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EAN : 9782913039841
Le Bélial' (06/07/2017)
3.77/5   13 notes
Résumé :
MARSHALL GROVE était né dans Borough, en une année où les démo-lisseurs avaient, on ne sait en obéissance à quel ordre municipal, cessé de manier, dans ce vieux et pittoresque quartier, le fer et le juron. Au fait, l’épicerie paternelle où il vit le jour, parmi les barils de mélasse, les régimes de millet et les bocaux de marinades, se trouvait à l’angle de Marshallsea Street et d’une venelle sans nom où ne s’ouvraient que d’antiques remises. Son père, Sol Grove, qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un numéro consacré à Jean Ray, écrivain belge prolifique et considéré comme un maître du fantastique francophone. Outre, un dossier complet sur la vie et la bibliographie de l'auteur, la revue comporte également trois nouvelles écrites respectivement par Dale Bailey, Liu Cixin et Jean Ray. Enfin, un carnet de bord d'une quarantaine de pages offre des critiques sur les derniers romans sortis. En fin d'ouvrage, une analyse du film « Premier Contact » est proposée à la lecture.

La nouvelle de Dale Bailey « La fin de la fin de tout » est une critique virulente de la décadence de notre monde. de riches artistes, derniers survivants de la civilisation, se sont regroupés au pied de l'océan, dans leur demeure luxueuse. La Ruine, l'auteur n'expliquera jamais vraiment ce qu'elle est mais le nom est assez explicite à mon sens, a rongé la Terre, ne laissant que des cendres. Elle avance inexorablement, grignotant brin d'herbe après brin d'herbe, vague après vague. Deux couples d'amis se sont retranchés dans la riche propriété de l'un d'eux. Décidés à finir leurs jours dans une fête continue, ils participent, nuit après nuit, aux dernières soirées organisées par de riches propriétaires qui se terminent invariablement par le suicide de leur hôte.
Cette nouvelle est un tourbillon de sexe, de drogue, d'alcool, d'hémoglobine et d'abus en tout genre. Cruelle et ironique, l'auteur pointe du doigt les travers de notre société, exacerbés par l'approche de notre fin. J'ai bien aimé mais suis restée un peu sur ma faim.

Je remercie Bifrost pour cette très belle nouvelle de Liu Cixin « Oeil pour Oeil ».
Dans un futur proche, l'homme a conquis l'espace et l'humanité est divisée entre ceux qui vivent et travaillent dans l'espace et ceux, les privilégiés, qui sont restés sur Terre. Lorsque ces derniers partent en vacances, ils ont la possibilité, voire le devoir, d'emporter avec eux, une paire d'Yeux. Cet appareil permet à son porteur de connecter sa vision avec celle d'une personne dans l'espace afin de lui fournir des images de la Terre pour celles et ceux qui en sont nostalgiques.
Un employé du centre de navigation aérospatiale sur Terre obtient quelques jours de congé à la campagne de la part de son supérieur. Il emporte donc avec lui une paire d'Yeux pour que la jeune fille qu'il a brièvement aperçue lors d'une présentation vidéo puisse admirer les paysages.
A travers l'ébahissement constant de la femme avec laquelle le protagoniste est en contact permanent, l'employé va peu à peu être gagné par l'exaspération devant les demandes de paysages de l'exilée. Sentir les fleurs, toucher l'herbe, assister au coucher du soleil puis à son lever etc. Lorsque ses vacances prendront fin et qu'il rendra la paire d'Yeux, il sera marqué par la nostalgie intense de la propriétaire des « Yeux » et comprendra qu'il ne s'agit pas d'un exil ordinaire.
C'est une nouvelle magnifique. Une ode à la beauté de notre planète, à tout ce qu'elle nous offre chaque jour. Poétique et si cruel, ce texte m'a permis de découvrir une autre facette de cet auteur de science-fiction et je recommande la lecture de ce numéro de Bifrost rien que pour ce récit à la puissance libératrice.

Enfin, la dernière nouvelle, écrite par Jean Ray ne m'aura pas vraiment emballée. « L'Histoire de Marshall Grove » commence avec la mort des parents du jeune garçon. Pris sous l'aile d'un bienfaiteur, ami de ses parents, il va terminer de brillantes études en sciences naturelles avant de partir dans une contrée exotique d'où il reviendra marié avec une étrange personne.
Un récit qui aborde le thème de la métamorphose. Un ersatz de Kafka, pas très réussi à mon sens. le fait que la narration soit distanciée du protagoniste principal rend la lecture difficile à suivre. Je n'ai pas compris grand-chose à vrai dire…

Mention spéciale à Arnaud Huftier et son remarquable dossier sur l'auteur Jean Ray. Une biographie très complète qui met en avant les qualités de l'auteur mais également ses défauts : son passé de détenu, ses escroqueries et son habileté journalistique à s'auto-promouvoir via la centaine de pseudonymes dont il usa. Sa bibliographie est richement décrite et un dossier spécial sur son unique roman Malpertuis vient compléter une présentation exhaustive de Jean Ray et de son oeuvre.

Première lecture d'un numéro de Bifrost pour ma part et une très belle découverte.
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Trois nouvelles ouvrent le numéro

La fin de la fin de tout, de Dave Bailey : Exercice terne et vain sur la vacuité de l'art et de l'homme en temps de fin du monde. Tout ce que la littérature généraliste a fait depuis des siècles lorsqu'elle se regarde le popotin pour voir ce qu'il en sort. Excuser ma vulgarité, mais ce texte représente la raison principale du pourquoi je me suis tourné vers les mauvais genres. du sexe, de l'alcool, de la drogue, des bourgeois et un peu de sang pour le choc des mots. Même le titre est affreux. Sur une thématique proche, lisez plutôt la nouvelle de Christopher Priest, La Tête et la main dans le recueil hautement recommandable L'été de l'infini ou revisionnez le film La Grande Bouffe de Marco Ferreri, cela vous évitera les lieux communs.

Avec ses yeux, de Liu Cixin : le proche espace est désormais colonisé, des gens y travaillent mais faire les allers retour domicile travail s'avère encore compliqué. Une nouvelle technologie permet de voir et ressentir les pérégrinations à travers des yeux d'humains consentants sur terre. Nous suivons le voyage de deux personnes. Un hommage à un célèbre roman... A déconseiller aux claustrophobes. Une ode aussi à la nature, à la technologie, l'espace étant assez froid. Ne me laissera pas un souvenir impérissable.

L'histoire de Marshall Grove, de Jean Ray : Un texte qui vous conte l'histoire de Marshall Grove... Jean Ray est bien un maitre du fantastique, j'ai oublié tout de ce texte à l'heure de rédiger cette chronique. Ce que je peux en dire, il s'agit d'une version rare du texte.

Jean Ray passe au travers du prisme de Bifrost. "Jean Ray, maître belge du fantastique moderne".
Difficile de vous en dire plus, en plus de me faire oublier sa prose, l'auteur parvient à hisser mon indifférence à son égard de manière vertigineuse. J'avais lu il y a quelques temps certaines de ses nouvelles qui m'avaient toutes fait bailler aux corneilles. Un style qui ne me convient guère.
Ceci dit le dossier m'a semblé très solide, Arnaud Huftier connaissant l'auteur sur le bout des ongles. Je suis même un peu désolé d'avoir survoler ce dossier tant l'érudition du bonhomme est visible.

Un scientifiction à trois têtes pour disséquer le film Premier contact et la nouvelle de Ted Chiang. Si vous doutiez que le langage, la communication et l'écriture sont des thématiques scientifiques, cet article vous démontre le contraire.

Un numéro qui ne m'aura pas ravi les papilles mais indispensable à ceux qui veulent découvrir ce belge de Jean Ray.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il prit Loïs par la main, l’attira à lui et l’étreignit. « C’est beau ici, hein  ? » dit-il, comme si, par la force du langage, il pouvait racheter le monde déchu. Mais Ben avait perdu foi en la poésie depuis longtemps. Les mots manquaient de solidité  ; ils ne constituaient que de fragiles barrages contre la nuit. La ruine les consumerait.
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Quelque part dans les ténèbres de la maison endormie, une horloge compta les douze coups de minuit.
La faucille de la lune, frottée d'argent, s'encadra dans la lucarne du plafond et un nocturne passant au ras des toits chuit aigrement.
La lampe, vidée de son huile, baissait brusquement et la flamme se mit à courir par petits bonds bleus au long de la mèche; un courant d'air la souffla comme Grove ouvrit la porte.

[ Jean RAY - L"Histoire de Marshall Grove ]
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