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EAN : 9782843449413
704 pages
Le Bélial' (08/11/2018)
2.71/5   7 notes
Résumé :
Mordred est le dernier des varaniers, l'ultime représentant d'une race dont l'origine se perd dans les premiers battements du coeur du monde. Nul n'a jamais vu son visage derrière le heaume gris qu'il ne quitte en aucune occasion, pas plus que la couleur de sa peau par-delà l'armure qui l'habille -- à moins que l'armure elle-même ne soit précisément cette peau, et son heaume son visage... Mordred est celui qui annonce, et personne n'échappe à son épouvantable prédic... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Auteur de science-fiction confirmé, Thierry di Rollo s'essaie pour la première fois à la fantasy avec "Bankgreen". Il s'agit en réalité d'un diptyque regroupant deux romans: "Bankgreen" et "Elbrön", que les éditions le Bélial' ont eu la bonne idée de regrouper en une intégrale augmentée d'une courte nouvelle conclusive et agrémentée d'une couverture assez réussie. Parus en 2011 et 2012, les deux romans ont reçu des critiques élogieuses et ont notamment suscité l'enthousiasme des chroniqueurs du site Elbakin, qui ont décerné un prix au premier. Ma lecture achevée, je dois malheureusement reconnaître que je suis loin, très loin de partager cet enthousiasme.
En préambule, je dois préciser un point: ceux qui, comme moi, recherchent en lisant de la fantasy des dragons, de la magie, des combats, des batailles épiques, des complots et de l'aventure risquent d'être déçus car il n'y a absolument rien de tout cela ici. La seule raison qui fait que le roman mérite ce qualificatif est que l'action se déroule dans un autre monde et que certains phénomènes peuvent à la rigueur relever de la magie. Amateurs de David Gemmell ou de George Martin, passez votre chemin sans regret. Quant à ceux qui, comme j'ai pu le voir, qualifient cette oeuvre de "dark fantasy", ils font totalement fausse route, la seule chose qui pourrait à la rigueur être qualifiée de "dark" étant le fait que le "héros" est une véritable ordure qui passe l'essentiel de son temps à assassiner des gens, et ce de manière totalement gratuite. Car des morts, il y en a beaucoup dans "Bankgreen", qui pour la plupart périssent la tête tranchée de la main de Mordred. Entre parenthèses, je crois que je n'ai jamais vu autant de gens décapités, pas même pendant la Révolution française. On a vraiment l'impression que Thierry di Rollo éprouve une véritable fascination pour la décapitation, décrivant longuement la façon dont les têtes roulent au sol et dont les corps s'affaissent. Pour ma part, cela m'a assez rapidement agacé, puis écoeuré quand les victimes commençaient à être des enfants.
Ce préalable étant posé, revenons-en à mon impression d'ensemble: comme je le disais, j'ai donc été déçu, mais il faut bien reconnaître -et c'est peut-être ce qu'il y a de plus rageant, au final- que l'ensemble n'est pas dénué de qualités. Pour n'en citer que deux, je mentionnerai en premier lieu le style: incontestablement, Thierry di Rollo écrit bien. Sa plume est élégante, le vocabulaire est recherché, les descriptions sont vivantes et réalistes et les dialogues percutants et parfaitement ciselés. Les phrases sont souvent longues, s'étirent, prennent leur temps, comme pour mieux épouser le temps si lent de Bankgreen. Si je voulais chercher la petite bête, je dirais toutefois que l'auteur semble parfaitement conscient de ses qualités et qu'on a parfois l'impression qu'il se regarde écrire, mais cela n'est qu'un détail et, dans l'ensemble, la lecture est vraiment agréable de ce point de vue.
Le second point fort est l'idée de base du récit (je dis bien idée du récit et non récit en lui-même, car malheureusement les choses se gâtent à ce moment-là): un héros dont on ne sait pas qui il est ni même ce qu'il est et qui peut lire la mort de ceux qu'il rencontrent, le tout assorti d'une vraie réflexion sur des thèmes philosophiques majeurs comme la mort, le temps ou encore la mémoire.
Hélas, cette bonne idée de départ est rapidement gâchée par un développement décevant et clairement pas à la hauteur de ce que l'on attendait. Il ne se passe pas grand chose tout au long de ces 680 pages, mais cela n'est en soi pas gênant; ce qui l'est, en revanche, est que le peu qui se passe est incompréhensible, sans logique, sans raison (ce qui est un peu paradoxal dans un monde où tout est censé avoir une raison). Arrivé aux deux tiers du récit, je ne cherchais même plus à essayer de donner un sens à ce que je lisais, et me contentais simplement d'avancer comme un automate dans ma lecture. Et le pire là-dedans, c'est que l'histoire paraît absurde parce que Thierry di Rollo, de manière totalement volontaire et délibérée, prive à dessein le lecteur des clés pour la comprendre, en ne donnant jamais ou presque (alors qu'il pourrait le faire) les raisons pour lesquelles tel évènement survient ou pourquoi un personnage agit de telle manière. le style de narration est d'ailleurs en cohérence avec ce choix délibéré de l'hermétisme: l'auteur décrit dans les différents chapitres (avec beaucoup de talent, il faut l'avouer) certains détails ou actions ponctuelles, mais refuse volontairement d'expliquer ce qui structure le tout, un peu comme si on laissait un tableau dans le noir en n'éclairant que certains points: celui qui verrait cela serait incapable de dire à quoi ressemble le tout. On a donc à la fin l'impression désagréable de n'avoir rien compris et de n'avoir eu aucune réponse aux questions que l'on se posait, et ce parce que, par snobisme, Thierry di Rollo a obstinément refusé de nous donner les clés pour comprendre. C'est comme si, à la fin d'un roman policier, le nom du coupable ne nous était pas révélé. Certains trouveront peut-être cela amusant ou génial, mais à titre personnel je ne vois pas l'intérêt d'une telle démarche.
Le second gros point négatif est l'indigence du monde dans lequel se déroule l'histoire, ce qui est très paradoxal puisque la planète Bankgreen est en réalité censée être la vraie héroïne du roman. Au final, elle est très pauvrement décrite (tout au plus sait-on qu'elle est mauve et noire, et immense) et surtout, elle semble complètement vide: très peu d'animaux, des paysages mornes et enneigés, des espèces humaines dont les membres ne semblent pas être plus de quelques centaines et dont nous ne connaissons rien ou presque sur les moeurs et la civilisation. Il y a bien quelques espèces originales (les emules, les runes, les katémens, les hunums) mais le lecteur ne sait tellement rien à leur sujet, ou si peu, que l'intérêt qu'elles peuvent représenter est au final bien minime. On est loin, très loin, des univers luxuriants, exotiques et colorés d'un Jack Vance...
Un dernier détail qui m'a profondément agacé, et qui est à relier avec l'indigence du monde dont je parlais plus haut, est le manque de réalisme et de profondeur de certaines situations, en particulier les scènes de batailles, qui semblent se résumer à disposer en lignes des hommes armés d'une simple "lame" et à les faire se foncer dessus et s'entretuer. Pas d'armures, pas d'arcs, pas de cavalerie, aucune notion de stratégie militaire ou de tactique... On me répondra que cela est secondaire pour Thierry di Rollo, que ce n'est pas ce qui l'intéresse, mais je ne peux en ce qui me concerne pas m'empêcher de penser que cette superficialité révèle un certain manque de sérieux de sa part. Ce n'est sans doute qu'un point de détail mais qui, ajouté aux autres défauts précédemment signalés, renforce l'agacement que l'on peut ressentir au fil de cette lecture.
Pour conclure, j'ai donc été déçu par ce "Bankgreen", mais je peux tout à fait comprendre que d'autres lecteurs, pas aussi sensibles que moi aux défauts que j'ai relevés, aient de ce roman une opinion radicalement opposée à la mienne. Mon avis est fait; à vous de vous faire le vôtre, mais au moins vous aurez été prévenus...
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Bankgreen n'est pas un roman de fantasy classique. Bankgree est le personnage central, cette terre qui voit les êtres vivre un peu, mourir souvent. Ici, pas de héro armé d'une relique magique, pas de voyage initiatique. Thierry di Rollo nous transporte dans un monde impitoyable à la froide beauté. Prenez le temps de vous immerger et de savourer toute la poésie de l'auteur. Oui, Bankgreen ne se dévore pas, Bankgreen se savoure. Bankgreen est éternelle.
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Vidéo de Thierry Di Rollo
Thierry di Rollo - Meddik .A l?occasion des Utopiales 2013 à Nantes, Thierry di Rollo nous présente son oeuvre, dont « Meddik » publié chez Folio SF, et nous parle de ses influences. Pour en savoir plus : http://www.mollat.com/livres/di-rollo-thierry-meddik-rire-sourd-9782070321131.html http://www.mollat.com/auteur/di-rollo-thierry-1361178.html Notes de musique : treasureseason, Return to Dope Mountain, Fjords ®
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