Au début, une dédicace : "A ma mère."
Page suivante, une citation de
Jacques Demy : "On aime qu'une fois. Pour moi c'est déjà fait".
Chapitre 1 : Si peu de temps pour passer de l'effervescence au silence. Si peu de temps pour basculer de l'existence au néant.
C'est tout. Il ne m'en aura pas fallu plus pour que Jeanne m'emporte avec elle. Elle vous embarque dans son déluge, vous vous noyez avec elle. Dans son arche, sa maman malade, son amoureux Antoine, son père et toutes les rancunes qu'elle traine, Marie son amie. Et puis Philippe.
Des destins qui s'entrechoquent, des vérités, des mensonges, des secrets.
Virginie Coëdelo a dans ses mots la violence des sentiments, une danse agile dans des formules qui vous parlent : "La réussite, je l'ai réduite au succès alors que j'aurai dû l'élargir au bonheur". "Ne regrette pas ce qu'on ne vivra pas, ce qu'on a vécu, c'était déjà tellement bien". Une écriture qui s'envole malgré le poids des émotions. Tout au long du livre plane une espèce de mélancolie latente, parsemée de colère, de nostalgie, de passion, de petits et de grands plaisir. de souvenirs simples aussi : Les crêpes le mercredi midi, lire le même roman et échanger nos idées, tes premiers pas à 18 mois, se prêter nos vêtements, faire la cuisine ensemble.
Une réflexion sur le sens du bonheur, sur la relation mère-fille, sur le deuil, sur le passé; ou comment, même quand on sent s'approcher son dernier souffle, le miracle peut encore avoir lieu.
Elle est douée, cette petite nantaise. Ce roman est son premier.
Vivement le prochain.