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Autant en emporte le vent (3 vol... tome 1 sur 3

Pierre-François Caillé (Autre)
EAN : 9782070367405
478 pages
Gallimard (17/03/1976)
4.46/5   158 notes
Résumé :
"En dépit de vous, de moi et de ce stupide monde qui s’écroule, je vous aime."
Belle et audacieuse, Scarlett est la fille de riches planteurs d’Atlanta, en Géorgie. À seize ans, elle regarde l’avenir avec autant d’appétit que de confiance. Mais, en ces jours de 1861, la guerre se prépare, une guerre terrible qui va bientôt déchirer le pays, opposant les Sudistes et les Yankees…
Fresque historique inégalée sur les tragédies de la guerre de Sécession, Au... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (89) Voir plus Ajouter une critique
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Qu'est-ce qui fait qu'un roman devient une oeuvre mythique ? A quelle secrète alchimie se prête son auteur pour que chacune de ses phrases vous chavire l'âme ?

"Autant en emporte le vent" fait sans conteste partie de ces oeuvres légendaires qui ont toutes les chances de traverser la vaste histoire de la littérature. Bien que colossal, le roman se lit avec une facilité déconcertante, il aimante, il imprègne, il entraîne son lecteur dans un tourbillon aux mille couleurs, celles des crinolines, et celles des uniformes ; celles des jours heureux, et celles des jours sanglants.

Ce premier tome - dû au découpage de l'éditeur Gallimard - cible les trois premiers temps forts de la vie de Scarlett, sans doute l'héroïne la plus complexe de la littérature mondiale et, par là même, la plus immortelle : l'enfance heureuse et insouciante en Géorgie, à Tara, la plantation familiale, avec pour cadre le temps éphémère et surréaliste de la "vie du Sud" qui nous ouvre les portes du microcosme des producteurs de coton, esclavagistes et "gentlemen" ; puis, le premier mariage de Scarlett qui coïncide avec la déclaration de la guerre civile qui opposera les Etats du Sud aux Etats du Nord pendant quatre longues années, de 1861 à 1865 ; enfin, la partie la plus marquante et en même temps la plus fascinante, la guerre vécue à l'état brut, mois après mois, depuis Atlanta, la ville nouvelle du nord de la Géorgie qui concentre les voies, les réserves et les hôpitaux.

Le génie de Margaret Mitchell réside dans sa capacité à faire de ce grand récit de guerre une aventure follement romanesque, dans l'acceptation noble du terme. Autour de Scarlett, personnage étonnamment fort, violent, contradictoire et attachant malgré son égoïsme viscéral, évoluent d'autres protagonistes aux tempéraments bien trempés et qui nourrissent le roman d'une humanité palpable. Je pense qu'il est d'ailleurs impossible d'aimer ou de détester les personnages du roman tant les circonstances qu'ils traversent et leur héritage social justifient leurs actes et expliquent leurs choix. Malgré le contexte de guerre, le manichéisme est totalement absent du roman et les contradictions des personnages nous renvoient à nos propres contradictions à travers le temps et l'espace.

Les 700 pages de ce premier tome ont été dévorées d'une traite, comme le seront sans doute les pages des deux suivants. L'adaptation cinématographique de Victor Fleming (en 1939, soit trois ans seulement après la parution du roman de Margaret Mitchell), en tout point remarquable et qui fut saluée par 10 oscars, fait partie de mes films préférés depuis l'enfance. Visionné des dizaines de fois, il m'avait semblé si complet que je n'avais jamais pris la peine d'ouvrir le livre, n'imaginant pas une seconde pouvoir ressentir davantage d'émotions qu'au spectacle du jeu sensationnel de Vivien Leigh et de Clark Gable. Grave erreur de jugement. le roman offre une densité, une force et une richesse qu'aucun réalisateur, aussi doué soit-il, ne pourra jamais retranscrire. le génie de Margaret Mitchell est scellé au fil des pages de sa grande oeuvre.


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Ma critique vaut pour les trois tomes.
Autant en emporte le vent mais autant en apportent les romans car celui-ci nous fait découvrir une fresque historique, des personnages fascinants et a donné naissance à un film culte.
Tous les hommes en sont fous mais Scarlett enfant gâtée, capricieuse, qui use de son charmant minois pour obtenir ce qu'elle veut ; a jeté son dévolu sur Ashley et ce dernier n'a d'yeux que pour Mélanie. Elle a un autre amour sa plantation la magnifique Tara, l'endroit où elle revient toujours se ressourcer, reprendre des forces quand tout va mal. Malgré son amour pour Ashley, elle épousera plusieurs hommes soit par dépit, soit par intérêt et le dernier de ses époux sera Rhett Buttler, un homme qui lui ressemble anticonformiste, aventurier, qui l'aime pour ce qu'elle est sans la juger.
J'ai tout à la fois aimé et détesté Scarlett que ni la guerre, ni l'amitié, ni la misère, ni la mort de ses maris ne détourneront de ses buts. Tous ces défauts en font sa force car c'est son amour pour Ashley et Tara qui lui donnent la force de se battre ; c'est une femme forte, une guerrière.
En fait c'est un très beau roman sur les désirs qui nous emportent envers et contre tout. Mais c'est aussi toute l'histoire de le guerre de Sécession, avec une peinture de la vie dans les plantations, de l'esclavage, du blocus, du Ku Klux Klan.
Et encore un livre que je vous conseille de lire car pour une raison oùu une autre, on est sûr d'être emporté à un rythme effréné.
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Oh que de souvenirs !
C'est un livre que j'ai découvert dans la table de nuit de ma mère qui m'a donné l'autorisation de l'emprunter : j'avais 15 ans et je l'ai lu nuit et jour !
Mes parents ont regretté leur permission ; je ne pensais qu'aux personnages et je ne suis même pas allée voir les résultats du BEPC ! Rien ne m'importait !
J'étais en adoration devant Scarlett et j'étais tombée amoureuse de Rhett !
Ce livre m'a poussée à écrire mes propres romans d'aventures historiées.
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Je cherche souvent à lire en accord avec les saisons et en ce chaud mois de juillet québécois, mon choix s'est porté sur Autant en emporte le vent, non sans quelques questionnements quant à la façon de l'aborder de nos jours. Margaret Mitchell a donné une entrevue très intéressante le 03 juillet 1936 au Atlanta Journal Sunday Magazine (http://www.pbs.org/wnet/americanmasters/margaret-mitchell-american-rebel-interview-with-margaret-mitchell-from-1936/2011/) où elle évoque ses influences. Elle y parle de ses parents et de leur grande connaissance de la Guerre de Sécession, et des vétérans qu'elle côtoyait enfant, s'imprégnant des histoires qui se racontaient autour d'elle. Elle y parle de ses nombreuses recherches, livres, journaux, lettres, dans son souci des moindres détails. Elle dit avoir voulu écrire un roman sur les effets de la Guerre Civile sur un ensemble de personnages qui vivaient à Atlanta, ville qui avait une position stratégique étant donné son chemin de fer et ses industries, et s'être intéressée à la question particulière de la survie. Et c'est l'aspect du roman qui m'a le plus captivée. Je le referme avec l'impression que je viens de traverser en trois semaines la Guerre de Sécession, de souffrir de la faim et du froid en plein blocus, de perdre parents et amis chers, impuissante, et lorsque l'on pense que les choses vont s'améliorer car la guerre est finie, de subir toutes sortes d'humiliations dans l'écrasement du Sud par le Nord conquérant. J'ai ressenti de l'empathie pour des êtres dépassés par les événements et contraints de se reconstruire dans le contexte de la fin d'une époque et de la perte de leur position sociale et de leurs idéaux. Je me suis sentie triste de refermer le roman et de quitter Scarlett et Rhett à ce moment de leur existence. J'ai particulièrement apprécié la première partie du roman, ses pages sur la guerre, les privations, les blessures et les traumatismes. Ce n'est pas un roman sur l'esclavage. Les personnages Noirs ont un rôle plutôt secondaire et sont dépeints tantôt d'une façon romantique (attachés à leurs maîtres qu'ils servent avec amour et dévouement), tantôt d'une façon dégradante (des singes, des imbéciles, des enfants). Que dire de Scarlett, insupportable d'égoïsme et de mépris pour tout ce qu'elle perçoit comme une faiblesse mais qui avance et s'adapte, dans le rejet de ce qu'on attend d'elle, et de Mélanie, qui ne voit que le bon en ceux qu'elle aime, deux portraits de femmes très différentes et fortes, chacune à leur manière. Ce roman m'a fait réfléchir sur la place des femmes dans la société et donné envie de lire davantage sur cette période de l'histoire américaine et de l'histoire des Noirs, la ségrégation raciale ayant été imposée à la suite de la Reconstruction.
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Message urgent à toutes les lectrices de plus de 12 ans qui n'ont pas encore lu « Autant en emporte le vent » : tant que vous n'aurez pas pique-niqué avec Scarlett entouré de bellâtres à favoris chez un planteur de coton de Géorgie, que vous n'aurez pas pleuré toutes les larmes de votre corps à l'annonce du mariage d'Ashley et Mélanie, que vous n'aurez pas traversé dans un charriot les champs de guerre d'Atlanta en flammes, que vous n'aurez pas flirté avec le beau Rhett pour en obtenir quelques faveurs, que vous n'aurez pas humé et labouré la terre de Tara ; tant que vous n'aurez pas entendu Mama gronder Ma'am Sca'lett et roucouler aux compliments de Rhett, que vous n'aurez pas assisté à l'abolition de l'esclavage et à la chute de la Confédération du vieux Sud et de ses capotes bleues, bref, tant que vous n'aurez pas consacré quelques nuits blanches à Autant en emporte le vent, vous ne saurez pas ce qu'est l'archétype du romanesque allié à la fureur de la fresque historique !
Et je m'adresse à dessein aux lectrices car selon un lecteur de mes amis, il s'agirait d'un roman de filles… pfff
Incontournable, indispensable et indémodable : mes 3 filles l'ont dévoré 30 après moi avec autant d'enthousiasme.
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Citations et extraits (135) Voir plus Ajouter une citation
Ellen n’avait la vie ni facile, ni heureuse, mais elle ne s’était pas attendue à mener une vie facile et, si son existence n’était pas heureuse, c’était la le lot des femmes. Le monde était fait pour l’homme et elle en acceptait l’ordonnance. L’homme était maitre du domaine, la femme l’administrait. L’homme s’attribuait tout le mérite d’une bonne gestion, la femme louait l’habilité qu’il avait déployée. L’homme mugissait comme un taureau quand il s’était enfonce une écharde dans le doigt, la femme étouffait les plaintes de l’enfantement de peur de le déranger. Les hommes étaient grossiers et s’enivraient souvent. Les femmes ignoraient les écarts de langages et mettaient les ivrognes au lit sans un mot de reproche. Les hommes étaient brutaux et ne cachaient pas leurs sentiments, les femmes étaient toujours aimantes, gracieuses et miséricordieuses.
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Alors elle s'enfonça peu à peu dans un sommeil agité.
Elle se trouvait dans une contrée étrange où le brouillard formait des tourbillons si épais qu'elle ne pouvait voir sa main devant elle. Sous ses pieds, le sol se dérobait. C'était un pays hanté, il y régnait un calme terrible et elle était perdue, perdue et terrorisée comme un enfant dans la nuit. Elle souffrait cruellement du froid et de la faim et elle avait si peur de ce qui se dissimulait derrière le rideau de brume qu'elle essaya de crier mais elle en fut incapable. Quelque chose se mouvait dans le brouillard, des doigts se tendaient pour agripper sa robe, pour l'attirer dans une crevasse de la terre qui tremblait, des mains silencieuses, impitoyables, des mains de spectre. Alors, elle devina qu'au-delà des ténèbres opaques il y avait un abri, du secours, un havre où elle serait en sûreté, où elle aurait chaud. Mais où était-ce ? Pourrait-elle l'atteindre avant que les mains se refermassent sur elle et qu'elles l'eussent entraînée vers des sables mouvants ?
Soudain elle se mit à courir, à courir comme une folle dans le brouillard. Elle pleurait, elle hurlait, elle tendait les bras en avant pour ne saisir que du vent et le brouillard humide. Où était ce refuge ? Elle n'arrivait pas à le découvrir, mais il était là, il existait, il était caché quelque part. Si seulement elle parvenait à l'atteindre, elle serait sauvée ! Mais la peur lui paralysait les jambes, la faim la faisait défaillir. Elle poussa un cri de désespoir et se réveilla tandis que Mélanie, penchée sur elle, le visage inquiet, la secouait tant qu'elle pouvait.
Chaque fois qu'elle se coucha l'estomac vide, elle refit ce rêve. Et cela lui arriva assez souvent. Il l'effrayait à tel point qu'elle avait peur de dormir, bien qu'elle ne cessât de se répéter qu'il n'y avait vraiment rien d'effrayant dans un rêve pareil. Non, rien... pourtant elle était si épouvantée à l'idée de se retrouver dans cette contrée remplie de brouillard qu'elle commença à prendre l'habitude de coucher avec Mélanie, qui avait pour mission de la réveiller lorsque ses gémissements et ses soubresauts indiqueraient qu'elle était de nouveau en proie à son cauchemar.
La tension nerveuse la fit pâlir et maigrir. Les rondeurs charmantes de ses joues disparurent et ses pommettes saillirent, accentuant la forme bridée de ses yeux verts, lui donnant l'air d'un chat affamé en quête de quelque chose à voler.
"La journée ressemble déjà assez à un cauchemar comme cela sans que j'aille me mettre à rêver la nuit", se dit-elle avec désespoir, et elle se mit à manger juste avant de se coucher ce à quoi elle avait droit chaque jour.
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Lorsqu’il arrivait à Atlanta, l’émoi régnait parmi les femmes. Non seulement il était tout auréolé de cette gloire romantique qui s’attachait aux intrépides forceurs de blocus, mais il apportait avec lui un élément de perversité et le parfum capiteux des choses défendues. Il avait si mauvaise réputation ! Et puis, chaque fois que les dames respectables se réunissaient, il était si malmené que son prestige auprès des jeunes filles ne faisait que grandir. D’ailleurs, comme ces dernières étaient fort innocentes pour la plupart, elles savaient uniquement qu’il était « très entreprenant avec les femmes », mais quant à savoir au juste en quoi cela consistait, c’était une autre affaire. Elles avaient entendu dire qu’aucune jeune fille n’était en sûreté avec lui. C’était étrange qu’avec une telle réputation il n’eût même pas baisé la main d’une jeune fille depuis qu’il s’était montré à Atlanta pour la première fois ; mais cela ne faisait que le rendre plus mystérieux et plus attirant.
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Malgré tous ses défauts apparents, elle en arrivait à attendre ses visites avec impatience. Il y avait en lui quelque chose d’attirant qu’elle ne parvenait pas à analyser, quelque chose qui le différenciait de tous les hommes qu’elle avait rencontrés. Il y avait en lui un troublant mélange de grâce et de force. Quand il entrait dans une pièce on en éprouvait un brusque choc physique. Dans ses yeux noirs, moqueurs et effrontés, Scarlett lisait un défi et elle entendait bien le relever et montrer à cet homme qu’elle saurait le mater.
« C’est presque comme si j’étais amoureuse de lui ! se disait-elle, intriguée. Mais je ne l’aime pas, je n’y comprends plus rien. »
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Je croyais que si je réussissais à rentrer à la maison auprès de maman, maman veillerait à tout et que je pourrais me décharger de mon fardeau. En chemin, je pensais que j'avais connu le pire de ce qui pouvait m'arriver, mais, en apprenant sa mort, j'ai su pour de bon ce qui s'appelait le pire.
Elle baissa les yeux et attendit que la grand-mère parlât à son tour. Le silence dura si longtemps qu'elle se demanda si Mme Fontaine avait bien compris dans quel état de détresse elle se trouvait. Enfin la voix de la vieille femme s'éleva, pleine de douceur, plus douce que Scarlett ne l'avait jamais entendue :
- Mon enfant, c'est très mauvais pour une femme de connaître le pire de ce qui peut lui arriver, car, après cela, elle n'a plus grand-chose à redouter. Et c'est très mauvais pour une femme de ne plus rien craindre. Vous vous figurez que je ne comprends pas ce que vous m'avez raconté... les épreuves par lesquelles vous êtes passée ? Mais si, je les comprends parfaitement. [...] eh bien ! voyez-vous, il y a cinquante ans de cela comme je l'ai dit et depuis ce temps je n'ai jamais eu peur de rien ni de personne, car j'avais connu tout ce qui pouvait m'arriver de pire. Cette absence de peur m'a attiré pas mal d'ennuis et m'a coûté une bonne part de bonheur. Dieu veut que les femmes soient des créatures timides et apeurées, et il y a quelque chose de pas naturel chez une femme qui n'a pas peur... Scarlett, gardez toujours quelque chose à craindre, exactement comme vous gardez quelque chose à aimer...
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