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EAN : 9782330096861
110 pages
Actes Sud (04/04/2018)
4.1/5   125 notes
Résumé :
Etienne était l'ami fêtard, l'incorrigible. Timothée, le garçon bien éduqué aux drôles de tics - il disait boom tout le temps. Une belle aventure de trois ans jusqu'à ce voyage scolaire à Londres. Jusqu'à ce que Timothée soit fauché par un fou de Dieu sur le pont de Westminster. Depuis la tragédie, Etienne cherche les mots. Ceux du vide, de l'absence. Etienne parle à son ami disparu en ressassant les souvenirs, les éclats de rire. Un monologue pudique et fort sur la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (76) Voir plus Ajouter une critique
4,1

sur 125 notes
BOOM BOOM BOOM (Le bruit de mon coeur à la lecture de ces quelques pages)

L'amitié dure trois ans.

Celle d'Etienne et de Thimothée. Deux inséparables qui vont devoir se lâcher la main.

« Tu t'appelles Timothée. Mais ta famille, tes amis, tout le monde t'appelle Tim. Parceque c'est plus simple. (…) Moi, à la différence des autres, je t'appelle toujours Timothée. Je n'ai pas envie de diminuer qui tu es. »

Rares sont les écrivains qui, en une petite centaine de pages, offrent un tel panel d'émotions. Brutes et délicates à la fois.

Econome de mots, toujours si bien choisis, Julien Dufresne-Lamy raconte une absence, un deuil, une amitié. Il fait aussi bien plus. Il bouleverse, émeut, touche et embarque.

J'ai renoncé à noter sur un carnet les formules qui m'interpellaient car je me suis aperçu que je recopiais consciencieusement le livre dans son intégralité.

BOOM est un livre jeunesse, parcequ'il donne à entendre un adolescent de notre époque.

BOOM, c'est à la fois le bruit d'une porte qui claque à l'intérieur d'un coeur qui chavire mais aussi le bruit que fait un peu l'absence lorsqu'elle tremble encore.

BOOM est un livre, tout simplement, qu'il faut lire. Pour se pencher un peu par-dessus le parapet. Sentir le vide et cette dernière phrase qui danse devant nos yeux, une fois le livre refermé.

BOOM est un roman sur l'absurde ironie de la vie, sur la beauté des liens et la vérité des êtres.

Julien Dufresne Lamy entre définitivement dans la petite liste des écrivains qui me bouleversent. Tant de pudeur, tant de poésie. D'un roman à l'autre, il tisse une oeuvre, une vraie. Il raconte, il écrit. Il marque.

Lien : https://labibliothequedejuju..
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C'est pas « La Boum » avec les oeillades en coin de Vic & Pénélope sur fond de chansonnette sirupeuse (Richard Sanderson ou Cook Da Books).

C'est « Boom » :
- coup de foudre,
- explosion,
- onomatopée (le tic de langage façon 'zou', 'toc', 'hop').
Un peu tout ça. Et surtout les deux premiers, en fait.

Ce roman pour adolescents parle d'amitié 'à la vie, à la mort', de complicité, complémentarité et respect entre deux copains, de lycée, de deuil.

Et je ne l'ai pas aimé, ce bref texte, pas du tout, malgré la pertinence des propos sur l'adolescence, les relations parents-ados, la déglingue, le chagrin, le sentiment de culpabilité des 'survivants'...

La narration à la deuxième personne du singulier me rebute fréquemment, même s'il s'agit de rendre hommage à un disparu, comme ici.

Et surtout, le nombrilisme occidental autour des attentats me paraît souvent indécent et disproportionné.
L'équation peut sembler malvenue, mais j'ai tendance à comparer la mortalité dans les pays en guerre et le nombre de victimes du 'terrorisme' en Europe, aux Etats-Unis.
Même calcul autour des probabilités respectives de mourir d'un accident de la route ou sous les bombes/coups de poignard d'un intégriste (y compris dans des villes-cibles comme Paris, Bruxelles, Londres)...

Encore une fois, si j'avais lu plus avant la 4e de couverture, je me serais abstenue, puisque j'évite ce sujet.
Ce livre va continuer à vivre, promis 😉, je sais qu'il peut toucher d'autres lecteurs.

• Merci à Babelio et aux éditions Actes Sud Junior.
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Bon, eh bien j'ai pleuré.
C'était prévisible au fond, ce texte est un coeur béant, un don total de soi pour l'ami volatilisé, un cantique moderne, gonflé de rage et d'accolades avortées.
La première chose qui frappe, c'est la poésie qui bondit de ces phrases courtes et parfaitement taillées. Je crois d'ailleurs que c'est un texte à lire à voix haute. Un texte qui brille, qui danse et qui parfois s'envole. C'est beau comme quand on pleure, comme quand on prie. C'est écrit avec les cils d'un ange ébouriffé et acide. Ça claque avec la splendeur d'un orage d'été.
Je suis à nouveau percutée par cette pureté qui emplit la plume de Julien Dufresne-Lamy. Chaque mot est à sa place, moqueur ou attachant, prêt à cogner, hurler ou célébrer, prêt à pailleter le ciel. C'est tout de même extraordinaire cette sensation de jonction parfaite en face d'une écriture. Comme si j'avais trouvé LA plume que j'avais toujours attendue de lire. Julien Dufresne-Lamy a vraiment une « voix », une voix fraîche, lyrique et obstinée, pleine de fièvres et d'éclats de lune. Une voix qui me touche et m'atteint. La voix d'un très grand écrivain.
« Boom » est une déchirante et admirable déclaration d'amitié. Ce texte nous raconte l'injuste absence, la mort impérieuse et imméritée, mais surtout cette atroce et vicieuse culpabilité, ces monstrueux « et si… » ou « je n'aurais pas dû. » Tout ce qui pourrit dans le coeur lorsque la vie s'enraye et qu'on ne sait plus comment respirer, que l'on n'aime plus les gens, que l'on ne comprend plus le monde, que l'on se sent flotter, fragmenté, au-dessus des ruines de sa propre existence.
Je ne relis jamais mes livres – je ne sais pas pourquoi. Sans doute par peur que la magie n'opère pas aussi puissamment qu'avant. Mais je sais que je relirai ce texte parce qu'il est si juste et si raffiné qu'il en devient impérissable. J'ai lu plusieurs ouvrages prenant pour thème les attentats et « Boom » reste celui qui m'a le plus secouée. Il sort du lot. Il a ce quelque chose d'inaltéré, de diaphane et d'agressif à la fois, ce quelque chose d'infiniment pur qui me désarme totalement. C'est un texte qui ressemble à du cristal fêlé. C'est fort, c'est innocent, c'est digne et majestueux.
Etienne adresse une lettre au vide qui lui peuple la chair et l'âme, aux couleurs dégueulasses d'un monde sans Timothée, à l'absurdité des jours puis des nuits sans lui, looping dément à l'infini, au silence qui retombe partout, partout, partout.
Ce n'est pas une lecture pénible et orageuse car Étienne nous raconte son Timothée en envoyant valser la pudeur et la gêne. Il nous dépeint un Timothée au coeur énorme et aux sourires de soie, l'ami indéfectible, son frère d'ivresse, sa seconde peau. Et c'est sublime parce que c'est sincère, indocile, et que ça ne cherche pas à faire dans le mélodrame. Habile équilibriste, l'auteur se tient sans cesse entre lumière et ombre, dans cet endroit gracile où se nichent les grandes oeuvres.
En lisant ce roman, une citation de Francis Thompson que j'aime énormément m'est revenue en mémoire : « tu ne peux cueillir une fleur sans troubler une étoile. » J'y ai repensé parce qu'au-delà de la mort et de son cortège de douleurs, ce texte nous raconte le Lien. L'attache exceptionnelle de deux êtres que l'absence même ne salit pas. Ce qui se détache de soi et part avec l'autre dans un endroit qui n'a pas d'images. Mais surtout ce qui reste de l'autre en soi et nous fait briller plus fort.
C'est une ode à la vie et aux gens exceptionnels qui enflamment nos existences. Nous perdons des êtres au fil du temps qui cavale mais ils continuent à vibrer en nous, dans le réseau des artères, tout autour des os. Et Timothée continue de pulser sous la chair d'Etienne, avec ses tics insupportables et son sourire angélique.
On ne devrait pas attendre de perdre nos amis-bijoux pour leur écrire de tels poèmes. Non, on ne devrait pas. C'est un livre que je rachèterai et que j'offrirai.
(Merci aux éditions Actes Sud Junior et à Julien Dufresne-Lamy pour sa touchante dédicace.)
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Un roman court et percutant que l'on peut aisément lire d'une traite… Julien Dusfresne-Lamy offre une petite bombe d'émotions avec ce monologue d'un jeune homme ayant perdu son ami lors d'un voyage scolaire. Avec douceur, humour, poésie, sincérité, violence, réalisme et simplicité, Etienne raconte comment il a connu Timothée. Il s'adresse directement à ce dernier, comme si son camarade était encore là pour l'entendre. C'est comme une lettre à un ami parti trop tôt… On découvre comment tout a commencé, leurs délires, les cours, leurs rêves, leurs passions, des tranches de vie et bien évidemment le drame où tout a basculé. La narration va régulièrement à la ligne, ce qui permet de mettre en valeur certaines phrases, les rendant ainsi plus puissantes. Cela donne également l'impression que l'adolescent retient son souffle et peine à conter leur passé commun. D'ailleurs, j'imagine aisément la lecture de ce texte à voix haute. J'ai essayé de m'y prêter pour quelques chapitres et le résultat est très plaisant ! Ce monologue post-mortem passe vraiment bien à l'oral ! L'écriture et le style m'ont donc convaincue.

Avec brio, l'auteur arrive à faire vibrer son lecteur avec ces deux jeunes qui semblaient entretenir une relation tellement sympathique et fusionnelle. Hélas, l'une de ces deux vies a été brutalement fauchée, emportant avec elle toute la naïveté et l'insouciance de celui qui reste. « Boom », c'est un récit sensible qui aborde des thématiques très fortes comme l'amitié, le deuil, les remords, la culpabilité du survivant, le souvenir, … mais aussi l'espoir… C'est un livre pour ados aussi court qu'intense qui saura certainement trouver son public chez les quatrièmes/troisièmes. Pour ma part, j'ai été très émue par ce que j'ai lu… Mais je reconnais avoir lu d'autres ouvrages abordant la thématique du deuil qui m'ont un peu plus marquée. J'aurais souhaité un peu plus de contenu, car c'est vraiment trop vite lu… Il n'empêche que ce fut une bonne lecture qui ne laissera personne indifférent. N'hésitez pas à vous faire happer par ce tourbillon d'émotions…
Lien : https://lespagesquitournent...
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Ce billet me tenait à coeur pour dire mon enthousiasme croissant à lire l'oeuvre prolifique et variée de Julien Dufresne-Lamy. C'est à chaque fois une surprise et un enchantement tant cet auteur a l'art de raconter les différences, les décalages...
Boom dévoile ici une histoire en apparence simple, celle de la construction d'une amitié entre deux lycéens, Thimothée et Etienne. Une belle amitié, sincère et pérenne. Une amitié indestructible et touchante entre deux ados aux personnalités différentes mais complémentaires.
Une amitié brutalement fauchée sur le pont de Westminster.
Un attentat qui va tout faire basculer.
Et de fait, le livre bat, palpite, oscille entre humour et émotion, entre rire et larmes.
Il aborde avec profondeur, pudeur et réalisme des sujets graves. Il y est question des joies et des déconvenues adolescentes, de terrorisme, de deuil, de la douleur de l'absence, d'espoir aussi, de résilience.
C'est la vison naïve mais vraisemblable d'un adolescent sur la vie et sur la mort, une fiction sensible qui peut toucher voire aider beaucoup de jeunes.
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critiques presse (1)
Telerama
06 août 2018
Le texte est fulgurant, infiniment sensible et juste, d’une densité bouleversante. Ecrit à la deuxième personne, sous la forme d’une lettre, comme un poème en prose, ce texte se lit d’une traite, porté par une extraordinaire énergie, une singulière pulsion de vie, une révolte crue contre la mort, l’injuste, l’inexplicable.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Qu'est-ce que tu veux foutre à Londres ? Il fait gris tout le temps, le métro coûte un bras et les filles là bas ressemblent à des jambons en minijupe. Tu es sûr de toi ?
[...] J'essaie de te dissuader, Timothée, tu l'ignores mais les voyages scolaires, c'est l'angoisse. Dans le bus, les gens dégueulent et on reste coincés dans l'odeur du vomi durant des heures. On s'ennuie. On fricote avec n'importe qui et on le regrette après. On mange mal aussi. On nous fait poser devant des monuments en groupe avec un prof d'histoire assommant qui joue les guides touristiques. Tu es sûr que tu ne préfères pas un petit week-end à la cool à Biarritz ? Le pire c'est que tu parles anglais comme une vache espagnole d'origine marocaine. C'est gênant à l'oreille. Tu as du mal à prononcer les the, on dirait que tu grésilles comme un moustique en fin de vie. Peut-être qu'à la sélection, tu feras au moins rire le jury.
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[...] tu l'ignores, mais les voyages scolaires, c'est l'angoisse. Dans le bus, les gens dégueulent et on reste coincés dans l'odeur du vomi pendant des heures. On s'ennuie. On fricote avec n'importe qui et on le regrette après.
(p. 39)
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Tes parents n'ont pas encore résilié
ta ligne alors j'en profite et j'écoute
ta voix sur messagerie.
Vous êtes bien sur le répondeur de Tim.
Si je ne peux pas vous répondre,
c'est que j'ai mieux à faire. Faut pas
m'en vouloir.
Cette annonce, je l'écoute mille fois
et mon sourire ne disparaît pas.
Plus puissant qu'un séisme. Je m'en fous
des mots formels et du bip. C'est ta voix
qui compte, ta musique. Je la passe
en boucle pour qu'elle m'entête.
Avant le signal sonore, je raccroche
toujours, fébrile. Parce que je n'ai plus
le droit de te parler.
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Timothée, tu meurs sur un pont comme d’autres s’endorment au fond d’un lit. Tu meurs debout puis recroquevillé comme un enfant pâle. Tu meurs de bon matin, après la douche, après le petit-déj, avec beaucoup d’entrain parce que tu sais que l’on passera une belle journée. Tu meurs dans un faux bond dont j’ai la spécialité. Une promesse manquée. Paresse du matin. Tu meurs de mauvaise humeur parce que ce jour-là, j’ai été minable.
Maxence
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Dans les journaux, l’attentat à Londres est qualifié de low cost.
Une tuerie pas chère façon hard-discount.
C’est la mode récemment. Attentat rapide. Coups de canif. Camion en furie et couteau de cuisine. Assassinat de pacotille, du genre braderie. […]
Ta mort ressemble à ça.
Le minimum.
Juste une bagnole pourrie.
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Videos de Julien Dufresne-Lamy (36) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Julien Dufresne-Lamy
Paraître et apparaître
Dans une société du paraître, quelle figure présenter aux autres ? Et quels regards sur nous les autres nous renvoie-t-il ? Jusqu'où aller, quelle identité endosser pour exister aux yeux de la société ?
Animé par Willy Richert.
Avec les auteur·rice·s Lise Martin (Ma vie avec John Wayne, Lansman), Marie Pavlenko (Rita, Flammarion Jeunesse), Julien Dufresne-Lamy (Trois fois rien (ça fait toujours rien), Actes Sud Jeunesse) et l'auteur-illustrateur Sylvain Bordesoules (L'Été des charognes, Gallimard BD).
Avec la participation de Noémie Uny et du club de lecture du lycée Galilée - Combs-la-Ville (77). Un grand merci à Françoise Olhagaray, professeure-documentaliste.
Et la voix de Cécile Ribault Caillol pour Kibookin.fr
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