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EAN : 9782072783067
160 pages
Gallimard (03/05/2018)
2.74/5   21 notes
Résumé :
Un dépôt de bilan peut se consigner dans la bonne humeur, avec clins d’œil et sourires. C’est cette variante teintée d’humour, rarement pratiquée au tribunal de commerce, qu’a choisie Régis Debray, dans cette lettre d’un père à son fils bachelier, en quête de conseils sur la filière à suivre. Littérature, sociologie, politique, sciences dures? En empruntant le langage entrepreneurial, celui de notre temps, l’auteur lui expose les bénéfices qu’un jeune homme peut dor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Feignant d'écrire pour aider son fils à choisir une orientation scolaire, Régis Debray transmet le bilan de sa vie et dresse un regard de déclin sur son itinéraire mais également sur le monde. Ce « Bilan de faillite » est l'occasion pour Régis Debray de se pencher sur les choix essentiels de son existence, son parcours jalonné d'erreurs, de défaites et de désillusions.

Jouant au grincheux capricieux, Debray livre un bilan désabusé de sa carrière politique et littéraire ; il ne prétend plus vouloir transformer le monde, mais juste le comprendre. Jeune homme, il a vécu avec passion ses engagements sur lesquels il ironise aujourd'hui avec un certain humour. Le temps est passé, est venu le temps des regrets, mais reconnaître ses erreurs est souvent difficile : « Il est toujours plus facile d'épouser une lubie que d'en divorcer ».

Les mots se bousculent beaucoup trop dans sa prose, et le lecteur est inévitablement dérouté par un style trop ampoulé et confus, un minimum de pédagogie serait nécessaire afin de donner simplement envie de poursuivre la lecture de ce petit livre fastidieux. Debray a pourtant parfois des éclairs de lucidité : "Écrire pour se faire plaisir, oui, mais ne plus penser changer le monde par le biais de l'écrit [...] J'ai l'impression d'avoir fait, avec mes écrits, des ronds de fumée".

Décliniste convaincu, Debray devrait s'appuyer sur ses échecs pour relativiser et donner quelques outils. Pourtant, il ne cesse de vouloir faire passer son échec personnel pour un échec collectif, alors que ses utopies politiques n'ont débouché sur rien : « Tous les guetteurs à leur créneau savent que mettre dans le mille avant l'heure revient à mettre à côté de la plaque. L'astreinte au produit frais ne va pas sans déboires, et chaque fois que j'ai pu voir juste, avec quelques années d'avance, on me persuada que j'avais tout faux.” A l'heure du bilan, il estime avoir eu raison sur presque tout.

Certes Debray dispose d'un sens aiguisé de la formule mais en se tournant en permanence vers le passé il devient un professionnel du désenchantement qui se veut au-dessus de la mêlée, mais qui n'apporte jamais d'idées nouvelles, de solutions qui pourraient agir sur le monde ou d'espoir pour les jeunes. On a envie de lui dire : après ce constat, tu fais quoi ? Passe à autre chose ! Mais Régis Debray reste fidèle à lui-même, une sorte de luciole, parfois lumineux, mais jamais éclairant.
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Constat de faillite des entreprises révolutionnaires et politiques de l'auteur par lui-même, exposées à son fils, dans un style totalement tarabiscoté qui finit par rendre la lecture agaçante.
L'impression dominante est la construction là on attendait la sincérité.
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critiques presse (1)
Lexpress
02 mai 2018
Le philosophe et écrivain Régis Debray proclame avec malice, dans son nouveau livre, sa banqueroute intellectuelle et politique. Explications.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
J’ajouterai un plus en faveur de l’option S. Tu pourras fréquenter des gens qui ne la ramènent pas. J’ai souvent été frappé (et cela, dès les bancs de l’École) par la simplicité bon enfant, la modestie bourrue et franco de port des travailleurs en sciences dures, fussent-ils Prix Nobel. Le cabotin doué pour les caméras étant l’exception, au reste utile, les scientifiques ont beaucoup moins d’ego que nous, les littéraires, pour qui le confrère est un rival, à fuir ou à débiner. Les scientifiques travaillent en équipe et ont besoin les uns des autres, pour valider une expérience ou corroborer un théorème. Ils ont un juge de paix extérieur, le monde physique, le tiers objet, qui ne ment pas, quand nous n’avons, nous, que de fugaces rapports de force, de goût ou d’opinion pour nous départager. Cela fait de cette population taciturne, dépourvue d’hystérie et à la vie rangée, où l’on trouve plus d’anticonformistes pour de bon que chez nos casseurs d’assiettes patentés, l’authentique aristocratie d’une société narcissisée, où chacun peaufine sa petite différence jusqu’à ressembler à tout un chacun. Tu peux déjà le vérifier sur ton géniteur, et cette lettre ouverte ne le démentira pas : moins on est d’utilité publique, plus on soigne sa publicité.
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On peut toujours créer un Conseil ou un Parlement par un traité mais on ne crée pas un peuple européen par décret. Mettre le parlement avant le peuple, c'était mettre la charrue devant les boeufs. L'Europe unie comme acteur politique est morte de sa belle mort, comme Valéry l'avait pressenti en son temps, avec sa fulgurante lucidité. L'Europe comme entité stratégique n'a jamais pris naissance faute de se donner une frontière, une doctrine, une armée autonome et une chaîne de commandement qui n'aboutirait pas, comme l'OTAN, au bureau Ovale. Les manoeuvres militaires en France se font en anglais, dans les normes opérationnelles du Pentagone. Reste à sauver une singularité culturelle incomparable, ce mélange contradictoire, je reprends les termes de Valéry, de quatre vertus, l'imagination, la confiance, l'esprit critique et le scepticisme, mais cela aussi expire sous nos yeux, emporté et laminé par le mainstream d'outre-Atlantique.
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Tu m'en voudras peut-être de faire le rabat-joie, mais force m'est de te signaler, pour t'éviter d'éventuelles gueules de bois, que le post-humain galaxique a toutes les chances de rester, une fois revenu dans l'atmosphère, le mammifère aux regrettables habitudes dont les meilleurs esprits s'indignent, à juste titre. Tous les documents disponibles, depuis l'âge du bronze, indiquent un bipède assez stable dans ses fondamentaux : xénophobe, peureux, agressif, veule, cupide dès qu'il le peut et prêt aux pires étripages dès qu'on l'a persuadé que son vis-à-vis était le diable en personne.
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Je ne te demande qu'une chose: d'échapper à la plaie de notre époque, qui est de vouloir se faire aimer, complaire à tous, et racoler des fans. Tu n'es pas obligé de tenir en suspicion, comme je le fais, tout individu sympathique -car escrocs et faiseurs le sont -, mais souviens-toi qu'une civilisation où une œuvre de l'esprit n'est pas jugée pour ce qu'elle est mais d'après son tonnage et son volume de ventes entre en barbarie.
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Voilà qui devrait t'inciter, fiston, à une certaine indulgence et à t'interdire, dans les affaires du jour, la montée aux injures et, sans accorder cinq minutes d'antenne au néo-nazi et cinq autres à l'antiraciste, à ne pas tenir pour canailles les enfants d'autres circonstances (et qui verront un crime de guerre patent là où tu vois un dommage collatéral, et réciproquement).
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