Blancaflor : La princesse aux pouvoirs secrets

Blancaflor est un vieux conte adapté en bande dessinée dans un style actuel. C'est une conte qui a fait des aller-retour entre l'Espagne et l'Amérique Centrale, l'histoire de la fille de l'ogre qui tente de sauver le prince auquel son père à lancé un défi irréalisable qui lui coûtera forcément la vie. le graphisme est inventif, avec un lyrisme un peu naïf, les personnages ont des têtes rondes et s'étirent selon le gré des illustrations, c'est fait de volutes,, d'arabesques qui racontent le mouvement, les échelles se jouent de la réalité, les montagnes font des vagues, le trait est net, les couleurs sont lumineuses, travaillées en aplats, le style général est assez enfantin, mais très vivant, dynamique et envoûtant. le ton du récit est pétillant, une pointe de féminisme en bonus, cela rend Blancaflor très attachante, et le pauvre prince paraît bien falot à ses côtés. Il y a de petites astuces bienvenues pour agrémenter le récit et le rendre actuel, par exemple, Blancaflor et ses soeurs découvrent le prince dans un magazine people. C'est drôle et pétillant, une revisite du conte avec une interprétation originale qui en analyse et détourne les fondements.

Les auteurs repartent d'un conte très connu en Amérique latine, Blancaflor. Ici, les auteurs fixent leur vision de Blancaflor, l'histoire d'une femme forte et indépendante. Celles-ci sont épurées, aux couleurs nuancées. On y retrouve des personnages aux physiques reconnaissables : une mère qui nous fait penser à Morticia de la famille Addams, un père ogre terrifiant avec de grandes dents et des cornes, les filles de l'ogre drapées chacune d'une couleur. Blancaflor se servira de ses pouvoirs pour sauver, en secret, son prince des griffes de son père. Dans ces scènes, les auteurs n'hésitent pas à jouer avec les formes, à étirer le corps de Blancaflor comme dans un cartoon, pour montrer sa force, mais aussi la puissance de l'imaginaire. Un conte à la structure classique qui fonctionne à tous les coups, et nous permet de découvrir les mythes d'une autre culture. Il met en avant le rôle, souvent invisible mais bien nécessaire, des femmes dans la société.

Il n'est pas courant de lire des légendes sud-américaines. C'est pourtant dans les contrées lointaines du nouveau monde que « Blancaflor » prend ses racines, un mélange de contes locaux mélangés, au fil du temps, avec des histoires venues d'Occident. le graphisme de Sergio García Sánchez dénote d'ailleurs de ce mélange qu'on retrouve dans les cartoons actuels, ces dessins à l'air plutôt simpliste, disproportionnés et difformes dont les détails attestent des origines de ce récit.

Blancaflor et ses soeurs portent des tenues sud-américaines, des nattes longues et des bracelets en or, tandis que le prince ressemble davantage à un seigneur catalan avec ses manches bouffantes, ses hauts de chausse et sa guitare. Olé ! Quant au scénario de Nadja Spiegelmann, il pourrait se dérouler à n'importe quel moment de notre Histoire. Un récit intergénérationnel dirons-nous, qui met en avant les aptitudes des princesses au détriment du prince pas très malin. Un peu féministe Blancaflor ? Amoureuse en tout cas…

La légende est belle en tout cas, simple, qui se lit rapidement, mais non dénuée de charme. Un peu dommage que le dessin soit moins charmant… On le voit d'emblée sur la couverture, mais qu'à cela ne tienne : l'introduction de F. Isabel Campoy donne envie de découvrir Blancaflor et qui sait, peut-être un jour, la raconter à notre propre sauce, tout en gardant, évidemment, les ingrédients de base.

Et comme dirait Nadja Spiegelmann dans sa postface : l'heure est venue de crâner ! Car dans les légendes, ce ne sont pas toujours les princes charmants qui sauvent les demoiselles en détresse. Certaines d'entre elles parviennent, par leur force, leur courage et leur intelligence, à devenir l'héroïne du récit. Tenez-vous le pour dit, mesdames Blanche-Neige, Aurore et consoeurs…
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Nadja Spiegelmann – Sergio Garcia Sanchez Blancaflor, la princesse aux pouvoirs secrets

Conte – Ogre – Prince - Princesse

Dans un dessin très typique, les auteurs revisitent la légende de Blancaflor. On accroche immédiatement, le ton est humoristique et le dessin également. Nous suivons avec plaisir les ventures de cette fille délurée d'un ogre et de son prince charmant pas spécialement brillant.

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Un comte qui perdure au fil des siècles que les conteurs ont perduré.

Je ne connaissais pas ce conte et je suis vraiment très heureuse de le découvrir grâce à » Rue de Sèvres ». C'est une histoire qui met Bencaflor et toutes les femmes en avant. La jeune fille va cacher ses pouvoirs et va aider l'homme qu'elle aime contre la fureur de son père, l'ogre. Cette configuration montre le pouvoir des femmes et leur force. Adieu princesse en détresse ! S'il y a un conte, une légende à lire ou à faire lire à nos filles, c'est bien celle-ci. Transmettons-leur le courage et la force que dégage cet album et surtout l'héroïne, Blancaflor.

Les illustrations collent parfaitement à l'univers. C'est à la fois moderne tout en respectant le poids des années de ce comte. C'est une sensation que j'ai ressentie dès les premières pages. le style des vignettes est dynamique. Parfois, de grandes illustrations renferment d'autres plus petites. Rien n'est figé et la taille de ces encarts varis en fonction de l'action qui s'y déroule. C'est vraiment très bien pensé !

Au début et à la fin de la BD, j'ai retrouvé des informations sur le comte et des explications. Cela m'a beaucoup plu et j'ai trouvé cela très intéressant. le texte est accompagné de quelques illustrations vraiment intelligentes avec un vrai intérêt.

En bref: Une BD à transmettre à tous pour que la force de ce comte perdure encore pendant des siècles.
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