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Samuel Sfez (Traducteur)
EAN : 9782350871684
585 pages
Editions Héloïse d'Ormesson (05/05/2011)
3.58/5   30 notes
Résumé :

Quelque part au fin fond des Etats-Unis, Blue Gene, 27 ans, tatouages, coupe mulet, tongs noires et chaussettes blanches, gagne sa croûte en vendant ses jouets au marché aux puces. Un brin rebelle, joyeusement immature, cet excentrique n'est autre que le mouton noir de la dynastie Mapother. Lorsque ces magnats du tabac décident de réaliser un rêve et de briguer le Congrès, leur loser de fils est appelé à la rescouss... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Un très joli moment passé en compagnie de Joey Goebel dont la plume mordante fait des merveilles.
Une critique cinglante et ironique de l'American way of Life certainement, mais il serait prétentieux et stupide de penser que c'est bien mieux dans la vieille Europe tant les sujets sociaux abordés dans le bouquin transpirent abondamment d'une odeur nauséabonde même dans nos contrées.

La famille Mapother, principaux protagonistes du bouquin et dont on va suivre les pérégrinations pendant quelques mois, est un monstre vivant dont chacune des parties en est un des organes nocifs. Entre le père arriviste et prêt à écraser tout le monde pour arriver à ses fins, la mère bigote illuminée, l'aîné lâche et couard et le petit frère beauf, en voilà un terreau fertile pour le tir à vue.
Et le programme est riche : Secrets de famille dévastateurs, entourloupes, manipulations, mensonges et trahisons. Une famille cabossée pour notre plus grand bonheur de lecteurs. Patriote, croyant et WASP, tout un programme !

Un bouquin passionnant, Punk dans l'âme, qui peine un peu à démarrer mais qui devient très vite addictif. Typiquement, le livre qu'on a envie de se ressortir chaque année tellement il est empli de phrases qui font réfléchir et surtout en donnent envie.

Le personnage de Blue Gene est étonnant, un mélange de bêtise et d'humanisme. On est pas loin du "Monde Selon Garp" d'Irvine.
Jamais là où on l'attend, Blue Gene est capable de fulgurance et de bêtise crasse de Redneck. Fascinant.

Un livre pétri de bon sens qui énonce des vérités que tout le monde connaît mais qu'il est toujours bon de se remémorer.

Un roman clé, un roman sain, un roman incontournable. 4/5
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Dans la très riche famille Mapother, qui vit à Bashford (Kentucky), je voudrais le père, le patriarche autoritaire ; je voudrais la mère, bigote illuminée; je voudrais aussi le fils, John, un poil fragile psychologiquement, et pourtant désigné pour accomplir la destinée rêvée (au sens premier) par sa mère, c'est-à-dire être élu à la chambre des députés. Et puis, il y a Eugene, dit Blue Gene, le vilain petit canard de la famille, qui a coupé avec cette dernière, et qui vend désormais ses jouets au marché aux puces du coin. C'est là que sa mère vient le chercher afin de donner un coup de main dans la campagne électorale de John, être en quelque sorte son atout populaire. Sauf que, bien entendu, les choses ne vont pas exactement se dérouler selon les plans établis…

Blue Gene est une satire féroce des milieux conservateurs intégristes américains, un vrai brûlot anti-Bush. Difficile d'ailleurs de ne pas voir dans le discours enflammé de l'un des candidats à l'élection, les propres opinions de l'auteur, Joey Goebel… On ne peut en tout cas, qu'avoir de la sympathie pour le personnage un peu paumé de Blue Gene, eu égard aux secrets familiaux dévoilés (qu'il ne faut bien entendu pas révéler), mais aussi pour l'utilisation particulièrement généreuse qu'il fait de son argent.
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L'histoire : Dès les premières pages, je me suis sentie prise au piège, de façon très agréable, de cette histoire. Plongée au coeur de l'amérique profonde en quelques lignes, en plein dans la rencontre des classes, et voilà l'intrigue lancée à cent à l'heure. Enfin à cent à l'heure, pas vraiment. L'auteur nous emmène vite dans l'histoire, mais celle-ci se déroule, assez lentement, sans être lourde. Elle suit son bonhomme de chemin, se construit au fur et à mesure, pour arriver à un dénouement plutôt étonnant. Chaque personnage se dessine petit à petit, par touche, par flashback, pour compléter un puzzle aussi étrange que sur-réaliste. Et finalement, on ne sait plus si on s'attendait à cela ou non... Un déroulement lent, au rythme des pas de Blue Gene, beaucoup de dialogues, mais à mon sens, pas de vrai longueurs plombantes et lançantes.

Les personnages : Blue Gene, bien sur. Avec sa coupe, sa moustache, ses tatouages, on l'imagine bien plus en Earl (My name is Earl) qu'en Josh Lyman (The West Wing) (pour faire une comparaison télévisuelle). Et pourtant, c'est lui que sa riche famille vient chercher pour terminer la campagne électorale. Et justement parce qu'il est plus près de Earl - enfin du "peuple", des électeurs qui vont au catch et boivent des bières que de ceux qui jouent au golf et particpent à des cocktails... Blue Gene a "choisit" depuis longtemps de ne plus voir cette famille. Sa mère ne vient le chercher que parce qu'ils ont besoin de lui. Et c'est sa tendresse pour son neveu, dont il vient tout juste de faire connaissance, qui va finalement faire pencher la balance... Un personnage qui restera égal à sa façon durant tout le roman, qui traversera les épreuves en pensant toujours à ce qu'il souhaite, pour les autres d'abord, pour lui ensuite. Paradoxalement, le personnage le plus équilibré du roman à mon sens ...

Viennent ensuite les différents membres de la famille. Sa mère, tout d'abord, connexion indispensable entre Blue Gene et les membres masculins du clan. Pleine de bonne volonté, croyante, pratiquante, charitable à outrance... Son père, ensuite. Manipulateur, il se sert de son autre fils, Henry, comme d'un pantin pour arriver au sommet qu'il n'a pu atteindre seul. Henry ensuite, que l'on sent extrèmement fragile, absolument pas sur de lui, et dont on découvrira par la suite qu'il a de bonnes raisons... Son neveu, petit bonhomme qui ne demande qu'à découvrir un oncle rigolo qu'on lui avait caché jusque là. Sa belle-soeur, très effacée dans l'histoire....

Et il y a tous les autres. Personnages hauts en couleurs, avec leurs personnalités, leurs particularités, leurs traits d'humour. Un ensemble de personnages plutôt sympa à découvrir !

Le style : J'ai tout de suite aimé le style de Joey Goebel. Très efficace, direct. Il y a beaucoup de traits d'humour dans ces écrits, mais tous sont amenés en finesse et subtilité. de nombreuses références culturelles, aussi bien télévisuelles que musicales, jalonnent le roman, ce qui le rend encore plus ancré dans notre époque et passionnant. de nombreux dialogues, souvent drôles, rendent le livre vivant, ce qui permet d'en oublier la relative longueur. Joey Goebel est un auteur que je relirai avec plaisir je pense.

Et la couverture alors ? La couverture ne me semble pas très très parlante, et même après avoir lu le livre, je la trouve un peu quelconque et pas très joli.. J'ai apprécié la photo de l'auteur en 4ème, c'est sympathique de pouvoir mettre un visage sur un auteur qu'on ne connait pas. le gros volume fait que la tranche s'est cassée à la lecture, même en étant très soigneuse (bouh...).

En conclusion ? J'ai passé un excellent moment en compagnie de Blue Gene et de sa famille un peu "à part". J'ai apprécié ce roman par son humour, noir, par son contexte et ses personnages. le style de l'auteur m'a beaucoup plu et les 585 pages se laissent découvrir sans difficultés. Une belle balade dans le fin fond des Etats-Unis...


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4ème de couverture/Quelque part au fin fond des Etats-Unis, Blue Gene, 27 ans, tatouages, coupe mulet, tongs noires et chaussettes blanches, gagne sa croûte en vendant ses jouets au marché aux puces. Un brin rebelle, joyeusement immature, cet excentrique n'est autre que le mouton noir de la dynastie Mapother. Lorsque ces magnats du tabac décident de réaliser un rêve et de briguer le Congrès, leur loser de fils est appelé à la rescousse : avec dans leur camp ce fervent patriote, fana de catch et de bière, ces conservateurs bon teint empocheront les voix du peuple, à coup sûr. Cruelle sans être violente, cette comédie politique est l'expression de la contre-culture enjouée. Une hilarante satire au vitriol de l'Amérique d'aujourd'hui.



Ma critique:

580 pages, pas moins, pour ce troisième roman du jeune Joey Goebel. Une performance quand la tendance est aujourd'hui aux livres qui se lisent vite et bien, en attendant le train ou le métro, ou à l'occasion d'un week-end sur la plage.

Mais je fais confiance à l'éditeur, réputé d'un choix de qualité.

Le livre s'ouvre sur le marché aux puces, où Blue Gene, 27 ans, vend essentiellement des figurines et croise toutes les petites gens. C'est là qu'il se sent bien, alors qu'il est le fils cadet d'Elisabeth et Henri Mapother, une des plus grandes fortunes du pays, acquise grâce au tabac.

Sa famille, cela fait quatre ans qu'il ne l'a pas vue, et c'est surpris qu'il voit arriver sur son stand Madame Mapother, cette femme bien mise et très croyante. Elle veut l'inviter à dîner. Cela changerait le jeune homme, qui vit dans un mobile-home.

Cette invitation cache bien évidemment quelque chose : John, le fils aîné est pressenti, voire tout désigné, pour gagner les élections au Congrès, mais il lui manque les voix du peuple, et Blue Gene est le seul qui puisse aider la famille à les rallier. Les bras couverts de tatouages, la coupe mulet, la moustache, le marcel et les shorts et tongs du fils renégat froissent un peu, mais les Mapother sont bien décidés à fournir quelques efforts pour que Blue Gene se sente bien et participe à la campagne.

Pourtant, les choses ne seront pas si aisées : derrière le prestige et la richesse des Mapother, il y a des zones d'ombres. de grands secrets mis au jour viennent perturber toute la famille, jusqu'à vouloir acheter le silence de Bernice, la nounou désormais malade que Blue Gene retrouve par hasard… Il y a aussi Jackie, que Blue Gene a rencontrée à l'occasion d'un combat de catch et qui pourrait bien être un nouvel amour pour le jeune rebelle.

Sur fond d'Amérique patriote et très croyante, Joey Goebel dépeint aussi bien le quotidien du peuple que le gigantisme et le capitalisme propres à la puissance américaine. 94 églises dans le même village, 12 télévisions dans la propriété des Mapother, c'est peut-être un peu trop, mais cela ne dérange guère dans une histoire assez rocambolesque où l'on cherche le vrai du faux, où la limite entre le possible et l'imaginaire s'efface sous une plume qui ne lésine pas avec les mots ni les clichés et fait bien sourire, ici, en France.

Une histoire touchante, et un bon gros pavé dans la mare du capitalisme, qui éclabousse gaiement le lecteur.

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Blue Gene ou comment Joey Goebel a remis le mulet à la mode !
Non parce qu'à la lecture de ce livre, j'étais à deux doigts de m'en faire un, bien dégagé au dessus des oreilles et tout et tout mais bon...

Au départ, sans trop savoir, je pensais m'attaquer à un livre qui, à sa façon loufoque et décalée, allait se foutre de la bien-pensante Amérique, fustiger béni-oui-oui, flageller la morale puritaine tout en rendant enfin ses lettres de noblesse aux freaks (à mulet... c'est une option mais ça compte). Eh bien que nenni. Enfin si, y'a quand même un petit peu de ça mais une fois ce vernis gratté, apparait un roman profond et réfléchi (pas que les losers au pouvoir ne soit pas un sujet sérieux hein). le rire gras, c'est juste comme ça, pour préparer au morceau de choix qui arrive... Et quel morceau...

Goebel va en aborder des sujets, ça, pas à dire, il en a sous la pédale, des qui grattent, des qui font frémir, des qui mettent un peu mal à l'aise et d'autres qui donnent carrément envie de tout casser mais quoiqu'il arrive, on reste chevillé à Blue Gene, on veut se battre à ses cotés, on veut que ses projets de réalisent parce qu'il a beau être antisocial au dernier degré, vivre aussi chichement que possible quand il lui suffirait de tendre la main pour caresser du billet vert en veux-tu en voilà, il a tout compris (ou presque, il aura deux ou trois surprises en chemin, pas piquées des hannetons) et en plus (évidemment) il porte un mulet qui semble du plus bel effet.

Blue Gene, président !!
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
- Je te rappelle qu'il y a des gens qui ont fait la guerre pour que tu puisses avoir cette opinion (...). C'est pour ça qu'on se bat.
- Vous répondez toujours la même chose, comme si ne pas envahir les pays du tiers-monde allait mettre fin à notre démocratie. Nous nous battons par impérialisme, pour que les plus riches gagnent encore plus d'argent.
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Le catch était une obsession d'enfance dont Blue Gene ne s'était jamais détaché. Il avait commencé à regarder les combats avec Mitchell Gibson le samedi matin pendant l'heure de gloire de Hulk Hogan et "Macho Man" Randy Savage. Il était fasciné par l'idée que deux hommes puissent se battre comme s'ils voulaient s'entretuer pour ensuite en rire dans les vestiaires, se faire des compliments et aller boire une bière.
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S'il y avait bien une chose qu'il avait apprise dans la vie, c'était que les femmes pouvaient vous pourrir une belle journée. Mais elles pouvaient aussi embellir une journée pourrie.
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" Le Have-Not Party a pour seul carburant la vérité. La vérité, c'est que Coca-Cola a été créé par un accro à la morphine, que le base-ball a été inventé par un groupe de snobs new-yorkais qui refusaient de jouer avec des gens d'une classe sociale inférieure. La vérité, c'est qu'au départ, MTV a refusé de diffuser les clips de musiciens noirs. La vérité, c'est que votre star préférée était sans doute une peste au lycée. La vérité, c'est que l'une des raisons pour lesquelles je veux devenir députée, c'est que ça paye mieux que prof remplaçant."
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"Imagine qu'un jour, l'une des personnes que tu rencontreras soit Dieu lui-même. Mais le problème, c'est que tu ne sauras jamais laquelle. Alors, pour être sûr, tu dois traiter chaque personne que tu rencontres au cours de ta campagne comme si elle était Notre-Seigneur."
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