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EAN : 9782923975665
125 pages
Les éditions Héliotrope (04/09/2015)
3.23/5   15 notes
Résumé :
Une jeune femme tombe enceinte. Un homme s'enfuit. Et une petite fille reste aux prises avec une énigme.À la manière du dessin caché qui apparaît dans les cahiers de jeux des enfants quand on relie entre eux les points numérotés, Martine Delvaux s'applique à réunir dans Blanc dehors le peu qu'elle sait de l'inconnu qui a refusé de devenir son père.Un roman aussi résolu qu'apaisé, où la romancière parvient à rendre lisible à nouveau une histoire pourtant criblée de b... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Il est impossible de lire ce livre d'un seul souffle, même s'il ne compte pas 200 pages, tant la douleur y contenue, que l'écriture parvient tout juste à exprimer, à contenir, y est grande. Même s'il est étiqueté « roman », on comprend que Martine Delvaux explore sa propre vie et tente de mettre des mots sur le silence qui a recouvert ses origines, le père inconnu, disparu, la mère enceinte et fille-mère à vingt ans en 1968, à une époque où ces femmes étaient loin d'être reconnues et aidées, l'enfant « bâtarde » marquée au fer rouge et l'impossibilité quasi générale d'obtenir des informations auprès de ses proches. Les grands-parents restent accrochés à leurs certitudes bourgeoises des années 60. C'est comme un linceul de neige qui a tout recouvert et dont émergent, çà et là, des bribes fragiles qu'il faut tenter de relier entre elles. Depuis toujours, le corps mal reconnu de la narratrice souffre du trop-plein de douleur, de non-dit, et le lecteur souffre avec elle, d'autant qu'elle élargit sa propre quête aux 150 000 enfants autochtones arrachés à leurs familles et placés en orphelinats pour « sortir l'indien de l'enfant », aux enfants des disparus argentins élevés par des collaborateurs de la dictature et même à Marilyn Monroe à qui on a aussi menti sur ses origines paternelles.

L'écriture au présent nous place au plus vif du récit, au vif de la douleur et peut à peine permettre à la narratrice (à l'autrice) de pouvoir enfin avancer dans la vie, e se libérer de ce poids, convaincue qu'elle est de trahir même le silence. Malgré le malaise bien réel à cette lecture (et je ne donne pas sens péjoratif à ce mot), je serai curieuse de découvrir d'autres textes de Martine Delvaux, notamment un de ses essais féministes.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Dans le cadre de la voix des indés du mois de Mars et la découverte de la maison d'édition québécoise, Héliotrope. J'avais lu « le rang du Cosmonaute » d'Olga Duhamel Noyer. Cette fois grâce à la générosité des copinautes de Libfly (merci Evelyne) j'ai pu lire et apprécier « Blanc Dehors » de Martine Delvaux. Ce récit-roman m'a beaucoup touché car il parle avec beaucoup de délicatesse de la recherche de ses racines et de sa place dans la vie, sa place de femme dans la société et dans ses amours. La narratrice est une bâtarde et elle essaie de comprendre pourquoi sa mère, sa grand mère ne lui ont jamais parlé de son père. Ce questionnement va la troubler pendant toute sa vie et dans son rapport aux autres et à elle-même. Par des paragraphes courts, des récits intimes ou plus généraux sur la filiation, l'abandon-adoption font de ce texte un moment plaisant de lecture. J'ai donc beaucoup apprécié ce texte féminin sur la filiation. J'ai aimé le côté intime de ce récit mais aussi un côté plus large et universel dans les recherches qu'a fait l'auteure, comme ces études sur les orphelinats québécois, sur les disparitions des enfants en Argentine. « Ce que je sais, c'est que ma vie est le résultat de l'ignorance ou de l'inconscience, de l'insouciance ou d'un malentendu, et, dans tous les cas, d'une erreur et d'un accident. » (p48)« Ce n'est pas un récit sur ma mère. Ce n'est pas non lus un récit sur mon père. C'est un récit qui parle de l'absence de récit. » (p150)« L'écriture ouvre un paysage de ruines et ce livre est orphelin. » (p154)« J'écris parce qu'il n'y a rien d'autre à faire, parce que quand on n'a pas d'histoire la seule chose qui reste c'est d'en inventer une, à la manière des enfants qui tout à coup se mettent à douter et s'imaginent des origines fabuleuses et des parents célèbres. Je ne sais pas pourquoi j'écris sinon pour mettre à la place de rien des mots qui eux aussi ne sont rien, mais qui ont l'avantage de meubler la place laissée vide. » (p180)
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Après Les cascadeurs de l'amour n'ont pas droit au doublage, une ultime lettre envoyée du champs de bataille de la rupture, voilà que Martine Delvaux, une auteure de l'intime, du vrai, nous offre avec Blanc dehors, une quête d'identité, un récit intime et déchirant d'une femme qui cherche à retracer son histoire en remplissant les blancs… Elle avance à tâtons dans un brouillard épais fait de silences, de secrets, de non-dits… Elle grappille ici et là des indices laissés au hasard… indices rares et précieux qu'elle tente de relier entre eux pour reconstituer ce qui a été avant qu'elle n'arrive au monde. Elle veut savoir. Qui il est. Pourquoi il a fui. Qui elle est, elle. Que serait-elle devenue si elle avait connu ce père qui n'en a jamais été un.

Martine Delvaux nous offre ici un récit, comme une longue lettre, faites d'interrogations qui trouveront peu de réponse, mais que la narratrice essaiera de combler en ayant recours à la fiction. Elle se reconstituera, tant bien que mal, un père, à moitié vrai à moitié inventé, et cherchera à découvrir son histoire pour donner un sens à la sienne.


Je n'écris pas un livre sur ma mère amnésique, ni sur mon père disparu, ni sur leur histoire d'amour inconnue. J'écris pour remplir des trous, mettre des mots à la place des blancs.

Si ce père était mort au lieu d'avoir fui, si ma mère m'avait vraiment abandonnée, j'aurais l'impression d'avoir une histoire à raconter au lieu de ce récit auquel je suis incapable d'accorder une légitimité parce qu'il est invisible. […]

Peut-être qu'on passe toute notre vie à faire des deuils, et peut-être que c'est ce que j'ai fait moi aussi, tous les deuils, mais pas celui-ci, pas le deuil de ce que je ne sais pas. C'est la seule disparition que je n'accepte pas. Je refuse d'être cette fille-là, une fille sans histoire.

Ce roman n'en est pas un. Nous tenons entre les mains les pans d'une vie. Celle de l'auteure. Si elle a choisi de mêler la fiction à la réalité, il n'en demeure pas moins, et on le devine rapidement, que ces mots, cette douleur, cette quête, sont les siens. Cet ouvrage se veut une autobiographie, une autopsie d'une vie sans père, l'autopsie d'une vie criblée de blancs.

Un roman qui questionne, qui remue. Un récit d'une beauté bouleversante.

Lien : http://carnetdunelibraire.co..
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critiques presse (1)
LaPresse
07 octobre 2015
Une autofiction prenante.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ce que ma mère a vécu, je ne me suis jamais permis de l’imaginer. Ca m’est tout aussi inaccessible que ce que j’ai moi-même pu ressentir en tant que petit bébé et qui parfois peut-être se réactive malgré moi, la peur de disparaître, d’être oubliée pour de bon.

Ou bien je n’ai jamais su trouver les mots, ou bien j’ai manqué de courage pour le dire parce que dire certaines choses, c’est leur donner le pouvoir d’exister. Très vite, j’ai compris que briser le silence, ce serait trahir, et que même l’écriture ne m’évitait pas de trahir, parce que l’écriture, c’est encore pire. (p. 74)
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Il s'agit d'un récit d'une histoire qui n'existe pas.
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«Ce n'est pas un récit sur ma mère. Ce n'est pas non plus un récit sur mon père. C'est un récit qui parle de l'absence de récit»
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Videos de Martine Delvaux (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Martine Delvaux
Publiés pour la première fois en France, le Monde est à toi et Pompières et pyromanes, livres-collage entre essai poétique et récit autobiographique, forment un ensemble. le premier est un saisissant récit d'amour filial ; le deuxième, l'amorce d'un combat engagé contre la crise climatique. Féminisme et écologie, deux luttes qui se répondent, se complètent et se nourrissent, et passent dans le fin tamis de Martine Delvaux. Émerge alors une pensée essentielle, fédératrice, intergénérationnelle qui remet au centre la justice, l'égalité, le vivre-ensemble. Et nous oblige à regarder courageusement les lendemains qui nous attendent, et à aider la génération combative qui arrive.
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