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EAN : 9782234083653
240 pages
Stock (10/01/2018)
3.87/5   20 notes
Résumé :
« Longtemps, j’ai cru que j’avais été guillotiné dans une vie antérieure. Cet aveu a toutes les allures d’une énormité, je sais. Tout ce que je puis dire à ma décharge est que ma croyance est révolue – quoiqu’elle fasse encore partie de moi. Il y a quinze ans, souffrant de problèmes de dos, j’ai consulté sur le conseil d’une amie un masseur versé en sophrologie. Tout en me pétrissant les lombaires, il m’a questionné sur mon passé. Avec une certaine réticence, j’ai é... >Voir plus
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Autoportrait…… Autobiographie…… Auto-analyse……. ;
Le tout sur fond de révolution.
Depuis sa plus tendre enfance, l'auteur est obsédé par la révolution, fasciné par la guillotine.
Au point qu'il pense avoir été guillotiné dans une vie antérieure.
Il est pris de passion pour tous les ouvrages, tous les films concernant cette période.
Les férus d'histoire devront y trouver leur compte..
Pour ma part, ce livre m'a parfois lassée, parfois agacée, parfois intéressée.
J'y ai trouvé beaucoup d'auto-complaisance, un peu d'arrogance, de prétention, en même temps qu'une souffrance obsessionnelle, un mal-être, une remise en question.
Les passages sur son enfance agréable, bien entourée, sont ceux que je préfère. Il s'y livre avec tendresse et humour.
Mais pour ma part, c'est le genre d'autobiographie un peu complaisante, plutôt nombriliste, que je n'affectionne pas particulièrement
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Je referme le livre de Christophe Bigot complètement bouleversée par cette voix qui dit toute la souffrance, la douleur d'un jeune garçon devenu un adulte qui n'a rien perdu de sa sensibilité dans un monde où la violence est (toujours) difficilement supportable.
J'ai senti beaucoup de sincérité dans cette oeuvre, beaucoup d'émotion contenue dans ces mots qui tentent de trouver l'origine d'un malaise profond, d'une très désagréable impression : celle d'avoir été, un jour, guillotiné.
 Bien sûr, dès les premières lignes, je n'ai pu m'empêcher de sourire en lisant cette phrase (qui n'est pas sans rappeler le « Longtemps je me suis couché de bonne heure » de Proust) : « Longtemps, j'ai cru que j'avais été guillotiné dans une vie antérieure. » En effet, l'auteur est persuadé qu'il a été « condamné puis décapité pendant la Terreur révolutionnaire. »
Pas facile de vivre avec ça en tête (sans jeu de mots!) 
Donc, dans un premier temps, cet aveu amuse, puis petit à petit, la gravité l'emporte, le malaise s'installe. Cela dit, je vous avoue que j'ai ri aussi franchement (certaines scènes sont en effet hilarantes) car l'autodérision et l'humour de Christophe Bigot sont irrésistibles et l'ont aidé, je suppose, à mettre cette phobie à distance.
 Il s'agit donc pour lui de comprendre l'origine de cette impression pour le moins étrange que la guillotine lui est familière, qu'il l'a, d'une certaine façon, déjà expérimentée.
 D'abord, des constats : il n'est pas le seul à souffrir de ce mal : Claude Lanzmann dans le Lièvre de Patagonie avoue partager les mêmes phobies. Bon, c'est toujours rassurant de ne pas se sentir seul.
Par ailleurs, si certains souffrent de choses dont ils ont pu être témoins, on peut comprendre leur traumatisme qui est en lien direct avec leur vécu : c'est en effet le cas de Victor Hugo qui fut confronté malgré lui, à plusieurs reprises, au terrible spectacle du supplice ou de sa préparation (ce qui explique d'ailleurs l'apparition récurrente de ce motif dans son oeuvre et est à l'origine de l'écriture de son récit le Dernier jour d'un condamné).
Mais dans le cas de l'auteur, il y a comme un léger anachronisme : cela fait un bail qu'on n'utilise plus la machine à raccourcir. Jamais il n'a assisté au spectacle de la guillotine, lui qui est né en 1976 ! Ah, me direz-vous, le 28 juillet de la même année, Christian Ranucci est guillotiné aux Baumettes. Toujours au même endroit et de la même façon, Hamida Djandoubi est exécuté le 10 septembre 1977. Bien sûr, l'auteur n'y était pas mais il était né à ce moment-là et rien que l'idée qu'il y ait eu de son vivant dans « ce beau pays qu'on appelle la France, un homme coupant un autre homme en deux » lui donne la nausée.
 Mais ce sont peut-être des images, ah, le pouvoir de l'image, qui ont marqué à jamais le gamin : il a six ans, il regarde le Chevalier de Maison-Rouge de Claude Barma d'après un roman d'Alexandre Dumas « La guillotine apparaît à l'écran. Je la vois pour la première fois. Pourtant, la silhouette sombre et étroite suscite en moi une horreur familière. Comment dire ici les choses au plus près de la situation éprouvée, et alors même que celle-ci a toutes les apparences d'une affabulation ? Je ne vois pas la guillotine. Je la reconnais. », « C'est parce que je l'ai senti autrefois que je sens de nouveau, sur ma nuque, la chute du triangle ferrugineux de rouille et de sang. J'ai été là, nécessairement, parmi les condamnés qui attendent, au pied de la charrette. »
Les visionnages de ce film seront nombreux, toujours accompagnés d'angoisse, de terreur, d'interrogations. La question demeure : pourquoi ce sentiment ?
L'adolescent se passionne pour la Révolution : tout y passe :  romans, BD, magazines, films, spectacles, visites (de La Conciergerie), collection de figurines, d'images, rédaction de récits, de pièces de théâtre, disques, jeux (évocation hilarante d'un quizz sur Charlotte Corday au chapitre 31), dessins, recherches encyclopédiques, création d'un club, d'un spectacle de fin d'année au moment du Bicentenaire de la Révolution.
L'identification se précise : il a été Camille Desmoulins, d'ailleurs sa mère ne lui apprend-elle pas qu'elle avait pensé l'appeler Camille ?
Alors, d'où vient cette phobie ? Quel symbole freudien ou non faut-il y voir ? Qu'est-ce qui se cache derrière cette obsession qui lui pourrit la vie ? Faut-il aller chercher du côté du père, de la mère, des grands-pères, des grands-mères ? Y a-t-il de l'Oedipe là-dedans ? Quelle peur, quelle culpabilité faut-il y déceler ? Et surtout, comment réagir face à cela ? Jouer à l'autruche ou bien tout secouer, tout retourner, interroger, s'interroger pour tenter de comprendre, pour tenter de mettre fin à une souffrance qui dure depuis l'enfance ?
Car c'est ce que j'ai senti en lisant cette autobiographie, derrière cet humour et cette autodérision, derrière des chapitres qui m'ont fait pleurer de rire (ah l'évocation des cours de natation, des remontées mécaniques, ah l'épisode de la communion...), donc, disais-je, malgré toutes ces scènes mémorables, on sent, à fleur de peau, un être hypersensible et fragile, en souffrance, qui a dû (doit?) encore en baver même si l'âge donne des forces et permet de mieux prendre ses distances par rapport au vécu.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce texte, sa sincérité, le courage qu'a eu son auteur de se mettre à nu, seul moyen d'avancer peut-être.
Un vrai coup de coeur de cette rentrée littéraire!
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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J'enchaine des lectures en service de presse en ce moment, autant par plaisir que par souhait de tenir mes engagements auprès des auteurs ou des éditeurs qui ont accepté de me faire confiance. Cette fois encore, il s'agit d'un livre reçu gracieusement en version numérique par l'intermédiaire de la plateforme NetGalley.fr que j'apprends à redécouvrir avec joie.

C'est au tour de Christophe Bigot et de son roman Autoportrait à la guillotine de mettre la tête sur le billot, si je peux me permettre l'expression. le résumé m'avait intrigué :

« Longtemps, j'ai cru que j'avais été guillotiné dans une vie antérieure. Cet aveu a toutes les allures d'une énormité, je sais. Tout ce que je puis dire à ma décharge est que ma croyance est révolue – quoiqu'elle fasse encore partie de moi. Il y a quinze ans, souffrant de problèmes de dos, j'ai consulté sur le conseil d'une amie un masseur versé en sophrologie. Tout en me pétrissant les lombaires, il m'a questionné sur mon passé. Avec une certaine réticence, j'ai évoqué cette croyance déjà ancienne. Lui a pris la chose très au sérieux. Aussi sec, il m'a parlé d'une patiente qui ressentait des douleurs aiguës entre les omoplates. Elles s'expliquaient, à l'en croire, par des coups de poignard reçus au xve siècle, alors que la dame était assaillie par des Ottomans en plein marché. J'ai trouvé ça exotique. Poétique, presque. En même temps, je me suis retenu de rire. Quand il est question de moi, hélas, je suis incapable de la même légèreté. »

Comment guérir l'obsession d'une vie ? A la créativité instinctive de l'enfance répondent les armes de l'âge adulte : l'humour et la volonté de comprendre. Entre les deux, l'amour maternel, indéfectible.

Si le résumé m'avait intrigué, je ne savais pas à quoi m'attendre, d'autant que les premières critiques que j'avais lues sur Goodreads par exemple n'étaient guère flatteuses. Comme souvent dans ce genre de cas, ça passe ou ça casse. Je ne vais pas laisser le suspense s'installer plus longtemps : j'ai aimé ce roman.

Dans ce roman autobiographique, l'auteur nous raconte son obsession pour la guillotine, qui l'a traumatisé dès son plus jeune âge. Enfant et jeune adolescent, il se passionne pour la Révolution Française et ses grandes figures, en particulier Camille Desmoulins auquel il consacrera plus tard son premier roman. Plus tard, découvrant que la guillotine n'a pas été reléguée aux oubliettes à la fin de la Révolution et qu'elle a au contraire servi d'instrument de mort jusqu'à peu de temps après sa naissance, l'adolescent s'intéresse de près à la peine de mort et à son abolition. Cette double passion pour la Révolution et pour l'abolition de la peine de mort va forger sa sensibilité politique.

J'en veux à la génération de mes parents, de mes grands-parents, dont l'inertie en la matière m'indigne : comment cent cinquante ans peuvent-ils séparer le Dernier Jour d'un Condamné de la loi Badinter ?

Mon obsession n'a pas seulement accouché d'une vocation d'écrivain. Elle m'a offert, après bien des détours, une conscience politique.

En fil rouge, la guillotine reste pour lui le symbole de ses interrogations et ses angoisses vis-à-vis de la mort. A travers ce récit, Christophe Bigot nous décrit également son enfance, son adolescence et sa vie de jeune adulte, des années 1970 à 2000, et ses relations avec ses parents. C'est le volet plus intimiste de ce roman, où la mort plane jusqu'à ce qu'elle touche la mère du narrateur-auteur, décès maternel qui coïncide semble-t-il l'écriture du roman.

Je contemple, avec les yeux si bienveillants de ma mère, l'enfant de six ans, de dix ans, de treize ans que j'ai été. J'ai envie de le prendre dans mes bras, cet enfant, de lui dire de ne pas avoir peur. Mais je vois bien que c'est lui qui me regarde, de l'autre rive du fleuve, et qui me rassure. Lui qui est tellement plus fort que moi, parce qu'il a porté tout ce poids sur des épaules tellement plus frêles. C'est lui qui me dit de ne pas avoir peur, ni de vivre ni de mourir. Je crains hélas de n'en avoir jamais fini, avec la peur comme avec le chagrin. Mais je lui promets d'essayer.

Autoportrait à la guillotine porte bien son titre. C'est un roman à la fois intimiste et historique, un mélange des genres que j'apprécie quand comme ici il sait passer de l'un à l'autre avec talent et délicatesse. le lien entre l'histoire personnelle et la grande Histoire est joliment amené dans le texte de Christophe Bigot. Cette lecture a été très plaisante : pour preuve, il ne m'a fallu que deux jours à peine pour lire les 225 pages de ce roman.
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C'est le titre de cet ouvrage qui m'a tout d'abord interpellée ... il est très étrange n'est ce pas ? Et puis le résumé m'a beaucoup plu. J'ai donc postulé pour cet ouvrage dans le cadre de la dernière masse critique Babelio en date. Et les résultats sont tombés ... et j'ai eu la chance d'être retenue pour découvrir cette oeuvre que je présentais étrange, la seule pour laquelle j'avais posé ma candidature. Un grand merci donc à Babelio mais surtout aux Editions Stock pour l'envoi très rapide du livre.

"Longtemps, j'ai cru que j'avais été guillotiné dans une vie antérieure. Cet aveu a toutes les allures d'une énormité, je sais. Tout ce que je puis dire à ma décharge est que ma croyance est révolue – quoiqu'elle fasse encore partie de moi. Il y a quinze ans, souffrant de problèmes de dos, j'ai consulté sur le conseil d'une amie un masseur versé en sophrologie. Tout en me pétrissant les lombaires, il m'a questionné sur mon passé. Avec une certaine réticence, j'ai évoqué cette croyance déjà ancienne. Lui a pris la chose très au sérieux. Aussi sec, il m'a parlé d'une patiente qui ressentait des douleurs aiguës entre les omoplates. Elles s'expliquaient, à l'en croire, par des coups de poignard reçus au XVème siècle, alors que la dame était assaillie par des Ottomans en plein marché. J'ai trouvé ça exotique. Poétique, presque. En même temps, je me suis retenu de rire. Quand il est question de moi, hélas, je suis incapable de la même légèreté."

Inutile de préciser que j'étais impatiente de découvrir cette histoire de guillotine et de vie antérieure, je n'ai donc pas beaucoup attendu avant de me plonge dans ce bouquin. Christophe Bigot est un auteur que je n'avais jamais lu jusque là, je partais donc totalement novice quant à sa plume. Premier point noir, je n'ai pas réellement apprécié son genre d'écriture. Peut-être un peu trop nerveuse pour moi, sans doute trop saccadée à mon goût. D'autres apprécieront sans doute mais personnellement, je n'ai pas été séduite. Mais ça ne m'a pas empêcher d'aller au bout de ma lecture.

Je pensais trouver là une histoire un peu fantaisiste, basée sur un "fait réel" à savoir le mal au dos de l'auteur. Je m'attendais vraiment à trouver dans ces pages une histoire de vie antérieure (j'adore ça) ! Naïve que j'ai été ... Non, l'auteur nous propose ici son autobiographie (oui, j'aurai dû m'en douter à la lecture du titre, ne me jetez pas vos chaussettes sales à la tête) et je dois dire que sa petite vie ne m'a pas spécialement intéressée.

Alors, certains passages sont sympathiques et agréables à lire. J'ai bien aimé le découvrir enfant, martyrisant tous ses petits camarades et même ses cousines avec son obsession pour la Révolution. Ça m'a fait sourire, j'ai réussi à me projeter et à imaginer les scènes. Ça m'a amusé de le voir se prendre de passion pour Camille Desmoulins et faire des pieds et des mains pour lui ressembler capillairement parlant, ou même aller déposer un bouquet devant la maison de ce révolutionnaire.

Mais au fil des pages, je me suis surtout ennuyée. Je peux comprendre qu'un auteur ressente l'envie de se regarder le nombril et de nous parler de sa jeunesse, de ses amours et de ses peurs. Mais je n'aime pas les autobiographies à vrai dire parce que ça me gonfle de lire tous ces passages justement nombrilistes. J'ai envie de dire à l'auteur qu'on s'en fiche un peu en fait de sa vie. Qu'il aurait peut-être dû écrire son manuscrit et le conserver dans cet état ... pas besoin de le publier non ? Ça n'a rien de personnel contre Christophe Bigot, c'est juste mon ressenti à chaque fois.

Je vais arrêter les autobiographies ... sauf si c'est celle de Boris Vian (qui n'existe pas à ma connaissance) !!
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Je ne sais qui est responsable, l'auteur ou l'éditeur, mais difficile de trouver titre plus repoussoir que "Autoportrait à la guillotine" ! Autoportrait fait tout de suite penser à un déversement de propos égocentrés, au mieux, un peu drôles ( mais qui peuvent sombrer dans la chicklit), au pire pleurnichards ou exhibitionnistes, un genre qui à force de confidences tous azimuts finit par lasser le lecteur épris de vrai romanesque. Quant à la guillotine, existe-t-il quelqu'un qui ne frémisse pas quelque part ( et pas qu'au niveau du cou) à la simple vue du mot ? Associer les deux relève de l'inconscience ( commerciale) ou du challenge .... En fait, après lecture de ce formidable livre, je pencherai simplement pour la simple vérité, il ne pouvait pas s'intituler autrement !
Nous avons donc un quarantenaire, fringant auteur, professeur de lettres, avec une allure tout à fait sympathique ( merci Google même si j'utilise Lilo, histoire de couper un peu la tête de ce moteur tentaculaire) qui décide de se retourner sur son passé et de nous parler de lui, de sa vie depuis ce jour où une guillotine est entrée dans son champ de vision vers l'âge de six ans, par l'intermédiaire d'une scène d'un feuilleton télévisé : " le chevalier de Maison-Rouge". A partir de ce moment là, son enfance, sa vie, vont prendre une nouvelle tournure. Cet instrument de mort va tourner à la passion, à l'obsession même et va faire de lui un passionné de la révolution française. Il va traquer les romans, les films qui parlent d'elle mais aussi s'intéresser à tous ceux qui, de près ou de loin, l'ont approché. Quand on dit que tout se joue avant six ...mais plus sûrement dans l'enfance, terreau de la vie adulte, force est de reconnaître que la guillotine a vraiment forgé la personnalité de Christophe Bigot. Que ce soit dans son activité d'écrivain ( plusieurs romans se déroulant durant la révolution française) que dans son activité d'intellectuel ( viscéralement contre la peine de mort) , voire dans sa personnalité plus intime ( non, il n'a visiblement pas de relations sexuelles masochistes ou sadiques avec des objets tranchants, mais évoque inévitablement la castration ) cette guillotine se retrouve partout dans son existence même si moins présente au fur et à mesure que l'âge avance.
Christophe Bigot, très habile écrivain, sans jamais nous délester du moindre détail, nous embarque dans ce cheminement si particulier et nous passionne littéralement. En plus d'être franchement originale, son autobiographie, arrive à nous plonger dans l'histoire de la guillotine comme dans la révolution française sans jamais nous ennuyer ( on frissonne un peu parfois...ça décapite beaucoup quand même !) mais surtout brosse avec sensibilité et finesse toutes les époques qu'il a traversées dans sa vie. Il évoque l'importance de la télévision dans les années 80, des feuilletons jusqu'au Top50, la chance qu'il a eu d'avoir une passion dans la vie et de la relative protection qu'elle lui a apportée dans les années collèges ( et revient avec drôlerie sur les festivités du bicentenaire de 1789). Jamais on ne ressent une quelconque vanité ni aucun égocentrisme de sa part à nous dévoiler sa personnalité. On se délectera de passages franchement savoureux ( dans lesquels je me suis entièrement retrouvé ), je pense au chapitre sur le tire-fesses dans les stations de ski ou celle des cours de natation ! On sera aussi ému par la très délicate rencontre avec Robert Badinter.
Dans ce tournoiement de guillotines et de souvenirs, le lecteur se trouve face à un ouvrage d'une grande maîtrise et d'une vraie rigueur intellectuelle. On reste admiratif devant la formidable analyse personnelle qu'il nous livre sans jamais rouler des mécaniques... ou comment d'une passion particulière, il parvient à toucher tout le monde. " Autoportrait avec guillotine" fut mon premier grand régal de lecture en ce début 2018...comme quoi, il faut se méfier des titres...

Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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critiques presse (1)
LaCroix
12 février 2018
Un ultime regard par-dessus l’épaule, avant d’entrer de plain-pied dans le monde tragique d’après les attentats.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Un jour que je cherchais un livre pour un voyage en train dans un Relais H, j’ai ouvert par hasard Le Lièvre de Patagonie de Claude Lanzmann. En lisant la première phrase – « La guillotine – plus généralement la peine capitale et les différents modes d’administration de la mort – aura été la grande affaire de ma vie », j’ai éprouvé un vertige mêlé de reconnaissance. Je n’étais donc pas le seul à vivre avec ces cauchemars ?

Le premier chapitre des mémoires de Lanzmann décrivait des terreurs nocturnes similaires aux miennes. Il évoquait l’empreinte indélébile du cinéma – L’Affaire du courrier de Lyon, vu à douze ans, et qui m’avait également marqué vers le même âge, quoi que je ne l’aie découvert qu’à la télévision. Il avouait aussi sa hantise de la moindre représentation de la guillotine dans un manuel d’histoire, un livre ou un journal.

Ces phobies intimes, rapportées à un corps sans cou – dont il disait son angoisse de ne pouvoir l’imaginer étêté –, Lanzmann les présentait comme le ressort originel de sa révolte contre les exactions de toute nature. Elles justifiaient a posteriori un parcours de cinéaste engagé. Le point d’aboutissement de tels combats, pour cet homme traumatisé par les images de la dernière exécution publique – celle de l’Allemand Eugen Weidmann en 1939 –, c’était naturellement l’abolition de la peine de mort.

Mais quelle pouvait être la justification de ma hantise, à moi qui avais grandi dans un monde où la guillotine avait été reléguée au musée des horreurs ?
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Au milieu, il y a la photographie de plusieurs résistants célèbres, Pierre Brossolette, Guy Môquet, Bertie Albrecht. Sous le portrait de France Bloch-Sérazin, je lis qu'elle a été décapitée à la hache. Je fixe les mots incrédule. Ils me donnent enfin à sentir, très concrètement, l'innommable abomination du nazisme.
Quelques années plus tard, je découvre l'usage industriel qui a été fait de la guillotine sous le IIIe Reich pour tuer plus rapidement. Au fond, c'est en parfaite cohérence avec les objectifs des inventeurs de la solution finale. Mais j'ai l'impression que la chronologie a déraillé. Le Moyen Âge, je le comprends avec effroi, peut ressurgir à n'importe quel moment, si les circonstances sont réunies.
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Le roman de Dumas présente des infidélités par rapport au feuilleton. Je sais bien que cette phrase n'a aucun sens. L'adaptation ne préexiste évidemment pas au roman qu'elle adapte, et qui date de 1845. Mais pour l'enfant que je suis, c'est le recueil d'images animées, le noir et blanc si intense du feuilleton, qui sont premiers. Donc, Dumas trahit.
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Je ne vois pas la guillotine, je la reconnais. Pour moi, tout ne fait que commencer.
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Si elle s'inquiète, c'est d'abord pour sa couvée. Elle doit percevoir ma fragilité. S'en faire le reproche, peut-être, comme d'une tare par elle transmise, un défaut de cuirasse.
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Vidéo de Christophe Bigot
La rentrée littéraire 2022 n'a pas fini de nous en mettre plein les yeux : cette semaine, la librairie Point Virgule s'intéresse à trois auteurs qui nous avaient déjà conquis avec leurs précédents ouvrages, et qui reviennent cette rentrée avec de nouveaux romans épatants.
- Le château des trompe-l’œil, Christophe Bigot, éditions de la Martinière, 22,90€ - Zizi Cabane, Bérengère Cournut, Le Tripode, 20€ - L'homme peuplé, Franck Bouysse, Albin Michel, 21,90€
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