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Jean Fauque (Préfacier, etc.)
EAN : 9782226192974
336 pages
Albin Michel (09/09/2009)
3.67/5   27 notes
Résumé :
Dans l'entourage du chanteur, un homme observe. Il note tout. Bashung le sait et se prend au jeu : sa vie sera ainsi couchée sur le papier, en temps réel. Cette archive exclusive, écrite huit années durant, Bashung avait fini par l'appeler la Bible. Ce qu'il ne savait pas, c'est que Marc Besse, journaliste aux Inrockuptibles, en apprendrait plus sur son passé qu'il n'en saurait jamais lui-même.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce livre, présenté comme "La" biographie de Bashung, semblait une belle promesse. J'avais envie de connaître un peu plus de la vie et du parcours de cet artiste unique et incomparable que je connais depuis "Roulette russe", sans vouloir "tout" savoir, tant le secret et l'énigme sont inhérents à l'homme multiple, mais découvrir quelques pistes pour mieux approcher la démarche créatrice du musicien.
Sur le plan positif, on découvre en effet le parcours de Bashung, des failles indentitaires de l'enfance, la découverte du rock comme échappatoire et moyen de survie, à la volonté farouche de faire de la musique la colonne vertébrale de sa vie. On approche la personnalité complexe du chanteur, son extrême vulnérabilité, sa timidité proche de l'autisme, couplées à une détermination implacable et sa force incendiaire de tenacité. On s'aperçoit que le parcours et la carrière musicale de Bashung reposent souvent sur des malentendus, à l'image du "tube" "Gaby" survenu au moment où sa maison de disque venait de lui signifier le non renouvellement de son contrat. On assiste aux compromis inévitables qui déchirent mais sont essentiels pour pouvoir se donner du lest et s'octroyer un plus grand espace de liberté. de plus, cette biographie est complète, puisqu'elle s'achève hélas avec la mort du chanteur en mars 2009.
Mais, une fois le livre terminé, je n'ai pu m'empêcher de ressentir une certaine frustration. D'une part, l'auteur n'exerce pratiquement aucun esprit critique, sans doute paralysé par son admiration pour Bashung. Pourtant, c'eut été un bel hommage que de s'aventurer à analyser plus finement l'oeuvre du créateur, qui, dense et foisonnante, aurait bien supporté quelques remises en question. Ici, le plus souvent, l'auteur se contente d'aligner les noms des collaborateurs de Bashung, paroliers ou musiciens, qui se sont succédé.
D'autre part, et c'est là pour moi le plus grand défaut de cette biographie, il manque un souffle, un style, ou au moins de l'audace. Si j'avais du écrire sur Bashung, j'aurais emprunté une chronologie fragmentée et non sage et linéaire comme c'est ici le cas, en hommage et en osmose avec la poésie du chanteur, crépusculaire, éclatée, ludique et pudique.J'aurais regroupé les anecdotes en divers thèmes, en mélangeant les repères temporels...
Au final, je pense que le livre sur Bashung reste encore à écrire. Celui-ci est une bonne base pour approcher l'univers de l'artiste, mais n'est vraiment pas à la hauteur de son talent.
Finalement, le mieux à faire est encore de l'écouter... et tenter de cerner le mystère avec ses oreilles plutôt qu'avec les yeux.
"Il m'aura fallu faucher les blés
Apprendre à manier la fourche
Pour retrouver le vrai
Faire table rase du passé
La discorde qu'on a semée
A la surface des regrets
N'a pas pris
le souffle coupé
La gorge irritée
Je m'époumonais
Sans broncher
Angora,
Montre-moi
D'où vient la vie,
Où vont les vaisseaux maudits
Angora,
Sois la soie
Sois encore à moi"

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L'auteur, Marc Besse, a côtoyé le chanteur (“Tu veux qu'on se voie ? Pour quoi faire ? L'amour ?”) et cela se voit ; le texte est largement illustré d'extraits d'interview d'Alain Bashung. Cela donne à cette biographie un ton plus personnel, à la limite parfois de l'autobiographie. Quelques photos au milieu de l'ouvrage parcourt cette soixantaine d'années de vie. L'enfance en Alsace et l'absence de père (“Je devais avoir sept ou huit ans le jour où on m'a traité de petit bâtard.”), l'adolescence à Paris et sa première guitare (“J'avais la guitare mais pas l'ampli, alors je me branchais sur le pick-up”). Les débuts laborieux et une longue période de vaches maigres (“Chez les artistes français, il n'y avait de moyens que pour les gros groupes de rock comme Téléphone ou les artistes en vogue comme Jacques Higelin et Daniel Balavoine. Mais moi, j'appartenais encore à la catégorie de ceux qui faisaient le lever de torchon. Je tournais avec la sono de retour de Dave qui menaçais d'exploser à chaque instant, et plus d'une fois j'ai cru que mon guitariste allait mourir électrocuté.”) avant le succès de Gaby. Succès difficile à digérer, qui lui fait peur. Dans l'album suivant, en collaboration avec Gainsbourg, il démontre une vrai volonté d'indépendance, de faire “sa musique”, de s'affranchir du formatage des maisons de disques “où on réfléchit en termes de carrière, de dosage entre tubes populaires et chansons plus confidentielles, c'est la consternation. Car il n'y a rien dans ce disque qui puisse cajoler les oreilles ou s'offrir des passages radio. L'idée d'un suicide commercial est avancée. (...) Je dédie cette angoisse à un chanteur disparu mort de soif dans le désert de Gaby / Respectez une minute de silence / Faites comme si je n'étais par arrivé...”
C'est dans ce parcours d'artiste, les hauts et les bas, les choix, les doutes, les déceptions, les rencontres que nous plonge avec délice Marc Besse. Un magnifique livre qui retrace la vie d'un des plus magnifique chanteur-musicien français. On peut penser qu'un inconditionnel de Bashung qui critique un livre sur l'artiste n'est pas objectif. Je vous l'accorde. Mais le découpage du livre, l'intelligence de l'auteur et la grande part accordée aux témoignages (de Bashung mais également des personnes de son entourage) en font un ouvrage de référence sur l'artiste, une photographie d'une période musicale en France et des pages agréables à lire.
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Marc Besse, journaliste aux Inrockuptibles, suit Alain Bashung depuis 2001, magnétophone en mains. Il interroge, observe le chanteur, son environnement et ses proches pour tenter une biographie. le musicien n'est pas un bavard. Les quelques informations que l'auteur a pu glaner sur l'enfance et la jeunesse de Bashung, il est allé les chercher dans l'Alsace de son enfance
Marc Besse commence par la naissance d'Alain, en 1947, de père inconnu, puis adopté par son beau-père Roger Baschung, dont il prendra le nom en enlevant le "c" au cours de sa carrière. Alsacien débarqué à Paris, fou de rock des Etats-Unis en pleine France yé-yé, il commence à se faire un nom dans la chanson mais pas en tant qu'interprète. Puis, il se lance en solo, d'abord avec des bluettes qu'il n'aime pas -il est même "lancé" dans une émission télé par Claude François !- puis, commence à imposer ses idées mais court d'échec en échec -sauf pour la critique et quelques programmateurs de radios. Gaby Oh Gaby le sauvera, lui permettant de continuer à faire ce qu'il a envie de faire, puis quelques années plus tard, pareil pour S.O.S Amor.
Plus qu'une biographie, Marc Besse s'étend sur les choix artistiques et musicaux de Bashung, sur les genèses de ses disques et sur sa volonté de prendre son indépendance et de s'écarter des productions à la mode dès qu'il a pu le faire, parfois au risque de ne plus plaire aux maisons de disques.
On peut reprocher parfois à l'auteur un manque de distance par rapport à Bashung : on sent son adoration pour l'artiste et le bonhomme et en cela son récit est un peu dithyrambique. Ce n'est pas flagorneur, juste un livre de fan sans le recul nécessaire. Je suis moi-même admirateur de Bashung, mais je doute qu'il n'ait eu que des bons côtés. Ce petit reproche mis à part, la lecture de Bashung(s) une vie est intéressante, instructive et merci à Marc Besse de nous éviter la "peoplelisation" de ce grand musicien qu'était Alain Bashung.
Allez, sur ces belles paroles, je vais m'en écouter un, mais lequel ? Dans mes préférés : Novice, Chatterton, Fantaisie militaire !
NB : à sortir bientôt en cd, L'homme à la tête de chou de Gainsbourg, arrangé et chanté par Bashung. Je prends sans hésiter !
Lien : http://www.lyvres.over-blog...
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Journaliste aux Inrockuptibles, Marc Besse nous livre une biographie de cette icône du rock français dans un style propre dynamique et direct propre aux publications du genre. A noter que cette biographie a été écrite avec l'accord de Bashung (de son vivant évidemment …) et qu'il avait fini par appeler lui-même « la bible ». Ce qu'il y a de plus proche d'une autobiobraphie …
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Gérard Manset :
Il a enregistré "Comme un légo" en trois prises. C'est son don. Ce titre dans la bouche d'un autre aurait été parfaitement incompréhensible. Bashung est un orateur musical, il y a une alchimie entre l'audition et l'émission qui passe par le timbre de sa voix, le phrasé qui fait que l'oreille comprend. (...) Lorsque j'ai donné ce texte à Alain, j'étais persuadé qu'il n'en chanterait pas la totalité, qu'il en ferait une chanson d'un peu plus de quatre minutes. Et puis je l'entends enchaîner le dernier couplet : "Je suis un Indien / Je suis un Apache..." J'étais bluffé.
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Clin d’oeil et conjuration du sort. Alain finit quelques uns de ses concerts par un Angora acoustique. Le texte n’a jamais eu autant de résonance. Les pluies acides décharnent les sapins / J’y peux rien, j’y peux rien / Coule la résine / S’agglutine le venin / J’crains plus la mandragore / J’crains plus mon destin / J’crains plus rien / Le souffle coupé / La gorge irritée / Je m’époumonais / Sans broncher.
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Si tu veux j’peux t’aider
Ca m’a lair un peu lourd à porter
Sûr, t’as rien oublié ?
Les bateaux que tu me démontais

Décor décortiqué
Reconstitué
Sur une plage alcaline
Où veux-tu qu’j’te dépose ?
Tu m’as encore rien dit
T’aimes plus les mots roses
Que je t’écris.
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Mondino employait tout le temps cette expression pour désigner les homosexuels. Quand on était de virée, il nous disait tout le temps : "Allez on va faire un tour chez les Gaby ?" C'était un titre de chanson parfait.
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Parfois, je peux passer une semaine sur un mot... Un mot ! C'est pas raisonnable.
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