Jessica Hampton semble être une jeune femme bien sous tout rapport. Elle est issue de la haute société, fréquente une université prestigieuse et représente régulièrement sa famille dans les milieux mondains. Mais elle a un côté sombre. Nymphomane, égoïste, elle ne vit que pour son plaisir. Elle fugue la nuit, plongeant dans les bas-fonds pour s'y pervertir avec des mauvais garçons, des criminels, des immigrés clandestins et des flics ripoux. Son plaisir consommé, irresponsable, elle se moque de détruire la vie des autres. …
L'histoire est noire, sale. La
belle de nuit est aussi l'aide à l'intérieur qu'elle est belle à l'extérieur. Immorale, amorale, misanthrope, égoïste, destructrice, la belle a un sexe et n'a pas de coeur. Elle sait qu'elle est belle et cette beauté est une arme fatale. le scénario est riche, la psychologie des personnages y est décrite de façon intense. Nous somme dans un thriller qui effleure la pornographie. La trivialité se mesure avec la distinction. L'équilibre entre les deux se rompt, nous plongeant au coeur du sordide. Et pourtant, la belle fascine, séduit alors que nous prenons la mesure de sa noirceur. Il faut bien se l'avouer, l'auteur a su créer une jeune femme qui porte haut la définition de « Salope », avec un S majuscule, la Salope dans toute sa splendeur. La femme qu'il ne faut jamais rencontrer. le pire, c'est qu'elle semble promise à un bel avenir, alors que les hommes qu'elle croise, …
Si la qualité du graphisme n'est pas constante, tant dans les attitudes, les traits de visages et les paysages urbains, si les cases sont parfois surchargées, c'est le scénario qui est puissant et qui fait, au final, de cette BD un livre qu'il ne faut pas éviter. Elle tient plus du roman noir que d'une oeuvre dessinée. Bref, un bon moment bien glauque.