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EAN : 9782916965055
les Penchants du roseau (20/12/2010)
4.67/5   3 notes
Résumé :
Robert Bruce,

dernier écrivain colporteur de France, a pour ceux qu’il rencontre le regard effilé, le biseau d’une plume. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages dont La Grande Nuit, éd. L’Encre et la Plume.

Lorsqu’il délaisse les chemins et les sentes en compagnie de son âne Platon, il rentre au chaud à Bacqueville-en-Caux.

***
« À première vue, notre homme n’a ni l’entregent d’un Stasvisky, ni la révolte d’un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
On entre, avec cette nouvelle, dans un Paris disparu : celui des Halles et de ses bouillons, joyeusement bruyants de la gouaille d'un petit peuple qu'on imagine volontiers hanter les pages des Nuits d'Octobre de Nerval ou la pellicule d'un film des années cinquante, plutôt que le forum actuel, concentré consumériste sans âme que n'arpentent plus que des adolescents à l'esthétique relâchée.

Le narrateur, un vendeur de journaux itinérants, un colporteur comme on n'en fait plus, dresse le portrait d'une rencontre inoubliable : celle d'un homme, tout droit sorti d'un roman De Balzac, qui, sous ses airs rassurants et bonhommes, cache un arnaqueur de talent. Dépeignant le cheminement de leur amitié, il conte la terrible machination mise en place par ce banquier duplice et entraîne jusqu'à la chute son lecteur complice.

On se régale de ce petit récit à dévorer d'un seul trait : le rythme de la narration est excellent, l'atmosphère nostalgique emporte et la langue, surtout, s'engloutit comme une friandise.

Robert Bruce a l'art du trait qui fait mouche (« à première vue, notre homme n'a ni l'entregent d'un Stasvisky, ni la révolte d'un Mandrin, encore moins la farouche combativité de Villon, la canaillerie de Cartouche, d'un Guilleri ou tous ces autres légendaires malandrins des grands chemins de France »), de la formule qui esquisse, vivante, la silhouette croisée ou l'atmosphère d'un lieu traversé (« dans peu de temps, la capitale reprendrait ses couleurs, serait envahie par ces touristes soudain pris d'un accès aigu de culture, et qui tombent en pâmoison devant la dernière chiure de mouches sur nos murs ou admirent jusqu'à l'extase le mobilier urbain couvert de graffitis de Monsieur Decaux »).

Sa plume, oscillant entre flux tendu du récit et volonté de donner à lire, au-delà d'une histoire, une certaine impression de Paris, déploie des trouvailles gourmandes et façonne un curieux livre mélancolique – malgré certains ancrages modernes, comme les ordinateurs, on a l'impression de lire là une balade du temps de jadis- et intemporel, tant l'avidité humaine n'a pas d'âge.

Un bonbon parigot à partager et à commander sur le site de l'éditeur.
Lien : http://www.delitteris.com/no..
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Une nouvelle ? Une histoire courte c'est certain mais qui tient la route comme son auteur qui « colporte » avec son âne Platon. Des personnages bien campés, des décors savoureux, il y a dans ce récit tous les ingrédients pour faire un récit au long cours.
J'ai beaucoup aimé la scène au restaurant du Merle Moqueur avec la serveuse Marinette qui me rappelle cette époque des « restaurants ouvriers » où il n'y avait que de grandes tables et où il fallait se mettre à la suite... sans discuter ni du menu ni de la boisson... comme chez grand-mère !
Avec ses « Petits Penchants », notre apprenti libraire s'inscrit dans l'esprit des Folio à 2 euros que j'adore : découvrir ou redécouvrir un auteur par une petite pièce ou une longue nouvelle... c'est bien ce qui arrive ici avec Robert Bruce que je découvre avec bonheur.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Un certain jour, par un concours de circonstances, Marinette la serveuse du Merle Moqueur qui plaçait les gens à la venvole, un plat dans chaque main et l'addition de la quatorze ou de la quinze... entre les lèvres - ce qui n'était pas plus mal, car avec elle, seul l'écho avait le dernier mot -, proposa entre deux services d'un simple coup de menton de m'installer par défaut à la table de ce curieux personnage, celle des habitués. J'acquiesçai aussitôt. L'occasion était trop belle.
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Les chevillards, maraîchers, fleuristes, poissonniers négocient âprement en langue verte avec les grossistes, les bouchers s’interpellent en louchebem, puis concluent leurs accords avec les détaillants en se tapant dans la main. Les transactions se traitent en cash, sont discrètes, rapides, formelles et consensuelles. Ici, pas de chèque, pas de trace. Une poignée de main vaut contrat.
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