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EAN : 9782413005025
728 pages
Delcourt (18/04/2018)
4.35/5   37 notes
Résumé :
Ayako est une fille de la honte. Née de l'union incestueuse de son père et sa soeur, elle devra vivre cachée dans la cave de la maison familliale de 4 à 18 ans. Comment peut-elle alors se construire ? N'ayant pour seule visite que son frère, dont elle tombe amoureuse. Un véritable drame, très émouvant !
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Les soldats sont repartis auprès de leurs familles. Les champs de bataille du Pacifique retrouvent leur placidité séculaire, mais la guerre, étrangement, n'est pas finie. Plutôt, son onde de choc continue à se propager, des mois, des années même. Ainsi pourrait-on expliquer, par le grand courant de l'Histoire, l'histoire d'une vie sacrifiée, gâchée par les silences et les orgueils des hommes. Ayako aurait pu naître dans une époque dorée, mais les circonstances de sa naissance et les hasards de sa vie la promettent plutôt à un destin littéralement tragique. A travers ce personnage, Osamu Tezuka peint à traits précis, tel un Hokusaï littéraire, la fresque d'une époque, celle du Japon d'après guerre, pays ruiné qui devient pourtant, peu à peu, la deuxième puissance économique mondiale. Ce saut dans la modernité que fait le pays, Tezuka ne le condamne pas, mais il en dénonce l'immoralité.

A son retour de la guerre, Jiro Tengé retourne chez lui, dans le nord du Japon. Il y retrouve la ferme familiale, promise à son frère aîné, Ichiro. Sont présents également sa soeur, Naoko, son jeune frère, Shiro, mais aussi ses parents - et son père demeure le maître du domaine - ainsi que la petite Ayako. Celle-ci est née de l'union, sinon incestueuse, du moins lourdement immorale, entre Sué, la femme d'Ichiro, et le père de ce dernier. Jiro, par ses compétences et ses relations établies au sein de l'armée, travaille pour l'occupant américain. Ses missions l'amènent à éliminer un jeune homme du parti travailliste, lequel fréquente par ailleurs Naoko. Surpris, dès le soir, par Ayako et une domestique de la famille, à laver sa chemise tachée de sang, Jiro attire bientôt sur lui les regards soupçonneux de la police. Pour sauver l'honneur de la famille, et sous l'égide d'Ichiro, Jiro est amené à disparaître, et Ayako, que Jiro n'a pas réussi à tuer, est condamnée à être enfermée vivante dans une resserre proche de la maison familiale. Vingt-trois ans durant, Ayako vit ainsi, recluse telle une prisonnière que ne connaît bientôt plus l'état-civil japonais, tandis que la famille Tengé, héritière de cinq cents ans de tradition seigneuriale japonaise, connaît les derniers remous de sa longue existence. le père, victime d'une attaque d'apoplexie, ne voit pas les errements et les compromissions des uns et des autres, et encore moins l'ultime explication qui unira dans la tombe ses quatre enfants légitimes.

Ayako est avant tout une histoire japonaise. le contexte historique et social est éminemment important pour comprendre l'oeuvre. A la sortie de la Seconde guerre mondiale, le Japon est ruiné et humilié. Les soldats japonais demeurés prisonniers ne rentrent que de longues années après l'armistice, et l'occupant américain a mis en place une administration, sous la houlette du général Douglas McArthur, qui vise officiellement à instaurer la démocratie dans ce pays gouverné très peu de temps auparavant par une administration impériale. le pouvoir, Tezuka le montre bien, appartient aux Américains, qui président aux grandes décisions de la vie politique, économique et sociale du Japon. L'exemple de Shimoyama est frappant. Ce haut fonctionnaire, président de la compagnie nationale ferroviaire, est chargé de licencier près de 90 000 cheminots au nom du gouvernement japonais. Refusant de se soumettre au diktat américain, il meurt dans des circonstances mystérieuses, dont le modus operandi rappelle aux enquêteurs la mort du jeune leader du parti travailliste, placé sur la voie de chemin de fer par Jiro. La ferme familiale que celui-ci retrouve a conservé sa structure ancestrale. Dominé par le chef de famille, le domaine emploie des domestiques, et les décisions importantes - comme l'enfermement d'Ayako - relèvent cependant d'un conseil de famille élargi. Cellule close au monde extérieur, le domaine seigneurial répond cependant entièrement aux volontés du maître - ainsi celle de jouir du corps des femmes de son domaine, tel celui de Sué - qui en dispose comme il l'entend : la soumission d'Ichiro à son père répond ainsi à l'assurance que le premier obtiendra du second d'hériter du domaine. Si les signes de la modernité sont là - ainsi le jeune Shiro dont l'intelligence lui permet de s'opposer à ses frères et à son père -, tout fonctionne encore selon un modèle ancien. Cependant, les réformes agraires conduites sous l'égide américaine bouleversent les équilibres sociaux et économiques traditionnels. Ainsi, les Tengé redoutent de tout perdre si les affaires louches de Jiro venaient à être connues. Ce sont donc deux éléments historiques de portée nationale qui précipitent le destin d'Ayako. Par la suite, le Japon connaît une embellie économique, due notamment à la guerre de Corée, laquelle fait des États-Unis un importateur de biens japonais pour sa guerre voisine. Jiro, devenu peu à peu l'un des pontes de la mafia locale, doit à cet essor économique sa propre réussite financière. Celle-ci lui permet d'envoyer, mois par mois, de fortes sommes d'argent sur le compte bancaire d'Ayako, dans un souci de rédemption personnelle. Cela permet aussi au lecteur de s'apercevoir de la compromission générale de la classe politique japonaise issue de cette démocratisation forcée. Jiro, en tant que chef mafieux, corrompt de nombreuses têtes politiques pour assurer ses propres affaires. Tezuka trace ainsi, à grands traits, près de vingt-cinq ans d'histoire japonaise contemporaine, de la défaite militaire à la construction d'un nouveau modèle politique et économique qui, malgré ses réussites apparentes, cache indignités et fourbes arrangements.

Afin de personnaliser son récit, Tezuka choisit probablement ce qu'il considère comme le symbole de l'innocence. Ayako, quatre ans au début du manga, semble une petite fille alerte, gaie, ignorante évidemment des laideurs du monde qui l'entoure. Tel le héros antique, elle est le jouet des machinations les plus diverses, et les personnages qui président à sa destinée sont pour elle tels des dieux, inaccessibles et omnipotents. Fille de l'arrangement profondément immoral entre le père et Ichiro, Ayako est aussi celle du mensonge, qui vise à cacher ses origines à la petite société paysanne locale. Enfant préféré de son père, Ayako est le témoin gênant de deux événements : d'abord elle voit Jiro laver une chemise tachée de sang, puis elle voit la jeune Oryo, une adolescente déficiente qui s'occupe d'elle, être tué par Jiro et sa compagne espionne. Ainsi le premier personnage personnage décide du sort d'Ayako est Jiro, lui-même jouet des Américains et coupable d'une certaine imprudence ; c'est parce que Jiro attire le regard des enquêteurs de la police que la famille Tengé décide du sort d'Ayako en conseil de famille et la condamne, presque unanimement (seul Shiro et Naoko se prononcent contre), à l'enfermement à vie dans une resserre de la propriété. Isolée des autres, isolée du monde, de la nature et de l'écoulement du temps, Ayako devient une femme étrange, ignorant tout de ses congénères, des bonnes manières ou même de la plus élémentaire façon dont il convient de se comporter. Tout de l'homme lui est étranger, hormis le langage, maintenu vivace par Naoko puis par Shiro. A sa sortie de sa resserre, Ayako possède certes le corps d'une belle femme, mais son esprit est celui d'un animal domestiqué : apeurée par l'extérieur et prête à tout pour démontrer son affection, y compris à livrer ses charmes. Sa vision des rapports humains est si travesti qu'elle tente même d'apprivoiser Shiro et Jiro, ses propres frères, par ce moyen. Ayako est non seulement le jouet d'une histoire nationale qui la broie - le poids des réformes agraires tout comme la mainmise des Américains sur la vie politique et économique japonaise expliquent les choix de la famille Tengé - mais aussi celui des volontés individuelles, qui voient en la petite fille fragile et surtout isolée le réceptacle de leurs désirs ou de leurs rages. Ainsi d'Ichiro qui condamne Ayako à l'enfermement pour se venger de la concupiscence de son père. Ainsi Shiro qui jouit des charmes de sa demi-soeur, reportant la responsabilité de cet inceste sur le dérèglement de sa famille. D'autres essaieront aussi. Ainsi Jiro, prêt à tout pour survivre en tant que prisonnier de guerre puis prêt à tout pour ne pas répondre de ses actes, y compris à laisser le sort dune fillette de 4 ans entre les mains d'un conseil de famille corrompu. Chacun semble ainsi vouloir décider de la vie d'Ayako, dépourvue de libre-arbitre, puisque, d'une certaine manière, elle n'appartient plus à l'humanité (ce qui est administrativement vrai, puisque l'état-civil la connaît décédée). Ayako pourvoit aux envies et besoins de chacun : l'héroïsme pour Shiro, la puissance du chef de famille pour Ichiro, la satisfaction du désir sexuel pour le docteur, la rédemption pour Jiro, l'affirmation de soi pour le fils de l'inspecteur. Ayako révèle aussi les faiblesses des uns et des autres, car aucune des personnes de son entourage n'a le courage de la libérer, ni même de prévenir quelque autorité. Tout se passe comme si les individus étaient eux-mêmes prisonniers d'une structure plus grande, ici la famille, elle-même obligée de jouer serré dans la nouvelle société japonaise. le destin d'Ayako ne lui appartient pas ; du moins, jusqu'à la scène finale où, enterrée vivante avec les autres membres de sa famille, elle révèle enfin sa puissance et sa liberté. Paradoxalement, cela se passe dans l'obscurité et dans un lieu clos, qui est le monde d'Ayako par excellence.

Ayako paraît donc comme une puissante fable morale, qui interroge durement non seulement le Japon, mais la société moderne. Cette modernité est imposée au Japon par la fin de la guerre. Vaincus, les Japonais doivent accepter les conditions des Américains, et la société japonaise bascule irrémédiablement dans l'ère de la démocratie, du consumérisme, et aussi de l'immoralité. Si le sort d'Ayako suscite évidemment, pour peu que l'on ressente de l'empathie, de la compassion, il décrit surtout la violence d'un système social qui, toujours, condamne les faibles et gratifie les forts. de ce point de vue là, la modernité n'a rien changé à la société traditionnelle japonaise. Certes, les Tengé ont perdu de leur superbe, mais ils dominent toujours leur ancien monde. le faible, dans Ayako, a différents noms : ce sont les Japonais face aux Américains (y compris Jiro qui est leur obligé, ou Shimoyama), ce sont les domestiques, ce sont encore les femmes. Ayako n'est pas la seule à subir la volonté des hommes. Sué est donnée par son mari à son beau-père pour assurer l'héritage au premier. Naoko est renvoyée de la maison pour avoir osé aimer un homme et faire partie d'une organisation politique. Iba, la mère, est réduite au silence malgré l'humiliation que constitue la naissance d'Ayako. Pis, elle l'accepte, et prend encore soin de son époux lorsque celui-ci est victime d'apoplexie. Les femmes, dans ce manga, ne sont ni libres - ou alors, comme Naoko, à quel prix ! - ni entendues. Elles agissent selon la bonne volonté des hommes. C'est aussi à elles qu'Ayako doit son long enfermement, à elles qui se taisent quand l'horreur couve ici-bas. La modernité, en ce sens, est une farce, qui donne à croire que le destin de ces individus - les vaincus, les pauvres, les femmes - va changer. Elle l'est aussi quand elle prétend donner à ses actes l'apparence de la rectitude. le vainqueur dit toujours ce qui est bon, dit Shiro, mais l'adage est vieux comme le monde, et en réalité le droit - ou la coutume, dans l'univers familial - sert avant tout ceux qui le dictent. Si la fin du manga augure de la fin annoncée de ce monde - tous meurent, gagné par la folie (Ichiro, déjà atteint depuis le meurtre de Sué), le désespoir ou, semble-t-il, la marche de l'Histoire - il n'est pas certain que les faibles, les malentendus, les marginaux, tirent enfin leur épingle du jeu. Ayako survit, apparemment, mais que devient-elle ? Peut-elle encore trouver sa place dans ce monde si dur ? Osamu Tezuka ne répond pas ; là n'est pas son rôle, d'imaginer la société nouvelle qui, en utopie, serait sans doute parfaite. A la douceur promise, le mangaka préfère l'amertume assurée.
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Pour ceux qui ont lu La femme insecte, aussi de Tezuka, j'ai trouvé qu'Ayako était une variation de cette femme-là : pas volontairement vénéneuse, mais dont l'existence et les agissements vont provoquer une suite d'événements tragiques. Les éléments principaux sont les mêmes : un Japon en crise en arrière-plan, des hommes paumés et une femme qui perturbe tout ça.
Dans Ayako, j'ai apprécié le réalisme inhérent au gekiga, où la société japonaise est un personnage à part entière, si ce n'est le protagoniste informel de l'intrigue. le personnage d'Ayako n'est que l'une des conséquences possibles du traumatisme de la guerre et le fait qu'elle seule s'en sorte à la fin évoque la fuite en avant du Japon pour essayer d'oublier.
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Ayako est parue entre 1972 et 1973 dans le magazine Big Comic de Shogakukan, puis en deux volumes reliés. Les éditions Kodansha sortiront une réédition dans la collection Œuvres complètes de l’auteur, suivi d’une version poche en 2010. En France, le manga fut édité une première fois entre 2003 et 2004, avant une intégrale en 2011 pour les 25 ans des éditions Delcourt. L’histoire se déroule dans l’époque de l’après Seconde Guerre mondiale, dans un Japon encore marqué par les deux bombes atomiques de Hiroshima et la présence américaine dans le pays. Jiro Tengé, soldat japonais, de retour chez lui après avoir été fait prisonnier durant la guerre. Son père, Sakuémon ne voit pas ce retour d’un bon œil puisqu’il aurait préféré que son fils soit mort pour sa patrie. En pensant retrouver une fratrie unie, Jiro constate des dissensions et des secrets. L’un d’eux est sa nouvelle petite sœur, Ayako âgée de 4 ans et fruit de la relation adultérine de son père. Devenu espion à la solde des Américains, Jiro va devoir maquiller un assassinat en accident pour ne pas éveiller les soupçons. Malheureusement, son crime fera de Ayako une victime collatérale, qui sera condamnée par les siens à vivre recluse dans la resserre familiale. Si le temps à l’extérieur passe, pour Ayako l’horloge semble s’être figée dans sa tête, alors même que son corps se transforme en une superbe jeune femme. Vingt ans privée de liberté, de découverte et d’amour, Ayako va s’accrocher comme elle peut à ses rêves d’autres choses pour sa vie. Si dans un premier temps le récit s’axe sur Jiro, il laisse petit à petit place à Ayako qui transmettre toute la dimension humaine du récit de Tezuka. Le mangaka parle de toute la complexité de la famille, d’une société portant encore les stigmates de la guerre, et où les ambitions politique sont nombreuses. Les rebondissements s’enchaînent et donnent du rythme à l’intrigue. TEZUKA arrive à écrire des personnages possédant chacun des démons de manière remarquable, tout en gérant la partie humaine de l’oeuvre dans sa généralité. Gardant son innocence du début à la fin, Ayako incarne la seule pointe d’espoir que possède le récit, avec en contraste les désirs d’une jeune femme devenue adulte et son apprentissage de la vie. Le dessin de TEZUKA est particulier pour beaucoup de personnes, mais on est forcé de constater qu’il sied parfaitement à l’histoire qu’il nous conte. Mature dans son trait, et personnages réalistes pour un récit fort dans son ensemble. Une tragédie famille sur fond de crise historique, où les cassures sociales sont fortes, sous l’écriture d’un homme qui avait énormément de choses à dire.
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C'est une édition Prestige de près d'un kilogramme et de quelques sept centaines de pages que Delcourt/Tonkam propose à 29.99 euros.


De quoi se compose-t-elle ?

- D'une jaquette aux couleurs aigue-marine, bleue charron foncée et blanche.
- D'une couverture couleur or jaune.
- D'une préface de Patrick Honnoré ; d'un extrait d'une postface de Tezuka Osamu, d'une galerie des personnages et bien sûr du manga Ayako.


Que penser de celui-ci ?

- Doucement l'intrigue se met en place et nous enserre dans quelque chose de malsain, au niveau de la famille Tengé comme du Japon.
- Tezuka livre une critique en règle de l'après-guerre, des magouilles, du rôle trouble de l'occupant américain, de la place des femmes.
- Ayako c'est aussi et bien sûr un drame familial poignant, un clan qui ne peut plus être ce qu'il a été, un honneur perdu préservé à n'importe quel prix, une fille en boîte que l'on veut effacer.
- Les propos au début du manga ont un côté redondant. le rendu ne fait pas toujours naturel.
- Deux fins sont proposées : celle de la version prépubliée et celle de la version reliée (plus sombre).


Les mots de la fin

Même si le terme est galvaudé, Ayako fait partie des incontournables.
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Je continue de poursuivre ma quête de tous les Tezuka publiés en France, et Ayako était dans les premiers que je voulais lire. Et c'est bien ce que je pensais : Tezuka reste un incroyable génie.

Ce manga est dans la lignée de tous ses prédécesseurs : dessins mignons sur les personnages, hyper réaliste sur les décors, histoire bien sombre et très humaine, dénonciation des facettes les plus sombres de l'humanité, peinture de moeurs et réflexions philosophiques. On ne dirait pas comme ça, mais le bougre arrive à nous mélanger tout ça dans une histoire du Japon d'après guerre qui tient la route, mais qui est aussi très référencée. Je ne connais que très peu l'histoire du Japon, mais là je dois reconnaître que j'ai beaucoup apprécié ma découverte.

Tezuka prend à prétexte les réformes agricoles pour démontrer encore une fois, toute l'imbécillité de l'être humain. Parce qu'ici, l'humanité en prend sacrément pour son grade. Tout le monde a sa part d'ombre, souvent très sombre, et au final chacun n'aura que ce qu'il mérite. C'est d'ailleurs une fin très dure, mais le manga ne prétend pas montrer quelque chose de très gentil.

Comme souvent avec les lectures de Tezuka, je trouve qu'il a une vision sombre de l'être humain (connaissant l'histoire du bonhomme, c'est normal) mais qui est curieusement presque optimiste. Et c'est ça qui fait la force de Ayako. La tragédie ne se finit pas bien, mais presque. Il y a comme une note d'espoir final, et ça fait du bien. Surtout après toute la noirceur du propos.

C'est le genre de manga que j'affectionne, et j'apprécie de plus en plus le travail époustouflant de Tezuka, qui mérite décidément son surnom de "Dieu du manga". Un manga mature, adulte, sombre et violent, à ne pas mettre entre toutes les mains.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Shiro : Sache que j'ai consulté les registres de la famille... eh ben, c'est pas une généalogie qu'on a, c'est un vrai cloaque ! ça se mélange entre frères et sœurs, cousins, toute la parenté, pareils à des chats ou des chiens... ça fait des gosses qui font ça à leur tour ! On engrosse les femmes des fermiers et chaque fois, on étouffe l'affaire avec son fric ou son autorité ! Oryo était la fille que le père, jeune, a faite à la femme de Gosuké !
Ichiro : Tout ça ne te regarde en rien ! N'approche plus Ayako !
Shiro : Tu voudrais que je sois le saint homme de la famille ? C'est trop me demander. Voilà onze ans qu'Ayako vit enterrée comme certaines chrysalides. Laisse-moi au moins lui faire goûter à la vie.
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Ichiro : Salaud, charogne ! Depuis deux ou trois semaines, tu vas régulièrement dans la resserre... tu fais quoi avec Ayako, dis ? Je le sais très bien ! Sale petit vicelard ! Obsédé ! Moi qui te prenais pour le plus normal de nous tous ici ! Il y a quatre ans, qui t'a emmené au bordel à Yodoyama pour te faire dépuceler, t'as oublié ? Passer ses envies sur sa sœur parce qu'on manque de fille !
Shiro : Ichiro, Ayako est censée être morte... il n'existe plus de fille appelée Ayako, officiellement !
Ichiro : Officiellement ou pas, tu restes son frère et t'y as touché, espèce de porc !
Shiro : Pourquoi tu la laisses pas connaître de gars ? Elle a bientôt quinze ans, c'est déjà une femme !
Ichiro : Ne la ramène pas ! Une morte n'en a pas besoin !
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Shiro : C'est impardonnable ce que nous faisons là... c'est interdit...
Ayako : Pourquoi ? C'est toi qui m'as emmenée par cette lucarne jusque dans le ciel, si haut et si vaste. Je vois le monde entier, la maison aussi, les bois et les champs où j'ai si souvent joué...
Shiro : Ayako, c'est pas des choses à faire entre frère et sœur...
Ayako : Ne pars pas ! Serre-moi plus fort ! Ah, je suis si heureuse !
Shiro : On arrête pour aujour...
Ayako : Non ! Je t'aime !
Shiro : Tu ne dois pas ! Il ne faut pas !
Ayako : Je t'aime, grand-frère...
Shiro : Ne dis plus ça, je t'en prie !
Ayako : Il n'y a que dans ces moments-là que je peux m'élancer vers les étoiles et toi, tu te dépêches de me ramener ici.
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