pensée. Il lui suffira, le moment venu, de fouiller dans ses archives. De relier au présent, outre des visages et des paysages, ces folles embardées qui ont scellé, en une fraction de seconde, le sort de personnages plus ou moins célèbres. Ces destins tragiques sont consignés sur des fiches dont certaines dorment dans une boîte qu’elle garde ouverte en permanence.
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Elle [la mort] apprécie les départs incognito, ceux que couvre
la nuit noire,  souvent par temps de chien, dans la pluie et le
vent, sur des routes que personne, ou presque, n’emprunte.
Il se peut qu’un conducteur égaré,   par miracle, s’en sorte.
L’histoire qu’il raconte alors aux buveurs accoudés dans l’un
de ces bouges clandestins où on l’a laissé entrer, en décou-
vrant, collée derrière la vitre,  sa trogne effarée, est identi-
que à celles  que murmurent tous ceux qui l’ont précédés,
circulant de par le monde, en pilotage automatique,  dans
des territoires où les intersignes aiment tant semer le trou-
ble.
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Mais celui qu’elle remet le plus volontiers en scène et en selle, pour quelques minutes, juste avant de prendre congé, c’est Tom Simpson, ce champion dégingandé qui essaie toujours de renouer les fils d’un tour de France, millésime 1967, qu’il n’a pas encore, il s’en faut de quelques lacets, tout à fait terminé. Elle le regarde. Il vacille sous le cagnard. Les caméras de la télévision s’approchent. On filme son agonie en direct. Il a la bouche sèche et les paupières lourdes. Il a des étoiles et des amphétamines plein le cœur et la tête. Il tombe. Se relève. Retombe à nouveau. Il respire à peine. Ses muscles se tendent. Son corps tressaute. On l’allonge sur les cailloux. On relève la visière de sa casquette Peugeot. Il a les pupilles très dilatées. Ne voit plus grand chose. Son histoire d’homme en carafe va, on le sent, s’arrêter là. Au bord de la route. À deux kilomètres du sommet.
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Il faut se méfier des petits pas fielleux de la mort et des approches tout aussi redoutables de la nuit. L’une et l’autre portent sur elles des lames qui scintillent et la première profite souvent de la seconde pour s’offrir une tenue de camouflage à moindre frais.
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