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Dai Sijie (Illustrateur)
320 pages
Futuropolis (12/10/2017)
3.82/5   98 notes
Résumé :
En pleine Révolution culturelle lancée par Mao Zedong, Ma et Luo, deux amis de 17 et 18 ans, sont envoyés en rééducation dans la province du Sichuan car ils sont considérés comme des « intellectuels ». Les deux amis rencontrent la fille du tailleur voisin, considérée comme la plus belle de la montagne, mais sans instruction. Tous deux en tombent immédiatement amoureux. Ils décident de voler une valise de livres interdits de grands auteurs occidentaux du XIXe siècle.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Délicatesse et pureté, voici ce que m'inspire ce livre.
Ode à la littérature et à la liberté.
A découvrir sans retenue.
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A priori, le sujet principal de ce roman est la révolution culturelle et, notamment, le système de rééducation des jeunes bourgeois réactionnaires. Fils de médecins ou d'écrivains, ils sont obligatoirement corrompus par les idées de leurs parents, étiquetés "ennemis du peuple". Alors on les envoie dans un coin reculé de Chine, avec ses rudes montagnes et son climat hostile. On les installe dans une maison miteuse à l'écart du village. On les surveille, on les soupçonne. On les fait trimer dans les rizières ou les champs de maïs. Et, surtout, on leur interdit tout lien avec cette civilisation rétrograde, dans laquelle on joue de la musique et on lit des livres. le narrateur évite de justesse la destruction de son violon. Par contre, pour les livres, pas de clémence : ils sont purement et simplement bannis, détruits ; et même le simple fait de les évoquer, d'en décrire le contenu, est considéré comme un crime. Pourtant, le vrai sujet de ce roman, ce sont eux : les livres. Les livres et leur pouvoir.
Je ne peux pas en dire plus, pour ne pas révéler le fin mot de l'histoire, mais on comprend bien, en suivant les développements du roman de Dai Sijie, le péril que représente, pour tout régime dictatorial, l'accès aux livres, à la connaissance, à la description d'autres mondes, même si ces mondes ne sont peuplés que des petites vies provinciales des personnages De Balzac et d'autres auteurs français. Car même dans ces petites vies, il y a des émotions, des réflexions, des envies de changement, des remises en question... Autant de pierres lancées sur le monument de l'ordre établi ! Il faut donc éradiquer cela : sus à la culture, sus à la lecture, sus aux livres et aux lecteurs !
Par ce côté, ce roman est fascinant : on comprend, comme je l'ai dit, la logique de ce pouvoir autoritaire (sans pour autant l'accepter, évidemment), mais on approche aussi, autant que faire se peut, la réalité de la vie des personnes écrasées sous le joug de ces lois iniques, cruelles, absurdes. On croise les petits chefaillons qui ont le devoir de les faire respecter. On constate la misère et la souffrance dans laquelle sont plongés les peuples soumis à ces règlements qui font du moindre geste, de la moindre pensée, un crime potentiel. Mais on voit aussi comment, bon an, mal an, les traditions tentent de perdurer, avec leurs rituels teintés de sorcellerie ou leurs chants montagnards grivois (oui, ça aussi, c'est interdit : on se doit d'être pur, parfait, sans aucune pensée un peu licencieuse).
Ce descriptif est atterrant, certes, et pourtant, on s'amuse et on s'émeut aussi beaucoup à la lecture de ce roman. le ridicule de ce système aberrant est clairement pointé du doigt par l'auteur ; mais il y ajoute aussi des scènes burlesques, qu'il nous dépeint d'un ton pince-sans-rire qui fait mouche. Enfin, avec la finesse de sa plume, il nous immerge totalement dans la réalité des protagonistes de son histoire (deux garçons en cours de "rééducation" et la petite tailleuse, qu'ils rencontrent dans ces montagnes). Surtout, Dai Sijie nous invite à ressentir avec ces trois jeunes adultes, la force, la permanence et l'universalité de ce qui nous unit les uns aux autres. Quel que soit le pays où l'on vit et quelle que soit la volonté des tyrans qui nous soumettent, au point de nous interdire de lire des romans d''amour et des histoires d'amitié, ces deux sentiments ne pourront jamais être effacés du coeur des hommes. Un beau message d'espoir porté par ce grand livre.
Lien : http://sebastienfritsch.cana..
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Luo et Ma sont deux adolescents chinois partis se faire « rééduquer » à la campagne. Dans ce récit adapté du roman de Dai Sijie, le lecteur se retrouve plongé en pleine révolution culturelle qui frappe la Chine dans les années 1970. Durant cette période, la littérature occidentale est bannie de la société par le régime et tous les livres sont brûlés.

Les conditions de vie sont rudes pour les deux adolescents qui travaillent dans la mine du matin au soir. Les seuls moments qui éclaircissent leurs journées sont ceux qu'ils passent avec la fille du tailleur. Tous les deux sont éblouis par sa beauté. Un événement va venir bouleverser leur quotidien lorsque les garçons vont se retrouver en possession d'une valise pleine de livres interdits.

Un roman graphique qui aborde les premiers émois, le désir, la jalousie. Les trois jeunes protagonistes vont, par le biais de cette valise, s'éveiller à la littérature occidentale.

Le récit est lent, morcelé et plein de sensibilité. Quelques citations littéraires ponctuent l'histoire.

Côté graphisme, j'ai été séduite par les illustrations, les couleurs et l'originalité de la mise en page. En effet, les cases disparaissent et j'ai totalement approuvé cette liberté prise par l'auteur.

Une belle et poétique adaptation du roman de Dai Sijie qui m'a offert un joli moment d'évasion dans la Chine de Mao Zedong.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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J'avais en souvenir d'avoir grandement apprécié le « Balzac et la petite tailleuse chinoise » de Dan Sijie, c'est donc naturellement, pour en retrouver la force et les émotions, que j'ai souhaité lire l'adaptation graphique.
J'ai été déçue par cette version.
Beaucoup de noir, de gris ; de nombreuses planches sans paroles ; une inégalité dans le dessin (soit précis, comme les gros plans sur les mains, soit flous : souvent les visages ne sont pas dessinés) : je n'ai pas été transportée dans la Montagne du Phénix du Ciel.
Peut-être relire le roman, pour récupérer mon ressenti premier.
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Dans la Chine de Mao, il ne fait pas bon être vu comme un intellectuel, un bourgeois. Parce qu'ils sont fils de médecins, le narrateur et son ami Luo sont envoyés en rééducation dans un village de montagne, sans grand espoir de retour. Luo tombe amoureux de la fille du tailleur et décide de faire son éducation. Surtout après avoir découvert qu'un de leurs amis, en rééducation également, cache une valise remplie de livres. Balzac, Tolstoï, Zola,… vont aider les deux jeunes hommes à garder espoir.

C'est un roman très émouvant que nous offre Dai Sijie. Luo et le narrateur touchent le lecteur par leur appétit de vivre, leur soif de connaissance et leur foi en l'avenir qui semble pourtant bien sombre.

Le quotidien des chinois dans la Chine de Mao est terrifiant, aberrant, injuste. Comme le destin des pères des deux jeunes ou du pasteur qui nous rappellent les milliers qui ont été brisés, broyés par ce régime inique.

C'est aussi un bel hommage à la littérature. Les auteurs occidentaux vont, non seulement leur permettre de s'évader, mais aussi leur faire découvrir un monde inconnu. Lire est pour eux un acte de liberté, un acte de désobéissance, un acte d'espoir. Les deux jeunes vont partager ces livres avec d'autres grâce à leurs talents de conteurs. Et notamment à la petite tailleuse, cette jeune et jolie montagnarde dont Luo est tombé amoureux et dont il a juré de faire l'éducation.

Un très joli livre, doux-amer.
Lien : https://tantquilyauradeslivr..
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critiques presse (1)
Sceneario
12 décembre 2017
Ceux qui ont lu le roman ou vu le film apprécieront d'entrer à nouveau dans l'oeuvre de Dai Sijié mais par cette version en bandes dessinées. Les autres auront le temps de pénétrer profondément dans le récit et dans ses ambiances entre tristesse, fatalité et espoir.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La tête posée sur un oreiller d’herbe, lui tenir la main…
… et dormir d’un sommeil cosmique.
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